Pascale Gillet-B est née à Liège en 1959. Ancien professeur de français, elle donne actuellement des cours d'alphabétisation à des adultes sourds. Elle a publié son premier roman, en partie autobiographique, chez "Chloé des Lys" (où j'ai publié mes contes magiques pour enfants) en 2015.
"Le Bic et les pierres" est son troisième roman.
Ce livre m'a fait penser au roman "Le cerf-volant" de Laetitia Colombani et pourtant, l'histoire ne se déroule pas en Inde, mais en Afrique, le héros n'est pas une petite fille, mais un petit garçon. Malgré tout, j'ai trouvé des similitudes entre les deux romans.
Justin est, au début du livre, un petit Africain de 5 ans qui ne va pas encore à l'école. Contrairement au roman de L. Colombani, ici, l'école n'est pas vue comme un passe-temps inutile. A la mort de son père, Justin va commencer sa scolarité et il apprendra la lecture, l'écriture et du vocabulaire à sa maman.
Clara, elle, a connu des déboires dans sa vie : son conjoint s'est suicidé sans laisser de lettres explicatives. Elle est ensuite devenue la "marraine" d'un jeune réfugié afghan qui est mort dans un accident de la route. Heureusement, elle a Jeanne, son amie de toujours.
Les deux amies font des aller-retour entre la Belgique et l'Afrique. C'est là que Clara va rencontrer le petit Lucien avec qui elle va établir une relation d'amitié. Lucien est un artiste, il sculpte sans avoir appris à le faire. A l'école, il apprend un métier manuel qui le sortira peut-être de sa misère...
Mais Clara le voit plutôt exposer ses œuvres dans son pays... Pourra-t-elle le déraciner, le séparer de sa mère et lui faire connaitre une vie dont il n'a même pas idée?
Le roman de Pascale Gillet parle de la diversité des cultures (européenne et africaine) ainsi que de l'immigration.
Dans Lovely Brunette, tout simplement, Edmée de Xhavée raconte avec pas mal de pudeur les liens très forts qui l'unissaient à sa maman (que j'ai aussi envie d'appeler Lovely Brunette tellement j’ai intégré le caractère authentique de cette personne-là). Un livre sans pathos, un roman d'amour, un roman feelgood, vraiment. Au fil des pages, on a l'impression de connaître nous aussi cette Lovely Brunette. Mère et fille ont partagé tellement, tellement de choses et Édmée de Xhavée relate tous ces éléments avec des mots pleins d'amour. Je n'aime pas trop exprimer que ce livre est un « hommage » à Lovely Brunette car ce mot, hommage, fait écho au passé et aussi, in extenso, à la mort. Dans ces presque deux cent pages, Lovely Brunette (re)vit bel et bien et nous l'accompagnons dans des (més)aventures heureuses et, il faut l’avouer aussi, parfois malheureuses, ou encore des quiproquos assez comiques. Mais toujours Lovely Brunette se relève avec la dignité qui la caractérise, une femme de tête, une femme courageuse mais non dépourvue d'humour.
J'ai souri en lisant les surnoms dont mère et fille affublaient certaines de leurs connaissances, j'ai aimé les accompagner dans ces longues balades verviétoises et j'ai bien ri lorsque Lovely Brunette chevauchait son cheval adoré ... en pleine ville. Lovely Brunette occupe tout un espace à elle seule tellement ses réparties sont attrayantes et sa façon de voir la vie est pétillante. Elle aime la nature et les animaux, et éprouve un profond respect envers le lieu qu'elle habite, l'ancienne maison de ses beaux-parents. Et pourtant, Lovely Brunette avait divorcé de leur fils, c'est dire tout l'amour que cette personne portait en elle, porte en elle, car je n'ai pas du tout envie d'utiliser le passé lorsque j'évoque la personnalité si attachante de Lovely Brunette. Une autre facette de cette audacieuse, c'est sa tendresse envers les autres. La valeur qu'elle donne aux cadeaux reçus, ceux de ses correspondants, car Lovely Brunette envoie et reçoit du courrier des quatre coins de la planète.
À la lecture de Lovely Brunette, tout simplement, je n’ai pu m’empêcher de revivre la complicité partagée avec ma maman (merci Édmée de Xhavée).
