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Un bout de ciel pour les cochons, une nouvelle signée Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

Un bout de ciel pour les cochons, une nouvelle signée Micheline Boland

UN BOUT DE CIEL POUR LES COCHONS

Un jour, une phrase. Un jour, une idée qui monte en soi pour quelques mots entendus par hasard. Un jour, un appel flamboyant auquel on ne peut que répondre. Un projet impératif, éveillé en quelques secondes. Une imagination attisée par ce projet si puissant.

Jeannot est un enfant de la campagne. Souvent, il joue dehors seul ou avec des copains. Quand il s'ennuie ou quand on lui demande, il accompagne son père aux champs, à l'étable, à l'écurie, au poulailler ou à la porcherie. Il l'aide comme il peut. Il nourrit les bêtes, il les soigne. Il manie brouette, pelle, râteau et fourrage avec dextérité. Il y a toujours quelque chose à faire dans une exploitation agricole.

Ce matin-là, pluvieux et triste, Jeannot écoute la radio. Il entend quelque chose qui le touche comme le toucherait l'annonce d'une épidémie de fièvre aphteuse, de peste bovine, de brucellose ou de grippe aviaire. "Les porcs ne peuvent regarder le ciel. Leur nuque ne permet pas les mouvements nécessaires à l'observation du ciel." Jeannot n'écoute pas plus loin les propos du journaliste. Jeannot sent monter en lui une immense compassion. Jeannot a le cœur qui chavire, la respiration qui s'emballe, les joues qui s'empourprent. "Pauvres bêtes", chuchote-t-il. Le sort des porcs est ainsi remis entre les mains d'un enfant apitoyé qui rêve déjà aux moyens d'améliorer la condition porcine. Jeannot rêvasse en regardant le ciel où s'amassent les nuages. Pour lui, enfant de la campagne, ce serait une punition atroce que de ne pouvoir observer le ciel. Même chargé de nuages gris, même sombre, même encombré de la violence orageuse, le ciel n'offre-t-il pas à tout un chacun des caresses divines ?

Belle occupation pour Jeannot. Il ne se dérobe pas à son nouveau devoir. Les jeux de ballon, la construction de cabanes, les soins au bétail, tout cela n'a plus qu'un piètre intérêt. À présent qu'il sait, quel pourrait être son devoir si ce n'est celui d'améliorer la vie des cochons ? Pourrait-il trouver le repos si ne lui venait une solution ? Jeannot se torture l'esprit. Jeannot tourne en rond avec son problème.

"Jeannot, va nettoyer l'évier de la salle de bain. Tu y as laissé des traces de dentifrice. Dépêche-toi. Enlève aussi la trace sur le miroir. Après tu éplucheras les pommes de terre."

L'appel de sa mère dérange bien sûr Jeannot. Adieu rêverie ! À contrecœur, l'enfant obéit. Ils sont quelques-uns à avoir eu l'inspiration, là où ils ne l'attendaient pas. Ainsi, il en est de Jeannot comme d'Archimède qui fit sa découverte dans une baignoire. L'idée est venue à l'improviste tandis que Jeannot astique le miroir. Mais oui, il suffisait d'y penser !

Quelques jours plus tard, le soleil revenu, Jeannot s'en va chercher, au grenier, le grand miroir qui autrefois se trouvait dans le hall d'entrée de la maison. Qu'importent les éclats, les taches, les points noirs, pour l'usage qu'il prévoit. Son trésor sous le bras, Jeannot s'en va vers le pré où paissent les cochons. C'est au milieu du pré qu'il pose le miroir. Il prend la précaution de l'entourer d'un grillage. Puis, emmenant dans ses bras, le cochonnet Miguel, celui qu'il préfère, il le met près du miroir. Le groin du cochon, le visage souriant de l'enfant, un morceau de ciel bleu, un bout de grillage sont reflétés. Miguel semble beaucoup apprécier. Il joue les dandys face au miroir. Jeannot rit. Tant de bonheur pour le plaisir supposé d'un animal ! Un de ces instants précieux entre tous !

