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Rayan Zowski nous propose une nouvelle "L'homme qui avait peur du noir"

Publié le par christine brunet /aloys

L'homme qui avait peur du noir

C'était un lundi, un lundi soir.

Dans la ville de Tournai, il existe un troisième réveillon. Un troisième réveillon qui tient à cœur à beaucoup de Tournaisiens, le lundi perdu. Ce jour-là, dans de nombreux foyers de la cité des cinq clochers, la tradition exige de manger du lapin. C'est une histoire de rois mages. Estelle me l'avait racontée, mais je dois avouer que je n'ai pas retenu l'explication.

Estelle, c'est ma copine. Nous nous sommes rencontrés à la gare de Tournai. Je suis originaire de la ville d'Ath, la cité des géants. Je me rends à Tournai pour mon travail.

Je me souviens encore, c'était justement un lundi. Je lisais un recueil de poésie sentimentale dans le train. J'ai toujours été un grand sentimental. Je pense que ce n'est pas facile pour un homme de dévoiler sa sensibilité. Mais moi j'ose, je m'affirme...

Quand le train fut arrivé, je pris mon sac pour y ranger mon livre... Quand je vis un numéro de téléphone et un prénom collés. J'avais l'impression de me trouver dans un épisode de "La quatrième dimension". Ce genre de situation, ça ne ne m'était encore jamais arrivé...

Le soir même, je pris tout mon courage, j'ai appelé. Il était aux environs de 21h. Estelle m'avait expliqué qu'elle avait également adoré ce recueil. Nous avons échangé pendant deux heures. Je n'ai pas vu le temps passer... Le week-end qui suivit, nous nous sommes vus. Nous nous sommes installés dans un des petits lunchs de la gare. Le reste appartient à l'histoire. Notre histoire...

Nous étions donc le lundi du lapin perdu. Pour l'occasion, nous avons reçu les parents d'Estelle chez elle. C'était la première fois que je les voyais. Je ne vous dis pas dans quel stress j'étais, je suis un grand timide de nature...

- Et le vin, ma puce ? Ne me dis pas que tu l'as oublié ?

- Non, Papa. Tim, tu veux bien aller la chercher à la cave ? Tu verras, la bouteille est rangée dans l'armoire, juste à gauche.

La cave...

- Quelque chose ne va pas ? demanda le père d'Estelle.

- Si si. Tout va bien. J'y vais...

---

J'ouvris la porte, il faisait tellement noir en-dessous...

J'allumai. Je descendais les marches très prudemment... 

Une fois arrivé en bas, je vis l'armoire. J'ouvris la porte et saisis la bouteille. Finalement, tout s'était bien passé... Jusqu'à ce que la lumière s'éteigne.

J'étais plongé dans le noir. Je ne voyais plus rien, je n'avais pas pensé à prendre mon smartphone avec moi. Je me rappelais alors de mon vieil oncle...

Ce soir-là, c'est lui qui me gardait. J'étais dans sa maison. Je jouais à la console portable sur la table à manger. J'avais perdu ma partie pour la énième fois, plus aucune vie. Sous la colère, j'ai juré... et fis tomber une bouteille de vin. Mon vieil oncle avait assisté à la scène. Il se précipita sur moi, me frappa et me tira vers la cave. Je fus enfermé pendant longtemps, très longtemps...

Quand la porte s'ouvrit, c'est Maman que je vis. J'étais recroquevillé sur moi-même, tout tremblant. C'est la dernière fois que je vis mon vieil oncle, Maman et Papa ne lui avaient jamais pardonné. Et moi non plus...

J'étais à nouveau plongé dans le noir. Je pouvais bien la sentir, la bouteille. C'était elle, c'était à cause d'elle que je m'étais retrouvé à nouveau dans cette maudite cave.

J'ai lâché la bouteille. Cette dernière se brisa. J'ai hurlé.

Je n'osais plus bouger. J'entendais la voix, la voix de mon vieil oncle : "Sale morveux !" Je tremblais. Je tremblais tout comme ce terrible soir. Combien de temps allais-je rester dans cet enfer ?

La porte s'ouvrit. Je levais les yeux, une silhouette. Elle alluma la lumière. Je n'osais plus bouger.

Estelle descendit tout doucement. Elle s'approcha de moi, elle me prit dans ses bras.

