Jean Luc Pirlet Nagant nous présente son ouvrage "De tant en tant et de tant à autre"
/image%2F0995560%2F20240131%2Fob_22987f_9782390182986-1-75.jpg)
1. Court extrait du livre
Il est délicat de présenter un court extrait d’un livre qui se présente sous la forme d’un recueil.
Nous proposons de se référer au « Résumé du livre ».
2. Biographie
L’auteur, de nationalité française et de nationalité belge, est issu d’une famille liégeoise (Principauté de Liège) où on lit et on écrit depuis sept cents ans.
Plus de quarante livres et articles publiés dont nombre de poésie et de littérature française.
Psychanalyste.
A été directeur d’un Centre de santé mentale agréé à Bruxelles. Membre de l’Association Lacanienne Internationale.
Fréquents et longs séjours à Prague, quarante ans, auprès de ses amis intimes. Elle, philosophe et lui, magistrat puis neuf années conseiller du Président Vaclav Havel.
3. Résumé du livre
Le livre se présente sous la forme d’un recueil où se côtoient et s’entrelacent poèmes et autres écrits littéraires.
Surprise, énigme, résonance.
Polysémie, équivoque, paradoxe.
Acuité, rigueur, satire.
Humanité, tendresse, lucidité.
Le titre déploie son sens, en pointillé, au long du livre.
Le style de l’auteur, bien reconnaissable, est atypique.
In recueil de la zéro/vingt-trois de Carine-Laure Desguin - Poème 6
/image%2F0995560%2F20231220%2Fob_0e165e_desguin.jpg)
6
c’est qu’il attend
tout l’temps
le vieux de la zéro/vingt-trois
attente salutaire
salvatrice celle-là
il prononce euthanasie
comme un sauvetage prémédité
les neurones gambergent
ils noient Alzheimer
qui se pointe
ça il l’a entendu
il ne se trompe pas
il fait semblant de
collecte les infos
et consorts
il grimace d’allure
c’est sa réponse
aux questions
sans réponse
In recueil de la zéro/vingt-trois
Carine-Laure Desguin
Edmée de Xhavée a lu "Le Bic et les pierres" de Pascale Gillet-B
/image%2F0995560%2F20240129%2Fob_99512f_9782390182931-1-75.jpg)
J’ai lu Le Bic et les pierres de Pascale Gillet-B. Edmée De Xhavée.
Voici un livre qui va au-delà d’une « histoire », même si c’est cette histoire qui emporte le lecteur dans de multiples réflexions. L’histoire d’une rencontre, une de ces rencontres qu’on ne remarque pas tout de suite, dont on n’imagine pas qu’elle soit autre chose qu’un de ces charmants moments que l’on aime évoquer ensuite en regardant des photos.
Clara et Lucien. Mais aussi Léone et Jeanne. Et puis les douloureusement absents, Ihsan et Justin.
Il était une fois un petit curieux de tout, Lucien, qui eut grande envie du bic de la gentille dame venue de loin pour apporter de l’aide à son village. Un bic, objet important, presque magique. Le petit curieux grandit, et la gentille dame revient maintes fois parce que voilà que le fameux bic se met à dessiner un nouveau parcours dans leurs vies.
Je ne raconterai pas ce parcours, que le lecteur aura grand plaisir à découvrir, mais l’auteur a su, sans pédanterie ou maladresse, souligner que l’amour ne suffit pas : il faut aussi subtilement accorder les notions de cadeau, imposition, intuition… et déceler les réticences, malaises, inquiétudes propres à l’éducation de chacun et ses codes culturels. J’ai particulièrement apprécié cet aspect du récit, on n’a pas d’un côté la dame aisée et animée de son sens de la générosité et de l’autre le jeune Africain qui ne peut être qu’éperdu de reconnaissance, loin de là. Tout est délicat, hésitant, respectueux. Et au fil des ans, alors que Julien grandit et s’étonne de ce qu’il a su mettre dans ses pierres, Clara se libère de certaines de ses convictions emprisonnantes.
