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Didier Fond nous propose un nouvel extrait de son nouveau roman "La Maison-Dieu"

Publié le par christine brunet /aloys

Didier Fond nous propose un nouvel extrait de son nouveau roman "La Maison-Dieu"

C'est avant-hier qu'a retenti la sonnette d'alarme. Pendant le dîner. « Est-ce que j'ai habité la Maison-Dieu lorsque j'étais petite ? » a-t-elle tout à coup demandé. J'en ai eu le souffle coupé. Heureusement, j'étais en train de récupérer ma serviette qui avait glissé à terre. Je ne me suis redressée que lorsque mes mains ont cessé de trembler. Et j'ai essayé de ne pas répondre.

« Tu devrais le savoir, ai-je dit sans la regarder. Tu as quand même des souvenirs de ton enfance, non ? »

« Oui, bien sûr. Mais je me rappelle uniquement les années passées ici, dans cette maison. Je veux dire, je ne me souviens pas de ma toute petite enfance, quand j'avais un ou deux ans. Nous avons toujours habité la villa ? »

« Evidemment », ai-je affirmé en haussant les épaules. Le mensonge ne m'avait rien coûté. Et je me suis dit que, dans ces cas-là, l'offensive était la meilleure défense. « D'où te vient cette lubie ? »

J'avais pris le ton sévère de la gouvernante réprimandant son élève parce qu'elle vient de dire une énorme ânerie. Ca n'a pas eu l'air de traumatiser Camille. Elle m'a dévisagée en fronçant les sourcils.

« Pourquoi t'énerves­-tu ? Réponds-moi oui ou non, c'est tout. »

J'ai immédiatement baissé le ton et fait marche arrière.

« Mais je ne m'énerve pas, ma chérie. Je m'interroge simplement sur les motifs de cette étrange question. »

Elle a poussé un soupir.

« Tu vas me trouver complètement stupide, mais... Chaque fois que je monte à la Maison-Dieu, j'ai l'impression de voir un paysage déjà connu. Je veux dire, le parc, la maison, l'entrée sur le côté... Tout cela me rappelle vaguement, très vaguement des images lointaines, floues... Comme si... comme si j'avais déjà vu tout cela... »

Je me suis mise à rire. Un rire un peu forcé, mais j'étais soulagée. Elle venait de me fournir elle-même une explication imparable.

« Ma chérie, tu habites le village depuis ta naissance et la Maison-Dieu fait partie du décor depuis bien plus longtemps que toi et moi. Nous y sommes même deux ou trois fois montées ensemble toutes les deux quand tu étais adolescente, tu t'en souviens, j'espère ? Tu ne crois pas qu'il est normal que tu ressentes cette impression de « déjà vu » ? » Elle mordillait une mèche de cheveux et ne paraissait pas très convaincue. « Voyons, ai-je dit doucement, si je te jure que tu n'as aucun rapport avec la Maison-Dieu, me croiras-tu ? »

« Oui, bien sûr, a-­t-elle murmuré après un instant d'hésitation. Mais... Oh et puis, tu as raison. Je suis folle. »

Il y a eu un instant de silence. Je me suis tout à coup rendu compte qu'il me manquait des éléments pour comprendre ses réelles motivations.

« Dis-moi, cela t'a pris par l'opération du Saint Esprit ? Depuis que les autres sont arrivés, tu t'y es rendue un certain nombre de fois. Et c'est maintenant que tu ressens cette impression ? »

Je l'ai vue rougir ; elle a détourné son regard. Visiblement, elle cherchait une réponse qui me satisfît sans la trahir.

« C'est vrai, a-t-elle admis. C'est bizarre, ça aussi. Je ne comprends pas moi-même. »

Réponse astucieuse, mais qui ne m'a pas trompée. J'ai ouvert la bouche pour lui demander si elle était entrée dans la Maison­-Dieu ; elle m'a devancée, et la foudre est tombée à mes pieds.

