Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Et si vous participiez aux concours organisés sur notre blog ?

Publié le par christine brunet /aloys

Publié dans ANNONCES

Partager cet article
Repost0

"L’étrange décès de Jeff Niessen", une nouvelle en épisodes signée Carine-laure Desguin - 3

Publié le par christine brunet /aloys

  

Jeff partait dans des délires loufdingues, tu le sais bien, coupe Judith, comme pour injecter des doutes dans toute cette histoire. Les recherches de ton frère lui montaient à la tête. Et ses voyages dans la supraconscience ou je ne sais plus trop avec Kathleen, ça l’a entassé plus qu'autre chose, continue-t-elle afin de détourner Max des dossiers si subtils sur lesquels travaillaient Jeff.

   Ne salis pas la mémoire de mon frère tu veux bien, il est mort! Mort! 

   Jeff exagérait, insiste Judith.

   Je voudrais revoir son appartement et peut-être cette fois découvrir quelque chose d'important, une piste qui me permettrait de comprendre cette mort, murmure Max, dédaignant le dernier mot assez offensant de sa compagne.

   Dépêche-toi alors, Max. L'enquête est close. L'ordre sera vite donné d'évacuer ses affaires et de les liquider. Rien ne te sera restitué, crois-moi, lâche Judith.

   Ce soir, je vais jusque chez Jeff. Quelque chose m’éclairera, c’est sûr, j’ai trop la haine. La haine contre cette société de merde qui a tué mon frère. Ce soir, c’est décidé, j’y vais.

   Ce soir ? Tu n'as aucun laissez-passer, la milice de nuit te repèrera bien vite et que diras-tu ? Que tu te rends dans l'appart d'un éveilleur mort depuis six mois afin de fouiller dans ses affaires ? Tu te feras embarquer et emprisonner. Nous sommes en 2032, n'oublie pas. Le citoyen n'a plus aucun droit. Il est devenu une menace. L'état peut tout, lui. Un revenu minimum pour tous, et hop, l’état reste tranquillos. Quasi aucun trajet hors de chez soi n’est autorisé. Je continue ? Eh bien oui, je continue. Tu m'avais promis une vie à la campagne voici presque dix ans. Un petit jardin. Nos légumes. Un élevage de poules. Une certaine autarcie quoi. Et ? Et rien de tout cela. Cet état de putain de merde nous cloisonne ici. Avec une liste d'interdits qui n’en finit pas. Interdit d'avoir un enfant après 25 ans. Interdit de ceci ou de cela. L'état nous impose même le choix des livres puisque c’est lui qui les publie … Et les livres d’histoire sont falsifiés.  Et toi que fais- tu ? Tu espères aller faire le ménage chez ton frère !  

   Parle moins fort, voilà ce que tu me disais voici quelques minutes. Si le vieux d’à côté t'entend, les flics débarqueront et nous demanderont des comptes. Autant rester discrets.

   Le vieux ? Un vieux de 68 ans... qu'il profite car dans deux ans, hop, plus aucun soin pour lui s’il contracte la moindre maladie. Seule option, crever seul chez soi. Et s’il veut l’euthanasie, ce sera accepté de suite par le premier toubib venu, oh ça oui ! Économie pour la sécurité sociale et devinez la cause de tout ça ? Le Covid !

   Je pars de suite, Judith. Tu passeras ta crise de nerf sans moi. La rue de Maisières à Nimy, c’est à deux pas d’ici.

   Fais comme tu veux, Max. Évidemment, de la digue de Cuesmes ici à Mons jusqu’à la rue de Maisières, une paille n’est-ce pas ? Ah mais oui, vous autres les éveilleurs vous disposez d'un vaisseau spatial éolien qui reste invisible pour les milices terriennes et les drones … Et peut-être même que vous maîtrisez l’effet d’Oz !

   Tais-toi Judith, tu m'exaspères. Tu ne comprends rien à rien. Tu ferais mieux de chanter afin de garder en toi un max de mots. On ne comprend pas de quel côté tu es, parfois. Du côté des éveilleurs ou du côté de cet état de merde ? Tu souffles le chaud et puis le froid. Tu deviens bipolaire ! Parfois je me demande si Jeff n’a pas été victime d’une taupe. Toi, peut-être ? Sur l’ordi, tu as recherché des infos au sujet du Tibet, pourquoi ? Jeff s’intéressait aussi à ce pays. Pourquoi toutes ces cachoteries entre toi et lui ?

   Tu deviens fou, Max.  Et en plus, tu me fliques ! Tout le monde soupçonne tout le monde, je comprends. Oui, parfois je fais des recherches aux heures que l’état nous le permet, oui. Ce que je rassemble reste sans doute de ce fait des informations erronées, car aiguillées par le mainstream. C’est mon droit, non ? Mais entre toi et moi, je pensais que c’était autre chose que ces mesquineries de bas étage, non ?

   Avec mon frère tu avais une attitude ambiguë, Judith, poursuit Max. Je l’ai remarqué plusieurs fois. Ne nie pas. 

