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Jean-Claude Texier présente son nouveau roman "Loozie Anna"

Publié le par christine brunet /aloys

Jean-Claude Texier présente son nouveau roman "Loozie Anna"

Biographie :

Jean-Claude TEXIER passe sa jeunesse en France à Tours et fait ses études au Lycée Paul-Louis Courier.

Il réussit le Capes d’enseignement à Paris, puis une licence de Lettres, et l’Agrégation d’Anglais. Pendant trente ans, il enseigne dans les écoles et les lycées de la banlieue parisienne.

C’est de cette riche expérience qu’il tire l’inspiration de L’Elitiste dont Loozie Anna est le second volume, mais qui peut se lire indépendamment. Il est marié avec trois enfants.

*

Résumé :

NAISSANCE, ÉPANOUISSEMENT ET TRAHISON D’UN GRAND AMOUR

Loozie Anna dévoile le mythe personnel d’Adélaïde. Son séducteur exploite ce mythe, puis le détruit, et l’abandonne avec un enfant.

Consolée de ses déboires par son amie, courtisée par un musicien, désavouée par l’inflexible proviseur élitiste du lycée Edith Cavell, Adélaïde trouvera-t-elle sa vérité dans un monde enseignant en pleine mutation ?

Publié dans présentations

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L'auteur de cette nouvelle ? Michel BEUVENS

Publié le par christine brunet /aloys

L'auteur de cette nouvelle ? Michel BEUVENS

MON VOISIN PASSE AU CONTRÔLE TECHNIQUE

Lorsqu’il revient de son travail, mon voisin se gare généralement devant l’entrée de son garage ; il ferme sa voiture à clé, puis soulève deux fois la poignée et fait un tour complet de son auto avant de rentrer chez lui. Peut-être est-ce un rite imposé par une secte ?

Depuis quelques jours, son comportement est devenu encore plus étrange, le cérémonial s’est compliqué : avant de quitter sa voiture, il se met soudainement à inspecter un morceau de la carrosserie, comme s ‘il y avait vu subitement une énorme griffe, il se penche sous les bas de caisse, il saisit l’extrémité du pot d’échappement et l’agite vigoureusement, il s’appuie tour à tour sur les quatre ailes pour les secouer de tout son poids. Avant-hier, il a soulevé le capot et ausculté le moteur pendant dix minutes, comme si on l’avait averti qu’un ouvrier y avait oublié sa montre en or lors du montage. Il a vérifié trois fois les phares, les clignotants, les feux arrière, appelant sa femme à la rescousse pour contrôler les stops (Ils vont ? Oui ! Tous les deux ? Oui ! Et comme ça, c’est éteint ? ).

Aujourd’hui, j’ai compris : mon voisin a reçu la convocation du Contrôle technique. Il me l’a montrée, pestant parce qu’on le convoque un mois avant que sa voiture ait atteint les quatre ans. Il a pris rendez-vous pour la faire vérifier par son garagiste. Celui-ci a poussé un gros soupir, car il sait que c’est inutile : l’auto de monsieur Dupneu (mon voisin s’appelle Dupneu) a 15.678 kilomètres, le dernier gros entretien a été fait à 15.053 kilomètres, et les phares ont déjà été réglés deux fois - sous garantie – parce que monsieur Dupneu avait mesuré une différence de deux millimètres entre les faisceaux sur le mur du fond de son garage.

Mon voisin a sorti tous ses papiers de sa pochette en cuir d’assureur : bon de commande, facture d’achat, carnet d’immatriculation, carte d’assurance, certificat de conformité, garantie de la radio, virement pour la redevance radio. Il a relu quatre fois, en soulevant ses lunettes, le numéro du châssis en se demandant pourquoi il est si long (on a vraiment construit autant d’exemplaires de ce modèle ?).

Durant la semaine, monsieur Dupneu est passé trois fois devant la station de contrôle, estimant la longueur des files en fonction de l’heure, réfléchissant à sa stratégie : c’est décidé, il passera pendant midi. Il y a moins de personnel, mais il y a aussi moins de clients, et on risque moins de se retrouver derrière une voiture au démarreur hésitant, tractant une caravane qu’il faut peser et mesurer, le tout présenté par un automobiliste qui a égaré le certificat de conformité et qui a oublié de signaler qu’il avait besoin d’une demande d’immatriculation.