Le Bic et les pierres, Pascale Gillet-B
Editions Chloé des lys
136 pages
24,30 €
Edmée de Xhavée
/image%2F0995560%2F20240129%2Fob_570df8_9782390182627-1-75.jpeg)
Elle coule comment, cette rivière des filles et des mères ? Edmée De Xhavée
/image%2F0995560%2F20240129%2Fob_dc836c_rivie-re-final-front-cover-edme-e.jpeg)
C’est Zoya qui ouvre l’écluse pour remonter le temps « Ma grand-mère a tué un homme quand elle avait 25 ans. Je crois. Je crois qu’elle avait 25 ans mais je suis certaine qu’elle a tué un homme. Et moi je suis la fille de Dracula. Mais ça, j’y viendrai plus tard. Le début, ou plutôt la charnière de ce que je sais de notre lignée de mères et de filles, c’est ma grand-mère, qu’on appelait Ayette. Et nous pouvons remonter le courant de cette succession de femmes comme des saumons déterminés à transmettre l’avenir à leur descendance, sautant les cascades bouillonnantes pour atteindre la source, une source si éloignée d’ici que la plus ancienne dont j’aie connaissance se déversait dans le Saint Laurent, loin au Canada »
Belette se trouve à la source, c’est la mère des autres mères… « J’étais membre de la tribu des Ojibwés, née au sud du Lac Supérieur. Ma mère et sa sœur, elles, avaient été enlevées aux Abénaquis… Et Guillaume Goguet m’a échangée contre du café et du sucre si je me souviens bien. Et peut-être bien un ou deux fusils. Le cheval, le mien, fut un cadeau de mon père, comme ma robe de daim blanche, frangée et perlée, fut celui de ma mère et sa sœur, l’autre épouse de mon père. Mes parents m’aimaient, et je les aimais. Et puis il m’a emmenée près de Chicoutimi, là où il était connu sous le nom de Bellefontaine, vers la cabane qu’il avait construite en bord de rivière, et qui serait ma maison … »
Belette passe la voix à sa fille, Enimie. « J’étais bel et bien une Normande, c’est vrai. Solide, faite à la vie que mes parents m’avaient offerte et bâtie, mais rousse claire aux yeux verts comme mon père, et rien ne pouvait indiquer que j’avais aussi, pour moitié, du sang Ojibwé, ce qui était en revanche une évidence en ce qui concernait mes frères Odon et Lô, ce dernier ne trahissant d’ailleurs rien de ses origines françaises. On aurait juré un Indien pur (…) Moi, si adroite avec le fusil ou le couteau, très rapide à la course en mocassins dans les sous-bois ou sur les rives spongieuses de nos rivières, tellement habile à tuer les serpents d’un seul coup de bâton, j’ai, je pense, été capable de tenir secrets ces talents trop peu de mon sexe pour ce qu’on attendait de moi. J’ai excellé en science du ménage, me suis formée en algèbre, histoire de l’Église, toisé, philosophie, broderie, et la botanique et la littérature m’ont conquise et imprégnée… »
Arrive Mackie, Mackie qui s’éprend du Grizzly, le pire choix sans doute, mais source d’un amour merveilleux. « Il était très grand, bien fait, sans se tenir voûté vers les autres comme le font souvent les grands, encombrés de leur haute silhouette qui les éloigne des voix et complicités habituelles. Non, lui il était grand et le restait, ne concédait rien au petit monde qui l’environnait. À eux de lever le menton, d’allonger la voix, et de tendre l’oreille. Et ce n’était pas tout. Il était d’une telle beauté que ma gorge se serra de surprise, de peur presque, comme si je sentais une trappe se rabattre au-dessus de ma tête. Et ce n’était encore pas tout… car il tenait en laisse un loup somptueux, le pas trottant mais court, souple comme celui d’un chat, la large tête plate apparemment indifférente au monde excité qu’ils traversaient tous les deux, mais je le vis lever les yeux vers l’homme, sans soumission ni servitude, juste un regard serein de compagnonnage. Son pelage était gris clair sur les flancs et le ventre pour virer à un bel anthracite sur le dos et le dessus de la tête… »