   J’étais à son écoute plus que toi lorsque Jeff s’épanchait sur des sujets plus sensibles, plus spirituels, ça oui. Comme par exemple ses recherches sur le Tibet, justement. Jeff et Kathleen découvraient des choses extraordinaires, des choses qui dépassent notre imagination. Tu étais plus hermétique à tout ça, Max, voilà. Mais rien de plus, Max, rien de plus. Et au cas où cela te viendrait à l’esprit, ce n’est pas moi qui ai assassiné ton frère ! ajoute-t-elle avec des sanglots dans la voix. Judith s’approche alors de Max qui est, depuis le début de ce dialogue et après avoir décollé son regard de l’ordinateur, dos contre l’unique meuble de cuisine, bras croisés. Max fixe Judith avec agressivité. Celle-ci tend les bras et tente d’embrasser son compagnon mais celui-ci, d’un seul geste, fait volte-face et repousse Judith. Celle-ci reste stupéfaite, des larmes commencent à envahir ses joues et elle s’assoit par terre, sur le vieux carrelage humide, les mains entourant son visage, anéantie par le comportement tellement sauvage en paroles et en gestes de son conjoint. Max attrape une veste en jeans crado suspendue au porte-manteau et, sans prononcer un seul mot, sort en claquant la porte.

 

A suivre

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Textes

Partager cet article
Repost0

"L’étrange décès de Jeff Niessen", une nouvelle en épisodes signée Carine-laure Desguin - 2

Publié le par christine brunet /aloys

 

   Retire cette idée de ta tête et calme-toi un peu, Max. Inutile d’attirer l’attention. Tu sais bien que les voisins appellent les flics pour moins que ça et que nous sommes fichés « éveilleurs ». Pour en revenir à la mort de Jeff, bien sûr que le gouvernement assassine les éveilleurs les plus futés. Combien sont morts depuis 2020 ? On ne le saura jamais. Le plus souvent ils sont empoisonnés. Parfois même par des amis ou pire, par leur propre famille. Pour un peu plus de liberté ou quelques tunes ajoutées sur leur carte de crédit, certains pourris monnaieraient n'importe quoi, la mort d’un conjoint, celle d’un ami, celle d’un voisin. Les gens sont si malheureux depuis 2020, ils font n’importe quoi, ils dénoncent n’importe qui, même à tort. Et, de toute façon, il n’y a jamais d’enquête. Tu te rends compte que les enfants nés cette année-là et celles d’après ne connaissent que ces deux mots, Covid et restriction. Si leurs parents n’ont pas gardé, malgré les interdictions, de bandes dessinées chez eux, ils ne connaissent même pas le visage de Thergal, ni même celui de Tintin ! Quelle tristesse ! Tout ça pour ne pas que les enfants prennent goût aux voyages et à l’aventure ! Et puis j’en ai ma claque de ces légumes lyophilisés qui ne se diluent même plus, dit Judith sur un ton dépité en balayant d’un coup de main trop subtil toutes ces poudres en dehors de son plan de travail. J’en gaspille des décilitres d’eau à force de m’obstiner dans ces absurdes préparations de repas macabres, les factures vont encore exploser. Max n’entend même pas le désarroi de sa compagne. La rage dans le ventre, il continue de plus belle à dérouler le laïus commencé par sa compagne : « Un virus lancé pour dépeupler la planète, trouver des prétextes pour contrôler chaque humain un maximum, développer l’intelligence artificielle, et j’en passe. Ah oui, cette monnaie unique, on n’aura pas attendu dix ans avant de nous la foutre dans les pattes ! Jeff connaissait tout l’envers du décor, tout. Et surtout, le pourquoi de tout cela. Il était remonté très très loin, ça je n’en doute pas un seul instant. L’histoire de l’Humanité, il la connaissait sur le bout des doigts. D’où tenait-il tout ça, je n’en sais trop rien. Je regrette de m’être montré parfois trop hermétique avec lui. »

   Calme-toi, Max, nous sommes de toute façon pieds et poings liés. Cela fait douze ans qu’ils nous promettent de nous sortir de cette pseudo- pandémie. Au contraire, on s’enfonce de plus en plus. Confinés depuis 2020, des informations au compte-gouttes, et ces médias mainstream qui nous font gober du grand n’importe quoi … Alors, la mort de Jeff, tout le monde s’en fout. Combien de morts suspectes dans cette ville ? Et ailleurs sur la planète ? Dis, Max, continue Judith comme pour éclipser les propos de son compagnon lorsqu’il amorce les enquêtes de son frère, au lieu de nous apitoyer sur tout ça, concentrons-nous et écrivons, chantons, usons et abusons le plus possible des mots connus. Tu te souviens que vers 2024 on chantait à tue-tête avec Jeff des chansons à présent disparues volontairement des réseaux ? Ils disent même que Ferrat n’a jamais existé ! Ils ont balayé l’existence de tellement d’artistes ! Oh Max, changeons-nous les idées…

   Max reste fixé sur la mort de Jeff : « Jeff est mort assassiné. Aucune autopsie, c’est le protocole instauré depuis cette pseudo-pandémie de merde, soi-disant pas assez de preuves pour mettre en évidence un assassinat. Empoisonné, certain de ça. Il bossait sur plusieurs sujets. Et puis il y a cette Kathleen Lauzer, l’hypnologue qui « l’éclairait » dans ses enquêtes. Jeff disait qu’il voyageait bien au-delà du possible grâce à elle et qu’il avait des réponses à tellement de questions. Les séances d’hypnose régressive ésotérique étaient d’après lui une mine d’informations.  