« Quand je suis devant cette porte close, j'imagine ce qu'il y a derrière. Et je vois un long couloir, sombre, et au fond, dans un recoin, un escalier qui monte à l'étage. Et il y a plein de portes qui s'ouvrent sur le couloir. Je ne suis jamais rentrée à l'intérieur. Et pourtant, je sens que la disposition des pièces est identique à ce que je vois dans mon esprit. Henriette, est-ce que je me trompe, dis ? »

J'étais pétrifiée. J'ai avalé ma salive, plusieurs fois. Elle fixait son assiette. J'ai attendu d'être certaine que ma voix aurait son timbre habituel pour répondre, consciente du piège qu’elle venait –involontairement ou non ?- de me tendre.

« Comment veux-tu que je le sache, Camille ? Je n'ai jamais mis les pieds dans la Maison-Dieu. De ma vie. »

Elle a relevé la tête, l'air à la fois soulagé et déçu.

« C'est vrai, ma question est idiote. Pardonne-moi d'insister mais... tu es sûre qu'aucun membre de la famille n'a habité là-haut ? Pas même mes grands-parents ? »

« Oui, j'en suis sûre. La famille a toujours habité cette maison, et nulle part ailleurs. »

« Alors, je ne comprends pas », a-t-elle dit à voix basse.

J’ai essayé de sourire, de détendre une atmosphère devenue affreusement lourde.

« Il n'y a rien à comprendre. C'est une impression fausse, voilà tout. Et puis, même si tu ne te trompais pas ? Un couloir, un escalier... Cela se voit dans toutes les maisons de ce style. Et j'imagine qu'on ne monte pas au premier étage avec une corde à nœuds. »

« Oui, évidemment. Mais... »

« Mais ? »

Elle m'a regardée fixement et puis elle a détourné les yeux.

« Rien. Rien d'important. » Elle mentait. Elle ne m'avait pas tout dit. « Et si je demandais à Madame Walter ? » a-t-elle repris après un instant de silence.

« C'est ça. Si tu tiens à ce que tout le village fasse des gorges chaudes à ton sujet, tu n'as qu'à lui en parler. On dirait que tu ne la connais pas. Crois-moi, ai-je continué du ton le plus convaincu que j'ai pu trouver, oublie tout ça. Cela ne veut rien dire. On a parfois l'impression d'avoir déjà vu un paysage ou vécu une scène. Il paraît que cela n'a rien d'extraordinaire. »

Elle a acquiescé d'un mouvement de tête, s'est levée et a commencé à débarrasser la table.

Je me souviens bien de la disposition des pièces de la Maison-Dieu. C'est exactement ce qu'elle m'a décrit. Elle y est rentrée, j'en mettrai ma main au feu. Mais pourquoi ne veut-elle pas me l'avouer ?...

Didier Fond nous propose un nouvel extrait de son nouveau roman "La Maison-Dieu"Didier Fond nous propose un nouvel extrait de son nouveau roman "La Maison-Dieu"

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Carine-Laure et l'enregistrement de son slam...

Publié le par christine brunet /aloys

Carine-Laure et l'enregistrement de son slam...

— Quoi de neuf, Carine-Laure ?

— Bof, bof…

— Bof, bof ? Cela ne te ressemble pas ! Tu reviens pourtant du studio d’enregistrement, non ?

— Oui, le slam est enregistré et la compil’ sera dispo dès le mois prochain. Une belle expérience.

— Une de plus !

— Oui, en effet. J’avais un peu le trac en arrivant mais les gars qui m’entouraient étaient super sympas. Merci à Hugues et à Michel et à Bip bip. Bip bip car je ne connais pas le prénom du caméramen.

— Oh la, du fameux matos !

— En effet. Tout d’abord, on enregistre le texte. Là, j’ai bafouillé et j’ai recommencé trois fois. Pour la version vidéo, Hugues a gardé ma première prestation…

— Comment es-tu arrivée là, dans ce studio ?

— Une petite annonce dans un magazine local et j’ai foncé ! Les contacts furent rapides et concluants. Il s’agit de l’Atelier M http://www.atelierm.be/

J’avais les chocottes car je n’avais jamais slamé !

— Et pourquoi avais-tu écrit ce texte ?

