- Ce n’est pas parce que tu m’as donné la vie que je te dois éternellement quelque chose. Je ne te dois rien, tu entends. Je ne te dois rien, car je n’ai pas demandé à naître. Mais pourquoi est-ce que tu veux toujours être la plus malheureuse ? Tu n’as pas le monopole de la souffrance.
La question te revient en pleine face. Virginia dort. Couchée en chien de fusil, on dirait une femme aux prises avec des rêves de fillette. Son teint diaphane laisse entrevoir des petites veines sur ses tempes et le haut de sa poitrine - qui cherchent à se rejoindre pour former un maillage de chair et de sang.
Ma biographie :
Après des études de Lettres et quelques incursions dans le journalisme, Céléna Flore débute sa carrière en enseignant le français dans le secondaire. Quelques années plus tard, une expérience marquante auprès des enfants de Vercheny modifie sa trajectoire : elle devient professeure des écoles et se passionne pour la littérature de jeunesse.
Installée en Ardèche, où elle cultive avec bonheur des jardins et des histoires en écho à son nom, elle rédige les pages consacrées à l’écriture et à la poésie des manuelsMots en herbedes Éditions Bordas.
Le poids des larmesest son premier roman.
Un résumé de mon livre :
Grenoble. Sur fond de montagnes une histoire de femmes, d’amour et de liberté, de folie et de renoncement. Elles sont quatre et partagent le même appartement. Deux étudient, une autre cohabite à mi-temps et la dernière lit éperdument.
Il y a aussi, Robert, le chat.
Des hommes et des femmes accompagnent cette histoire, on entend le bruissement de leurs chœurs.
Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. Il a déjà publié plusieurs recueils de nouvelles, contes fantastiques et romans dont «Une si jolie poseuse de bombes » paru en 2022, «Ciel bleu avec nuages » en 2023, « L’Enchère » en 2024. Il a également publié en 2024 « L’attente », une pièce de théâtre. « Eliot ou l’origine du mal » est son huitième roman.
Résumé.
Quel est donc cet esprit des ténèbres qui dans le ciel, blasphème, se bat contre les anges et sur terre, se sert de l’homme, l’afflige, le tourmente, l’excite, puis dans l’abîme, le punit ?
Eliot, un enfant de six ans, assassine sauvagement Oswald, un vieux fermier qui désirait l’aider, car Eliot a un problème, il ne parle pas, même s’il en a les capacités.
Avant ce funeste fait divers, il avait visité la chapelle abandonnée du village et en était ressorti changé, perturbé, la peau couverte d’ecchymoses, de griffures.
Les enquêteurs et la médecin légiste tergiversent, un gosse de cet âge est-il capable d’un tel acte ? À moins que…, ce soit lui sans l’être réellement.
Depuis la légitimation de son existence, Satan a inspiré plus de terreur que Dieu, d’amour, serait-il, alors, la pierre angulaire de toutes sociétés humaines et dans le ciel, le bourreau de Dieu ?
EXTRAIT
— Grouille-toi, petit enfoiré, et donne-moi le bilan de l’état du monde.
La voix était grave, caverneuse, le rictus se devinait, le sourire était crispé, le rire cynique, elle provenait de derrière un écran de fumerolles, l’odeur de brûlé était déplaisante, répugnante et même s’il y était accoutumé, elle le dérangeait.
Il n’avait évidemment pas prononcé de formule de politesse, un «s’il vous plaît» lui aurait arraché la gueule, mais Il était le Maître Suprême et lui, un novice que le sort avait désigné.
Même s’il n’y avait pas été invité, il fit quelques pas timides, il aurait voulu le voir, braver l’interdit, mais la fumée était dense et l’exhalaison fétide.
— Arrête-toi, petit crétin, et parle.
— Eh bien, voilà, c’est que… par quoi commencer? L’état du monde est si…, comment dire pour vous plaire? Désastreux, fâcheux, funeste…
— Continue, éveille mon intérêt et donne-moi les détails qui m’agréent, mens si nécessaire, mais trouble-moi, fais-moi jouir, j’en crève d’envie.