Le labeur quotidien, ce voleur de loisir, amène ce jour-là le père à une étrange découverte. Un miroir dans le pré où se trouvent les cochons ! Il n'est pas besoin d'être Sherlock Holmes pour deviner qui a eu cette idée.

Interrogé, Jeannot affirme avec aplomb que c'est un moyen des plus sûrs pour que la viande de porc soit délicieuse à souhait. Foi de journaliste agricole, ose-t-il affirmer.

Une bonne idée publicitaire n'étant jamais à négliger, le père parfait l'idée de son fils. Sur le bas du mur de la porcherie qui jouxte le pré où sont souvent les cochons, il colle des miroirs. Il accroche aussi solidement des bouts de miroir le long de la clôture. Est-ce l'effet des reflets du ciel ou de leurs propres reflets, le temps passant, il lui semble que les cochons deviennent plus dynamiques, plus espiègles et surtout plus dodus. Il fait donc connaître chez les commerçants qui vendent sa production porcine l'originalité du produit qu'il offre : "La viande des porcs qui voient le ciel, la viande la plus tendre et la plus goûteuse."

Et cela marche. Coup de bluff ou pas, message fantaisiste ou réalité, c'est à chacun d'en décider. Mais le porc devient l'incontournable viande de première catégorie que se doivent de cuisiner tous les maîtres queux des environs, toutes les ménagères avisées !

(Extrait de "Contes à travers les saisons")

Micheline Boland

micheline-ecrit.blogspot.com

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Nicole de Bodt a lu "Rue Baraka" de Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

http://leplaisirecrire.canalblog.com/

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Nicole de Bodt a lu "Rue Baraka" de Carine-Laure Desguin

Auteur : Carine-Laure Desguin est née à Binche en Belgique en 1963. "Rue Baraka" est son premier roman. Il lui ressemble, un sourire à la vie.

Son blog : http://carineldesguin.canalblog.com

Éditions : Chloé des Lys ISBN 978-2-87459-488-5

Les personnages :

Tarek : un jeune garçon émouvant perdu; bien seul et perplexe face à la vie. Il avance aveugle, regarde la pointe de ses chaussures, il ne sait ni où il est, ni où il va. Il souffre.

Le vieux peintre, Georges, l'artiste : un homme âgé aux yeux rieurs et enfantins, passionné, cultivé, philosophe, mais surtout humain. Il aime la vie, il sait d'où il vient, où il est et où il va. Dans son atelier, il aime inviter, communiquer, partager. Une belle âme.

Clara : la compagne de Georges rencontrée il y a bien longtemps à Pigalle. Une bonne nature « typée Pigalle », généreuse et bonne cuisinière.

L'histoire :

Tarek erre un beau matin, résigné et indifférent au monde qui l'entoure.

"Il est seul. Seul contre tous ceux qui réussissent. Les gagnants. Les vainqueurs. Ceux qui ont la joie au fond des yeux."

Par le plus grand des hasards, il bouscule Georges qui s'en excuse !

"Tarek, peu enclin à apprécier les comportements emphatiques des autres est pris de compassion devant ce vieil homme qu'il vient de bousculer et qui à l'air de s'excuser ..."

Tarek vient de faire une rencontre essentielle, ce genre de personnes qui croisent votre chemin et que j'appelle volontiers "des cadeaux du ciel".

Le vieil homme l'invite à prendre un verre chez lui et le persuade de "s'attarder ici. Ici, et pas plus loin. Aujourd'hui et maintenant." Tarek accepte.

Tarek découvre un univers inconnu où tout est simple et beau à la fois. Le vieux peintre avec une infinie bonté va l'apprivoiser. Il va tenter de faire comprendre à Tarek qu’il est le maître de son destin « Tarek, tu décides toi-même de ta destinée! »; Progressivement, Tarek va se détendre, être en confiance et écouter le vieil homme.

Attentif, il va découvrir qu’il a le droit à la liberté de penser.

