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Carine-Laure Desguin nous propose en épisode sa nouvelle "Ceci n'est pas un meurtre (comme un autre)" qui figure dans le recueil (en PJ) CA SENT LE SAPIN.

Publié le par christine brunet /aloys

 

Eh bien, pour Kitch’Kasket qui commençait à se caner d’ennui dans un studio marin et s’imaginait seulâbre devant une dinde flamande le 24 décembre, c’est raté sec. Depuis l’appel désespéré de Philippeke de Belchique, sa théière ne cesse de bouillonner et les interrogations succèdent à d’autres interrogations. D’un pas hardi elle se dirige vers la digue et ça tombe bien, la digue de Kisskerke est longue de six ou sept kilomètres, y’a de quoi cogiter gravos. C’est souvent lors de ses balades que ses neurones se remettent en place et que ses idées empêchent son cerveau de prendre de la moisissure. Là, elle résume la situation. Une raide morte à la fois habillée et déshabillée, un demi-costume de princesse sur la peau. Une belle flaque d’hémoglobine qui ressemble à une peinture abstraite. D’autres femmes nues circulent dans l’immeuble dont les noms seraient étrangissimes. Et ça fait tilt sous la casquette de la détective ! Les sonnettes ! Elle aussi a entrevu des noms insolites au sein de l’immeuble « Museum ». Déjà ce nom pour un immeuble, « Museum » … Et puis, cette princesse à moitié nue, cette image ne lui est pas inconnue, ça lui rappelle quelqu’un, mais qui ? Pour Philippeke, c’est un assassinat et un king a toujours raison. Alors, il y a un assassin quelque part, natuurlijk ! Mais qui ? Un quidam de l’immeuble ? Du quartier ? Un zig ou une ziguette, pourquoi pas, ne jamais être sexiste dans ce cas ! Et surtout, pourquoi assassiner cette demi-princesse ? Sur la digue, Kitch’Kasket croise quelques sourires innocents, des touristes heureux d’être là, surtout des gens qui promènent leurs clebs dans des poussettes d’enfants, c’est très tendance ici à Kisskerke (À Kisskerke, tout le monde aime tout le monde et tout le monde embrasse tout le monde, c’est-à-dire vraiment n’importe qui). Les vitrines des magasins, des snacks et des restos sont enrubannées de lumières multicolores, de guirlandes de toutes sortes, et peinturlurées de dessins inanimés, des Bambis qui attendent leur chasseur, des Blanche-neige encerclées par des équipes de sept nains. C’est Nowel à plein tube, quoi.

 

  À hauteur du bistrot « Les kleine méduses bleues », le ciel s’assombrit, il commence à gronder et la pluie s’annonce. Kitch’Kasket s’engouffre dans ce zinc.

 

— Dag mevrouw !

— Dag meneer, een kopje koffie, alsjeblieft !

 

  Kitch’Kasket attrape quelques prospectus disposés sur une table tout à côté de la sienne, des publicités pour des sites à visiter, des entrées gratos pour le musée d’Ostende. Elle se doute que c’est foutu pour des balades en tram vers la ville d’Ensor ou encore vers La Panne. Elle glisse quand même les papelards dans son sac à dos, on sait jamais.

 

  Un quart de plombe plus tard, à quelques mètres de son immeuble, Kitch’Kasket sursaute, une intuition l’assaille. Illico elle se contorsionne et retire de son sac à dos un flyer, celui qui informe des activités et autres joyeusetés du musée André Delvaux à Saint-Idesbald. Sur le papelard, quelques œuvres de l’artiste. Et ? Des femmes nues à gogo ! À toute berzingue la détective privée du palais royal de Laeken veut rentrer dans la hall de la résidence  « Museum » afin de vérifier les noms des occupants qui figurent sur les sonnettes. Le sifflet du zig en uniforme ralentit son élan. Elle connaît la musique, elle présente sa carte d’identité sans rechigner.

— Alors des news ? s’enquit-elle auprès du gars, mine de rien.

— Pas d’autres salissures sur le trottoir depuis ce matin !

— C’est drôle hein ça !

