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Un article pour Alexia Zampunieris dans la Nouvelle gazette pour son ouvrage "Madame cherche le soleil"

Publié le par christine brunet /aloys

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Marie Gevers Une chronique de Marc Quaghebeur. Un texte de Jean François Foulon pour ACTU-TV

Publié le par christine brunet /aloys

http://www.bandbsa.be/chronique/gevers-chronique.htm

http://www.bandbsa.be/chronique/gevers-chronique.htm

 

 

Marie Gevers, est née près d'Anvers en 1883 et est décédée en 1975, à l’âge de 92 ans. Romancière belge d'expression française, elle appartient, comme beaucoup des grands classiques (Verhaeren, Maeterlinck, etc.) à la grande bourgeoisie aisée flamande (qui à l’époque s’exprimait en français).

Elle a eu assurément une enfance heureuse dans le manoir familial de Missembourg. En fait, elle passa sa vie entière dans cette propriété de 7 hectares que ses parents avaient achetée avant sa naissance. Milieux aisé donc, mais on dit que ses parents ne voulaient pas qu’elle se distingue des autres enfants du village et que c’est en sabots qu’elle se rendait au catéchisme. Mythe ou réalité, je ne sais pas. Ce qui est certain, par contre, c’est qu’elle n’a jamais fréquenté l’école (sa mère lui faisait des dictées en français d’après le Télémaque de Fénelon). Quant au calcul et au néerlandais, c’est l’instituteur de la commune voisine qui venait les lui enseigner à domicile.

On dit que lisant énormément, elle apprit la géographie dans Jules Verne (elle s’aidait d’un atlas pour suivre les aventures des héros) et se familiarisa à l’Antiquité grecque en se plongeant dans l’Odyssée. A quatorze ans, la petite Marie lisait couramment le français, le néerlandais et l’anglais. Il faut dire que sa famille était cultivée et comme le fait remarquer Marc Quaghebeur dans la vidéo, la bibliothèque était la pièce centrale d la maison, celle où on se réunissait le soir pour discuter, lire et écouter de la musique.

Elle épousera un certain Frans Willems en 1908 dont elle aura deux fils et une fille (un de ses fils est l’écrivain Paul Willems). C’est en français qu’elle écrira son œuvre, à une époque où pourtant les revendications flamandes se font pressantes. Elle explique que pour elle le français s’est imposé d’office puisque ses propres parents avaient été éduqués dans cette langue. Pourquoi l’avaient-ils été, me direz-vous ? D’une part parce que son grand-père paternel, qui avait un négoce à Anvers, avait vu ses affaires péricliter à la suite de la fermeture de l'Escaut par les Hollandais en 1839 (Hollandais qu’il se mit donc à détester) et d’autre part parce que son grand-père maternel s’était enrichi en achetant des biens nationalisés au moment de la Révolution française. Comme quoi l’Histoire (avec un grand H) a parfois des répercussions insoupçonnées puisqu’elle fit indirectement de Marie Gevers une auteure francophone.

Celle-ci a d’abord commencé à écrire de la poésie. Il faut dire que le grand Verhaeren était souvent de passage au manoir de Missembourg et qu’il l’a encouragée (en soulignant le meilleur et en ne critiquant pas les passages moins bons, comme il est dit dans la vidéo). Elle ne pouvait pas trouver meilleur maître. Dans des poèmes bucoliques, elle parle avec émotion de son goût pour la nature. Plus tard, elle se tournera vers la prose et publiera « La Comtesse des digues », un premier roman qui restera sans nul doute son œuvre la plus célèbre. Puis ce sera « Madame Orpha ou la sérénade de mai », « Guldentop, histoire d’un fantôme », et « La ligne de vie », trois livres où l’on retrouve son intérêt pour la campagne et le petit peuple.

A côté de cette œuvre en français, Marie Gevers donnera aussi des traductions d’écrivains néerlandophones.

Elle sera élue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1938 où elle sera la première femme à siéger dans cette vénérable institution (bien avant que Marguerite Yourcenar n’entre à l’Académie française, en 1980, seulement).

Mais revenons à « La Comtesse des digues ». C’est d’abord un roman qui parle d’un fleuve, l’Escaut, dont les eaux irriguent les terres mais les minent également. Dans ce plat pays, il faut donc les préserver des crues en construisant des digues et ces digues, il faut les entretenir. Traditionnellement, cette tâche est confiée à un « dyckgraef », autrement dit à un « comte des digues ». Suzanne, l’héroïne, a pris l’habitude de seconder puis de remplacer son père malade dans cette fonction délicate. C’est qu’il faut sans relâche surveiller l’état des digues afin d’empêcher les débordements du fleuve ou l’incursion de la mer. Suzanne aime ce travail, qui lui donne l’occasion d’effectuer de longues promenades et d’admirer la nature. Une fois son père décédé, elle décide de se marier, mais hésite entre un jeune homme de bonne situation et Triphon, un simple vannier. Il y a aussi Max, qui lui aussi aime les longues promenades dans la nature. Suzanne hésite, elle qui se considère avant tout comme « la petite fiancée de l’Escaut ». En fait elle recherche l’amour, le vrai, et elle a peur qu’on ne l’aime pour ses biens. Pour rien au monde elle ne voudrait faire un mariage d’intérêt. Le lecteur suit donc ses hésitations au fil des saisons. Roman intemporel, « La Comtesse des digues » évoque la nature, les différences sociales, et la découverte de l’amour. On suit Suzanne le long des paysages qu’elle aime tout en respirant « l’atmosphère humide du fleuve et des polders ». 

