Marie-Noëlle FARGIER présente son roman "La Bukinê d'Anna"
Mon histoire et celle que j’ai écrite se déroulent à Vals près le Puy (autrefois « la Val du Cros » : la vallée du tombeau) sur un site appelé le Crouzas (le Grand Tombeau) où de drôles de logis en pierre sèche, de forme ogivale se prélassent sur un sentier « canyoneux ». Ils se nomment chibottes. Monsieur Albert BOUDON LASHERMES , érudit de la région, attribue à ces chibottes une existence vieille de plus de mille ans avant Jésus Christ. D’après lui, c’est un peuple ligure qui les aurait construites. A mon tour, j’ai attribué à ce peuple un nom, des visages, des pensées, des rites…en offrant à ces étranges logis, des hôtes. L’histoire qui se passe plus de mille ans avant Jésus-Christ pourrait exister aujourd’hui et demain. L’être humain a t-il tellement changé ? L’histoire est basée, si je puis dire, sur la nature humaine et sur ce que je crois être son principal fléau : la séparation (la séparation inéluctable, la séparation exigée, la séparation subie) qui, terriblement, rime avec la discrimination sous toutes ses formes. Pour étayer ceci, j’ai souhaité mêler ma « biographie » (banale, similaire à tant de personnes) au récit de mon manuscrit.
Il y a 51 ans, je vivais dans un ventre pointu, non pas rond, pointu : laissant présager la venue au monde d’un petit garçon…après deux jolies petites filles : Edith et Josiane, c’était de bon augure. Le nom restait ainsi sur le livret de famille. Par une nuit enneigée et verglacée, le 27 décembre 1963, dans une petite chambre qui abrite encore mes songes, je naissais.
Belenda donne la vie en abandonnant la sienne, à une petite fille, Matobe, l’enfant est aveugle et la tribu d’Hélios sacrifie les enfants malformés. Matobe n’a pas de père, Belenda est morte en emportant avec elle ce secret.
…C’était une nuit d’hiver éblouie par un ciel étoilé, les arbres luisaient de paillettes d’une pureté immaculée. La terre verglacée craquait, se fissurant comme pour ensevelir toutes les souillures.
Varna, fille aînée, était restée toute la nuit auprès de sa mère, Belenda qui enfantait…
Cinq ans plus tard, ma grand-mère Anna, mon miroir, après une longue maladie, me faisait quitter l’enfance. Puis ce fut des années rythmées par les journées écolières dont une seule phrase subsiste « tu es encore dans la lune Marie-Noëlle » (chez moi on m’appelait Nono ou Noëlle) mais égayées par les patins à roulettes qui glissaient sur les rues et sur tous les chemins avec mes amis du quartier.
…Elle, qui aime courir jusqu’au rempart en s’imaginant aigle volant au-dessus du monde. Il lui arrive de se pincer les joues pour être sûre de bien exister tant elle aime la vie, la musique, le soleil, la pluie, la neige, le froid. Elle se fond parmi les chênes, les saules pleureurs, les ormeaux, les noyers, tous ces arbres majestueux, elle danse autour d’eux pour leur rendre grâce...
Mais cette liberté allait prendre fin quelques années plus tard en échouant dans un pensionnat où les poupées et les robes étaient interdites. Par contre cette année là, j’allais rencontrer l’Egypte, les pyramides et l’algèbre où les problèmes n’existaient plus. Cette rencontre allait me réconcilier avec l’école et faire naître mes premiers poèmes.
Inanna et Varna, les sœurs de Matobe, décident d’enfreindre la loi meurtrière et de cacher leur petite sœur à la forêt de l’ombre, lieu maudit et interdit aux habitants de la tribu.
…Sept ans que Varna vit comme une recluse et pourtant elle a atteint une sérénité de l’âme, les Dieux la suivent à chacun de ses pas. Toutes ces années passées près de sa sœur à la câliner, à lui donner ce que Belenda n’avait pas su lui donner : la tendresse maternelle. Matobe a sept ans aujourd’hui, Matobe si pleine de lumière…
Bachelière, mariée et maman, j’enchaîne les petits boulots avant de tenir un petit bar où la fréquentation des nantis et des plus démunis me réveillent (j’écris) puis je travaille dans un hôpital psychiatrique comme agent de service avant de devenir aide-soignante et secrétaire médicale (j’écris). Face aux patients et à leurs souffrances, j’écris. Face aux douleurs de la vie, deuils, séparations, arrachement d’être cher, j’écris.