— Tant mieux ! Demain c’est Nowel quand même !

— Ouais, ouais …

 

   À son aise, Kitch’Kasket clic clac clic clac photographie les noms inscrits sur les sonnettes.  Ses yeux s’exorbitent, elle peine à croire ce qu’elle voit. Est-ce possible ?

 

Me voici dans le drame jusqu’au trognon, on n’est pas sortis de l’auberge. Et demain, c’est Nowel !

Publié dans Nouvelle

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Carine-Laure Desguin nous propose en épisode sa nouvelle "Ceci n'est pas un meurtre (comme un autre)" qui figure dans le recueil (en PJ) CA SENT LE SAPIN.

Publié le par christine brunet /aloys

La détective strictement privée du palais royal de Laeken trifouille alors dans ses valoches et ressort son assortiment de loques noires jaunes et rouges. En vakantie Kitch’Kasket aime l'incognito, elle ne s'habille qu’en bleu, blanc et rouge. Mais là, vu les insistances royales de Philippeke de Belchique, elle ressort sa panoplie vestimentaire de royaliste cent pour cent convaincue belche et patriotique. 

 

  Décembre à la merde du nord, c'est vent et pluie. Le bikini sera relégué au profit d'un pull, d'une jupette, une paire de bas de laine etc et le tout, comme promis, croix de bois croix d’enfer, dans les couleurs strictement belches.  Kitch’Kasket remplit un sac à dos de tout son matos nécessaire avec conscience et professionnalisme, un crayon et un calepin. C'est pas parce qu'on bosse incognito en détective privée flexi-jobiste que l'on doit lésiner sur tour ça. Soudain elle entend du ramdadam qui vient de l'extérieur, des voix mâles gutturales et des voix criardes, femelles celles-là, des aboiements, des miaulements, et même des ricanements de mouettes, mais oui, les oiseaux ne sont pas dupes. Et soudain, des lumières bleuâtres de gyrophares se reflètent sur ses fenêtres, entre des fientes de mouettes et encore des fientes de mouettes, plus récentes celles-là.

 

Purée, moi qui attendais les guirlandes et les étincelles multicolores de Nowel, c'est pas tout à fait la même chose. J’arriiiive, j’arriiiiive.

 

  Kitch’Kasket descend les trois étages à pattes, autant explorer à fond ce qui peut encore l’être, avant l’intrusion des équipes scientifiques. Atterrie dans le hall d'entrée, elle zieute en oblique les noms inscrits sur les sonnettes et au moment où elle dégaine son calepin afin de noter certains noms qui l'interpellent, elle est aveuglée par les gyrophares qui s'animent à toute blinde de l'autre côté du chemin. Elle sort donc de l'immeuble haut de trois étages seulement et là un strident coup de sifflet l'arrête net dans ses mouvements. 

 

— Stoooop mevrouw! Carte d'identiteit! gueule un zig engoncé dans son uniforme de policier super-réglo.

— Ja, ja, pas de panique! Répond du tac au tac Kitch’Kasket et à ce moment précis notre enquêtrice recule de deux pas, effrayée. À sa gauche, une énorme flaque de sang pas encore tout à fait coagulé, du presque frais donc. Autour de l'hémoglobine, un dispositif policier : trois cônes orange fluorescents. D’un regard circulaire, elle constate que la petite rue est barrée et que le parc situé cinquante mètres plus bas est fermé. Les badauds s’agglutinent derrière las banderoles policières. Deux combis remplis de cerbères freinent de justesse devant l’hémoglobine.

— Oh la la que s'est-il passé ici ? interroge Kitch’Kasket tout en présentant sa carte d’identité au zig de service. 

— Interdiction de dire ça, c'est trop grave beaucoup. 

— Vous ne me connaissez pas. Ik ben Kitch’Kasket, la détective privée très privée du koning Philippeke de Belchique. 

— Alors c'est autre chose ça.

— Il me semblait bien, mon p’tit gars.

— Interdiction de vous informer que cette nuit, plutôt sur le matin, une jeune dame s’est fracassée le nez et tout le corps sur ce trottoir. Cette fille-là était disloquée tout à fait. 