Puis c’est Ayette, celle qui fait traverser l’océan à la rivière, celle qui vit sa mère, la belle Mackie, proie de la colère de ceux qui en voulaient au Grizzly, celle aussi qui tua un homme. « J’avais aimé ma mère, MacKenna. Je l’avais même vénérée, je crois. Comme tout le monde, papa pour commencer. Du moins je le croyais. Et puis pendant ces fameux trois ans je me suis tue, trois ans de colère contre lui : il n’était jamais là. Des hommes étaient venus, fous de rage contre lui, parce qu’il avait fait quelque chose de terrible et qu’on voulait le punir, lui. Mais voilà, lui, ce jour-là, il n’était pas là, comme toujours. Ainsi la vengeance qu’on lui destinait s’était-elle abattue sur nous (…) Mon cœur a battu des ailes dans ma poitrine, quelque chose de moi s’est envolé, et je n’ai pas cherché à le rattraper. Je me suis assise, étourdie, consciente de mes pieds déchaussés, de la pointe plus foncée de mes bas cachant mes orteils, du lustre que donnait la soie à mes jambes dont il remontait le cours avec des yeux à la fois indifférents et captifs. Ma large jupe d’été, pourtant à mi-mollets que l’abondance de l’après-guerre encourageait après des années d’économie de tissu, reposait un peu repliée au-dessus de mes genoux en remontant sur la cuisse où la pointe d’une jarretelle rose pinçait le haut sombre du bas, et tout son visage s’était figé. Il s’est levé en me tendant la main, et tout à coup c’était la chose à faire, à vivre. J’ai mis ma main dans la sienne, ai enfilé mes chaussures et sans un mot je l’ai suivi dans le garage, où se trouvait la confortable Impala, le seul lieu où personne ne vaquerait à ses affaires sinon nous. »
Et enfin, Louise-Anne, mère de Zoya, qui rencontrera Dracula à Trieste… « Je me laissais pénétrer, doucement, par la mélancolie évidente de la ville, dont l’architecture et l’urbanisme témoignaient du rutilant passé austro-hongrois, aux coquetteries viennoises, mais que l’on aurait abandonnée à son sort comme une traitresse livrée à l’ennemi. La mer, souvent furieuse tout comme l’étaient les nues dans le ciel, la pluie et, en hiver, la neige et le froid, la montagne toute proche qui semblait vouloir repousser le tout dans les flots… Les cordes fixées aux murs des jardins et maisons par de gros anneaux de fer pour que lors des journées de Bora assorties de gel, on ne disparaisse pas dans une glissade mortelle. Les ruelles et escaliers partant à l’assaut des quartiers en hauteur, qu’à pied on ne montait ou descendait qu’en longeant les murs… et agrippant la corde (…) Ariane, tu devrais le voir, ce Vladimiro ! La dame de la pâtisserie l’appelle par son prénom, et il doit habiter assez près. Il surgit parfois en courant sous la pluie, avec un simple pull et des sandales, donc il ne peut arriver de loin, il ne doit pas s’en retourner loin… Tu devrais être contente pour moi, je suis enfin curieuse d’un garçon, enfin un homme, car tu me dirais encore que je cherche une figure paternelle : il doit approcher de la quarantaine, déjà d’épais fils blancs dans ses cheveux noirs, et cet air de jeunesse qui ne subsiste que parce qu’on a fini d’être trop jeune et qu’on se sent bien et fort. Sept mois que je suis ici, le printemps se termine en ondées et même grêlons, et moi j’attends mes samedis comme on guette la blancheur des perce-neiges. »
Le blog "Les lectures de Maryline" a lu "Tribulations d'auteurs"
Résumé de l'éditeur :
MON AVIS :
Mais pourquoi ce livre est-il si court ?? J'ai adoré, mais je suis arrivée trop vite à la fin, quel dommage !