***
— Il ne faut jamais renier ses souvenirs, Phil, ils gardent au chaud la mémoire et quand on devient vieux comme moi, on les réactive et le cœur s’emballe de nouveau pour les belles d’un soir, devenues aussi vieilles que soi. Quand je rencontre ces gâteuses dans le village, je ne peux pas m’empêcher de sourire en pensant à ces moments libertins et je ris de bon cœur quand elles s’encourent, me prenant pour un fou sénile, comme si elles avaient honte des souvenirs, d’une main posée sur un sein, une cuisse chaude et tremblante, d’un élastique de culotte écarté, une première découverte, une première timide jouissance. En y repensant, j’aimerais encore bander, mais c’est devenu difficile, Phil, alors, fait comme je te le dis, emmagasine les images, les émotions, elles te seront utiles au soir de ta vie, quand tu seras baveux et grabataire.
— Tu ne l’es pas, Oswald.
— Dans ma tête, un peu, et crois-moi, Phil, c’est triste, horriblement triste et ennuyant.
RAPPEL : nous organisons un concours en 4 actes pour un 4e hors série de la revue "Les petits papiers de Chloé"!
Sujet général : "Fureur de lire, fureur d'écrire".
1 page A4 max times roman 12 - Envoyer 1 illustration + 1 photo de vous
Pour rappel, les participants doivent être abonnés au blog.
Les deux premiers actes sont terminés ! Nous voici déjà à...
L'ACTE 3 : " Plume trempée dans le vitriol"
Date d'envoi : 1er avril 2025
+
ET Chloé a dit : "Sur le métier d'écrivain, remettrez 100 fois votre ouvrage"
600 caractères, ponctuation non comprise -
Envoi avant le 1er mai 2025 (Les 10 premiers textes reçus publiés)
Fin des votes mi juin. Publication du hors série en octobre dans le cadre de l'événement annuel "La Fureur de Lire"
ATTENTION !!!
Vous souhaitez faire la pub de votre/vos ouvrage(s) publié(s) chez CDL dans le hors-série ? C'est possible ! Faites-moi parvenir la 1ere de couv. en jpeg + votre photo + une présentation ORIGINALE (jamais publiée) et la pub sera publiée... 1/4 de page A4 times roman 12 MAX
Alors que le tome précédent (Chroniques de l’Invisible – Le sixième domaine) se refermait sur un dernier coup de théâtre, ce nouvel opus nous ramène aux origines de Valerian et son incroyable destin.
Il nous conte une efflorescence pleine de magie et d’espoir, mais aussi les ambitions d’un redoutable mage noir prêt à tout pour plus de puissance et de pouvoir.
Il nous entraîne, tout comme le sortilège niché au cœur de monstrueux oiseaux de pierre, dans un voyage inédit en compagnie de Valerian.
Entre présent et passé, il nous dévoile d’étonnants secrets et nous fait découvrir tout ce que Merlin, Hortie et d’autres encore mettent en œuvre pour retrouver le jeune chevalier.
Il décrit la rencontre de Valerian avec une petite elfe qui cache bien son jeu, nous fait vivre une évasion hautement acrobatique, nous entraîne dans des duels épiques et nous emmène en cette sombre époque des guerres magiques à la rencontre de personnages aussi différents, attachants et déterminés les uns que les autres. Saupoudré d’humour, il nous parle d’amitié et de devoir, mais aussi de magie blanche, de magie noire, d’aventure, de pégases, de dragons, de revenants, d’invoqués et même d’un terrifiant darken !
Enfin, il suit Arcadius l’arrogant mage noir qui a défié des puissances dont il ne pourra esquiver le courroux… et cela risque de faire très mal !
‒ Extrait ‒
C’était vraiment déprimant ! La fenêtre avait beau être accessible, il était impossible de la franchir. Valerian avait essayé à plusieurs reprises de s’y faufiler, mais un champ magique l’en avait empêché. À chaque échec, le jeune chevalier se morfondait un peu plus. Pourquoi un mage noir le retenait-il dans cette ruine, sur l’un des nombreux îlots constituant la dépouille de Bellépine détruite près de trois cents cycles plus tôt, pendant les guerres magiques ?
Au cours de la journée, l’étrange serviteur était revenu lesté d’un chandelier et de recommandations dont la plus importante était : la déférence due au Maître.
Ce à quoi Valerian avait rétorqué que son maître aurait toute la déférence méritée quand ses amis viendraient le chercher ! Mais l’affreux petit bonhomme s’était contenté de ricaner avant de sortir les épaules secouées par le rire. Depuis, alors que le temps passait et que Merlin ne s’était toujours pas manifesté, le jeune chevalier sentait le doute s’insinuer en lui.
Comme pour le narguer, un petit rongeur se faufila dans un interstice, sous la fenêtre, là où la maçonnerie avait subi une forte pression et où les joints s’étaient effrités. Les pierres s’étant légèrement soulevées, un petit trou laissait filtrer la lumière en un trait horizontal, comme un bâton de caramel qui aurait goût de liberté.