— Elle est raide morte et c'est un assassinat. Et pas un meurtre. 

— Wablieft? 

— Ne cherchez pas a comprendre. Je vous expliquerai. Tout en expliquant cela Kitch’Kasket photographie clic clac clic clac la flaque de sang, soulève sa casquette et se gratte le ciboulot. Au troisième étage, juste au-dessus de la flaque de sang, une fenêtre est restée ouverte. Serait-ce donc de la que la malheureuse … ? se demande-t-elle. Vous avez déjà interviewé les habitants de l’immeuble? 

— Wablieft ? La dame morte était habillée bizarre, très bizarre. Je ne peux te dire tout ça. Mais si toi es amie avec Philippeke de Belchique …

— Oh ja, très très amie, confirme-t-elle d’une clignette complice.

— Ah bon, il n’a pas l’air si coquin pourtant …

— Il n’a pas l’air non …  Alors, les loques de la frangine ?

— Bizarre tout ça, très bizarre.

— Mais encore ? Une robe rouge ? Une casquette orange ?

— Oh non … De longs cheveux blonds. De grands yeux noirs. Une robe noire, une robe de princesse mais le tissu était stoppé juste sous les seins.

— Sous les seins ? Alors les roberts étaient visibles ?

— Il n’y avait pas de Robert ici, répond le zig.

— Je veux dire, les seins étaient nus et visibles ?

— Oh oui, très très visibles, ah ah ah !

— Espèce de cochon !

— Wablift ?

— Non, rien, passe ton tour.

— Ah oui, une espèce de tissu blanc tout transparent était là comme un col et il retombait un peu de chaque côté des seins nus. Tout ça, je ne peux dire mais tu es amie avec Philippeke, alors je peux tout lâcher vers toi. Ah oui, on dit que dans cet immeuble, il y a quelques dames nues tout à fait ou presque et leurs noms sont pas comme les autres. Tu comprends moi ?

— Ça devient compliqué ton bazar. Dank u wel, mon brave !

 

(A suivre)

Publié dans Nouvelle

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Carine-Laure Desguin nous propose en épisode sa nouvelle "Ceci n'est pas un meurtre (comme un autre)" qui figure dans le recueil (en PJ) CA SENT LE SAPIN.

Publié le par christine brunet /aloys

Ceci n’est pas un meurtre (comme un autre) 

 

 

— Allôôô, Kitch’Kasket? 

— Oui ? Qui est à … ? Oh my God ! Philippeke de Belchique !

— Himself, Kitch’Kasket, himself! 

— Je suis en vakantie à la mer, la mer belche, Philippeke !

— Je sais tout ça, chère Kitch’Kasket, mon enquêtrice préférée, la number one !

— Vous connaissez tout au sujet de tout le monde, vous êtes vraiment the King des Kings !

— Natuurlijk! Et je vais encore une fois vous scotcher, Kitch’Kasket. Vous êtes à Kisskerke cette magnifique petite station balnéaire tellement belche car là, tout le monde aime tout le monde. N’est-ce pas ?

— Oui. C'est exact! Philippeke is vraiment the King. Alors là, je reste baba sans rhum !

— Voilà ma requête auprès de vous, Kitch’Kasket. Une nouvelle enquête commence pour vous …

— Ah mais ....

— Les vakantie ce sera pour après. Après la fin de cette enquête, vous comprenez ? 

— Et ? 

— Et donc, Kitch’Kasket, enfilez vos plus beaux tissus noirs jaunes rouges, jupe, kilt, bas de laine, casquettes, boucles d'oreilles, bottes, bottillons, tout ce que vous voulez. N'oubliez pas le bigaphone payé intégralement par le palais royal, y compris l’abonnement mensuel à durée illimitée. C’est l’appareil avec lequel je vous appelle en ce moment, chère enquêtrice. Vous vous souvenez de ça ?

— À vos ordres Philippeke de Belchique ! Vous m'envoyez les premiers éléments via ce bigaphone ?

— Nee.  

— Nee ?