Le grand moment est arrivé : mon voisin est dans la file qu’il estime être la plus rapide

(comme il a pris congé pour toute la journée, la rapidité n’a pas vraiment d’importance, mais enfin…). Aucun autre automobiliste n’a l’air franchement joyeux, seul le préposé sifflote en venant s’emparer des documents (monsieur Dupneu soupçonne qu’il est payé pour siffloter, afin de rendre cette station plus accueillante que les autres).

Suspense : le contrôleur regarde fixement le carnet d’immatriculation : y-a-t-il une erreur ? Est-ce que le numéro de châssis serait identique à celui d’un véhicule volé ? Ouf : l’employé réintègre sa cabine de verre pour remplir son formulaire : mon voisin a eu chaud !

Le test des freins met monsieur Dupneu mal à l’aise : d’abord, il faut confier le volant au contrôleur (Sait-il où se trouve la première ? Ne va-t-il pas salir les sièges ? ). Et puis, est-ce que cela n’abîme pas la boîte de vitesses d’entraîner les roues par ces rouleaux si violents ?

Bon, le test est OK, et il a permis à monsieur Dupneu de vérifier que son épouse ne lui a pas menti : il a vu lui-même ses stops fonctionner.

Dernière épreuve : la fosse. Déjà, le nom ! Et ces appareils barbares qui secouent la voiture dans tous les sens ! La tension de mon voisin a grimpé de deux unités. Et lorsque le fossoyeur - pardon, le contrôleur - lui fait signe de s’approcher, c’est le cœur battant qu’il se penche pour entendre le verdict : il voit déjà son auto interdite à la circulation à cause d’un monstrueux défaut de construction que personne n’a vu jusqu’à maintenant, il se voit hurlant chez son garagiste, interpellant le service technique de l’importateur, il écrira à Test Achats !

Mais non : l’employé lui signale simplement que les disques de frein sont très légèrement rouillés (il faut dire que monsieur Dupneu freine surtout sur le moteur, comme on lui a appris au service militaire). Après que le contrôleur ait juré formellement que ce n’était pas grave, qu’il n’y aurait même pas de remarque sur le certificat de visite, mon voisin peut enfin se rendre à la caisse. Dernière appréhension : ne va-t-on pas égarer ses documents ?

Impassibles, avec le détachement qui sied à tout fonctionnaire ayant la retraite comme seul point de mire, les employés de la caisse se racontent leur dernier week-end, mettant la foule inquiète qui s’agglutine devant le guichet au courant de leurs préférences en matière de viandes pour barbecue.

Finalement, monsieur Dupneu reçoit ses papiers en échange d’un paquet de billets et de pièces de monnaie, car il a préparé une réserve de billets de cinq euros et de pièces de dix centimes pour être certain d’avoir le compte juste. Et lorsqu’il traverse la foule envieuse, on croirait voir clignoter sur son visage rayonnant l’inscription « Tranquille pour un an ».

Et c’est enfin le retour glorieux à la maison. Madame Dupneu, qui guettait derrière la vitre, sort dès qu’elle voit arriver son mari : à son sourire fourbu mais triomphal, elle comprend. Une fois de plus, le Contrôle technique a rendu des gens heureux !

Michel BEUVENS

"La Posologie des sentiments"

Publié dans auteur mystère

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QUI EST L'AUTEUR DE CETTE NOUVELLE ?

Publié le par christine brunet /aloys

QUI EST L'AUTEUR DE CETTE NOUVELLE ?

MON VOISIN PASSE AU CONTRÔLE TECHNIQUE

Lorsqu’il revient de son travail, mon voisin se gare généralement devant l’entrée de son garage ; il ferme sa voiture à clé, puis soulève deux fois la poignée et fait un tour complet de son auto avant de rentrer chez lui. Peut-être est-ce un rite imposé par une secte ?