- Il est parti ? lui demandais-je.

- Oui. Il est parti...

Estelle me prit tendrement la main. Et nous remontâmes... Ensemble.

 

Rayan Zowski

Publié dans Textes

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Edmée de Xhavée a lu "Issa Abdoullah" de Pascale Gillet-B

Publié le par christine brunet /aloys

 

Je viens de terminer cette brève biographie romancée, comme la définit l’auteur, auteur qui en réalité offre sa plume et son talent afin de permettre au jeune Issa Abdoullah de prendre visage et voix pour nous dire : derrière ce garçon fatigué, bousculé, déchiré mais plein d’espoir, il y a toute une histoire. Une histoire vraie.

J’ai parfois pensé à America, America d’Elia Kazan, qui nous narre l’aventure de Stavros Topouzoglou, aventure qui devient vite aventures, mésaventures et surtout, l’espoir entretenu même dans les recoins de la vie les plus obscurs. Et la merveilleuse vision, un jour enfin, de la symbolique statue de la Liberté.

Issa Abdoullah n’a que 13 ans lorsque, envoyé en ville avec l’âne, quelques piécettes et son ami, Bachar le blagueur de bonne compagnie. Il est chargé d’acheter de quoi fêter l’Aïd dans son village tchadien. Mais il perdra son âne, bientôt son ami, et surtout sa liberté. Finis les jeux et l’insouciance de l’enfance, voici l’ère de la violence. Ses petits bras découvriront vite le prix du travail forcé et ses yeux l’horreur d’un quotidien qu’il n’imaginait pas. Jamais pourtant il ne perdra son but de vue : arriver quelque part, y être libre, y être lui à nouveau.

De mal en pis, de Charybde en Scylla, les années passent ainsi que ses maîtres et occupations. Il remonte l’Afrique, on dirait presque pas à pas, fait la traversée pour l’Italie, et découvre les mille ruses pour avancer en Europe en train, roi des cachettes, des subterfuges, des solidarités entre frères de malheur longues ou éphémères mais souveraines. Dans cette odyssée pleine d’embûches, des rencontres viennent rappeler que oui, parfois l’homme reste l’ami de l’homme, et une lumière dans la nuit venteuse.

Mineur non accompagné, il connait enfin les lieux d’accueil, certains meilleurs que d’autres, et enfin, enfin, peut parler (soupirer et pleurer de joie est plus exact) avec sa mère au téléphone, des années après ne pas être revenu avec la marchandise, l’âne et Bachar comme elle y avait compté. Il apprend qu’il a un frère en France ou en Belgique. Encore un peu de va et vient, de ça et là… et c’est la rencontre avec l’auteur, Pascale Gillet-B, qui donne la parole et libère ces années incroyables des souvenirs du jeune garçon…

Ils sont si nombreux, mal connus, étranges étrangers, aux yeux desquels nous sommes aussi d’étranges étrangers. Chacun a son histoire. Et une représentation de sa statue de la Liberté en tête….

Merci à l’auteur pour, en quelques pages à peine, nous avoir fait découvrir ce long et douloureux périple, ce courageux jeune garçon, une réalité que nous avons peu l’occasion d’entrevoir.

 

Edmée de Xhavée

 

Publié dans avis de lecteurs

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En invité du blog Aloys, Trystan Faussurier avec un poème, "Les joues"

Publié le par christine brunet /aloys

Les joues

 

              Joues d’hiver boules de neige

              Rondes, rugueuses et rosées

              Ou jour d’été et joues beiges

              Joues belles et ensoleillées

 

              Toujours ardoises vierges

              De l’esquisse d’un sourire

              Toujours enivrant manège

              Tournant d’où fusent les rires

 

              Rayonnement rougissant

              Qui s’échappe chatoyant

              À la chaleur d’un baiser

 

              Des joues l’amour rugissant

              Se diffuse sans pensée

              Pour colorer nos cœurs blancs.

 

Trystan Faussurier

Publié dans l'invité d'Aloys

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ACTE 5 - Hors-série - Résultats !!!

Publié le par christine brunet /aloys

Qui sont les élèves qui ont participé ?