  Tu n’as plus eu de nouvelles de Kathleen depuis la mort de Jeff ? s’enquiert Judith.

   Aucune, justement, c’est bizarre. Au fond, je ne lui en veux pas, rétorque Max. D’ailleurs, je ne suis nullement étonné. Kathleen connaissait tous les dossiers de Jeff, forcément. Elle se protège, elle a raison. Si Jeff a été assassiné, Kathleen est en danger elle aussi. Ma main à couper que le noyau de tout cela, c’est ce jeu vidéo, « Le jeu des étoiles ». Ce jeu n’est pas innocent dans cette histoire et d’une façon comme une autre, il est responsable de la mort de mon frère. C’était un de ses derniers dossiers qu’il classait « hot », il m’avait annoncé que les révélations liées à ce truc risquaient de faire du bruit. Et pas que pour les aficionados du dark web, crois-moi. Ce dossier-là, c’est du lourd, tellement lourd. Kathleen avait enquêté et « le jeu des étoiles » pouvait d’après elle provoquer pas mal de dégâts. Voilà ce que Jeff m’avait murmuré. Il pressentait que je n’étais pas ouvert à tout ça, il ne m’a donc confié aucun détail.

   « Le jeu des étoiles », un jeu vidéo ? Tu as déjà vu un jeu vidéo qui tuait, toi ? interroge Judith sur un ton faussement naïf.

   Non, mais vu les allusions que parfois Jeff lançait, et puis tout ce qu’il m’expliquait … Le monde des ombres orchestré par des archontes et celui de la lumière … Hallucinant. Si cela est réel, c’est renversant, incroyable. Max raconte tout ça en insistant sur chaque syllabe de chaque mot.

A suivre

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Textes

Partager cet article
Repost0

"L’étrange décès de Jeff Niessen", une nouvelle en épisodes signée Carine-laure Desguin - 1

Publié le par christine brunet /aloys

L’étrange décès de Jeff Niessen

 

   Les traits du visage crispés, les yeux exorbités, les lèvres pincées, Max Niessen retient les tonnes de rage et de rancoeur qui bouillonnent en lui envers cette société actuelle, une société de merde. Le nouveau monde, celui dont personne ne voulait. Ce putain d’ordi, il se retient pour ne pas le balancer par l’unique fenêtre du rez-de-chaussée de la petite maison ouvrière du 82 digue de Cuesmes. Après tout, cet œil de Moscou en puissance, qu’il croupisse au fond des eaux troubles de la Trouille, la rivière qui coule juste en face de l’habitation. L’homme de trente-cinq balais à l’allure émaciée de mec mal nourri ne parvient pas à décrocher son regard du dernier e-mail de Lydia Alexandru, la juge d'instruction en charge d’orchestrer l'enquête relative à la mort de son jumeau, Jeff Niessen. Il lit et relit ces quelques lignes :

 

Très cher monsieur Niessen, 

 

Par cet e-mail permettez-moi de vous signaler que nous mettons un terme à l’enquête relative au décès inexpliqué de votre frère, Jeff Niessen, décès survenu aux alentours de novembre 2031. Nous concluons à une mort naturelle, faute d’éléments qui prouveraient le contraire. Il convient d'ajouter que vu les circonstances actuelles, cette pandémie qui se perpétue et qui nous oblige à travailler en équipe et moyens d’investigation réduits conformément aux protocoles de l’état belge, ce dossier se referme hélas définitivement. Aucun recours de votre part ne pourra être entendu. 

 

Cordialement, 

 

Lydia Alexandru

 

   Contrarié ? demande avec inquiétude Judith Sissau, souvent à l’affût des émotions en dents de scie de son volcanique compagnon, Max Niessen. La trentenaire qui s’évertue à préparer un frugal repas dans une cuisine sans confort composée de meubles et d’objets de récup n’entend que des jurons depuis plusieurs minutes et elle tend à présent l’oreille, la réponse de son compagnon qui se tient à trois mètres d’elle tout au plus se fait attendre.

 

   Bien plus que ça ! Dépité, écœuré, les mots me manquent ! Pas vraiment surpris par cette « justice » qui n’en n’est plus vraiment une. Le mot justice ne signifie plus rien du tout, rien. C’était déjà un mot insipide et factice avant 2020, alors aujourd’hui, au printemps 2032… Et puis mon frère n'était qu'un éveilleur de conscience parmi d'autres, alors à quoi bon perdre son temps à enquêter sur la mort d’un ennemi de l’état, n’est-ce pas… ?