— C’était pour le concours de la Francité 2011, le texte « Contre tes murs, citadelle sans grillage » fut sélectionné et voilà, je n’avais jamais eu le cran de monter sur scène pour le slamer…

— A présent, quelle est la suite de cette histoire ?

— Il y aura une compil’ qui sortira en mai. Nous sommes une dizaine de slameurs sur cette compil’. En prévision aussi une vidéo pour chacun des slameurs et un recueil de leurs textes. Une scène est prévue aussi, ce sera le 9 mai, à l’Atelier M.

— Tu slameras sur scène alors chère Carine-Laure ?

— Non, hélas, le 9 mai, je serai à Mons ! Le samedi 9 mai à 19 heures, lecture vivante de Rue Baraka par le Box Théâtre. L’adresse du jour : rue des Gaillers, 7 à 7000 Mons, c’est au Musée régional des Sciences naturelles.

— En voilà des précisions. Tout est sur ton joli blog ?

— Non, justement ! Mon blog est indisponible pour le moment, Overblog bascule…Mes articles sont illisibles jusqu’à quand ? Mystère !

Merci à Chloé des Lys de m’héberger et de diffuser mon actu ! J’en profite pour déposer dans cet article mon press book ici aussi pour mes amis les journalistes…

Notice bio-bibliographique

Née à Binche le 7 février 1963, Carine-Laure Desguin aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu’elle croise.

Cette lauréate de plusieurs prix littéraires (nouvelles, slam, poésies) est l’auteure de plusieurs livres :

Rue Baraka, roman initiatique (Ed. Chloé des Lys, 2010) dont la version théâtrale est disponible chez l’auteure.

Les enfants du Grand Jardin, conte surréaliste, pour adultes et adolescents (Ed. Chloé des Lys, 2012)

Spirales urbaines, poésies (Ed. Chloé des lys, 2013)

C’est le même décor, nouvelles (Edilivre, 2015)

A paraître :

La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge, roman policier (Ed. Chloé des Lys)

Album number one, Cinéma magique, textes pour chansons (Ed. Chloé des Lys)

Des lames et des lumières, poésies (Ed. Le Coudrier)

Palmarès :

2010

— L’Arrivée, troisième prix, poésie, Charleroi

2011

— Sans jamais rien se dire, deuxième prix, nouvelle, Clair de Luth (Numéro 69 de la revue Aura)

— Les éclectiques libertés, premier prix, Poésie moderne

— Contre tes murs, citadelle sans grillage, sélection, slam, Maison de la Francité

— Les musiciens sont là, sélection, poésie, Cavalaire

2012

— Un peu plus loin dans la lumière, poésie, texte choisi par Daniel Hess pour accompagner une de ses œuvres

— Plus tard, Goran sera, troisième prix, nouvelle, Maison de la Francité

— Certains soirs d’été, premier prix, poésie, Cavalaire

2013

— Le drapeau, prix coup de cœur du public, Poésia dell’Arte de Charleroi

— Adrien, Naëlle, et les autres…, deuxième prix, Fédactio, Haren

— The end, troisième prix, Braives-Burdinnes

2014

— L’espace, Borges-Projet de Jean-Philippe Toussaint, sélection

— Longue est la route, nouvelle, prix du jury, Flashtransport

— Hélène, Hélène, Hélène, poésie, Prix Pierre Nothomb

Biographie :

Depuis plusieurs années, Carine-Laure Desguin participe à la revue trimestrielle « Les petits papiers de Chloé », et dans sa rubrique « A Charleroi, papiers de… », cette auteure très attachée à sa région, met chaque fois en évidence une facette originale de Charleroi.

Ses textes et poésies se lisent aussi dans la revue littéraire « Le Spantole » et cette passionnée de mots, entrée depuis 2013 dans le cercle des « Artistes de Thudinie » et aussi le cercle littéraire Hennuyer « Clair de Luth », anime l’un ou l’autre atelier d’écriture.

Plusieurs de ses textes et poésies furent sélectionnés pour participer à des recueils collectifs (voir bibliographie).