On notera la symbolique des digues, qui doivent contenir l’eau mais qui la laissent passer quand elles cèdent. Il en ira de même pour Suzanne, qui découvrira l’amour quand ses digues intérieures s’ouvriront. Le désir alors l’emporte sur tout. Il faudra trouver l’homme de ses rêves et il faudra surtout que cet homme s’accorde avec le fleuve, qui est finalement le premier époux de la jeune femme. Ce roman raconte en fait la découverte de soi et la recherche d’un équilibre intérieur. Voici deux petits extraits, pour faire « sentir » le style de Marie Gevers : « Suzanne s’en allait naïvement vers ce qu’elle connaissait de plus beau ; le clair de lune sur le vieil-Escaut. Elle s’imaginait que cette splendeur la distrairait de la lourde souffrance qu’elle combattait. Elle ignorait combien une nuit lunaire, chaude et blanche, irrite l’amour chez les jeunes filles. Ce pays noyé n’était qu’un grand miroir. Si on le regardait vers le couchant, il rougeoyait tout entier aux dernières lueurs du soleil ; si l’on se tournait vers le levant, tout, sous la pleine lune montante, s’argentait. » (Marie Gevers, La Comtesse des digues, Actes Sud/Labor, 1983, p. 114)

« Du château lointain s'éleva le son d'un cor de chasse, ajoutant je ne sais quoi de poignant au paysage. Les notes qui lui arrivaient au-dessus des eaux touchèrent amèrement le coeur de Suzanne. Elle en connaissait les paroles, et le cor chantait: « Belle je t'aime d'amour extrême/ Daigne accepter ma vie et mon coeur! » L'air mourut, pour reprendre encore et encore, les mêmes modulations. Suzanne fut envahie par un sentiment de découragement profond, au-delà des larmes, et resta là, sur le bord argenté des étangs, sans pensée, sans volonté. Rien qu'un corps prêt à l'amour. Le rougeoiement solaire avait disparu." (Id, p.115)

Jean François Foulon

 

https://youtu.be/3QI26cueCBM

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Une chronique de Marc Quaghebeur, un texte de Jean-François Foulon, pour ACTU-TV de Fernand Crommelynck

Publié le par christine brunet /aloys

 

Il peut sembler paradoxal de présenter Fernand Crommelynck comme un auteur belge. En effet, cet homme, certes d’ascendance belge, mais aussi bourguignonne et savoyarde par sa mère, est né à Paris en 1886 et est mort à Saint-Germain-en-Laye en 1970.

Voilà donc un Belge fort français et qui a passé la majeure partie de sa vie en France. C’est pourtant au théâtre du Parc de Bruxelles qu’il présenta sa première pièce en 1906 (« Nous n'irons plus aux bois. »), inspirée par l’œuvre de Maeterlinck. Il écrira ensuite d’autres œuvres, tant pour les scènes parisiennes que bruxelloises. Mais si on se penche sur le contenu de ce théâtre, on s’apercevra bien vite qu’il s’inspire de l’expressionnisme germanique et que l’esprit flamand n’est jamais loin. C’est là, manifestement, que se trouve sa singularité. Ainsi, dans « Le Sculpteur de masques », on retrouve la présence de masques et le thème de la libération de l'inconscient, dans un contexte de carnaval (qui permet à une petite cité de province de s’éveiller). 

On le voit, les thèmes traités le rapprochent de son compatriote Michel de Ghelderode (dont nous avons parlé dans un autre article) lequel s’est en effet inspiré de lui. A ce titre, on peut dire, comme Marc Quaghebeur le souligne dans la vidéo, que Crommelynck est le chaînon absolu entre deux périodes littéraires, celle du symbolisme de Maeterlinck et celle du monde étrange de Ghelderode. 

S’il écrit des pièces de théâtre, notre auteur est aussi un metteur en scène remarquable. Fils de comédien et comédien lui-même, il a même fondé sa propre troupe, le « Théâtre volant » (appelé ainsi car il donnait ses représentations dans différentes salles, selon la disponibilité de ces dernières). Durant la guerre 14-18, ce théâtre avait la particularité d’offrir des spectacles gratuits à un public désargenté.

A côté des pièces de théâtre, il écrira des scénarios pour des films français, britanniques ou allemands (par exemple « Le Roman de Werther », d’après le roman de Goethe) et deviendra journaliste. 