Tout en grimpant jusqu’au troisième étage, elle visionne les noms. Paul Delvaux, La Vénus endormie, La Femme à la Rose, La petite Marie. La petite Marie ? Oh mais oui, la princesse aux seins nus ! Et puis elle continue tout en montant les marches une à une. René Magritte, Les Amants, Le Masque vide, Le Blanc-Seing, le Double Secret, André Breton, Nadja, Clair de terre, Salvador Dali, Le Grand Masturbateur, Irène Hamoir, Christian Dotremont, Louis Scutenaire, etc. La petite Marie ! C’est elle la victime, je me souviens ! Elle scrute le flyer qui concerne le musée Delvaux et voilà, elle découvre cette œuvre, La petite Marie ! Une jeune fille aux longs cheveux blonds, aux yeux noirs, le torse nu … Soudain un inconnu l’interpelle :
— Bonjour chère demoiselle, je n’ai pas le déshonneur de vous connaître, lance le type en soulevant son chapeau melon.
— Kitch’Kasket, répond l’enquêtrice tout en s’interrogeant et en dévisageant ce garse qui ne lui est pas inconnu du tout et …
— Ah oui, vous êtes la sonnette sans nom !
— Je pars demain, rassurez-vous, monsieur …
— Je suis Magritte ! René Magritte ! C’est moi qui ai défenestrer cette nuit La petite Marie. Oui, c’est moi ! lâche-t-il en déposant son melon sur sa tête. Je m’en vais de ce pas réveiller Paul Delvaux, il faut qu’il sache qu’il est en deuil. La petite Marie, c’est son œuvre. Lui et ses œuvres n’ont rien à faire au « Museum ».
Kitch’Kasket a déjà entendu pas mal de conneries durant sa longue carrière. Jamais elle n’a connu une telle situation.
— Paul Delvaux mange les pissenlits par la racine depuis 1994, balbutie-t-elle.
— Allons donc, damoiselle ! Et moi je serais raide mort depuis 1967 sans doute ?
— Veuillez m’excuser, je rentre chez moi, je me sens défaillir, je ne comprends plus rien. Tout ce foutoir me pose des probloques insurmontables.
— Pour votre gouverne, sachez que nous fêtons cette année les cent ans du Surréalisme ! Et le Surréalisme, c’est moi, Magritte ! Et personne d’autre. Là, dans tous ces studios, ce ne sont pas des œuvres puisqu’elles ne sont pas signées Magritte ! Mais ce sont des êtres vivants, ça oui … Les Delvaux, les Dali, c’est du vent ! Et même les scribouilleurs surréalistes doivent clamser ! Au bac, Breton et tous ses suppôts ! Les uns après les autres, je les anéantirai ! le surréalisme, c’est moi, c’est René Magritte ! Qu’on se le dise !
Kitch’Kasket laisse délirer René Magritte, rentre dans son studio et s’enferme à double tour. Elle s’affale sur son burlingue, le confondant avec son pieu. C’est à ce moment-là que vibre son bigaphone.
— Allôôôô, Kitch’Kasket ?
Oh my God, mon prince !
Nee, ici Philippeke, koning van Belchique ! Alors Kitch’Kasket, cette enquête ?
C’est affreux, affreux !
Vous connaissez l’assassin ? Le nom de l’assassin ?
Oui, c’est René Magritte ! Vous entendez bien, René Magritte !
….
Allôôô, Philippeke ?
C’est très ennuyeux, ça !
René Magritte pète un câble, Philippeke ! Il tue tous les surréalistes et leurs œuvres. Il veut tuer Dali, Delvaux, et j’en passe !
Il ne peut pas tuer André Delvaux, ça non ! Pour Dali, ma foi …
Et pourquoi ça, Philippeke ? Ils sont déjà tous morts, vous le savez, ça ?
André Delvaux est Belche et nous fêtons les cent ans du Surréalisme ici, en Belchique, au palais royal de Laeken, entre guirlandes et flonflons de décembre. Mais je suis soulagé, vous avez résolvé pardon résolu tout ce pataquès.
Ouais, ouais. En attendant, je ne voudrais pas forcer sur la note poétique, Philippeke, mais ça pue gravos le sapin ici à Kisskerke dans la résidence « Museum ». Magritte veut tuer Delvaux, je vous le répète … Ah il est beau le surréalisme belche !