— Vous logez au troisième étage de la résidence « Museum » au numéro bip bip de la koninginnelaan. Je m’exprime en bip bip car les espions n’ont pas leurs portugaises ensablées.

—  C'est bien ça, Philippeke.

— Un meurtre vient d'être commis dans votre immeuble, Kitch’Kasket !

— Un meurtre, votre majesté ?

— Oui, je répète, un meurtre. C’est même plus qu’un meurtre, c’est un assassinat ! Il n'y a que vous qui pouvez mener cette délicate enquête, Kitch’Kasket. Vous avez septante deux balais de sorcière, vous êtes une femme d'expérience et vous en connaissez un fameux morceau au sujet de l’art et de la culture, de Belchique et d’ailleurs. Et puis surtout surtout alors là c’est la cerise sur la casquette, vous passez inaperçue. 

— C'est bientôt Nowel, Philippeke, et malgré tout le respect et l’admiration sans borne que je vous porte, Nowel c’est Nowel et ...

— Pour moi itou, Kitch’Kasket, c'est bientôt Nowel et ma reine prépare en ce moment même où je dialogue avec vous les dix minutes d'antenne que l’état belche a la gentillesse de m’octroyer lors de chaque fête homologuée.

— Philippeke, quel rapport entre cet assassinat et le palais royal de Belchique? 

— Je vous mettrais bien sur une piste sans étoile, Kitch’Kasket, je crains de me fourvoyer, cela me paraît tellement … surréaliste ! À vous de découvrir le ou les assassins !

— Mais ... 

— Bon travail Kitch’Kasket, je vous recontacte avant Nowel ! Demain donc ! Ou peut-être déjà ce soir, vous êtes une proactive !

 

  Kitch’Kasket raccroche. Elle est déconfite. Elle avait prévu une longue balade sur la plage et un bonjour à Willie l’otarie.  Un pique-nique dans les dunes. Et sur une terrasse (chauffée), une gaufre, une bière, une glace, une bière, et puis une gaufre. Tout cela tombe à l'eau de mer. Mais pour l’amour de la royale couronne, que ne ferait-elle pas ?

(A suivre)

Publié dans Nouvelle

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Carine-Laure Desguin : Annonce !

Publié le par christine brunet /aloys

Y'a pas à dire, c'est .... oh oh, magnifique! Merci aux Éditions Novelas ! Deux de mes poèmes dans le recueil collectif Chassé-Croisé Poétique, un recueil qui comprend une centaine de poèmes, une cinquantaine d'illustrations. 

Rendez-vous le samedi 15 mars 2025, hall 2, stand 215 (côté jardin) pour une séance de dédicace. Merci de venir nombreux à la Foire du Livre de Bruxelles et ... de passer au stand 215 !

En dédicace pour les Éditions Novelas : https://novelasasbl.eu/FLB2025.htm 

Site des Éditions Novelas : https://novelasasbl.eu/ 

 

Et vous vous demandez ce que j’ai écrit, n’est-ce pas ? 

Eh bien, un sonnet qui se nomme VENGEANCE ! (page 58), et un terza rima, LES CHANTS DE GAÏA (page 150)

 

Alors c’est quoi un sonnet ? Hein ? Et un terza rima, ça mord ? 

Venez nombreux découvrir tout ça ! 

 

http://carineldesguin.canalblog.com 

 

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Patrick Beaucamps dans l'Avenir avec son nouveau recueil "Entre rivière et forêt"

Publié le par christine brunet /aloys

Patrick Beaucamps dans l'Avenir avec son nouveau recueil "Entre rivière et forêt"
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Vincent Vandist présente son roman d'aventure : "le baiser de l'ange"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Biographie

Vincent Vandist est né à Bruxelles en 1965.

Amoureux des mots, comédien et metteur en scène amateur, ses premières paroles de chanson sont mises en musique en 2000..

En 2005, il écrit une comédie musicale, « La Balade de Marie Moon », qu’il met en scène sous le parrainage. Le spectacle sera joué trois fois au Centre culturel d’Auderghem (Bruxelles).

La comédie devient ensuite un roman, suivi de deux autres, « Cicatrices » et « Un beau jour pour mourir ». Il publie également deux nouvelles, « Clic ! » et « La dernière entaille ».