« Tu es le capitaine, c’est ta pensée. Voilà la plus grande liberté que l’homme possède en lui depuis la nuit des temps : LA LIBERTE DE PENSER ! Tu penses ce que tu veux. Tu as la faculté de penser tout ce que tu veux, en couleur, en noir et blanc ! Ce que tu veux ! A l’infini ! Et n’importe où ! Ceci est une partie du secret, Tarek ! Tu penses ce que tu veux, en toute liberté, en toute intimité avec toi-même! »

Mais aussi qu’il peut créer ce qu’il pense « Tu sais, Tarek, tes pensées sont de l’énergie, tu crées ce que tu penses » « Les réalités des jours futurs est le reflet de tes pensées d’aujourd’hui »

Il va aussi rencontrer Clara, la compagne de Georges.« Clara ne craint rien. Elle a combattu et gagné les guerres les plus sanglantes » Clara rencontrée à Pigalle « Clara, dont le Paris d’hier chantonne aujourd’hui encore, dans cette cuisine atypique, remplit avec obligation, mais énormément d’amour son rôle de femme de maison ».

En présence de Clara et de l’artiste, il va assimiler :

- la théorie du merci : « Quand tu penses « merci », ton mental est content, il se réjouit. Il enregistre donc la joie et la bonne humeur … »

- le courage : « Il n’est jamais trop tard ! reprend l’artiste. Ne te retourne pas sur hier ! … Redresse la barre dès aujourd’hui ! Tu le peux ! L »important n’est de ne pas tomber. L’important, c’est de ne pas rester à terre ! … »

- la théorie du « Fais comme si »: « La joie c’est toi qui dois faire l’effort de la mettre »«Si tes pieds sont lourds, ton coeur le sera aussi »

- « qu’il faut rêver sa vie en couleur »

Les heures passées à « la rue Baraka » l’avaient métamorphosé. Tarek s’éloigne, pense à Clara, à « Georges », car c’est ainsi qu’il l’appellera dorénavant; il pense à demain, …

« Tarek s’imagine la journée de demain, désirant la vivre, la respirer. … »

Mon avis :

Le roman de Carine-Laure Desguin est un trésor à mettre absolument dans toutes les mains. Pour ceux qui connaissent le "secret" c'est un écho, pour ceux qui se cherchent un chemin et pour les âmes qui se croient perdues, un espoir. Ce roman est un livre de chevet. L'auteure exprime son humanité avec beaucoup d'authenticité et de justesse. J'offrirais volontiers ce livre à un adolescent en quête de réponses.

Un livre qui se lit facilement. Carine-Laure Desguin s’exprime simplement. Elle est très proche. Durant toute la lecture du livre, je ressentais sa présence, comme une main posée sur l’épaule. J’ai déjà eu l’occasion de la lire au travers de quelques nouvelles. Elles m’avaient émue, elles aussi. Il m’était venu à penser que l’auteure devait avoir été « éducatrice ou mieux encore éducatrice de rues ». Je n’étais pas très loin, vu qu’elle est infirmière. C’est une « humaniste » sans aucun doute. Elle cultive la vie et la partage.

Je la remercie chaleureusement pour ce beau moment de lecture. Je relirai son roman, je le conseillerai. Je n'ai qu'un seul regret, ne pas l'avoir lu plus tôt. J’ai aussi manqué la pièce inspirée par "Rue Baraka" et mise en scène par le Box Théâtre de Mons. J’espère que ce n’est que partie remise ...

© Nicole De Bodt 2015

http://www.leplaisirecrire.canalblog.com/

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Marie-Noëlle FARGIER nous propose une poésie "Le magicien"

Publié le par christine brunet /aloys

Marie-Noëlle FARGIER nous propose une poésie "Le magicien"

Le magicien

Si j'étais magicien

Je t'enverrais à mille lieues

Pour ne plus voir tes yeux

Urne sur ta cheminée

Effleurée de tes mains

Si j'étais magicien

J'enterrerais les fleurs

Pour ne plus sentir ton odeur

Lampe Aladin

Génie de nos mots dits et chantés

Si j'étais magicien

Je changerais de peau

Pour ne plus te toucher

Fil d'Ariane

Inventé pour Thésée

Si j'étais magicien

Je pourrais t'oublier, pour ne plus t'aimer

En te faisant mourir.