Prenez tram train et tram, Kitch’kasket, fuyez tous ces fous ! Venez fêter Nowel au palais dans vos tissus patriotiques. Ma reine et moi, nous vous attendons au plus vite. Afin de terminer le discours royal de demain. Nous avons encore droit à neuf minutes de mots en pur Belche.
Eh bien, pour Kitch’Kasket qui commençait à se caner d’ennui dans un studio marin et s’imaginait seulâbre devant une dinde flamande le 24 décembre, c’est raté sec. Depuis l’appel désespéré de Philippeke de Belchique, sa théière ne cesse de bouillonner et les interrogations succèdent à d’autres interrogations. D’un pas hardi elle se dirige vers la digue et ça tombe bien, la digue de Kisskerke est longue de six ou sept kilomètres, y’a de quoi cogiter gravos. C’est souvent lors de ses balades que ses neurones se remettent en place et que ses idées empêchent son cerveau de prendre de la moisissure. Là, elle résume la situation. Une raide morte à la fois habillée et déshabillée, un demi-costume de princesse sur la peau. Une belle flaque d’hémoglobine qui ressemble à une peinture abstraite. D’autres femmes nues circulent dans l’immeuble dont les noms seraient étrangissimes. Et ça fait tilt sous la casquette de la détective ! Les sonnettes ! Elle aussi a entrevu des noms insolites au sein de l’immeuble « Museum ». Déjà ce nom pour un immeuble, « Museum » … Et puis, cette princesse à moitié nue, cette image ne lui est pas inconnue, ça lui rappelle quelqu’un, mais qui ? Pour Philippeke, c’est un assassinat et un king a toujours raison. Alors, il y a un assassin quelque part, natuurlijk ! Mais qui ? Un quidam de l’immeuble ? Du quartier ? Un zig ou une ziguette, pourquoi pas, ne jamais être sexiste dans ce cas ! Et surtout, pourquoi assassiner cette demi-princesse ? Sur la digue, Kitch’Kasket croise quelques sourires innocents, des touristes heureux d’être là, surtout des gens qui promènent leurs clebs dans des poussettes d’enfants, c’est très tendance ici à Kisskerke (À Kisskerke, tout le monde aime tout le monde et tout le monde embrasse tout le monde, c’est-à-dire vraiment n’importe qui). Les vitrines des magasins, des snacks et des restos sont enrubannées de lumières multicolores, de guirlandes de toutes sortes, et peinturlurées de dessins inanimés, des Bambis qui attendent leur chasseur, des Blanche-neige encerclées par des équipes de sept nains. C’est Nowel à plein tube, quoi.
À hauteur du bistrot « Les kleine méduses bleues », le ciel s’assombrit, il commence à gronder et la pluie s’annonce. Kitch’Kasket s’engouffre dans ce zinc.
— Dag mevrouw !
— Dag meneer, een kopje koffie, alsjeblieft !
Kitch’Kasket attrape quelques prospectus disposés sur une table tout à côté de la sienne, des publicités pour des sites à visiter, des entrées gratos pour le musée d’Ostende. Elle se doute que c’est foutu pour des balades en tram vers la ville d’Ensor ou encore vers La Panne. Elle glisse quand même les papelards dans son sac à dos, on sait jamais.
Un quart de plombe plus tard, à quelques mètres de son immeuble, Kitch’Kasket sursaute, une intuition l’assaille. Illico elle se contorsionne et retire de son sac à dos un flyer, celui qui informe des activités et autres joyeusetés du musée André Delvaux à Saint-Idesbald. Sur le papelard, quelques œuvres de l’artiste. Et ? Des femmes nues à gogo ! À toute berzingue la détective privée du palais royal de Laeken veut rentrer dans la hall de la résidence « Museum » afin de vérifier les noms des occupants qui figurent sur les sonnettes. Le sifflet du zig en uniforme ralentit son élan. Elle connaît la musique, elle présente sa carte d’identité sans rechigner.
— Alors des news ? s’enquit-elle auprès du gars, mine de rien.
— Pas d’autres salissures sur le trottoir depuis ce matin !
— C’est drôle hein ça !
— Tant mieux ! Demain c’est Nowel quand même !
— Ouais, ouais …
À son aise, Kitch’Kasket clic clac clic clac photographie les noms inscrits sur les sonnettes. Ses yeux s’exorbitent, elle peine à croire ce qu’elle voit. Est-ce possible ?
Me voici dans le drame jusqu’au trognon, on n’est pas sortis de l’auberge. Et demain, c’est Nowel !