   Jeff mettait en évidence tellement de choses. Trop sans doute. Il a pris des risques énormes. Il s’est mis en péril bien trop de fois, pauvre Jeff, soupire Judith sur un ton d’impuissance et occupée à réhydrater tant bien que mal poireaux et œufs lyophilisés.

Les produits en poudre sont les seules denrées ou presque accessibles à la plupart des citadins. Les aliments frais ne s’achètent qu’à un prix de dingue, du marché noir en quelque sorte, comme lors de la guerre 40-45. Nous sommes en 2032, à Mons. D’après les infos mainstream, la pandémie de 2020 n’a jamais été éradiquée, le virus ne cesse de muter et reste mortel pour la plupart des quidams qui le chope. Les états de toute la planète usent de décisions drastiques afin, proclament-ils, de limiter le nombre de mortalités : les voyages entre pays sont interdits (et même à l’intérieur d’un même état, les déplacements sont limités), une monnaie unique est opérationnelle depuis 2028, le télétravail est obligatoire, chaque individu reçoit une allocation et un ordinateur via lequel certains sites ne sont opérationnels qu’à des heures déterminées par chaque état. Partout sur la planète des éveilleurs de conscience font leur boulot, informer la population d’une manière comme une autre afin que le peuple comprenne qu’il subit une manipulation de masse et que tous les moyens sont bons à l’élite pour asservir chaque citoyen, pour exercer sur lui un contrôle maximum. La pandémie ne serait qu’un prétexte pour imposer au citoyen de chaque pays des règles de vie liberticides. Dans leur petite maison de la digue de Cuesmes, à deux pas du centre-ville de Mons, Max et Judith continuent leur conversation.

   Tu le regrettes à présent, s’insurge Max. Pourtant, tu doutais de ce qu'il disait, toutes ses enquêtes qu’il ne craignait de dévoiler sur les réseaux depuis des années. Bien plus audacieux que moi, le frérot. Tu m’as si souvent dit qu’il déconnait, qu’il disait tout ça pour se donner de l’importance, qu’il perdait son temps, continue Max qui hausse le ton et qui, depuis son espace bureau, regarde Judith avec tellement d’agressivité dans les yeux. Ou bien tu débitais ça parce que tu pensais le contraire ? Une façon comme une autre de noyer le poisson ? continue-t-il sur un ton de mépris.

   Max, ne cherche pas le conflit cela ne servirait à rien. Jeff ne ressuscitera pas, conclut Judith qui commence elle aussi à s’énerver car elle constate avec dépit les difficultés qu’elle rencontre pour réhydrater les légumes lyophilisés. La poudre de poireaux ne se dilue pas, elle forme de petits agglomérats gélatineux. Ce qu’elle n’ose pas avouer, c’est qu’elle vient de revendre à une voisine des gélules de vitamines contre ces lyophilisats merdiques. Les arnaques sont journalières depuis que les productions locales sont limitées. On vend même de la sciure de bois dans des sachets étiquettés lyophilisats de carottes ou poireaux ou oignons … Judith connaît toutes ces malversations sur le bout des doigts mais cette voisine lui inspirait confiance. Erreur. Elle n’ose avouer sa gaffe à Max qui trouverait dès lors un prétexte de plus pour déverser sa colère.

   Je voudrais qu'il ne soit pas mort pour rien. Et puis ce n'est pas une mort naturelle. C'est un meurtre. Un meurtre ! s’écrie Max en tapant si fort son poing contre le mur qu’un des cadres tombe et se brise, laissant s’échapper une photo représentant la tour de Warande, souvenir lointain d’un lieu situé sur la côte belge qu’il est à présent interdit de visiter, puisqu’il n’est autorisé, depuis 2020, de ne circuler que cinquante kilomètres autour de chez soi. Dans le cas contraire, des drones vous ramènent illico dans l’espace militaire le plus proche de chez vous. Vous êtes alors pucé jusqu’à la fin de vos jours. Aucun recours pour faire machine arrière. Les drones sont des ordinateurs aériens, rien ne leur échappe. Ils connaissent tout de chaque individu, du parcours scolaire jusqu’au groupe sanguin en passant par l’arbre généalogique et le compte bancaire.

A suivre

 

Carine-laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Textes

Partager cet article
Repost0

Séverine Baaziz répond à la question : pourquoi participer aux concours organisés par notre blog ?

Publié le par christine brunet /aloys

Partager cet article
Repost0

Christine Brunet a lu pour ActuTV "Chroniques de l'Invisible : les oiseaux de pierre" d'Ani Sedent

Publié le par christine brunet /aloys

 

J’ai passé commande de ce troisième volet des Chroniques de l’invisible dès que j’ai su qu’Ani Sedent avait bouclé sa maquette… Très impatiente… Il faut dire que j’avais dévoré les deux premiers volets « Magie en péril » et « Le sixième domaine » et que je voulais savoir ce qu’il était advenu de Valerian.