Texte 1 : Madyson et Loucas

Texte 2 : Clément et Evan

Texte 3 : Zoé et Stella

Texte 4 : Camille et Rose

Texte 5 : Elsa et Axel

Texte 6 : Orane et Clémentine

Texte 7 : Ornella et Nathan

Texte 8 : Claudia et Sabrina

Texte 9 : Anya et Manon

 

Bravo à tous ! De superbes textes !

Résultats !!!

Texte 1 : I
Texte 2 : III
Texte 4 : II
Texte 5 : III
Texte 6 : I
Texte 7 : II
Texte 8 : IIII

Le texte gagnant, le huit !!! Bravo à Claudia et Sabrina !!! 

 

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 9 - DERNIER TEXTE ! VOTEZ sur ce post jusqu'à 20h !

Publié le par christine brunet /aloys

Le mystérieux manoir de Dustanburgh

 

            Dans cette terrible nuit de Noël de 1903, au manoir de Dustanburgh, un événement étrange se produisit …

            Le manoir de Dustanburgh était un lieu étrange et mystérieux. Enveloppé d’une lumière opalescente, il trônait au sommet d'une lugubre montagne. Autour, la forêt sinistre dégageait une atmosphère angoissante, pesante, froide. Des craquements retentissaient, le hurlement sournois des hiboux effarouchés en haut des obscures sapins retentissait ; le frémissement des feuilles mortes tapissant le sol glacé effrayait les esprits. Le bâtiment imposant, aux multiples façades en pierres sombres possédait des tours rondes, semblables à de petits donjons. De loin, il paraissait abandonné, sauvage, mais se tenait parfaitement droit. A l'arrière, perchée sur les raides murs, une fenêtre en ogive était éclairée.

            Au bout de la route pavée menant à la bâtisse, la claire obscurité de la pleine lune éclaira une silhouette. Un être longiligne marchait d'une allure soutenue.Il portait une chemise d'un blanc éclatant, une cravate marron, nouée d'une bague en or, où la lettre « C » était finement gravée. Une redingote  protégeait du froid cet être élégant et d'un beauté remarquable.

            Il se retourna soudain, tendit l'oreille. Il observa les alentours, regarda le chemin s'étendre dans la vallée, puis poursuivit son chemin vers le manoir. Avait-il entendu une voix ? Le sifflement du vent à travers quelques branches ? Le déplacement indiscret d'un ou plusieurs animaux ? Une chose était sûre : la puissance de la lumière qui flottait derrière la fenêtre de la demeure augmenta.

            L'homme s'approcha de l'entrée principale. Il leva le bras et saisit le heurtoir en fer. Il le fit claquer à trois reprises. L'objet qu'il tenait fermement se trouvait entre les crocs pointus d'un lion en bronze. Il y eut ensuite un silence effrayant. Tout à coup, dans un grincement aigu, la porte s'ouvrit. Un grand corridor, illuminé par de petites lanternes, se présenta face à lui. Il rentra. Ses souliers claquaient sur les dalles brunes. Plus loin, au centre, s'étendait un long tapis rouge aux franges dorées, qui menait aux escaliers.

            Célestin gravit les marches et fut conduit ainsi jusqu'à un bureau sur la porte duquel on pouvait lire en lettres d'or : « Bureau de Gustave Duchêne ». Au centre de la pièce, trônait une table en noyer ; aux murs des photos encadrées commençaient à prendre la poussière. L'homme en décrocha une. Derrière le verre, souriait un homme à l'air assez hautain, portant dans ses bras un bébé charmant, une haie de jasmin fleurissait à l'arrière plan. Alors Célestin se mit à pleurer ; de chaudes larmes coulaient sur ses tendres joues, qu'il essuyait de temps en temps de son index.

            Soudain, dans la cheminée, un trou circulaire apparut dans un fracas monstrueux. Célestin terrorisé se pelotonna dans un angle de la pièce. Les bêtes gravées sur les pans de la cheminée prirent vie et il les vit se ruer furieusement vers lui. Il ferma les yeux, terrorisé !

            Quelques instants plus trad, le silence régnait à nouveau dans la pièce. Célestin, lui, était était apaisé, heureux, respirant l'odeur du jasmin dans l'allée du jardin.

            Sur la photo pendue au mur du bureau, l'on pouvait désormais observer un vieil homme à l'air autoritaire se promenant accompagné d'un jeune homme délicat.