Indestructible liane

Invisible et si vraie

Mais même de là-haut

Tu m'offriras ton sourire

Et je te rejoindrai...

Fille de Pasiphaé

Marie-Noëlle Fargier

Publié dans Poésie

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Méandres de Salvatore Gucciardo... Un extrait !

Publié le par christine brunet /aloys

Méandres de Salvatore Gucciardo... Un extrait !

Le souffle était puissant. Le flot percutant.

L’embrasement intense. Le défi complexe.

On cherchait un foyer pour réchauffer la terre qui avait

subi les assauts de l’hiver. On recherchait un grain de

lumière qui puisse percer l’épaisseur des ténèbres. Ce

granule tant convoité tardait à venir. On avait beau

évoquer les dieux, ils étaient sourds aux doléances.

Comment sortir de l’Impasse ? Comment solutionner le

problème ? L’engourdissement était là, sous la forme

d’une tumeur. Il fallait trouver le médecin doué d’un

grand savoir et d’une grande sagesse pour irradier le

mal ; guérir le malade, afin que ce dernier puisse

s’épanouir. On était dans l’attente ; à l’affût d’un

messie qui emporterai l’homme et la femme vers les

hauteurs.

Les portes s’ouvrent

Aux rêves les plus fous

Aux éblouissements

Le vent caresse le ru

Et nous incite

À boire son eau divine

………………………………..

www.salvatoregucciardo.be

Publié dans Poésie

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En septembre, quoi de neuf sur notre blog ?

Publié le par christine brunet /aloys

En septembre, quoi de neuf sur notre blog ?

Déjà la rentrée !!!! J'espère que vous avez tous passé de très bonnes vacances.

Je vous rappelle le concours pour la Revue "Les petits papiers de Chloé". Le thème ? Une anecdote de voyage. A me remettre avant le 30 septembre en format word, svp. 3 à 4 photos en jpeg. 2 pages A4 maxi. Faites nous rêver, rire ou trembler !!!

Les auteurs à l'honneur tout au long de ce mois de septembre :

  • Salvatore Gucciardo
  • Marie-Noëlle Fargier
  • Carine-Laure Desguin
  • Micheline Boland
  • Louis Delville
  • Joël Godard
  • Jeanne R.
  • Bob Boutique
  • Nathalie Druant
  • Marie-Thérèse Carlier
  • Jean Destree
  • Thierry Ries
  • Edwige Thomas
  • Cyprien Ameloot
  • Joël Mespoulède
  • Christine Brunet
  • Laurent Dumortier
  • Jean-François Foulon
  • Frédéric Criado
  • Rachel Colas et Anaïs Valente

Publié dans ANNONCES

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Bonnes vacances ! Rendez-vous le 1er septembre !

Publié le par christine brunet /aloys

Bonnes vacances ! Rendez-vous le 1er septembre !

Publié dans ANNONCES

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"Méandres" de Salvatore Gucciardo dans la revue TRAVERSEES

Publié le par christine brunet /aloys

https://traversees.wordpress.com/2015/05/30/salvatore-gucciardo-meandres-editions-chloe-des-lys-mouscron-belgique-2015-98-p-2360-euros/

https://traversees.wordpress.com/2015/05/30/salvatore-gucciardo-meandres-editions-chloe-des-lys-mouscron-belgique-2015-98-p-2360-euros/

"Méandres" de Salvatore Gucciardo dans la revue TRAVERSEES

Salvatore Gucciardo, Méandres, éditions Chloé des Lys, Mouscron (Belgique), 2015, 98 p., 23,60 euros.