Il poursuit d’autres projets d’écriture et de mise en scène.

 

www.mariemoon.be

 

Résumé

 

« Si j’avais quitté Marie à un moment crucial de sa vie, c’était parce que j’avais peur. Je ne supportais pas l’idée d’être auprès d’elle lorsqu’elle franchirait le pas décisif vers la folie ou la mort.

 

Aujourd’hui, je savais. Je savais que la quitter ne servirait qu’à me préserver de mon angoisse ; je savais que les mois sans elle m’avaient paru vides ; je savais que je ne cesserais de l’aimer.

 

Cela m’angoissait d’autant plus face à la dangereuse mission qu’elle s’apprêtait à embrasser corps et âme, car elle ne faisait rien à moitié. Or, je craignais que cet équilibre fragile entre la vie et la mort ne serait pas toujours à son avantage.

 

Mais il s’agissait de sauver une vie… Dès lors, mes arguments sonnaient creux. »

 

 

Extrait

 

La Jeep était arrêtée à bonne distance. La voiture était trop récente pour penser qu’il s’agît d’un membre de la réserve venu se recueillir. Une jeune femme en descendit pour se diriger tout droit vers moi. Sa démarche, sa silhouette, tout en elle m’était familier. Pourtant, j’éprouvais un malaise grandissant. Ses longs cheveux noirs ondulaient au rythme de ses pas, dissimulant une partie de son visage. D’une main sûre, elle glissa les mèches rebelles derrière son oreille dans un geste mille fois répété, exactement comme dans les films de vacances de mon enfance. Elle releva la tête ; sa joue accrocha la lumière déclinante du soir, révélant l’étrange vérité de cette rencontre. Le malaise fit place à l’angoisse, ma raison vacillait. La cicatrice de son visage fit en moi un écho malfaisant et la mienne, identique, se mit à brûler, m’avertissant bien trop tard du danger. Face à mon propre reflet, je savais déjà que le moindre geste serait vain. L’ange de la mort était de retour de l’au-delà et il venait me chercher.

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Ani Sedent a lu "Naoned 2084" d'Yvonne Andurand

Publié le par christine brunet /aloys

 

Naoned 2084 d’Yvonne Andurand est un roman d’anticipation, mais pas que…

 

Parlons de l’histoire : quatre jeunes naonédiens, quatre amis, se retrouvent lors d’une soirée arrosée où ils discutent de l’ennui qu’ils ressentent dans leur vie.

Le lendemain, ils se réveillent dans un parc arboré qu’ils connaissent et reconnaissent.  Pourtant, la ville est différente ; un voyage temporel les a propulsés à Nantes en 2041 !

Commence alors pour eux la découverte d’un monde bien différent du leur.  Bon gré mal gré, ils vont devoir se construire une vie dans cette époque, même s’ils ne comprennent ni comment, ni pourquoi ils sont arrivés là, tout en gardant l’espoir de pouvoir un jour rentrer chez eux.  En tout cas, l’expérience pourrait leur réserver quelques surprises.

 

Plus qu’un roman d’anticipation, ce livre est une lorgnette qui permet à Yvonne Andurand d’examiner, pour l’égratigner d’une plume critique, notre époque et nos habitudes, poser un avis sur la marche du monde, de l’Europe, de la France  et enfin, explorer un futur plausible… ou non, ça c’est le lecteur qui décidera.

 

Bonne lecture !

 

Ani Sedent

 

Publié dans actutuv

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Carine-Laure Desguin nous propose son texte qui figure dans AURA 123 dont le thème était COULEURS.

Publié le par christine brunet /aloys

Un revers pour l’inspecteur Sidonin ?

 

— Madame Belle, c’est bien ça ? Clara Belle si je me souviens.

— Vous avez une excellente mémoire, inspecteur Sidonin, cela me rassure.

— Vous avez besoin d’être rassurée donc, madame Belle. Votre mari est toujours psychiatre ?