Je dis ça, mais on peut lire ce 3e opus indépendamment et je suis certaine que si vous découvrez l’univers d’Ani via « Les oiseaux de pierre », vous souhaiterez très vite lire les deux premiers.

Nous parlons de quel genre de roman ? Pour ceux qui ne le savent pas encore, Ani Sedent a créé un univers magique où magie noire et magie blanche se côtoient, où les mages, les elfes, les dragons, les incarnés prennent vie, où les Domaines sont en butte à des forces occultes sournoises toutes puissances. Les Chroniques de l’Invisible sont destinées à un public TRES large ! Enfants, ados, adultes… tous ceux qui sont ou restent prompts à l’émerveillement seront envoûtés par les héros de la trilogie.

Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, comme on dit… J’ai a-do-ré ! Oserais-je avouer que c’est le meilleur des trois ? Sans doute parce que je me suis appropriée son univers et ses héros 😊

L’écriture est fluide, riche, très agréable et plonge implacablement le lecteur dans cet univers si particulier créé par Ani : que j’ai aimé retrouver Azimuth, le dragon, Merlin, Hortie et Valerian ! Mais nous faisons connaissance d’Angélie, une fée-marraine incroyable de bravoure et de détermination, de Glawhenn, une elfe (enfin peut-être 😉) vraiment extraordinaire, et de bien d’autres plus attachants les uns que les autres.

Vous ne saurez rien de l’histoire : ben non, pas question de vous livrer ne serait-ce qu’un indice de cet imbroglio temporel…

Mais plongez-vous sans modération dans cette aventure hors-norme et laissez votre âme d’enfant prendre le dessus l’espace de ces 281 pages palpitantes que vous dévorerez en l’espace de deux temps, trois mouvements !

Vous l’avez compris, les oiseaux de pierre sont un méga coup de cœur ! Et j’espère qu’Ani nous proposera très vite d’autres aventures de Valerian, Merlin, Hortie et Azimuth !

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

Publié dans actutuv

Partager cet article
Repost0

Edmée de Xhavée répond à la question : pourquoi participer aux concours organisés par notre blog ?

Publié le par christine brunet /aloys

Partager cet article
Repost0

Carine-Laure Desguin nous propose une nouvelle en épisodes : Deux jours pour l’éternité - 5

Publié le par christine brunet /aloys

 

Le lendemain matin, Franck se lève très tôt. Sur toutes les chaînes de télé, ce ne sont que des communiqués spéciaux toutes les heures. Aucune créature ne sort pour le moment des engins extraterrestres. Des militaires encerclent chaque vaisseau. On en compte actuellement une vingtaine, dispersés sur chacun des cinq continents. Aucun engin repéré à proximité des océans.

   Franck Nussdorfer reste perplexe, son cas serait-il isolé ? Il a voulu contacter Oliver Lewis son ex-collègue. En vain, le numéro n’est plus attribué … Il prépare alors le petit-déjeuner. Gillian dort encore. Ni l’un ni l’autre n’a fermé l’œil durant la nuit. Ils ont discuté, cherché des réponses à une kyrielle de questions. Franck refusera l’hospitalisation proposée par les flics, pas question de subir des examens médicaux, de consulter un psy ou autre gus spécialiste du cerveau. Il se sent très bien. Il n’est pas fou.

   L’ex-scientifique appuie sur le bouton on de la machine à café. Il n’y parvient pas. Rien ne se déclenche. Il essaie encore. Le bouton on semble avoir perdu de sa densité. Franck passe les mains sur l’entièreté de la machine. Toute la machine a perdu sa rigidité. Franck ressent alors au niveau de son thorax d’intenses vibrations. La veille, il avait éprouvé les mêmes sensations, mais plus modérées celles-là. Franck veut ouvrir une fenêtre, il se sent oppressé. La poignée de la fenêtre est elle aussi dans le même état de mollesse que la machine à café. Les vibrations de plus en plus soutenues impressionnent Franck Nussdorfer. Il porte à présent les deux mains sur son thorax qui lui  aussi a perdu de sa densité. À proximité de son cœur, en zone sous-cutanée, il tâte une partie plus compacte de plus ou moins deux centimètres carrés. Une puce, pense-t-il, ils ont osé m’introduire une puce dans le corps.

   Franck Nussdorfer découvre avec stupeur juste à côté de la machine à café un cercle parfait constitué de bulots. Leur coquille est entière, aucun éclat apparent. Les bulots commencent à vibrer. Franck n’en croit pas ses yeux. Ses idées s’éclaircissent. La peur à présent fait place à une immense sérénité. L’ex-scientifique commence à comprendre. Le souvenir des deux jours passés hors du temps terrestre lui revient en mémoire. Il entrevoit tout : l’intérieur immense d’un vaisseau multi-équipé, son corps anesthésié étendu sur une table chirurgicale et autour de la table, sept géants engoncés dans des combinaisons lumineuses d’un gris métallique. Ces êtres venus sans aucun doute d’un lointain ailleurs sont penchés sur lui et, de leur unique œil planté au milieu de leur visage émacié, ils examinent chaque membre du corps de Franck Nussdorfer. Leurs deux mains, prolongées par trois longs doigts seulement, pénètrent son épiderme et triturent ses organes.