Depuis quelques jours, son comportement est devenu encore plus étrange, le cérémonial s’est compliqué : avant de quitter sa voiture, il se met soudainement à inspecter un morceau de la carrosserie, comme s ‘il y avait vu subitement une énorme griffe, il se penche sous les bas de caisse, il saisit l’extrémité du pot d’échappement et l’agite vigoureusement, il s’appuie tour à tour sur les quatre ailes pour les secouer de tout son poids. Avant-hier, il a soulevé le capot et ausculté le moteur pendant dix minutes, comme si on l’avait averti qu’un ouvrier y avait oublié sa montre en or lors du montage. Il a vérifié trois fois les phares, les clignotants, les feux arrière, appelant sa femme à la rescousse pour contrôler les stops (Ils vont ? Oui ! Tous les deux ? Oui ! Et comme ça, c’est éteint ? ).

Aujourd’hui, j’ai compris : mon voisin a reçu la convocation du Contrôle technique. Il me l’a montrée, pestant parce qu’on le convoque un mois avant que sa voiture ait atteint les quatre ans. Il a pris rendez-vous pour la faire vérifier par son garagiste. Celui-ci a poussé un gros soupir, car il sait que c’est inutile : l’auto de monsieur Dupneu (mon voisin s’appelle Dupneu) a 15.678 kilomètres, le dernier gros entretien a été fait à 15.053 kilomètres, et les phares ont déjà été réglés deux fois - sous garantie – parce que monsieur Dupneu avait mesuré une différence de deux millimètres entre les faisceaux sur le mur du fond de son garage.

Mon voisin a sorti tous ses papiers de sa pochette en cuir d’assureur : bon de commande, facture d’achat, carnet d’immatriculation, carte d’assurance, certificat de conformité, garantie de la radio, virement pour la redevance radio. Il a relu quatre fois, en soulevant ses lunettes, le numéro du châssis en se demandant pourquoi il est si long (on a vraiment construit autant d’exemplaires de ce modèle ?).

Durant la semaine, monsieur Dupneu est passé trois fois devant la station de contrôle, estimant la longueur des files en fonction de l’heure, réfléchissant à sa stratégie : c’est décidé, il passera pendant midi. Il y a moins de personnel, mais il y a aussi moins de clients, et on risque moins de se retrouver derrière une voiture au démarreur hésitant, tractant une caravane qu’il faut peser et mesurer, le tout présenté par un automobiliste qui a égaré le certificat de conformité et qui a oublié de signaler qu’il avait besoin d’une demande d’immatriculation.

Le grand moment est arrivé : mon voisin est dans la file qu’il estime être la plus rapide

(comme il a pris congé pour toute la journée, la rapidité n’a pas vraiment d’importance, mais enfin…). Aucun autre automobiliste n’a l’air franchement joyeux, seul le préposé sifflote en venant s’emparer des documents (monsieur Dupneu soupçonne qu’il est payé pour siffloter, afin de rendre cette station plus accueillante que les autres).

Suspense : le contrôleur regarde fixement le carnet d’immatriculation : y-a-t-il une erreur ? Est-ce que le numéro de châssis serait identique à celui d’un véhicule volé ? Ouf : l’employé réintègre sa cabine de verre pour remplir son formulaire : mon voisin a eu chaud !

Le test des freins met monsieur Dupneu mal à l’aise : d’abord, il faut confier le volant au contrôleur (Sait-il où se trouve la première ? Ne va-t-il pas salir les sièges ? ). Et puis, est-ce que cela n’abîme pas la boîte de vitesses d’entraîner les roues par ces rouleaux si violents ?

Bon, le test est OK, et il a permis à monsieur Dupneu de vérifier que son épouse ne lui a pas menti : il a vu lui-même ses stops fonctionner.

Dernière épreuve : la fosse. Déjà, le nom ! Et ces appareils barbares qui secouent la voiture dans tous les sens ! La tension de mon voisin a grimpé de deux unités. Et lorsque le fossoyeur - pardon, le contrôleur - lui fait signe de s’approcher, c’est le cœur battant qu’il se penche pour entendre le verdict : il voit déjà son auto interdite à la circulation à cause d’un monstrueux défaut de construction que personne n’a vu jusqu’à maintenant, il se voit hurlant chez son garagiste, interpellant le service technique de l’importateur, il écrira à Test Achats !