C’est un exercice très compliqué que d’évoquer la vie vécue auprès de ses parents et encore plus de décrire le caractère de l’un ou de l’autre. Sans jugement et en éclipsant tout en douceur ce qui devait être tu, Édmée de Xhavée a réussi cela à cent pour cent. Ce livre est un véritable cadeau d’amour pour les petits-enfants de Lovely Brunette et pour les enfants de ses petits-enfants et …
Se rendre dans le Royaume du Nord suffira-t-il à empêcher la folie de Garamon ? Mais n'est-ce-pas encore une plus grande folie que de vouloir vaincre les plus grands dangers des Terres de Feu et des Terres de Sang ? Et si finalement la plus grande force résidait là où on la soupçonnait le moins ?
La biographie d’auteur
L’auteur, membre de l’Association Royale des Ecrivains Wallons et de l'Association des écrivains belges de langue française, a déjà publié plusieurs romans, recueils de nouvelles, ainsi que recueils de poésie. Il collabore en outre à diverses revues et forums littéraires et a obtenu plusieurs prix littéraires. Plusieurs revues littéraires internationales ont en outre publié plusieurs de ses textes...
Extrait
La tempête avait cessé et ils s'étaient remis en route. Alors que le soleil entamait sa courbe descendante, Moebius leur avait enfin apporté de bonnes nouvelles : le lac près des Terres de Sang était en vue et si tout se passait bien, ils pourraient y passer la nuit.
L'idée d'un endroit où ils pourraient se rafraîchir les encourageait à poursuivre malgré les conditions difficiles. Ils n'étaient bien entendu pas au bout de leur périple, loin de là, mais il fallait savoir profiter des moments tels que celui-ci.
Le décor se mit à changer, de manière peu perceptible, puis de plus en plus. Le sable fit place à un sol rocailleux et la couleur rougeoyante du ciel vira au jaune-orangé.
Enfin, alors que la nuit s'apprêtait à tomber, le lac fut en vue.
Baltus se mit à courir et le groupe ne put s'empêcher de rire.
Le campement fut dressé pour la nuit et chacun put dormir à poings fermés, à l'exception de Sylla. Quelque chose ou quelqu'un les épiait, mais la créature ne pouvait le repérer... Finalement, de guerre lasse, elle s'endormit à son tour...
Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de découvrir un roman policier. Pourquoi l'avoir choisi ? Sans doute à cause du domaine d'expertise de l'auteur : la criminologie. De quoi titiller, forcément, ma curiosité !
"T'oublier" n'est pas un thriller (bien que...)... et si peu un roman policier. C'est un ouvrage qui parle de violences conjugales de façon sous-jacente (quoi que...), de leurs conséquences aussi mais également... de proies et de chasseurs (et je vais mettre un s)... Un jeu complexe, une approche multifacettes... Des personnalités différentes, des terrains de chasse différents, des stratégies. Mais quand la proie devient à son tour chasseur ou que le chasseur devient alors chassé, tout s'accélère.
Sarah, l'héroïne, est criminologue... enfin, étudie la criminologie. Un QI élevé, une mémoire eidétique, plutôt intravertie, pas plus jolie mais plus petite que les autres... en fait, rien ne semble vraiment la différencier des autres... proies. Et pourtant...
A l'affût, le prédateur ultime, froid, déterminé, patient salive déjà. Et puis, comme un petit satellite presque inconsistant, il y a le chasseur d'un soir, trop impatient, qui devient une proie à son tour. Il ne fait pas bon marcher sur les platebandes du prédateur, de se mettre entre lui et sa proie.
Ce roman analyse les processus psychiques, les comportements, joue sur les émotions. Il surprend, il nous apprend, nous tient en haleine alors que proie et prédateur s'effleurent, se reniflent, palpitent en une étrange danse hypnotique.
La raison prendra-t-elle le dessus sur l'émotion, les sensations, les sentiments fulgurants ? A vous de le découvrir ! Un roman qui se lit à toute allure et qui vous entraînera sur des chemins de traverse de l'âme humaine !
Lunga, c’est une île du Sud-Ouest de l’Ecosse, célèbre pour ses colonies d’oiseaux. C’est aussi la destination d’un couple non pas étrange, mais inattendu : Adélaïde et Anthelme, son père.
Adélaïde est dans une impasse de vie, au bout de ses ressources financières, usée par un employeur pratiquant le droit de cuissage et l’humiliation au quotidien. Elle l’a insulté, et s’est ainsi méritée un licenciement. Adélaïde n’en peut plus.
Anthelme attend la fin dans l’ennui d’une maison de retraite. Lui qui a tant aimé la vie, les paysages, les rencontres. Lui qui, trop souvent absent, n’a pas vu grandir sa petite fille, fleurir la jeune fille, mûrir la femme.