   Soudain le Terrien entend l’une de ces créatures briser le silence et murmurer, « Celui-ci est le premier, ce sera notre prototype. Il s’appellera Adam.»

FIN

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Nouvelle

Partager cet article
Repost0

Carine-Laure Desguin nous propose une nouvelle en épisodes : Deux jours pour l’éternité - 4

Publié le par christine brunet /aloys

 

Une fois les deux flics partis, Franck et Gillian restent seuls. Franck pousse un soupir et prend Gillian dans ses bras. Il la serre très fort contre lui.

  • Que me caches-tu, Franck ? s’inquiète Gillian.
  • Mais rien du tout ma chérie, rien du tout. Il fallait encore bien que ce flic à la con pose une telle question, quel barré celui-là !
  • Franck, deux jours, tu te rends compte, deux jours ! Et tu reviens dans un tel état… Ta transpiration me donne des hauts le cœur et tu parais n’être plus rasé depuis huit jours. J’écarte l’option de la petite amie, affirme-t-elle confiante, presque souriante. Viens, asseyons-nous sur le divan, nous devons parler toi et moi.

 

   Franck Nussdorfer ressent une intense fatigue. Il étend les jambes et penche la tête vers l’arrière tout en fixant le plafond. Gillian se lève, revient quelques instants plus tard et dépose deux tasses de café sur une des tables gigogne. Franck éteint la télé qu’il avait allumée machinalement, depuis toujours il est très addict aux écrans.

  • Gillian, je n’ai écouté que deux minutes les actus. C’est quoi cette histoire de vaisseaux extraterrestres ? Une blague ? Dans les mainstream en plus, c’est dingue ça ! Je rêve ?
  • Oh Franck, parlons de toi ou ne parlons pas si tu préfères. Restons là, comme ça. Tu es là à mes côtés, c’est la chose la plus importante en ce moment.
  • Toi, une passionnée d’OVNIS et de petits hommes verts, tu me dis ça, tu ne cesseras jamais de m’étonner, Gillian.
  • En deux mots alors. Des vaisseaux d’origine inconnue atterrissent aux quatre coins de la planète, Franck. Aucune créature n’en sort jusqu’à présent. Les dirigeants de tous les pays appellent au calme … Ils maîtriseraient la situation … J’utilise le conditionnel, bien sûr … Voilà …
  • Aux quatre coins de la planète ?
  • Oui, d’après les infos … On cite l’Égypte, à quelques mètres du Sphinx, tout près des montagnes Bucegi en Roumanie, au Pérou à deux pas du mont Machu Picchu, et j’en passe. C’est la panique partout sur la planète, des milliers de suicides, des meurtres à n’en plus finir.
  • Et ici en Belgique, rien du tout ?
  • Pour le moment, rien du tout en effet. Il se dit que toutes les régions côtières seraient épargnées et ce jusqu’à plus de cent kilomètres à l’intérieur des terres. Et notre minuscule royaume ne fait que deux cent kilomètres d’ouest en est …
  • Les régions côtières seraient épargnées, tiens donc.
  • Oui, ne me demande pas pourquoi. Tiens, voilà ta tasse de café, Franck.
  • Merci, Gillian. Il m’en faudrait bien dix pour avoir le courage de te raconter ce que je viens de vivre. Mais à côté des actualités, mon aventure, c’est pas grand-chose, lâche-t-il, songeur.

 

   Franck raconte alors ce qu’il a vécu, et tout ce qu’il a vu, ou cru voir. Le silence, le va-et-vient du disque dans la mer et ce sans aucun splash, l’étrange matière organique des coquillages et puis ce gigantesque crop circle formé par toutes ces coquilles vides. Gillian n’en croit pas ses oreilles, elle est consternée. Cependant pas un seul instant elle ne met en doute le récit de Franck. « Ces engins n’atterrissent pas au niveau des zones côtières, la belle affaire, pense-t-elle, ils vont et viennent dans les océans ! » Gillian s’attendait à tout mais « ça », jamais elle n’y aurait songé. Un moment, vu les connaissances scientifiques de Franck, elle avait imaginé un kidnapping. Les autorités, face à l’urgence de la situation concernant l’atterrissement de ces engins extraterrestres ou plus exactement d’origine inconnue, devraient rassembler le plus vite possible tous les «cerveaux » des continents. Gillian a toujours su que Franck lui dissimulait les résultats de ses expériences et que personne après la mise à la pension de celui-ci n’avait continué ses recherches.