Mais non : l’employé lui signale simplement que les disques de frein sont très légèrement rouillés (il faut dire que monsieur Dupneu freine surtout sur le moteur, comme on lui a appris au service militaire). Après que le contrôleur ait juré formellement que ce n’était pas grave, qu’il n’y aurait même pas de remarque sur le certificat de visite, mon voisin peut enfin se rendre à la caisse. Dernière appréhension : ne va-t-on pas égarer ses documents ?

Impassibles, avec le détachement qui sied à tout fonctionnaire ayant la retraite comme seul point de mire, les employés de la caisse se racontent leur dernier week-end, mettant la foule inquiète qui s’agglutine devant le guichet au courant de leurs préférences en matière de viandes pour barbecue.

Finalement, monsieur Dupneu reçoit ses papiers en échange d’un paquet de billets et de pièces de monnaie, car il a préparé une réserve de billets de cinq euros et de pièces de dix centimes pour être certain d’avoir le compte juste. Et lorsqu’il traverse la foule envieuse, on croirait voir clignoter sur son visage rayonnant l’inscription « Tranquille pour un an ».

Et c’est enfin le retour glorieux à la maison. Madame Dupneu, qui guettait derrière la vitre, sort dès qu’elle voit arriver son mari : à son sourire fourbu mais triomphal, elle comprend. Une fois de plus, le Contrôle technique a rendu des gens heureux !

Publié dans auteur mystère

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Christine Brunet a lu "Sables", le nouveau recueil de nouvelles de Laurent Dumortier

Publié le par christine brunet /aloys

Christine Brunet a lu "Sables", le nouveau recueil de nouvelles de Laurent Dumortier

" Chaque grain du sablier qui s'écoule est un morceau de vie qui tombe, une chute dans le néant du passé. Le futur est là, sous nos yeux, mais il est irrémédiablement condamné..."

Du sable... sous toutes ses formes... C'est le titre et un fil qui lie chacune des 14 micro-nouvelles de ce recueil.

Mais au-delà, un seul liant : le frisson.

Oscillant entre humour macabre et images décalées, ces histoires nous propulsent dans un univers sombre, d'un fantastique pessimiste.

Le lecteur ne peut que se prendre au jeu diabolique des images chocs qui le ramènent insensiblement à ses cauchemars les plus intimes.

Qu'évoque le sable pour vous ? La mer et le soleil ? Oubliez l'insouciance des vacances... Pénétrez sur la pointe des pieds dans un envers du décor troublant, grinçant et fuyant.

Que vous le vouliez ou non, une fois que vous aurez mis le doigt dans l'engrenage, comme les personnages, plus de marche arrière !

Des nouvelles qui se lisent à cent à l'heure et qui ne vous laisseront pas indifférents ! Osez !

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans Fiche de lecture

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Petit retour de dédicaces de Christina Prévi

Publié le par christine brunet /aloys

Petit retour de dédicaces de Christina Prévi

J'ai présenté mon livre "Temps d'aventures" qui est un recueil de 5 contes catégorie "jeunesse" lors de la foire du livre mensuelle à Le Roeulx . Cela s'est passé ce dimanche 13 décembre au centre culturel.

En voici la photo jointe ( la seule et où j'ai l'air un peu isolée) mais néanmoins, pour moi c'était une première et l'expérience fut fort agréable, l'accueil chaleureux et un public local bien présent.

Pour info,

Temps d'aventures comprend 5 contes qui se passent en des temps et des lieux divers, au travers d'aventures variées.

Ce recueil est destinés à la jeunesse, à partir de 9/10 ans.

Il est donc "tout public" pour ceux dont l'enfant sommeille toujours en eux !

Il contient cinq titres :

--Étrange couvée

--une excursion périlleuse

--Les disparus de vencolin

--L'iguadron de la tour

--Une plage déserte.

Petit retour de dédicaces de Christina Prévi

Publié dans ANNONCES

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L'auteur ? Didier FOND !!!!

Publié le par christine brunet /aloys

L'auteur ? Didier FOND !!!!