Ce n’est pas qu’ils ne s’aiment pas. Comme tous les gens qui s’aiment et en sont excédés parfois, ils ont eu leurs disputes, mais aussi leur retours, et l’amour luit quelque part entre eux, comme la braise qui n’attend qu’un souffle pour bondir en flamme heureuse. Il lui a manqué, et elle lui a manqué. Voici donc un road-trip inespéré et une grande opportunité d’enfin se rencontrer.
Car Adélaïde a acheté un vieux camping-car et hop, sur les routes vers Lunga, les routes où Anthelme a voyagé autrefois avec son épouse décédée. Les rencontres, les confidences, la complicité qui surgit, la splendeur des paysages – magnifiquement rendue par l’auteur – comblent toutes les années d’affection sans passion. Ils se découvrent délicieusement proches, en harmonie, en manque d’étreintes. Ils fusionnent. Arrivés à Lunga, il sait tout de sa vie, de ce harceleur répugnant, de ce qu’elle a supporté, de ce qu’elle a fui.
C’est à Lunga qu’Anthelme et Adélaïde disparaissent.
Dans "Malfarat", le dernier thriller captivant de Christine Brunet, nous retrouvons Gwen St-Cyrq, héroïne de presque tous les thrillers de cette prolifique auteure. Et avant de vous parler de "Malfarat", voici un portrait nécessaire de cette Gwen, personnage extraordinaire dont le mot résilience pourrait parfaitement lui coller à la peau.
Gwen St-Cyrq, vendue à onze ans par son père adoptif donc déjà un lourd passé à cet âge-là. L'auteure la décrit (page 84) comme une fille mutique, secrète, froide, méfiante et dangereuse. Gwen a un sang froid à toute épreuve, un physique de crevette caparaçonnée dans bien souvent des vêtements disgracieux, cachant la plus petite partie de son corps ; un visage constellé de piercings et des cheveux coupés n'importe comment. Mais pour les besoins de cette enquête-ci ( une promo de la part de la Confrèrie?), Gwen se glisse parfois dans des tenues très sexy et élégantes, un vrai caméléon cette fille. Au fil du temps, Gwen a développé un carnet d'adresses très épais et a bien sûr des relations fort peu recommandables. Elle aime jouer solo et largue souvent ses coéquipiers. En plus d'être médecin-légiste, elle fait partie de la Confrèrie. Dans cette organisation, Gwen s'appelle Artémis Fabrègues et on la surnomme "L'Exécutrice". Elle a un grade très important et est responsable des enquêtes les plus périlleuses, d'où les trahisons subies par Gwen à cause de certains membres de cette confrèrie. Elle porte l'anneau rouge et noir, signe distinctif des membres de cette improbable organisation à la troublante genèse. Ne croyez pas que Gwen ne se laisse pas aller de temps en temps dans les bras de l'un ou l'autre équipiers, Gwen profite de ces moments-là aussi...
Et cette Confrèrie, justement, késako? C'est une organisation ancestrale qui vient en aide aux démunis et qui structure le monde des truands avec des règles spécifiques afin de protéger les plus démunis.
Pour cette enquête,"Malfarat", Gwen s'appelle Alexandra Gaillard car elle est supposée avoir péri précédemment dans une embrouille mortelle, comme d'autres membres de son équipe.
« Malfarat », un livre palpitant dans lequel l'histoire flirte avec l'Histoire. Plus on avance dans l'enquête (puisque nous suivons Gwen pas à pas n'est-ce pas), plus tout se corse, s'emmêle et nous désarçonne.
Il est question :
— d'une jeune fille qui disparaît, Nina Forggliano. Nina était une amie très proche de Gwen.
— d'une huile sur bois, le « Christ de douleur », un tableau de très grande valeur donné pour service rendu à un certain Gisèle (oui oui au masculin car Gisèle, c'est un mec), un usurier notoire de Saint-Ouen bien connu de Gwen.
— de la disparition d'autres filles et entre autres d'une petite bourge, Lyse-Anne de La Moucherie, retenez bien ce nom.
— de Mussolini.
— de résistants de la Seconde Guerre Mondiale.
— de la famille de La Moucherie, tiens tiens …
— de cette mystérieuse Confrérie à laquelle appartient Gwen et dont un membre surgit à presque chaque page car mêlé de près ou de loin à la disparition des jeunes filles.
— d'un morceau de plan récupéré par une flic qui s'est retrouvée droguée et à moitié morte pour ce bout de papier.