14 auteurs racontent des anecdotes de leur vie d'auteur, et c'est vraiment très drôle, parfois même émouvant... mais tellement authentique ! Je ne vais pas en dire plus, ce serait gâcher la lecture et le plaisir !
N'hésitez pas, ça vaut le coup ! Et j'attends un deuxième tome avec bien plus d'auteurs et encore plus d'anecdotes croustillantes ! La vie d'auteur n'est pas de tout repos !
Bruno Scannamea nous présente son ouvrage "Les tribulations de deux Liégeois à Paris et en Province"
Court extrait
À Paris, vous pouvez faire le tour du monde tout en restant sur place : Campo Formio, Danube, Pyrénées, Olympiades, Luxembourg, Sèvres Babylone, Stalingrad, Europe, Pyramide, Anvers, Liège. Hein ?! Liège ? Imaginez la surprise et sans doute aussi l’orgueil un peu stupide pour des Liégeois de découvrir le nom de la cité ardente dans la ville lumière ! Ni une ni deux, il faut absolument voir cela de nos propres yeux. Direction la ligne treize. Lorsqu’arrivés sur place, les paysages et monuments de la Ville et de la Province se déclinent dans un bleu un peu passé sur carreaux de faïence, nous n’en revenons pas. Le blason de la Ville aux extrémités des quais achève de nous transporter dans un état second fait d’incrédulité et de fierté. Il faut dire que Liège a détrôné Berlin dans le cœur des Parisiens d’après-guerre (à noter que le même sort fut réservé à Vienne et à son café…).
Chers Parisiens, sachez qu’en contrepartie, en terres liégeoises, vous pourrez circuler rue de Paris, admirer un des plus beaux feux d’artifice de Belgique le quatorze juillet et vous sustenter dans un village gaulois au début de chaque été !
Biographie
Bruno Sciannamea est Liégeois. À partir de là, tout est dit et tout s’explique. Il est né à Liège, a obtenu son diplôme d’ingénieur civil sur les bancs de l’ULiège et travaille à Liège pour la Ville. Seule entorse à ce parcours 100% liégeois, il a vécu jusqu’à son envol professionnel dans la commune de Saint-Nicolas. Toutefois, dès qu’il posait le pied sur le trottoir de la maison familiale, il marchait sur le territoire de la Ville de Liège. Rien d’étonnant dès lors à ce que Liège soit un personnage à part entière dans ses expériences littéraires.
Pas toqué au point de s’enfermer dans les seules rues de la Cité ardente, il aime les voyages et passe volontiers du temps dans la ville lumière. Cela tombe bien vu que son mari partage cette passion commune.
À 40 ans, Bruno aime donc la littérature. Les romans essentiellement. Tant en tant que lecteur qu’en tant qu’écrivain : « Les tribulations de deux Liégeois à Paris et en Province » étant sa seconde création après « Kvanto ». Il aime également croquer le patrimoine architectural liégeois à l’encre de Chine en le réinterprétant à sa façon.
Féru d’art nouveau, il adore marcher sur les traces des icônes de ce style architectural et dégoter des pépites dans les brocantes et autres marchés aux puces.
Président de l’asbl « Cercle des Amis de la Cité Ardente Liège », il aime mettre en avant toute la richesse matérielle et humaine de sa ville de cœur.
Et la boucle est bouclée !
Résumé
Embarquez pour un périple haut en couleurs à travers la France, en compagnie de deux Liégeois profondément attachés à leur « Cité ardente ».
Au programme, la « Ville Lumière » qui occupe une place à part dans le cœur des deux protagonistes, mais aussi l’Alsace, la Normandie, la Bretagne, les Alpes, les Pyrénées, le Pays basque … toutes ces si belles régions françaises que nos voisins parisiens surnomment « la province ».
Cher lecteur, ne vous méprenez pas. Vous ne vous apprêtez pas à plonger dans un guide touristique banal. Ce qui vous attend tient davantage d’un carnet de vie, parsemé d’anecdotes cocasses et de situations rocambolesques vécues par les deux Liégeois en terre gauloise. Avec toujours, un pont vers Liège, sa culture, son patrimoine, sa gastronomie, ses habitants.