AVANT LE PETIT JOUR

C’est au petit jour que la peur envahit la ville. Elle s’y installe, sûre d’elle, sûre de n’être pas chassée avant l’apparition du soleil, sûre aussi que lorsqu’elle devra céder la place, il restera en nous une trace indélébile de son passage et une appréhension sans nom du lendemain. Elle reviendra. Elle revient toujours, seule ou accompagnée de son âme damnée…

Mais ce n’est pas encore le jour. La froide lueur de l’aube n’a pas effleuré la fenêtre. Et pourtant, déjà, les ténèbres s’éclairent, là-bas, à l’est, vers la lointaine plaine, d’une faible lumière argentée ; blafard et terne, chétif enfant de la nuit, le jour va naître. Sa forme n’est encore qu’incertaine, mais peu à peu, son image se dessine sur l’horizon, plus ferme et plus pure à chaque instant.

Souvent, mes cauchemars oniriques cèdent la place au cauchemar réel. La nuit me voit alors debout, errant à travers le dédale des chambres, à la recherche de je ne sais quel réconfort, d’un oubli précaire, d’une présence rassurante et cependant impossible. Sans doute est-ce un bruit insolite qui m’a tiré de mes rêves ; le store qui bat contre la fenêtre, au moindre souffle de vent…

Les gratte-ciel des banlieues commencent à se découper sur l’horizon. J’essaie de ne pas penser aux heures interminables qui vont grignoter cette nouvelle journée. Si la nuit m’était un refuge, j’appellerais déjà sa venue ; mais la nuit elle-même s’est dressée contre moi et je ne peux plus espérer en sa trompeuse douceur.

La flamme des bougies vacille sous la caresse de l’air matinal. Leur lueur incertaine et tremblotante est désormais inutile. Elles ont accompagné ma promenade silencieuse dans l’appartement, mon errance nocturne et d’avant le petit jour, elles m’ont permis de découvrir au hasard des miroirs un visage étrange, presque inconnu, le mien, surgi de l’obscurité le temps d’une apparition et happé de nouveau par la nuit, le silence, l’oubli. Le plancher n’a pas craqué sous mes pas tandis que je glissais le long des couloirs. J’ai posé le bougeoir, j’ai voulu me regarder dans le miroir, mais j’ai eu peur de mon image, peur de découvrir un reflet que mes yeux ont perdu l’habitude de contempler. Souvent, avant, je marchais jusqu’à sa chambre ; je restais immobile devant cette porte close. Derrière moi, la flamme des bougies exécutait une danse sauvage, presque indécente, comme pour se moquer de mes velléités. Elle dessinait sur le mur des arabesques folles au milieu desquelles, en me retournant, il me semblait lire les mots que mon esprit ne cessait de me hurler. Vaincu par la lumière, j’ai fui vers le refuge obscur de mes fantasmes, où les désirs inassouvis se confondent avec la réalité, et j’ai attendu l’aurore.

*

Les matins d’antan… Ils n’étaient pas tous aussi désespérés… Cette aube blafarde ne ressemble en rien à celles d’avant, quand le soleil naissant réchauffait une ville vivante, que le sommeil fuyait peu à peu. Je ne savais pas apprécier les bruits qui montaient vers moi, les rires, les cris des gens qui m’entouraient. De mauvaise humeur, découragé à l’idée d’affronter une nouvelle journée de travail, j’aspirais au silence à la solitude douillette de mon lit. Je n’ai pas su aimer ces somptueuses aurores. Je ne voyais en elles que d’indésirables obstacles à ma plongée dans des rêves qui, alors, n’avaient rien de terrifiant. Ce silence absolu que je réclamais si fort, je l’ai, maintenant. Il me cerne, me dévore petit à petit, sans hâte ; il est en moi, il est sur moi. Je le sens qui coule sur mon visage, mes bras, mon corps. Ces gens qui m’exaspéraient et dont l’absence est un de mes plus cruels tourments, je les cherche inlassablement, chaque jour, dans les rues de la ville. Et parfois, le silence est si intolérable que je me mets à hurler. Un jour, alors que je traversais le fleuve, j’ai tout à coup frappé le parapet du pont à grands coups de pied, comme si je le rendais responsable de l’incroyable distraction de l’Ennemie qui les avait tous fauchés –tous, sauf moi.