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 8 - Ecrire un conte fantastique mystérieux

Publié le par christine brunet /aloys

Des vacances un peu spéciales

 

              Sur une route goudronnée et déserte résonnaient les chants des cigales et les croassements des corbeaux. L’ombre des nuages assombrissait le magnifique paysage que l’on voyait au loin avec le blé scintillant dans la lumière. La chaleur était étouffante ; au loin des forêts obscures apparaissaient mais aussi la route qui tournait très loin devant nous. Une route interminable : les longues lignes blanches en pointillé devenaient lassantes.

              Tout à coup, un long soupir d’Isabelle me sortit de ma rêverie. L’air toujours triste à chaque seconde de son existence, elle portait tous les jours une robe aux couleurs sombres avec des boucles d’oreilles en bronze et une grosse perle d’un blanc brillant. Ses cheveux longs et châtains étaient maintenus par un bandeau d’un bleu profond. Ses traits fins et sa peau blanche attiraient la lumière. Elle portait un rouge à lèvres couleur rouge sang et du mascara. A son cou, elle conservait toujours un petit portait d’elle.

              A l’avant de la voiture je voulus voir si l’ancien propriétaire avait laissé un étui de mouchoirs dans la boîte à gants mais à la place j’y trouvai un rapport de police : le meurtre d’une jeune femme non identifiée morte dans des conditions étranges.

              Isabelle qui conduisait, voulut s’arrêter pour consulter le rapport. Elle découvrit ainsi au cours de sa lecture que le soir du 15 décembre 1990, sur la départementale qu’elles empruntaient actuellement, une jeune femme avait été assassinée. Son corps avait été retrouvé sur le bas-côté d’un virage réputé dangereux. Elle portait une robe légère, un foulard bleu clair et des talons hauts. Elle avait les traits fins, des yeux très clairs et était brune avec une coupe au carré.

              Après la lecture de ce rapport glaçant, nous reprîmes la route. Quelques kilomètres plus loin, sur une longue ligne droite, nous aperçûmes une jeune auto stoppeuse qui ressemblait étrangement à la description de la victime du rapport. Curieuses et amusées par la situation, nous la fîmes monter dans la voiture. Elle était silencieuse, comme absente. Quelques mètres plus loin à l’approche d’un virage dangereux, elle poussa un cri strident. Isabelle perdit le contrôle du véhicule et il percuta violemment un arbre.

C’est à ce moment-là que je me réveillai en sursaut, tout comme Isabelle. Nous étions sur le bas-côté dans un virage de la départementale. Très secouée par le réalisme de mon mauvais rêve je décidai de le partager avec Isabelle. Nous étions choquées, nous avions fait le même cauchemar. C’est alors que nous nous sommes retournées, comme par réflexe. Sur la banquette arrière se trouvait un foulard bleu clair...

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 7 - Ecrire un conte fantastique mystérieux

Publié le par christine brunet /aloys

Un sentiment suspect

 

              Au bord d’un lac bordé d’une vase visqueuse, on respire l’odeur humide et désagréable de l’eau croupie. Près de cette étendue, se trouve une maison et une barque, rongées par l’humidité et la saleté, loin de toute civilisation. Ce décor inquiétant alimente les rumeurs du voisinage.

              Christopher, un homme de grande taille et très intelligent et se vantant de n’avoir peur de personne, est bien connu pour résoudre les mystères et révéler les secrets. Ses yeux perçants ressortent sur son visage marqué par les rides. Ce trentenaire est un détective, qui a rencontré d’étranges affaires tout au long de sa carrière et qui a réussi à les résoudre.

              Il avait repéré depuis un moment l’individu de la maison du lac qui avait pour habitude de rôder autour des femmes. Ce dernier avait commis une erreur, il avait égaré un médaillon en forme de cœur, d’un rouge vif en son centre. A l’intérieur il laissait le portrait d’une femme. Ce détail avait attiré l’attention de Christopher : la femme du portait était portée disparue ! Le détective se souvenait de cette affaire. Il décida donc de suivre cet homme.

              Une fois arrivé à la maison du suspect, Christopher qui avait pénétré à sa suite, découvrit avec effroi, un cadavre, puis un autre. Il s’agissait de corps de femmes qui présentaient une particularité : deux petits trous au niveau de la nuque. Il pâlit d’effroi. A ce moment là le suspect réapparut. Il ouvrit la bouche et laissa entrevoir deux canines acérées. Un vampire !!! Le cœur de Christopher battait à une vitesse folle au point qu’il s’évanouit.