  • Franck, personne ne t’a contacté ? Du labo je veux dire ?
  • Oh, mon GSM est HS. Mais dans cette situation, nous verrions trois ou quatre sbires sortir d’une grosse bagnole et ils ne me demanderaient pas mon avis, je serais embarqué illico presto et déposé là où tu sais. Mais cela n’arrivera pas.
  • Ah bon ? Tu en es certain ? Tu n’étais pas un chercheur assez important ? dit-elle sur un ton ironique tout en faisant un clin d’œil à son mari.
  • Dans l’équipe, il y avait un jeune gars très prometteur. Un vrai cerveau celui-là. Je me demande encore où il allait chercher tout ce qu’il nous pondait. On l’avait surnommé « Le nouveau Tesla », c’est dire.
  • Tu ne m’en as jamais parlé. Ah oui, toujours ce secret professionnel. Tu as bien fait. Autant de rien savoir de tout ça.
  • Tu as bien changé, Gillian ! Toi qui dévorais les livres de SF, non ?
  • Oui mais c’était avant ta disparition ! Et surtout de ce débarquement d’engins bizarres. Doit-on croire les infos mainstream ? Ou c’est du pipeau encore une fois ? À quoi penses-tu, Franck ? Dis-moi …
  • Je pense à ce jeune Oliver Lewis, notre « nouveau Testa ». Pauvre gars, ses neurones doivent carburer. Le ministère le harcèle certainement. Lui et quelques autres ... Tu sais, nous avions même des contacts avec le Pentagone.
  • J’ignorais ça ! Ah oui, le secret professionnel …
  • Je jugeais inutile de te gaver avec ces expériences. Tu aurais pu t’inquiéter, Gillian. Et puis, je te sentais tellement excitée lorsqu’on abordait le sujet des extraterrestres …
  • … que tu as décidé de me cacher tout ce que tu savais…
  • Tu comprends tout, ma belle.
  • Je te sens si cool par rapport à tout ça. Ton comportement me déconcerte. Tu as quand même disparu pendant deux jours, Franck, deux jours !
  • Oh, Gillian, qu’est-ce donc deux jours par rapport à toute l’histoire de l’humanité ?
  • Mais Franck, il s’agit de toi ! Et de moi … Ou alors …. Que connais-tu donc que le commun des mortels ne s’imagine même pas ? Ou je me trompe ?
  • Tu as raison, ma belle. Ah les femmes sont si finaudes !
  • Dis-moi. Ma main à couper que tu songes aux découvertes de ce « nouveau Tesla » ?
  • Oui, il a finalisé mes travaux … Ces engins viendraient du futur. Ils maîtrisent les espace-temps et la densité de la matière. Ils sont connus des autorités depuis des dizaines d’années. Ils défient tout, le temps, l’espace, la matière, tout. Leur vitesse est inimaginable, ils font des virages à angles droits. Ils se rendent invisibles. Il y a des milliers de témoignages. Ils prendraient même des formes incroyables, se transformant eux-mêmes en vaisseaux spatiaux. Oui Gillian, ils deviennent leur propre vaisseau !
  • C’est impensable ça ! Et s’ils peuvent se rendre invisibles, pourquoi veulent –ils être vus aujourd’hui ?
  • Pour que nous sachions que nous sommes surveillés.
  • Dans quel but ?
  • Pour nous empêcher de commettre des conneries, faire exploser la planète par exemple …
  • Tout cela nous éloigne de ta disparition. Deux jours, Franck, deux jours … Tu n’as donc aucun souvenir de toutes ces heures perdues ?
  • Aucun souvenir, aucun, Gillian. Aux infos, personne n’a relaté un cas semblable au mien ?
  • Je n’ai pensé qu’à toi, Franck. J’ai écouté les journaux de loin, de si loin …

 

A suivre

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Nouvelle

Partager cet article
Repost0

Carine-Laure Desguin nous propose une nouvelle en épisodes : Deux jours pour l’éternité - 3

Publié le par christine brunet /aloys

  

 

Encore très soucieux de la scène dont il vient d’être témoin, Franck Nussdorfer remonte vers la digue tout en ne pouvant chasser de sa vue l’image de ce disque géant d’un gris-bleu se mêlant si bien au bleu-vert des vagues et se glissant entre elles dans un silence quasi-mortifère. Une fois arrivé sur la digue, il jette encore un regard interrogatif vers la plage et là, suprême stupeur. Tous les coquillages se sont rassemblés de manière à former une figure géométrique, un cercle, un gigantesque cercle d’au moins cinquante mètres de diamètre. À l’intérieur de ce cercle, d’autres cercles parfaits, le tout conférant une structure visuelle impeccable, sans aucune fausse note. Les crops circles ne sont à ce jour visibles que dans les champs de maïs ou de blé, et de préférence en Angleterre. Et pas sur la plage d’une petite station balnéaire belge. Ça, Franck Nussdorfer le sait.

Eh bien, si Gillian voyait ça, elle s’écrierait « Ils sont là, ils arrivent, c’est un crop circle parfait annonçant la venue prochaine des extra-terrestres, je te l’ai toujours dit, Franck Nussdorfer ! »

Oh Franck, casse-toi d’ici au plus vite, ne reste pas le jouet d’un mauvais jeu vidéo ! Ce ne sont que des hologrammes, ceci n’est pas la réalité !