Après son retour, je n’ai plus éprouvé le besoin de briser à tout prix cet épouvantable silence. Mais sa présence n’empêchait pas l’angoisse, chaque matin, de me submerger. J’ai peur de l’avenir, de la journée qui va s’écouler, de la nuit qui va tomber. J’ai peur de celle qui rôde, à la recherche des retardataires, des oubliés. J’ai si peu d’armes à lui opposer… Je devrais, le matin, me terrer sous mes couvertures et laisser naître le jour sans le regarder. C’est l’heure où l’Ennemie parcourt la ville et elle finira bien par me découvrir, aux aguets derrière ma fenêtre, redoutant et espérant sa venue… Elle n’a pas encore tourné ses regards vers moi. Patience. Que je l’aide un peu, que j’essaie de lui échapper, et elle saura bien se souvenir de moi, me découvrir, s’avancer à ma rencontre, amicale, presque bienveillante, dissimulant son visage haïssable sous le plus séduisant des masques.

L'auteur ? Didier FOND !!!!L'auteur ? Didier FOND !!!!L'auteur ? Didier FOND !!!!

Publié dans auteur mystère

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QUI EST L'AUTEUR DE CETTE NOUVELLE ?

Publié le par christine brunet /aloys

QUI EST L'AUTEUR DE CETTE NOUVELLE ?

AVANT LE PETIT JOUR

C’est au petit jour que la peur envahit la ville. Elle s’y installe, sûre d’elle, sûre de n’être pas chassée avant l’apparition du soleil, sûre aussi que lorsqu’elle devra céder la place, il restera en nous une trace indélébile de son passage et une appréhension sans nom du lendemain. Elle reviendra. Elle revient toujours, seule ou accompagnée de son âme damnée…

Mais ce n’est pas encore le jour. La froide lueur de l’aube n’a pas effleuré la fenêtre. Et pourtant, déjà, les ténèbres s’éclairent, là-bas, à l’est, vers la lointaine plaine, d’une faible lumière argentée ; blafard et terne, chétif enfant de la nuit, le jour va naître. Sa forme n’est encore qu’incertaine, mais peu à peu, son image se dessine sur l’horizon, plus ferme et plus pure à chaque instant.

Souvent, mes cauchemars oniriques cèdent la place au cauchemar réel. La nuit me voit alors debout, errant à travers le dédale des chambres, à la recherche de je ne sais quel réconfort, d’un oubli précaire, d’une présence rassurante et cependant impossible. Sans doute est-ce un bruit insolite qui m’a tiré de mes rêves ; le store qui bat contre la fenêtre, au moindre souffle de vent…

Les gratte-ciel des banlieues commencent à se découper sur l’horizon. J’essaie de ne pas penser aux heures interminables qui vont grignoter cette nouvelle journée. Si la nuit m’était un refuge, j’appellerais déjà sa venue ; mais la nuit elle-même s’est dressée contre moi et je ne peux plus espérer en sa trompeuse douceur.

La flamme des bougies vacille sous la caresse de l’air matinal. Leur lueur incertaine et tremblotante est désormais inutile. Elles ont accompagné ma promenade silencieuse dans l’appartement, mon errance nocturne et d’avant le petit jour, elles m’ont permis de découvrir au hasard des miroirs un visage étrange, presque inconnu, le mien, surgi de l’obscurité le temps d’une apparition et happé de nouveau par la nuit, le silence, l’oubli. Le plancher n’a pas craqué sous mes pas tandis que je glissais le long des couloirs. J’ai posé le bougeoir, j’ai voulu me regarder dans le miroir, mais j’ai eu peur de mon image, peur de découvrir un reflet que mes yeux ont perdu l’habitude de contempler. Souvent, avant, je marchais jusqu’à sa chambre ; je restais immobile devant cette porte close. Derrière moi, la flamme des bougies exécutait une danse sauvage, presque indécente, comme pour se moquer de mes velléités. Elle dessinait sur le mur des arabesques folles au milieu desquelles, en me retournant, il me semblait lire les mots que mon esprit ne cessait de me hurler. Vaincu par la lumière, j’ai fui vers le refuge obscur de mes fantasmes, où les désirs inassouvis se confondent avec la réalité, et j’ai attendu l’aurore.