— Eh oui, et il s’appelle toujours Sigmund Woody. Notre fille, c’est Pocahontas. Mais cette fois, inspecteur Sidonin, il s’agit de moi et de moi seule.

— Que vous arrive-t-il cette fois, madame Belle ?

— Inspecteur, vous ne me croirez pas. J’ai peur, très peur.

— J’imagine, oui, vous pâlissez.

— Et je tremble aussi, inspecteur. Ce que j’ai vécu, je n’ose même pas le dire à mon mari.

— Et pourtant le docteur Sigmund Woody est habitué à entendre de …

— De belles conneries, oui, je sais tout ça, inspecteur. Ce que j’ai à vous dire est pire que tout. Parfois, je m’éveille en pleine nuit, mes cauchemars sont effrayants depuis tout ça …

— Tout ça ?

— Oui, depuis l’évènement, inspecteur.

— L’évènement ? Racontez-moi alors. Une tasse de café, madame Belle ?

— Volontiers, sans lait et sans sucre, merci inspecteur.

— Voilà. Cela vous remettra de vos émotions passées.

— Je ne crois pas, la situation est trop grave.

— Je vous écoute.

— Voici trois mois, je suis venue chez vous. Je n’avais pas de preuve. Vous ne pouviez donc pas agir …

— Oui, madame Belle, en effet. Vous êtes ici pour cette histoire de concert qui rend les gens amnésiques ?

— Oh non, c’est bien plus grave !

— Je vous écoute. Mais que faites-vous, madame Belle ? N’enlevez pas votre chemisier devant moi !

— Ne vous effrayez pas, je relève simplement la manche droite. Car cette fois, je commence directement par la preuve, inspecteur Sidonin. Voyez, là, juste sur le dessus de mon bras droit, voyez cette grosseur de forme carrée. Palpez, inspecteur, palpez. Exactement deux centimètres de côtés, j’ai mesuré. Palpez, je vous en prie, palpez.

— Que dit votre mari ? Car ce kyste relève d’un diagnostic médical …

— Je n’ai pas prononcé le mot kyste. Pour moi c’est une grosseur très suspecte. La première fois que je me suis aperçue de cette grosseur symétrique sous-cutanée, c’est juste après l’évènement.

— Je vous écoute …

— Je n’oserais pas vous le dire. J’ai peur, très peur, inspecteur.

— Détendez-vous, ici vous ne risquez rien madame Belle et …

— Oh ça c'est vous qui le dites, ils sont partout, partout. Vous ne les voyez pas, ils peuvent, s’ils le désirent, se rendre invisibles.

— Décolorés ?

— Ne vous moquez pas, inspecteur. Non, ils ne sont pas décolorés, ce ne sont pas des personnages de dessins animés. Ils sont invisibles, parfois.

— Et eux, ces invisibles décolorés, qui sont-ils, madame Belle, qui sont-ils ?

— En deux mots, inspecteur Sidonin, en deux mots. J’étais seule dans ma voiture, je revenais d’un concert. Oui, encore une histoire de concert, je devine vos pensées, inspecteur. Tout à coup, le moteur cesse de fonctionner. Une lumière d’une intensité incroyable m’éblouit. Je n’entends plus rien, la radio s’arrête. Je sens une force extraordinaire m’extraire de mon véhicule, tout mon corps traverse la tôle. Je m’évanouis. Lorsque je m’éveille, je suis dans une salle d’opération flottante, je vois mon auto à quelques mètres sous mon corps nu. Non inspecteur, je n’ai bu aucune boisson alcoolisée, croyez-moi. Un être difforme chipote au niveau de mon bras droit. Et d’autres êtres du même acabit que celui-là zieutent chacun de ses gestes chirurgicaux. C’étaient des extra-terrestres, inspecteur, j’en suis certaine.

— Madame Belle, des extra-terrestres ? Et de quelle couleur étaient-ils, ces extra-terrestres, madame Belle ?

— Ah, merci inspecteur, vous prenez mon cas au sérieux. Je vous remercie. Vous allez les rechercher n’est-ce pas ? Parce que cette espèce de puce dans mon bras droit, ça m’inquiète beaucoup.