…Inanna n’a pas revu Matobe depuis le jour de sa naissance. Grâce à Varna elle peut l’imaginer aisément. Il lui arrive même qu’elle surgisse dans ses songes : elle la berce dans ses bras. Ce rêve est si réel qu’elle connaît Matobe dans la douceur de sa peau, dans la couleur de ses yeux, dans son odeur. Quand elle rêve d’elle, elle combat pour retenir son rêve contre l’éveil qui l’arrachera à ce moment d’amour. Quand Matobe était encore bébé, elle lui créait des poupées dans ses étoffes. Avant de les transmettre à Varna, trait d’union des deux sœurs, elle serrait la poupée contre elle pour l’imprégner de tout son amour, comme si ce jouet que Matobe allait tenir dans ses bras transmettrait à son tour tous les sentiments qu’Inanna éprouvait pour sa petite sœur, une façon de combler ce manque infini, et peut être aussi un peu…comme les papillons d’Elhonna…
Face à tous les visages connus et aimants qui s’effacent, semblables à la tribu d’Hélios, ou qui ont pris le nom de « Buluc », j’écris. J’aspire pour eux au dénouement de mon manuscrit. Aujourd’hui, je regarde et garde seulement les quelques visages aidants et combien Sages qui ont été et seront toujours là, sans jugement… Sagesse que porte beaucoup de mes personnages, dont un, Varna, qui répond à sa sœur, Inanna qui ne comprend pas le rejet des gens de son peuple :
- … Le malheur épuise les hommes Inanna. Quand père est parti, ils nous ont plaintes, notre malheur était neuf, inhabituel et pour cela attirant pour notre petit peuple, ils aimaient le partager mais quand le malheur s’enracine comme avec la mort de mère et mon départ, il devient alors une malédiction. Il est terrorisant, incompris. Les hommes préfèrent penser que les Dieux nous ont abandonnés ou que nous sommes nous-mêmes responsables de tant de douleur…
Comme je le dis précédemment, la rencontre avec les Dieux m’a fascinée, et s’est poursuivie toute ma vie. Obligatoirement, le temps a pris une autre dimension, est devenu insaisissable, confus, désordonné. J’ai souhaité transmettre dans mon manuscrit cette notion jusqu’aux dernières phrases de « la Bukinê d’Anna », qui invitent le lecteur dans un autre espace-temps qui sera la suite de ce manuscrit. On entendra donc encore le son de la Bukinê avec, à ses côtés, la suite de ma biographie…si les Dieux l’autorisent… J et je Vous écris…
Un « England Award » pour Gucciardo, un article dans l'Avenir.net
Le peintre Gucciardo et son prix «England Award».
Depuis qu’il avait 17 ans, le peintre et poète Salvatore Gucciardo a tracé sa voie dans le monde artistique pictural. Son talent s’est révélé quand il a reproduit parfaitement «Le Portrait de Soutine» de Modigliani.
Pendant 47 ans de recherche et de travail acharné dans les musées, dans ses lectures sur la peinture, il a enrichi sa production personnelle. Il s’est construit un univers particulier. Un monde coloré, fantastique, onirique qui impressionne le public de ses expositions.
Sa renommée s’étend dans les pays étrangers. Le prix international «England Award» lui a été décerné par le Conseil de Cornouailles à Looe-Cornwall, le 27 juillet 2014. Le jury était constitué de directrices d’Académie, d’experts et de critiques d’art.
Vendetta, une nouvelle de Philippe Wolfenberg
Vendetta
1er jour
Agé d’une cinquantaine d’années, il en paraissait quelques-unes de moins. Assez petit et relativement mince, il n’impressionnait guère… Sauf quand son regard, entre le vert et le gris, se faisait menaçant et laissait entrevoir le côté caractériel de sa personnalité. Néanmoins, ses cheveux poivre et sel et son sourire franc inspiraient la confiance. Ni ange ni démon mais juste un homme désabusé qui ne croyait plus en rien ni en personne… Quoique ! Il lui suffisait de tourner la tête vers Léa pour oublier tout ce qui n’était pas elle. Il aurait pu passer des heures à admirer ses yeux noisette où se reflétait la passion qu’elle lui vouait.
Il l’avait rejointe sur la terrasse. Elle se prélassait dans un fauteuil en osier – garni d’un confortable coussin en lin blanc – et semblait perdue dans la contemplation du golfe d’Ajaccio qu’elle connaissait pourtant par cœur. Elle avait frissonné de bien-être quand la paume douce et tiède s’était posée sur son épaule nue. Laissant entrevoir des dents blanches et ordonnées, ses lèvres s’étaient ouvertes à demi pour ébaucher un sourire tendre et triste à la fois.