*

Les matins d’antan… Ils n’étaient pas tous aussi désespérés… Cette aube blafarde ne ressemble en rien à celles d’avant, quand le soleil naissant réchauffait une ville vivante, que le sommeil fuyait peu à peu. Je ne savais pas apprécier les bruits qui montaient vers moi, les rires, les cris des gens qui m’entouraient. De mauvaise humeur, découragé à l’idée d’affronter une nouvelle journée de travail, j’aspirais au silence à la solitude douillette de mon lit. Je n’ai pas su aimer ces somptueuses aurores. Je ne voyais en elles que d’indésirables obstacles à ma plongée dans des rêves qui, alors, n’avaient rien de terrifiant. Ce silence absolu que je réclamais si fort, je l’ai, maintenant. Il me cerne, me dévore petit à petit, sans hâte ; il est en moi, il est sur moi. Je le sens qui coule sur mon visage, mes bras, mon corps. Ces gens qui m’exaspéraient et dont l’absence est un de mes plus cruels tourments, je les cherche inlassablement, chaque jour, dans les rues de la ville. Et parfois, le silence est si intolérable que je me mets à hurler. Un jour, alors que je traversais le fleuve, j’ai tout à coup frappé le parapet du pont à grands coups de pied, comme si je le rendais responsable de l’incroyable distraction de l’Ennemie qui les avait tous fauchés –tous, sauf moi.

Après son retour, je n’ai plus éprouvé le besoin de briser à tout prix cet épouvantable silence. Mais sa présence n’empêchait pas l’angoisse, chaque matin, de me submerger. J’ai peur de l’avenir, de la journée qui va s’écouler, de la nuit qui va tomber. J’ai peur de celle qui rôde, à la recherche des retardataires, des oubliés. J’ai si peu d’armes à lui opposer… Je devrais, le matin, me terrer sous mes couvertures et laisser naître le jour sans le regarder. C’est l’heure où l’Ennemie parcourt la ville et elle finira bien par me découvrir, aux aguets derrière ma fenêtre, redoutant et espérant sa venue… Elle n’a pas encore tourné ses regards vers moi. Patience. Que je l’aide un peu, que j’essaie de lui échapper, et elle saura bien se souvenir de moi, me découvrir, s’avancer à ma rencontre, amicale, presque bienveillante, dissimulant son visage haïssable sous le plus séduisant des masques.

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Une poésie de Philippe De Riemaecker...

Publié le par christine brunet /aloys

 

Ils parlent, Ils parlent de Bruges
Sous les vents qui se traînent, vers l'ancienne
cité.
Ils s'aiment, Ils s'aiment dans Bruges
De cet amour qui tremble d'être enfin
délivré.
Et quand ces amants-là, se tiennent par les
yeux,
les gens ne parlent pas, juste murmurent un
peu
Tandis que tombe la pluie, sur la ville
mouillée,
Les vieux peignent la nuit, sur les passants
frileux.
Ils dorment, Ils dorment dans Brugge,
Enlacés sans frémir malgré l'hiver en délire.
Ils rêvent, Ils rêvent de Brugge,
De ces clochers si grands, de ces pinceaux
géants .
Et quand ces amants-là, s'épuisent en pas de
deux,
Les bigleux tremblent d'effroi, ou bien
n'écoutent pas.
Tandis que dans la brise, les années se
détruisent
Et les canaux se figent sous les courants
gelés...
Ils meurent, Ils meurent pour Brugge,
Et portent dans le regard ces voyageurs
hagards
Ils partent, Ils partent loin de Brugge
Comme des amants heureux, qui n'ont rien à
se dire
Qu'une caresse étrange, qui se donne et
dérange
Les braves gens honnêtes, Les adultes blasés
Et les brumes ensablées couvrent les vieux
clochers,
Tandis que ces amants-là découvrent le
verbe aimer.