Chronique de Jean-Paul Gavard-Perret

Gucciardo ne cesse d’oxygéner la distance qui sépare l’homme – en ses miels et sels obscurs – du cosmos. Il balaie l’horizon noir, opte pour la lumière en faisant le tri dans des « sentiments entremêlés » envahis de chiendent et autres mauvaises herbes au sein des profondeurs de l’être. En effet, à l’heure de leur départ de quelle étroite blessure se souviendront les hommes s’ils ne font que se laisser bercer sous les laves du ciel ? Le poète se rappelle ainsi au bon souvenir de ceux qui ne cultivent que l’image matérialiste emmagasinée dans leur cervelle. Le poète – en Salvatore donc en sauveur – en rappelle le miaulement macabre et les miasmes.

Plus qu’un autre il opte pour le pari mystique, la bavure des sages, la sapience qui si elle ne remédie apparemment à rien, garde raison de tout. Seule la flamboyance des astres, les symphonies divines peuvent faire baisser les gardes et tronquer les œillères à travers quelques trous de verdure dans les tiédeurs du jour. La saveur mystique tient alors les paupières ouvertes au gré du vent et sèche au besoin les passions qui ne permettent même plus de reconnaître l’autre.

Abondamment noué de soleil, le poème avance à reculons du temps. Certes la tombée du crépuscule arrivera. Néanmoins et afin que l’être ne s’y vautre pas avec le fracas d’un capitaine ivre, il faut au sein des bourdonnements, des arabesques de la chair non pas poster des breloques de pudeur mais atteindre l’inaccessible flegme qui mène aux portes de lumière.

Le poète appelle donc à retrouver la nourriture spirituelle plutôt que cultiver le précipice dans lequel trop meurent d’envie de se jeter. Qu’on se rassure : le temps viendra de ce feu d’artifice ou de cette chinoiserie. C’est pourquoi il faut apprendre à s’y lancer avec élan afin que – lors du tout au trou – l’être puisse s’enflammer l’âme plutôt que de la froisser. A sa manière Gucciardo ne reprendrait-il pas le pari de Pascal ?

©Jean-Paul Gavard-Perre

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Barbe Perrin se présente !

Publié le par christine brunet /aloys

Barbe Perrin se présente !

Barbe Perrin n’est pas née au Vatican. Elle n’a pas grandi à Lima, ni fait ses études à l’université Lumumba de Moscou. Elle ne court pas le cent mètres en huit secondes et ne sait pas piloter un bateau. Elle n’est jamais montée sur l’Everest et n’a jamais mis le pied sur la lune. Encore moins sur Mars ou Jupiter. Elle ne sait pas faire bouger ses oreilles et n’a jamais appris le tokharien. Elle n’a jamais rencontré d’homme qui s’appelait Achaire, ni de femme qui s’appelait Gertrude ou Gudule. Elle n’a jamais eu de chat, de poisson rouge ou de perroquet qui s’appelait Melchior. Elle n’a jamais fait de graffiti sur la grande muraille, ni voyagé à bord d’un hélicoptère ou d’un zeppelin, ni fait le tour du monde en quatre vingt bistrots. Elle ne se passionne pas pour le lancer de troncs, le crochet, le piercing ou la pelote basque. Elle ne collectionne pas les images pieuses, ni les pensées séchées. Elle ne pratique pas le rugby en apesanteur, ni le ping-pong sous-marin, encore moins l’aïkido en solitaire. Elle ne s’est jamais battue avec une louche et n’a jamais tué personne avec une fourchette. Elle n’avouera jamais qu’elle aime le beurre de cacahuètes.

Mais elle écrit.

Ses premiers ouvrages sont publiés chez Chloé des Lys.

En 2007 elle publie Secret(s), l’histoire d’un secret de famille absolument inavouable.

En 2008 elle récidive avec Absence(s). Reprenant l’un des personnages de Secret(s) et utilisant le prétexte d’un voyage au cœur de l’Asie Centrale, Absence(s) est une interrogation sur les clichés et les carcans qui peuvent encore entraver la liberté féminine.