- Raconte… S’il te plaît !
- Il n’y a pas grand-chose à dire, tu sais… J’ai visé… J’ai tiré… Et il est mort !
- Ca paraît tellement simple…
- Ca l’est…
- Au suivant, maintenant…
- Oui ! Mais à chaque jour suffit sa peine…
l
2ème jour
Les iris du chat de la maison s’accordaient parfaitement avec les couleurs de la Méditerranée. Il suivait son maître du regard et ne doutait point que ce dernier viendrait, tôt ou tard, lui gratter le sommet du crâne avant de partir.
Léa dormait toujours.
Les mains recouvertes par des gants en latex donnaient l’impression d’avoir leur propre existence. Avec une dextérité de prestidigitateur, l’homme montait promptement les divers éléments d’un fusil à lunette. Puis, comme il l’avait déjà expliqué à sa compagne, hier, il avait visé, tiré et, à des dizaines de mètres de là, le corps de sa seconde victime s’était affaissé.
Léa, en cet instant, rappelait une gamine survoltée parce qu’elle vient de recevoir le présent tellement convoité. Il la chérissait d’autant plus lorsqu’elle adoptait ces attitudes enfantines attachantes. Elle avait été subjuguée alors qu’il mimait l’exécution et, quand il était tombé sur le divan, jouant le rôle de l’infortuné défunt, elle s’était précipitée sur lui pour l’embrasser fougueusement tandis qu’il passait les doigts dans sa magnifique chevelure aile de corbeau.
- Je t’aime ! Et je suis consciente de tout ce que tu fais pour moi…
- Je le fais pour moi aussi…
- Malheureusement, ça ne changera peut-être rien…
- Si ! Ca permettra de sceller notre union… Jusqu’à la fin des temps…
- Je l’espère… Vraiment !
l
3ème jour
Il s’était promené, sans but précis, à travers le dédale des rues étroites et pittoresques de la vieille ville. En passant devant une bijouterie, rue Cardinal Fesch, il avait été attiré par une paire de boucles d’oreilles en forme de quartier de lune. Le prix était conséquent mais la beauté naturelle de Léa méritait d’être sublimée par ce subtil mariage entre l’or blanc et le diamant. De plus, bientôt, l’argent ne serait plus jamais un problème.
Assis à la terrasse d’une brasserie, à proximité du port, il savourait un espresso en se remémorant cette journée qui, doucement, tirait à sa fin. Deux nouveaux cadavres s’étaient ajoutés à la liste. Il avait pensé que, s’agissant de gendarmes, sa tâche aurait été plus ardue. Mais, contre toute attente, ça s’était bien passé. Comme si, finalement, éliminer des malfrats ou des représentants de l’ordre n’impliquait aucune différence. Il ne restait plus que le capitaine Santoni. Seulement, ainsi qu’il l’avait dit à Léa : « A chaque jour suffit sa peine… »
l
4ème jour
Pour son quarante-cinquième anniversaire, Léa lui avait demandé de passer une journée ensemble et, surtout, à l’écart des autres qui n’avaient rien à faire dans leur univers. Ils s’étaient levés de bonne heure et avaient pris la direction d’Acqua Doria. Après la visite de la tour génoise du Capu di Muru et une longue promenade dans le maquis, les eaux turquoise d’une crique avaient accueilli leurs jeux d’adultes redevenus, pour une poignée d’heures, des adolescents insouciants. Puis, était arrivé le moment d’offrir le cadeau.
- Elles sont magnifiques ! Merci ! Mais tu as dû te ruiner…
- Peu importe… L’essentiel est que tu sois heureuse…
- Je n’ai pas besoin de cela pour l’être…
La confirmation de ce qu’elle venait d’énoncer s’affichait dans son regard… Telle la lumière d’un phare qui maîtrise les ténèbres et rassure le naufragé.
Le soir, il l’avait emmenée au restaurant « A Rena d’Oro », une des meilleures tables de l’île. Lorsqu’ils étaient rentrés – et puisqu’elle aimait faire de lui son maître et endosser le rôle de la courtisane – elle s’était donnée sans retenue.
l
5ème jour
Il jubilait en reposant le téléphone portable sur son socle. Santoni avait paru soulagé d’enfin pouvoir orienter son enquête. Un témoin qui, une fois la peur des complications surmontée, s’était décidé à l’appeler pour lui fournir des renseignements sur le meurtre de ses hommes… Il n’espérait pas un tel coup de pouce du destin !