              Le détective revint à lui brusquement et réussit à s’échapper. De retour chez lui, après un long bain et un peu de repos, la faim commençait à le tenailler ;  il pensa instinctivement à sa jolie voisine. Pourquoi ne pas aller frapper à sa porte ? Il se vêtit rapidement sans remarquer deux petites marques sur sa nuque…

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 6 - Ecrire un conte fantastique mystérieux

Publié le par christine brunet /aloys

Carnet de bord

Une tâche inachevée

 

         10 juin 1969, 23h01, retour d’Angleterre. Je retrouve ma bibliothèque, la fraîcheur des livres, l’odeur du papier vieilli; cette sensation oubliée durant mon voyage. Une obscure lumière s’éclaire dans mon esprit comme le chemin à suivre.

            J’approche de la fenêtre, je touche un carreau. De la buée se dessine autour de ma main. Dehors, une pluie chaude recouvre la ville de Venise. Le brouillard s’épaissit telle une brume qui m’envahit. Mais pourtant quelle chaleur ! Rien n’a changé et pourtant tout ! Les livres sont à leur place, la poussière les recouvre -encore et toujours cette même poussière qui m’était familière et chaleureuse, mais qui me paraît à cet instant froide et inquiétante.

            Je fais quelques pas, le plancher grince sous mon poids, comme si mon long voyage avait enlevé à toute la demeure la sensation qu’émet une âme qui vie.

            Et ces bruits ! Sûrement un oiseau cherchant à fuir cette lourde pluie. Le sifflement du vent me rappelle ces longues heures à marcher dans le froid. Je frissonne.

            Cette maison me paraît tellement vide depuis le départ de père...Je tire un livre de l’étagère et ne peux réprimer un frémissement devant mes mains rougies, abîmées ! Je glisse mes doigts sous la couverture et en retire la photographie de l’enfant que j’étais riant aux éclats sur les genoux de mon père. Cette photographie, nous l’avions prise à son départ, devant le navire, son navire avec son équipage, envoyé en mission par le préfet de Venise en Égypte. Comme la vie était simple avant tout cela ! Pris de nostalgie, je me dirige pieds nus vers le miroir. Comme j’ai changé ! Vêtu de haillons, le visage pâle, amaigri et avec mes yeux rougis de fatigue, je n’ai plus rien de ce petit garçon. Je souris. Non ! Je n’y arrive plus !

            Je suis parti petit garçon est revenu… Je ne sais plus ce que je suis à présent.

            Mes sacs tombent de mes épaules affaiblies. Un bruit sourd s’en suit, résonnant encore aujourd’hui dans ma tête. Le choc avec le sol fait ouvrir la grande malle d’un seul coup. Un nuage noir s’en échappe et envahit la pièce. Je suffoque un instant et tombe roide.

            26 mars 1965, je suis sur la coque du navire. Accroché au cordage, je regarde les voiles blanches secouées par le vent. Hier soir, l’équipage m’a découvert, moi le fils du capitaine, qui m’était faufilé en secret dans la cale du navire. Par chance, c’était trop tard pour me ramener sur la côte. Je n’ai plus qu’à laisser passer le temps jusqu’à l’Égypte. Quand, se dessine enfin, au loin, la silhouette de la terre égyptienne, l’ombre d’un nouveau continent, avec de grandes collines dorées, magnifiques et imposantes.

            Jusqu’à lors, leur mission m’était inconnue, mais à peine avons-nous abordé, qu’un flot d’ennemis -il n’en reste dans mon  esprit qu’une floue superposition de cris et de mouvement- s’emparent du bateau. Je sens qu’on me tire de ma transe, mon père me cris quelque chose-à mes oreilles qu’un message incompréhensible- et me remet aux mains d’un matelot qui quitte la côte avec quelques membres de son équipage.

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 5 - Ecrire un conte fantastique mystérieux

Publié le par christine brunet /aloys

1946

 

 

         C’était en 1946, j’étais sorti la nuit pour travailler. Je passais devant le cimetière. Ce soir-là, un brouillard épais noyait le sol, on voyait à peine les silhouettes des pierres tombales qui dépassaient de la brume. Sur certains arbres des corbeaux noirs surveillaient les stèles mortuaires. Ce lieu était bordé d’une épaisse et dense forêt sombre, là où logeaient les animaux.