En 2009 paraît L’homme debout, qui dépeint les relations humaines et professionnelles au sein d’un mastodonte de la finance. Ambitions, carriérisme, solitude, amitiés, hypocrisie, évaluations bidons, magouilles, pouvoirs et marionnettes… Entre New York et Bruxelles, nous assistons, impuissants, à la déliquescence de l’humanité, ravalée au rang de petit soldat et qui n’a comme choix que celui de se taire et d’obéir. Pour faire avancer ce petit soldat, nul besoin d’arme compliquée, un peu de peur suffit. Savamment distillée, à la limite de la perversité, elle s’insinue si bien dans le quotidien qu’elle finit par en devenir une composante intrinsèque.

En 2011 paraît Une saison.

Une histoire jaillie d’une traite dans les méninges de l’auteur. C’était au mois de mai, en 2007. Un scénario noté au bic noir dans un cahier rouge. Sur la table d’un petit café de village. En dégustant tranquillement un « elliniko », accompagné d’un grand verre d’eau claire. Le ciel était bleu. Véritablement égéen. La mer, on ne la voyait pas. Mais on savait qu’elle était là. Proche. Le temps, celui qui passe, avait cette ampleur que l’on ne trouve que là. Dans cette Grèce, où tout se savoure.

Une saison, c’est l’histoire d’un éclatement. Éclatement entre les êtres, qu’il soit d’amour ou de haine. Éclatement du désir, éclatement de l’absolu. Mais c’est aussi l’histoire de l’inévitable retombée, après l’éclatement. Et la question de la survie, après.

Alors, que s’est-il passé dans la vie de Lyn, avant qu’elle ne découvre l’île de Nissos ? Que s’est-il passé entre elle et Domi, pour qu’elle soit prête à tout plaquer ? C’est la première question et la mise en mouvement de l’histoire.

Ce qu’elle trouvera à Nissos, est-ce l’oubli, le renouveau ou bien une digression temporaire ? C’est la deuxième question.

Quant à la troisième et dernière question, c’est sans doute la plus importante : que faire, quand on pense avoir tout perdu ? Lyn, et Domi y répondront chacun à leur manière. De même que Stélios, le chasseur de Nissos.

http://barbeperrin.over-blog.com/

(site en déconstruction permanente)

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Philippe Danvin dans l'Avenir.net

Publié le par christine brunet /aloys

Philippe Danvin dans l'Avenir.net
Philippe Danvin dans l'Avenir.net

http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150505_00643584

Sérieux ou pas sérieux, c’est la question

Le dimanche 10 mai à partir de 15h30, l’Association des compagnies théâtrales du Hainaut met Philippe Danvin à l’honneur à l’Arrêt 59.

Entre deux préparations pour ses cours d’histoire et de français à l’athénée royal de Péruwelz, une expo consacrée à Napoléon à structurer pour les journées «Portes ouvertes» de l’école, son dimanche du 10 mai qui approche, le spectacle 2016 à mettre sur rail, Philippe Vandermaelen, alias Danvin, est proche du burn-out. Pour s’en sortir, il accompagne «le personnage principal de la prochaine pièce et son amie vers un gîte rural. Pour y retrouver le calme et l’inspiration. À deux pas d’un camping où vit une copine d’antan…» et c’est parti pour un scénario plein de rebondissements et de bonne humeur. «Sur une étincelle, comme ça, jaillie du quotidien. Mais quand je manque de point de départ, je passe par le fichier “ idées ” de mon ordinateur où je note tout ce qui pourrait générer une situation intéressante. Ensuite, ça se déroule sans que je sache où je vais. Je n’aime pas les schémas typés, ni les caractères figés. Parfois mes personnages me surprennent, parce qu’ils évoluent de manière autonome. Il m’arrive de m’arrêter en me posant des questions. Je deviens le spectateur de mon histoire. C’est étrange.»