Des tribulations donc, dont vous vous délecterez à n’en pas douter.
In recueil de la zéro/vingt-trois de Carine-Laure Desguin - Poème 5
/image%2F0995560%2F20231220%2Fob_51968b_desguin.jpg)
5
ses attentes sont des lambeaux
creusés jour après jour
p’tit dèj pilules
dîner pilules
souper pilules
trois grammes d’infirmière
une cuillère à soupe de kiné
palpable
l’ergo comme dessert
et une farde de documents
vierges
ça c’est pour votre euthanasie
il entend
voici un bic tout sera manuscrit
(obligatoire)
quelqu’un viendra demain
cette personne vous informera
de tout ça
le vieux de la zéro/vingt-trois
ne décroche pas les yeux
de la commande du lit
et de sa guirlande électrique
il allume la télé et
éteint ses pensées
In recueil de la zéro/vingt-trois
Carine-Laure Desguin
'Au-delà des barreaux", deux nouveaux extraits proposés par Bernard Wallerand
Extrait 4
Alice se dit qu'elle en a parcouru du chemin pour arriver à réussir avec brio ses études de Master en Psychologie clinique. Elle voulait à tout prix travailler dans le domaine de l'enfance. C'était comme si c'était écrit dans ses veines. Ses parents, par tout l'amour qu'elle et son frère cadet Grégoire avaient reçu, lui avaient ouvert d'ailleurs la voie. Certes, Alice avait sûrement les aptitudes suffisantes pour réussir ses études. Elle qui, pourtant, avait eu tant de difficultés à assimiler les matières vues à l'école primaire.
Côté lecture, Alice se souvient des premières phrases écrites à la craie blanche par son institutrice sur le grand tableau noir, égayé de lignes rouges horizontales. Mélanie allait à l'école et la petite fille donnait une rose à sa Madame et lorsqu'Alice revenait de l'école, ses parents consacraient beaucoup de temps à lui faire relire les phrases nouvelles mais aussi les vocalises souvent dépourvues de sens et d'images. Dès lors, les "ma-me-mi-mo-mu" faisaient écho aux "la-le-li-lo-lu" et les oreilles d'Alice ne percevaient pas grand-chose de ce charabia sorti tout droit des manuels scolaires et décrété nécessaire à l'apprentissage de la lecture. De plus, cela s'était compliqué ensuite avec toutes les lettres inutiles et muettes, sans compter les voyelles qui se mariaient avec les consonnes pour former des sons ! A l'heure des devoirs, Alice se souvient qu'elle faisait souvent irruption dans la cuisine, son manuel scolaire en main.
— Et ça Maman, comment dit-on ?
— Ça, c'est "an"... comme dans le flan que je prépare en guise de dessert !
Et Alice savait venir plusieurs fois de suite pour identifier les sons derrière lesquels les voyelles jouaient à cache-cache.
Extrait 5
Les jours où il ne pleut pas, au coin de la rue qui la mène chaque matin à la crèche, Madeline peut passer un peu de temps à la plaine de jeux.
Alice et Nicolas adorent la voir pousser les barreaux de la grille du parc communal, emprunter ensuite le petit chemin de graviers et courir, de ses petits pas alertes, vers la balançoire ou le toboggan. Au début, la petite fille n'était pas très rassurée de quitter le chemin de graviers pour aller sur la pelouse où sont installés les jeux. Elle n'avait jamais marché sur l'herbe. Alice et Nicolas ont toujours en tête l'instant où, pour la première fois, ses petits pieds incertains se sont posés sur le gazon. Madeline s'est alors accroupie, a caressé de ses mains l'herbe imprégnée de rosée et ensuite a commencé à cueillir, de ses petits doigts délicats, quelques pâquerettes. Et c'est à ce moment-là que le cœur d'Alice a craqué et qu'elle a dû retenir une larme au coin de l'œil.
— Fleurs pour Maman, a alors dit Madeline, en regardant Alice et Nicolas.