— Et bien sûr, de Malfarat, ce manoir mystérieux, aujourd’hui restauré, qui est au centre de l'enquête.
Alors d'après vous, quel est le lien entre tout ça? Le fil rouge, dites-moi? Je ne vais pas spoiler cette intrigante et labyrinthique histoire mais je peux vous dire que pendant plusieurs heures, je suis restée scotchée derrière ces quatre fois cent pages. Il faut dire que Christine Brunet n'a rien laissé au hasard. Des petits chapitres titrés par des mots accrocheurs comme par exemple: Ça se précise!, Le traître, Confusions et mensonges, etc ; de l'argot juste ce qu'il faut, des voyages aussi puisque nous traversons la France plusieurs fois et que nous abordons le Vénézuela.
Au final, si l'enquête aboutissait là où elle avait commencé? Non?
Et quand on pense dire "Ouf, tout finit bien", eh bien non, un des enquêteurs, ex-amant et redevenu amant de Gwen se retrouve dans le coaltar et, sous la menace d'un minable malfrat, envoie une balle vers qui? Je vous le demande!
N'hésitez pas un seul instant, plongez dans ce bouquin et pourquoi pas, réservez-vous aussi une chambre dans ce mystérieux manoir, "Malfarat", afin de vérifier si certaines entrées sont vraiment secrètes … Oui oui, c'est possible!
La meuf, elle a des couilles, comment elle s’appelle déjà ? lâche Rachida.
Pas d’importance comment elle s’appelle cette meuf, Rachida. Elle a tué et la voilà libre. C’est pas juste.
Elle venait de banlieue, c’était pas une fille de bourges, et quand même, elle a réussi l’ENA et s’est retrouvée dans les sphères du haut pouvoir. Pas vrai, Anaïs ? Tu dis rien Anaïs …
Et alors ? Elle a le droit de tuer pour ça ? Elle a le droit de pas purger une peine ? Elle a le droit d’entasser son mec ?
Son ex-mec !
Et alors ?
Daphnée a raison, c’est un pourri cet Antoine. Il s’est entassé lui-même lors de l’agression.
Oui mais c’est Madeleine qui a littéralement happé le fusil et qui a tué le type. Un pauvre con, oui, mais un être humain quand même.
Désolé, Phil. Madeleine et Antoine étaient en couple. Ce secret les liait à tout jamais. Antoine a mal digéré que Madeleine devenait assistante de la députée et que lui pataugeait dans un boulot inférieur, il a lâché le morceau. Il a voulu pourrir la vie de son ex. C’est un hypocrite.
Julien, tu dis rien, toi ?
Oh ben, tous des pourris, voilà. Le mec est un lâche, et elle, une meurtrière.
Donc elle doit payer ? Son père cache le fusil. Jamais on ne le retrouvera, ce fusil. Donc pas d’empreinte de la fille. Le père a eu raison ou pas de cacher ce fusil ?
C’était sa fille, son unique fille. Elle a morflé gravos pour décrocher son diplôme. Pour une fille sortie d’un trou de banlieue, quelle fierté pour ce père !
Le père devient complice du meurtre de sa fille !
Et toi, Julien, tu aurais fait quoi à la place de ce père ?
Cet aprèm, séance ciné avec mes élèves de quatrième. Ils ont quinze ans. Le film, ils l’ont choisi, De grandes espérances, avec Rebecca Marder, Benjamin Laverhne, et Emmanuelle Bercot. Un film de Sylvain Desclous, un réalisateur que je ne connaissais pas du tout. Après le film, je voulais entendre les avis des uns et des autres. À l’instant je jette sur le papier leurs regards sur toute cette histoire. Je ne me souviens plus très bien de qui a dit quoi. Leurs avis qui fusaient dans tous les sens m’ont brouillé les neurones. Ça commençait à s’échauffer, chacun voulait avoir raison. D’ailleurs, le gars du bistrot me regardait d’un drôle d’air, il se demandait quel genre de prof j’étais. Tolérer un tel brouhaha, ça le faisait pas trop à cette heure-là, ça dérangeait les autres clients. J’ai demandé à mes élèves de baisser d’un ton, le gars du bistrot avait des yeux révolver, je me suis sentie criblée de balles. Ce serait trop bête de mourir comme ça, j’ai pensé. Il était dix-sept heures, tout le monde est rentré. Et là, en écrivant tout ça, je me questionne. Le père de Madeleine a protégé sa fille. A-t-il eu raison ou pas ?