Le fusil à portée de main, il buvait un verre de Clos d’Alzeto rosé en écoutant « C’est la vie » du groupe Emerson, Lake et Palmer.
Le capitaine Santoni avançait d’un pas rapide, encadré par des collègues. Une détonation, une pastille rouge entre les yeux et le gradé était tombé sur le sol. Les rescapés s’étaient réfugiés derrière leur véhicule et avaient dégainé les armes.
Quand il avait appuyé sur la détente, il avait revu les images de cette tragique après-midi. Il se promenait avec elle sur le port. Elle avait posé sa tête sur son épaule et riait. Les gendarmes avaient surgi de nulle part et s’étaient rués sur deux types attablés devant un café. Un échange de coups de feu… Une balle perdue avait atteint Léa.
La réalité s’était rapidement substituée aux souvenirs. Sachant que les autres allaient riposter, il était sorti et avait tiré vers le « combi » avec son automatique. Touché plusieurs fois, il s’était écroulé. Avant de mourir, au milieu d’une vive clarté, il avait vu Léa… Elle souriait et tendait la main vers lui.
Philippe Wolfenberg
L'avis de Nicole de Bodt pour Nid de vipères de Christine Brunet dans son blog "Vanina du château"
25 août 2014
http://www.vaninaduchateau.be/
Biographie
Née dans le sud de la France, elle passe toute son enfance à Aubagne, patrie de Marcel Pagnol. Passionnée de langues, elle poursuit alors des études de tchèque qui l’amènent à Prague puis au Caire pour apprivoiser la langue arabe.
Elle part en Bourgogne puis en Grande-Bretagne et en Auvergne avant de retrouver son sud natal. Grande voyageuse, elle parcourt le monde.
De Madagascar au Ladakh, du delta de l’Orénoque au Gobi…, elle exerce son esprit critique et son sens du partage.
Rédactrice en chef de la revue littéraire « Les petits papiers de Chloé », également présentatrice de l’émission culturelle mensuelle ACU TV, elle poursuit sans relâche son travail d’écriture.
Nid de vipères est son premier thriller, il est suivi de Dégâts collatéraux, Le Dragon bleu, E16, Non nobis domine et le sixième sorti en 2014 Poker menteur.
Mon aventure
Je viens de terminer la lecture de « Nid de Vipères ». Le thriller est un genre qui ne m’est pas familier. Ma motivation est de mieux connaître l’auteure au travers de ses romans. J’ai donc décidé de commencer par le premier. Dès les premières pages, je suis conquise. Une charmante jeune dame à la fois forte et fragile accapare toute mon attention. Elle se prénomme Aloys. À travers son personnage, je m’interroge, je m’inquiète, je m’enthousiasme, j’aime. Elle sauve, Nils, un homme étrange. Il me désarçonne souvent et me déçoit. Pauvre Aloys ! Elle, commissaire de police ; lui, espion. Deux êtres torturés que tout rapproche et éloigne à la fois.
Ensemble, ils évoluent dans un univers et des contrées qui me sont totalement étrangers. Je pénètre dans l’histoire par l’ignorance. Au travers de plusieurs affaires menées de mains de maître et un combat contre la maladie, Aloys me fascine. Je lis, j’essaie de comprendre, je veux en savoir plus sur ce monde où se mêlent suspens et manipulations. Je m’interroge sur les motivations qui poussent des personnes comme Aloys et Nils à jouer constamment à pile ou face avec leur vie. Comment Christine Brunet a-t-elle pu imaginer une telle histoire ? C’est une question qui me revient tout au long de ma lecture. Je suis totalement admirative devant la performance.