— Madame Belle, de quelle couleur étaient-ils ces extra-terrestres ?

— Ils étaient verts, inspecteur Sidonin, c’étaient des petits hommes verts.

— Quel genre de vert, madame Belle ? Vert clair ? Vert foncé ? Vert bouteille ? Vert menthe ? Vert olive ? quel vert exactement, madame Belle ? Vert émeraude ?

— Vert quetzal, inspecteur, c’est un vert très tendance dans les dernières collections, ce vert a un succès fou. Inspecteur ? Inspecteur ? Vous m’écoutez ? 

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Publié dans Nouvelle

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OZ nous présente son ouvrage "Imagine"

Publié le par christine brunet /aloys

 

EXTRAIT

Geisha Al Dente

Il était une fois une Geisha qui avait des spaghettis à la place des cheveux. Les hommes dépensaient de vraies fortunes pour s’offrir sa compagnie et goûter sa chevelure.

C’est ainsi qu’au fil du temps, on finit par la surnommer la Geisha Al Dente, ses cheveux étant toujours parfaitement cuits et fermes.

 

BIOGRAPHIE

J’ai su garder le lien avec l’enfant que j’ai été.

J’aime autant dessiner. Cela a toujours été pour moi un moyen de m’évader… Rejoindre peut-être un monde plus en accord avec mes souhaits et ma personnalité.

A presque 50 ans, mon goût pour la création reste intact ; j’en ai même fait mon métier.

Quant à mes détournements, ils sont la matérialisation d’un art que je développe depuis quelques années. Ils sont les autres facettes des gens et des choses dans ce monde imaginaire plus apaisé, plus drôle et je l’espère plus poétique.

Ils alimentent surtout le lien entre l’adulte que je suis aujourd’hui et cet enfant sur la photo. Un lien que je qualifierai d’essentiel.
 

RESUME

Imagine est un recueil de dessins basé sur le principe de détournement d’objets du quotidien. Il se veut drôle, poétique… avec un côté délibérément enfantin.

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Edmée de Xhavée a lu "Family Crash" de Jonathan Siel

Publié le par christine brunet /aloys

Je viens de terminer Family Crash, de Jonathan Siel, publié chez Chloé des lys. Je suis encore secouée de rires, d’où peut-être l’apparition de fautes inopportunes dans ma note de lecture, pardon pardon !

Nous voici donc avec Bertrand, Bertrand aux yeux de qui personne ne trouve grâce. Surtout sa belle-famille, qu’il nous détaille avec acidité. Personne n’échappe à son sarcasme : Bianca sa belle-mère cancane, critique ses beaux-enfants et parle trop ; le beau-père, Bernard, a une gueule d’épagneul dépressif ; Johnny, le beau-frère, était batteur dans un groupe n’existant plus et ne fait rien depuis ; son épouse Muriel aime les ragots, et n’a pas attendu ses 39 ans pour être repoussante. Et ainsi de suite…

Bertrand n’a pas besoin d’être aimé, et soupçonne ne pas l’être. Il fait et pense un peu tout pour ça. Et donc voici qu’il prend l’avion en (belle)-famille pour un séjour, et qu’il en est couvert de sueur, convaincu que ça va mal finir. De fait… les turbulences ne manquent pas, au point qu’un atterrissage surprise est envisagé.

Bertrand l’avait bien dit : sa dernière heure a sonné. Autant mourir avec panache. Il s’en prend sans demi-mots à tous, leur jetant à la tête, ébahie, ce qu’il pense de chacun d’eux, qui n’a rien de flatteur.

Sauf que voilà… au lieu de mourir satisfait après ça, eh bien il survit, ainsi que tous les passagers. On fait quoi, après ça ? Ca met un peu mal à l’aise, non ? Et le match de retour ne se fait pas attendre.

Les joutes sont grinçantes à souhait, les descriptions des situations et personnages font mouche, on rit, et quand même, on trouve qu’il y va un peu fort, Bertrand ! Sa belle-famille aussi, et le lui assène avec la même vigueur qu’il a mise à les malmener.

 

Un bon match, vraiment !

 

Edmée de Xhavée

 

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