         A l’époque, je travaillais le soir en tant que bûcheron, mes vêtements étaient une simple chemise à carreaux rouges bordés de noir et un épais pantalon de toile. Mon visage était marqué de plusieurs cicatrices : une partait de ma tempe gauche et descendait jusqu’à mi-joue, une autre naissait de mon sourcil et descendait le long de l’arrête du nez. Mon torse et mes bras étaient couverts d’entailles causées par les branches. Ma barbe était noire et touffue, parsemée de poils blanc, ma voix rauque et grave. Je vivais seul, isolé, tentant d’échapper à mon passé, de me faire oublier.

         Après avoir coupé plusieurs branches, je descendis de mon échelle. Brusquement un vent violent et glacial me frappa le visage. Un frisson descendit de ma colonne vertébrale, un sentiment d’angoisse et d’anxiété m’envahit pour la première fois de ma vie. Ma conscience me dit alors de ne pas me retourner, mais j’aperçus sur ma gauche une paire de bottes noires qui marchait d’un pas lent et rythmé ne produisant aucun bruit. Je me cachai précipitamment  derrière le tronc de l’arbre. Puis, je pris un court moment de réflexion et me décidai à suivre les bottes, laissant mon matériel derrière moi. Je les suivis lentement, elles me conduisirent devant une berge. Je vis alors un marécage dans lequel se reflétait la lune, sur le marais principal une barque en bois, attachée par une corde faisait des va-et-vient.

         J’emboîtais le pas aux bottes tout le long de la berge ; tout était calme et paisible. Elles continuèrent leur chemin jusqu’à une presqu’île, au milieu de laquelle se trouvait un caveau. Je rentrai également à l’intérieur.

         Au calme de la nuit succéda un bruit infernal. Des cris, des plaintes ! Et une chaleur horrible ! Soudain deux mains affreuses s’approchèrent de moi comme pour me saisir. Qui diable avais-je suivi ?

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ACTE 5 - Hors-série - Texte 4 - Ecrire un conte fantastique mystérieux

Publié le par christine brunet /aloys

Le Portrait

  

 

        Le lieu était sombre, le soleil se couchait laissant apparaître une ambiance inhabituelle, la froideur de la nuit s’installait pendant que ce calme étrange prenait place. Cet endroit paraissait mort, désertique, les ruines qui surplombaient le cours d’eau dataient sûrement de très lointains siècles passés. La brume se dispersait autour de ces vestiges.

         Cet homme à l’apparence mystérieuse vêtu uniquement de noir, portant un chapeau haut de forme et s’aidant d’une canne pour marcher, était chaussé de souliers vernis dont les talons résonnaient sur le sol. Cet homme élégant qui marchait avec une grande assurance, ne détournant jamais le regard de sa route, était sans aucun doute le grand détective Holmer.

Il y a bien longtemps dans ce petit village aujourd’hui en ruine, à l’époque où il était encore bien animé, résidait une jeune femme à la beauté d’un ange ; elle s’évapora à l’âge de dix neuf ans. La seule trace qu’il restait d’elle était un tableau qui semblait renfermer un spectre : lorsqu'on l'observait, on ressentait sa présence.

         Le détective Holmer avait eu vent de cette mystérieuse histoire qui avait retourné tout le village poussant les habitants à fuir. L’intrigue le poussa à se rendre dans ce lieu si lâchement abandonné. Ses talons frappaient toujours la pierre brisée des maisons délabrées, lorsqu’il vit au loin un cabanon en bois rongé par la moisissure, il y entra.

         La porte s’ouvrit et ses yeux se rivèrent sur un tableau au charme incomparable, orné d’or et illuminé grâce à cette femme se tenant face à un miroir. Bernard ressentit pour la première fois un sentiment d’émerveillement qui l’entraîna à s’approcher de cette magnifique œuvre.

         Sous ses pieds le parquet grinça. Le tableau s’agita. La femme se retourna. Un frisson parcourut le corps de Holmer. Il s’approcha intrigué mais la peur présente dans son regard. La femme, choquée, recula. Le détective Bernard approcha sa main du tableau...

 

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