L’écriture est simple, la lecture aisée. Je me laisse emportée par les descriptions, les émotions fortes, les moments intimes, les dialogues. Au fil des pages, j’épingle des passages :
« La gorge serrée, les mains moites, elle avançait sans précipitation, les traits détendus, soucieuse de ne pas montrer sa frayeur »
« Aloys regarda le corps du forcené s’effondrer devant elle dans une sorte d’état second » le crâne avait explosé, sans doute sous l’impact d’une balle creuse, projetant sur le mur et le sol une bouillie de sang, d’os et de cervelle »
« Allez, courage ! fit le chirurgien… Elle observa la porte un moment après leur départ, effleura son ventre avec une grimace, puis serra les dents. »
« Qu’est-ce qu’on lui faisait encore ? … Il frissonna d’inquiétude puis serra les dents : il devenait trop tendre… »
« Il perdit connaissance un moment… elle n’était pas venue… Elle avait dû flairer le piège ou bien le cherchait-elle encore… la bouche était à présent obstruée… Le nez… plus une goutte d’air… Au moins, elle était sauve et il n’aurait pas à la trahir… »
Et bien d’autres…
Mon appréciation
Un livre qu’on n’oublie pas, construit autour de deux personnages humains et captivants, une chute incroyable reçue comme une douche froide, un sentiment de manque et finalement … un espoir : et si…, si la réponse se trouvait dans le deuxième thriller de Christine Brunet « Dégâts collatéraux » ?
Nicole De Bodt
http://www.vaninaduchateau.be/archives/2014/08/25/30470686.html
© août 2014
Marcelle Pâques a lu "Par la fenêtre" d'Alain Delestienne
Un récit qui me captiva dès les premières pages -
- Dans le cadre de la fenêtre, il ne voyait que le ciel. C’était mieux que rien, mais le ciel était souvent gris.-
J’ai lu quelque part que la force d’un roman ce sont des personnages qui nous ressemblent, des questions qui sont les nôtres.
Nos faiblesses, nos rêves, nos incertitudes ...
Je me suis retrouvée dans ce récit où la contemplation de la nature joue un rôle très important !
Page 3 – Ce minuscule arbrisseau allait changer les matins de ce solitaire devant sa fenêtre.
Page 6 – Le peuple des oiseaux avait pris ses quartiers d’hiver devant la fenêtre d’Henri ...
Henri rêve d’une république des arbres, mais une république vraiment “ arbocratique’'.
Comme ces oiseaux qui voltigent autour de lui le bonheur est là tout près mais il s’interroge ...
Page 39 – Il est midi. Henri est dans sa cuisine, la porte est ouverte. Ses chiens dorment paisiblement, sauf le petit dernier
qui discute à voix basse avec le chat de la voisine. L’herbe bien verte de la pelouse brille sous le soleil revenu.
L’air est très doux, la route s’est calmée pour un temps, la radio lui offre une demi-heure de belle musique.
Est-ce cela, se sentir bien?
Et puis il y a les vacances à la mer avec ses filles, pour lui, le mouvement de la mer possède cette qualité précieuse de
réveiller sa tête et son coeur ...
Et lors de ces vacances une découverte qui va colorer sa vie. Prémisse d’une belle histoire ...
C’est donc à regret que nous quittons ce doux rêveur en refermant les pages du livre ...
Marcelle Pâques
marcellepaques.skynetblogs.be
Ani Sedent : "Pour moi, écrire c’est comme dessiner"
Une petite présentation SVP...
Oupeye, c’est là que j’habite. Moi c’est Ani Sedent et je suis l’auteur des Chroniques de l’Invisible - Magie en péril.
Pour en revenir à Oupeye, c’est une commune de la région Liégeoise et j’y vis depuis toujours. J’ai fait des études en illustration et si le dessin a toujours été une évidence pour moi, l’écriture l’était un peu moins. Pourtant, avec les Chroniques, j’ai comblé une envie qui s’est avérée être aussi forte que le besoin de dessiner.
Depuis quand écrivez-vous ? Un déclencheur ?
J’ai toujours aimé écrire. Quand j’étais enfant, j’écrivais des petites histoires dans un beau carnet en soie bleue ; que j’ai toujours d’ailleurs. Plus tard j’ai écrit quelques contes dont un, il n’y a pas si longtemps, qui s’appelait : « La boucle de cristal » avec lequel j’ai participé à un concours.
Mon livre, c’était d’abord un passe-temps mais plus j’avançais, plus j’avais envie d’y travailler et de le peaufiner. Quand il a été fini, j’ai ressenti beaucoup de plaisir. Je ne sais pas s’il y a eu un déclencheur particulier autre que le fait que j’aie toujours aimé lire mais je crois quand même que le fabuleux « Disque-Monde » de Terry Pratchett m’a donné envie de mener mon projet à bien, de créer mon propre monde.
Au fait, qu’écrivez-vous ? Quel genre littéraire ?
Les Chroniques de l’Invisible - Magie en péril s’adresse plutôt à un public jeune. Mais tous ceux qui aiment le mélange conte/fantasy, humour/aventure, devraient l’aimer aussi.