Seize pièces ont ainsi vu le jour et ont été jouées en Belgique, en Suisse, en France, au Canada et récemment à Alger. Deux textes ont été publiés chez Chloé des Lys à Tournai et six chez Art et Comédie à Paris. Une troupe de théâtre, la Compagnie des Sources, s’est construite. C’est ce travail qui sera raconté le dimanche 10 mai à partir de 15h30, à l’Arrêt 59. Philippe Danvin y sera l’auteur hennuyer mis à l’honneur par l’ACTH, l’Association des compagnies théâtrales du Hainaut. La présidente, Cécile Delsine, propose de«découvrir ou redécouvrir avec d’autres troupes hennuyères des lectures et des mises en voix d’extraits de pièces de Danvin.» Vers 19h30, tous se retrouveront au Zorba pour partager impressions, souvenirs, anecdotes avec Philippe, «ce passionné du verbe et de la répartie qui puise souvent son inspiration dans l’actualité et qui a cette noble prétention de faire rire son public en se disant que l’esprit de sérieux n’a pas de raison d’être en ce monde…» C’est pourtant avec beaucoup de sérieux que l’œuvre de Philippe Danvin se construit, pas à pas.

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Edmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine Schmitz

Publié le par christine brunet /aloys

Edmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine Schmitz

J’ai lu Les morts marchent ! de Delphine Schmitz – Edmée De Xhavée

C’est Delphine elle-même qui m’a, sans intention, dirigée vers la lecture de son livre, Les morts marchent. Car au départ, sans insinuer que je ne trouve pas ce genre « assez bien pour mon vilain nez », il y a longtemps que je me suis détournée de la littérature fantastique, ainsi que du cinéma. Tout simplement parce que je suis passée à autre chose, pas forcément mieux mais qui me convient mieux en ce moment – en tout cas, c’est ce que je crois…

Mais j’ai quand même abusé avec délices de tous les vieux films de Dracula et de revenants dans mon adolescence, ainsi que des livres qui amenaient ces délicieux frissons : Jean Ray, Thomas Owen, Bram Stoker, Edgar Allan Poe…

Et donc, après avoir lu un extrait du livre de Delphine, et avoir décidé qu’en tout cas, le style me plaisait, je me suis décidée.

Et alors là, comme frissons délicieux, je fus servie ! L’histoire se promène dans plusieurs époques, avec une absolue vraisemblance car oui, tout s’assemble comme un délicat puzzle. Enfin, délicat… un peu sanglant entre les pièces, soyons précise ! Une force obstinée met tout en place pour que deux touristes, à la recherche d’un vitrail aux teintes et au dessin extraordinaires, deviennent à leur insu ceux qui dévoileront l’existence d’une effrayante malédiction qui pèse sur le monde. Et l’auteur nous fait voyager dans temps et lieux avec beaucoup d’adresse.

La malédiction prend naissance dans un petit royaume heureux de Roumanie que la Renaissance atteint enfin, dans un château qui a le mystère et l’intimité d’un château de conte, reposant dans une forêt généreuse… Un couple royal qui connaît le doux bonheur d’un grand amour. Et puis, abominablement, la brise tourne, devient vent mauvais, et balaye dans ses tourbillons toute trace de quiétude dans le petit royaume, avec hélas aussi le germe de grands malheurs à venir dans le monde.

L’auteur nous conduits également sur le set d’un film d’épouvante à Hollywood, dans les années 30.

Puis de nos jours, dans les étranges recherches scientifiques d’un médecin américain en proie à des pulsions inquiétantes…

Une passionnante enquête menée par un groupe de personnages sortis de l’irrationnel-mais-très-vraisemblable se déroule alors à grande vitesse, car le temps presse, les morts marchent…

Scènes très bien décrites, visuelles, qui font haleter le lecteur, entre l’horreur et l’envie de savoir ce qui suit au plus vite. Les personnages sont bien définis, et j’ai beaucoup apprécié que le livre ne soit pas construit sur le style de flash backs sans moelle, juste de l’action dénuée de la souplesse de ce qu’on appelle « le style ».

Ce n’est donc pas « pour rien » qu’elle a aussi remporté le prix Nautilus avec son texte Steampunk "Les inventeurs de Val-sur-Rouille".

Edmée de Xhavée

https://edmeedexhavee.wordpress.com

edmee.de.xhavee.over-blog.com

Edmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine SchmitzEdmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine SchmitzEdmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine Schmitz
Edmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine SchmitzEdmée de Xhavée a lu "Les morts marchent !" de Dephine Schmitz

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