 
Philippe De Riemaecker


_________________
http://philippederiemaecker.wix.com/auteur#!books/cnec

Publié dans Poésie

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Le messie, un texte signé Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

LE MESSIE

Inventez une histoire dont la dernière phrase sera : "Plus jamais, il n'eut envie de se réincarner".

"Le Premier ministre de sa Majesté…"

La phrase résonne dans la grande salle. Tout le monde tourne les yeux vers le nouvel arrivant. Costume noir strict, chemise blanche immaculée, petites lunettes d'écaille noires et surtout le nœud papillon… !

Les femmes sont subjuguées par ce personnage à l'allure racée qui sourit de toutes ses dents. Les hommes admirent sa classe. Pourtant il est connu de toutes et de tous, Angelo ! Cela fait près de cinq ans qu'il exerce sa fonction et le pays s'en porte bien. Le chômage a presque disparu, les gens vivent bien, l'industrie est prospère et tout cela grâce à lui, Angelo Musso, fils d'immigré italien qui a gravi tous les échelons de la politique. Certains disent qu'il incarne la réussite.

En ce jour de la fête nationale, cette manifestation publique où le gratin de l'intelligentzia se réunit autour de lui, est le couronnement (actuel) de sa carrière.

Le roi a fait son éloge et tout le monde a longuement applaudi.

"Je suis presque le Messie, pense-t-il dans sa tête de politicien de gauche… Messie, un souvenir de son éducation religieuse de base. Quatre années chez les Jésuites, cela vous forme un homme !

Les semaines et les mois passent et de lourds nuages s'amoncellent au-dessus du royaume. Les accords internationaux volent en éclat, les islamistes d'en mêlent, le Vatican menace et le chômage reprend de plus belle. Angelo voit avec effroi l'approche des élections…

Ce dimanche-là, les résultats commençaient à arriver et cela tournait vraiment à la catastrophe.

Une défaite plus que cuisante. Le parti du Premier ministre sortant prend une belle raclée. Vers minuit, le leader de l'opposition annonce qu'il compte former un gouvernement sans Angelo et ses amis.

Le lundi, Angelo était encore groggy des événements de la veille et de son éviction.

Angelo reprit son métier de professeur dans l'enseignement secondaire. Il abandonna la politique, les honneurs et même son rôle de Messie, sauveur du peuple. Foi de Jésuite !

Plus jamais, il n'eut envie de se réincarner.

Louis Delville

Le messie, un texte signé Louis DelvilleLe messie, un texte signé Louis Delville

Publié dans Textes

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Christine Brunet a lu "La Maison Dieu" de Didier Fond

Publié le par christine brunet /aloys

Christine Brunet a lu "La Maison Dieu" de Didier Fond

Le livre de Didier trônait depuis un moment au-dessus de ma PAL. J'aime son univers, son écriture, je le gardais donc pour la fin sauf que, mes occupations me rattrapant, cette fin a traîné.

Mais voilà, ça y est, je l'ai pris et terminé dans la foulée !

Unité de lieu (ou presque) : l'action se déroule dans un coin que j'imagine perdu aux alentours de Lyon. Un village comme beaucoup d'autres où tout le monde se connaît, tout le monde a des secrets.

Un style facile à lire, fluide, imagé qui balade le lecteur.

Une héroïne pas très positive, à la recherche du grain de sable qui va pimenter sa vie.

Une maison... La Maison Dieu... Vide depuis des lustres mais qui a été le théâtre d'événements que tous tentent d'oublier.

Et puis tout bascule lorsque la maison est louée...

Pourquoi ? Pas question déventer l'histoire, ce serait dommage !

Didier Fond nous propose là un roman policier hors des sentiers battus, attachant, palpitant, détonant. Même si, presqu'à la fin, le lecteur comprend qui est qui et qui a fait quoi, la fin est surprenante, croyez-moi !

Je vous invite à découvrir ce roman ! L'un de mes rares coups de cœur du moment !

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Christine Brunet a lu "La Maison Dieu" de Didier Fond
Christine Brunet a lu "La Maison Dieu" de Didier Fond
Christine Brunet a lu "La Maison Dieu" de Didier Fond

Publié dans Fiche de lecture

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