C’est l’histoire d’un jeune apprenti héros plongé dans une aventure où la magie tient le rôle principal. Il va devoir sauver son monde d’un terrible danger et les embûches sont nombreuses. Fées, mages, nains, dragons, monstres de tous poils et bien d’autres encore, peuplent mon récit. C’est une sorte road trip magique à travers un monde étrange et merveilleux.
Définissez le mot « écriture »
Pour moi, écrire c’est comme dessiner. C’est décrire les images que j’ai dans la tête et y mettre de la couleur pour les rendre vivantes. C’est comme la musique, c’est manipuler les mots jusqu’à ce que l’ensemble sonne sans fausse note dans une belle harmonie. Et enfin, c’est prendre plaisir à raconter des histoires.
Pour avoir décidé, un beau jour, de tenter de faire éditer votre ouvrage ? Quelques anecdotes à ce sujet ?
Quand mon livre a été fini, je me suis dit qu’il serait dommage de le laisser, comme bien d’autres projets, dans le fond d’un tiroir.
Je décide donc de l’envoyer dans différentes maisons d’éditions… qui vous répondent que vous n’entrez pas dans leur ligne éditoriale. Mais comme je ne me décourage pas vite, je recommence avec d’autres et découvre Chloé des Lys.
Quand j’ai reçu leur réponse disant que mon manuscrit était accepté, j’ai ressenti une joie immense juste avant de me mettre à paniquer. Qu’est-ce qui va se passer ? Comment ça marche ? Qu’est-ce que je dois faire ? Comme quoi ce qui peut sembler être une fin en soi s’avère souvent n’être qu’un nouveau début. C’est comme dans les romans… un nouveau rebondissement.
Pourquoi écrire pour les enfants ? N’est-ce pas compliqué pour un adulte que créer un monde pour jeunes ados ?
Je pense que c’est dû à ma formation de base, l’illustration. Ça donne une tournure d’esprit propice à créer des univers pour les jeunes. Même s’ils sont restés dans mes tiroirs, j’ai toujours écrit des petites histoires pour les enfants. Ici, le récit s’adresse plutôt à de jeunes adolescents mais comme c’est un monde que je n’ai jamais vraiment quitté, alors non, ce n’était pas compliqué.
Parlez-moi de vos personnages ? D’où sortent-ils ?
Au départ, comme presque toujours, mes personnages sont d’abord né d’un petit croquis sur un bout de papier. Valerian, mon apprenti chevalier a été le premier et la fée Hortie a suivi.
Merlin s’est imposé de lui-même quand j’ai commencé à écrire l’histoire, il était le parfait mentor pour mon jeune apprenti. Valerian est intelligent, débrouillard et surtout enthousiaste, l’aventure, c’est son truc. Hortense, dite Hortie, est une marraine-fée. C’est une surdouée, elle est très professionnelle, très têtue aussi mais douée d’une grande compassion. Merlin c’est le colérique de la bande, c’est un vieux mage, un érudit mais il a un caractère de cochon. Au cours du récit, d’autres personnages viennent jouer leur rôle dont deux plus importants, Barok le nain et Azimuth le dragon. J’aime beaucoup les dragons et je voulais que celui-ci ait un beau rôle.
Vous exploitez un univers déjà bien présent sur les étals des librairies : nains, dragons, magie, etc. Je pense (au-delà de Harry Potter ou du Seigneur des anneaux) à l’île aux crânes, par exemple, aux chevaliers d’Emeraude, Merlin, etc. Qu’est-ce qui vous démarque ?
Il est vrai que tous ces univers sont proches parce qu’ils abordent la fantasy, le conte, le mythe, mais je crois qu’à chaque fois, ils se réinventent. Chaque auteur crée son propre monde et si les ingrédients sont à peu près les mêmes, la recette est toujours différente. Le tout est toujours plus important que la somme des éléments qui le compose. Pour en revenir aux auteurs cités, ce sont des anglophones sauf Anne Robillard qui est québécoise mais malgré tout cernée par la culture anglo-saxonne dont l’influence est présente partout dans la fantasy et quand on aime le genre, on ne peut pas y échapper, c’est normal. Je pense que mon univers s’en démarque peut-être parce qu’il est moins sombre, plus proche d’un univers BD avec de l’humour.
Merci Ani Clerdent ! Pour ma part, j'ai hâte de me plonger dans votre univers !
Christine Brunet
www.christine-brunet.com