Il rencontre un succès certain en 1920, avec la présentation à Paris, au théâtre de l'Œuvre sous la direction de Lugné-Poe, du « Cocu magnifique », pièce qu’il adaptera lui-même pour le cinéma. Par son titre et le thème traité, cette pièce fait déjà penser à la farce ou au vaudeville (combien d’œuvres n’ont pas mis en scène des cocus ?), mais il y a chez Crommelynck une exagération qui fait basculer le comique traditionnel dans l'absurde. Derrière le rire se cache l'angoisse et du coup l’histoire racontée, de plaisante qu’elle était,devient tragique. Ainsi, pour se prouver qu'il est trompé, un mari jaloux cède sa femme à son meilleur ami, puis à tout le village, avant finalement de se glisser lui-même,déguisé, parmiles séducteurs.Le style est à la fois truculent et irréaliste. Notons que le philosophe Alain s’est montré très réservé sur cette pièce car il trouvait que Crommelynck avait commis une erreur. Et cette erreur, ce n’était ni le caractère invraisemblable des personnages ni leurs traits trop grossis, mais la fait d’avoir associé deux sentiments incompatibles : l'érotisme et le ridicule.

Ce jugement est sans doute trop sévère, car Crommelynck, qui connaissait toutes les ficelles du théâtre, pour avoir joué lui-même et réalisé des mises en scène, écrivait ses pièces en fonction de la scène. Je veux dire qu’au moment-même où il écrivait, il « voyait » déjà dans quel décor les répliques allaient être prononcées et à quel endroit les acteurs allaient se tenir. Il dira lui-même de ses pièces qu’elles sont « composées d’engrenages aussi étroitement dépendants que ceux d’une horloge. » Il dira aussi qu’un auteur « doit être à la fois son propre metteur en scène et ses acteurs. Quand il conçoit, quand il écrit sa pièce, quand il la développe, il doit savoir exactement la dose de texte qu’il faut pour un passage de droite à gauche ou de gauche à droite de la scène. Il doit savoir exactement où s’assoira l’acteur, où il le fera, il doit en subir les réactions. » (1)

Certains ont pu reprocher à Crommelynck l’usage qu’il fait des masques. Mais il faut comprendre que ces masques, loin de cacher la personnalité des personnages, la révèle. N’est-ce pas en période de carnaval que toutes les vérités cachées éclatent au grand jour ? Le tragi-comique de la pièce nous fait comprendre que chaque protagoniste est en état de crise et que c’est à ce moment-là qu’il révèle ce qu’il est vraiment.

Pour conclure, demandons-nous encore une fois si Crommelynck doit être considéré comme un écrivain belge ou français. Et comme son père était originaire de Flandre (entre Courtrai et Gand), doit-on le voir comme un Belge ou plutôt comme un Flamand (d’expression française) ? Dans l’interview reprise dans la vidéo, il dit clairement qu’écrivant en français, il a tout de suite été adopté avec bienveillance par la France. J’ai retrouvé une autre interview où il s’exprime ainsi : « Moi, Flamand ? Un critique est allé jusqu’à écrire, récemment que l’on sentait en effet que j’étais né « sous un ciel bas ». Voilà au moins un homme bien renseigné ! Tout le monde sait, ou doit savoir, que le ciel de la Flandre est loin d’être bas ; il est au contraire immense et sa lumière est d’une rare qualité. Certes, je ne renie pas mes origines, mais que voulez-vous, j’ai bel et bien vu le jour sous le ciel gris perle de Paris, dans le 18e arrondissement, d’une mère Savoyarde et d’un père lui-même fils et petit-fils d’une Bourguignonne et d’une Tourangelle. Y a-t-il beaucoup de « purs » français qui le soient autant que moi ? J’ai toujours vécu à Paris et j’y ai fait mes études. Je suis foncièrement parisien. » 

Cette réponse n’est pas seulement anecdotique. Il faut savoir (mais cela devrait faire l’objet d’un autre article) que la Belgique une fois indépendante (en 1830) a cherché à se trouver une spécificité culturelle afin de justifier son existence politique. On a donc essayé de prouver que les écrivains belges faisaient la synthèse entre l’esprit latin et l’esprit germanique. A mon avis c’était une erreur d’affirmer cela des écrivains nés en Wallonie. Mais qu’en est-il des écrivains d’origine flamande qui écrivaient en français (Verhaeren, Maeterlinck et les autres) ? Se sentaient-ils flamands belges ou français ? Chacun a apporté une réponse différente. Crommelynck nous a donné ici la sienne.

Jean François Foulon

 

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Salvatore Gucciardo et son oeuvre dans le magazine VLAN

Publié le par christine brunet /aloys

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Dans le bibliothécaire, "Biomasse"

Publié le par christine brunet /aloys

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Dans le bibliothécaire...

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Laurent Dumortier publié dans la revue de poésie "LICHEN"

Publié le par christine brunet /aloys

http://lichen-poesie.blogspot.fr/p/laurent-dumortier.html

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Laurent Dumortier publié dans la revue de poésie "LICHEN"
Laurent Dumortier publié dans la revue de poésie "LICHEN"
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Dans le bibliothécaire, "Procréation assistée"

Publié le par christine brunet /aloys

Dans le bibliothécaire, "Procréation assistée"
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