 

   La plage est encore déserte et à présent, il est presque midi. Le temps grisâtre et cet interminable crachin n’engagent pas à la promenade. Sur la digue, Franck croise des promeneurs. Aucun ne fait mine de descendre sur la plage et, vu le calme ambiant, aucun n’a encore remarqué qu’au loin, un crop circle formé de coquilles vivantes attend de communiquer d’une façon ou d’une autre.

   Franck Nussdorfer presse le pas, il a hâte de raconter sa mésaventure à Gillian. En longeant les maisons de la Kerkstraat, il constate avec étonnement que les travaux de voierie ont déjà presqu’atteint son immeuble. Et qu’à quelques mètres de là, juste en face de son garage, deux combis de flics sont stationnés.

   Dans l’ascenseur un voisin lui lance « Ah vous voilà enfin de retour, monsieur Nussdorfer, quel soulagement de vous revoir sain et sauf ! Et votre épouse qui justement ne … » Franck se contente de sourire béatement en opinant de la tête, il ne prend pas le temps d’écouter la fin de la phrase du voisin, il avance. Son cœur bat très fort, il craint pour Gillian. Il n’a même pas pris la peine de lui envoyer un SMS comme il le fait d’habitude lorsqu’il se balade sur la plage. Il s’énerve, il ne parvient pas à introduire la clé dans la serrure de la porte, sa main tremble trop fort. Il tambourine de toutes ses forces sur la porte. C’est un flic au visage perplexe qui lui ouvre.

  • Gillian, Gillian ! hurle-t-il en bousculant le flic.

   Gillian est assise sur le coin du divan, elle affiche un air abattu. Autour d’elle, des papiers éparpillés, des GSM, et tout un tas de photos. Les yeux de Gillian sont rougis, elle sanglote lorsqu’elle voit son mari : « Oh Franck, mais où étais-tu donc passé ? »

   Franck ne comprend plus rien. Il aperçoit un autre flic à l’autre bout de la pièce. Ces flics sont donc présents pour lui. Parce qu’il est allé comme chaque matin se dégourdir les jambes sur la plage et qu’il reviendrait avec une heure de retard ?

  • Gillian, explique-moi !
  • Mais Franck, c’est toi qui dois nous expliquer ! Tu es parti avant-hier et te revoilà seulement aujourd’hui! Je t’ai envoyé des centaines de messages et d’appels téléphoniques et pour toute réponse je n’avais que ta ridicule messagerie !
  • Gillian, je ne comprends vraiment pas, vraiment pas. Je suis parti comme d’habitude, tu dormais encore. Et puis me revoici, à peine deux heures plus tard !
  • Oh Franck, tu ne peux pas comprendre tout ce qu’il m’est passé par la tête. J’ai contacté tous les hôpitaux, et même les morgues. J’ai craint le pire, je te le répète, le pire. Surtout depuis les actualités surprenantes de ces dernières heures !

 

   Un des deux flics toussote afin de marquer sa présence et demande à Franck ce qu’il s’est réellement passé. Des recherches ont été effectuées à des kilomètres à la ronde et les appels téléphoniques, on ne les compte plus. Sur sa lancée, il s’excuse, il ne s’est pas présenté, « Inspecteur Jeff Cattrysse et voici mon collègue, l’inspecteur David Bartels. »

  • Monsieur Nussdorfer, où étiez-vous donc ces quarante-huit dernières heures?

   Franck s’assoit et tente de se ressaisir. Il ne comprend rien, l’ex-scientifique ne maîtrise pas du tout cette situation énigmatique. Aurait-il perdu connaissance à son propre insu ? Mais non, il s’en serait aperçu dès qu’il aurait repris ses esprits. Gillian essuie ses larmes, l’émotion reste vive. Les deux flics s’impatientent, ils attendent une explication.  

  • Prenez-vous des médicaments qui pourraient justifier cette « absence » ? demande Cattrysse tout en mimant au moyen de ses deux index les guillemets au moment où il articule le mot absence.
  • Non, les médicaments que j’utilise sont tout à fait inoffensifs et anodins, ils n’ont aucun effet secondaire.h
  • Écoutez, monsieur Nussdoffer, vous êtes chez vous et c’est très bien. Nous vous proposons une hospitalisation afin d’écarter tout souci de santé. Vous avez déjà été victime paraît-il d’une attaque cérébrale. Il serait dommage de zapper un problème médical important. Et ensuite, revenez au poste de police, il y aura des documents à remplir, poursuit Cattrysse sur un ton qui ne cache pas un certain énervement.
  • Je suis désolé de vous avoir causé autant de soucis, vraiment. Mais je cherche encore ce qu’il m’est arrivé, murmure Franck Nussdoffer tout en haussant les épaules afin de marquer son interrogation.
  • Vous n’auriez pas par hasard passé ces deux derniers jours chez une petite amie ? demande Cattrysse afin d’enfoncer le clou un maximum.
  • Nous allons vous laisser tous les deux, reprend Bartels, un peu gêné par la question acerbe de son collègue.

 

A suivre

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Partager cet article
Repost0