2010

— Présentation de « Rue Baraka » aux Rendez-vous le la langue française de Mons et interview

2011

— Participation à Art balade, son texte « L’éclipse » accompagne les œuvres de Piet Vandenhende dans une vitrine de la librairie Molière de Charleroi.

— Hommage à Arthur Rimbaud, le texte « Dans les rues de Charleroi » est affiché sur les vitres de la brasserie Les mille colonnes et reste visible jusqu’en décembre 2011.

— Son expo de textes à la salle La Braise (Charleroi) remporte un succès prometteur.

2012

— Carine-Laure Desguin est invitée par La maison de la poésie de Namur. Sur scène, elle peut lire « Plus tard, Goran sera… », texte qui obtînt le troisième prix au concours de la Francité.

— Sur Vivacité Mons, participation à l’émission de Sylvie Honoré « La vie du bon côté » pour présenter son roman « Rue Baraka » et réponder aux questions des auditeurs.

— Participation à la création du premier salon du livre de Charleroi qui prend dès lors ses quartiers, chaque année, dans les très belles salles de la bibliothèque Marguerite Yourcenar de Marchienne-au-Pont. Salon littéraire qui est un maillon de cet élan d’interactions culturelles dont le noyau en est Le Bourgeon, une association de fait (créée par les Amis du château) dont Carine-Laure Desguin fait partie. Parmi les membres actifs du Bourgeon, citons Serge Budahazi, le bibliothécaire responsable du secteur de Marchienne-au-Pont. Ce salon est désormais annuel.

2013

— « Dans les rues de Charleroi » devenu « Cabaret-Vert » est mis en musique par Ernest Hembersin et figure sur le CD « Cabaret-Vert » du groupe Ablaze. Le même texte avait été exposé pendant huit semaines sur les grandes fenêtres de la brasserie Les templiers (Passage de la Bourse) durant l’automne 2011, lors d’un hommage à Arthur Rimbaud. Car c’est bien là un des leitmotivs de cette audacieuse aventurière des mots, donner du mouvement aux textes.

— Carine-Laure Desguin participe à Art balade, parcours artistique à travers toute la ville de Charleroi, les commerçants exposent peintures et aquarelles. Carine-Laure Desguin expose trois de ses textes.

2014

— Participation active à un « attentat poétique » dans le centre de Bruxelles, ses textes sont affichés sur l’abribus tout près de la place des Marolles.

— Carine-Laure Desguin est invitée dans l’émission télévisée « On n’est pas des pigeons » (RTBF).

— Exposition « Sable et lumière », Carine-Laure Desguin expose ses textes inspirés des œuvres photographiques de Dominique Prime. En partenariat avec l’Académie de Musique de Marchienne-au-Pont. Les textes sont déclamés et mis en musique.

— Charleroi, villes des mots 2014, des textes de Carine-Laure Desguin sont affichés au Passage de la Bourse, à Charleroi.

— Admission dans l’Association Royale des Ecrivains et Artistes de wallonie.

— Exposition annuelle des Artistes de Thudinie, mise en évidence des œuvres de Carine-laure Desguin

— « Un espace » est sélectionné par Jean-Philippe Toussaint. Il s’agit de réécrire la nouvelle apocryphe de Borgès « L’île des anamorphoses », nouvelle dans laquelle l’auteur sud-américain relate qu’il n’y a pas de troisième personne en littérature ; et de réaliser un parallélisme entre ce fait (il n’y a pas de troisième personne en littérature) et le livre de Jean-Philippe Toussaint « La vérité sur Marie ». Le texte « Un espace » est salué par Laurent Demoulin.

2015

— « Le Pays Noir » est mis en musique par Ernest Hembersin et s’écoute sur le dernier CD de ce bluesman « Le blues du Pays Noir ».

— Des textes surréalistes (du recueil de poésies « Spirales urbaines ») sont déclamés lors de la soirée « Place au Surréalisme », soirée organisée en partenariat entre les Académies de Charleroi et Marchienne-au-Pont et la bibliothèque Marguerite Yourcenar.

— Expo de textes surréalistes inspirés des dessins de Nina Vanhaverbeke, à la bibliothèque Marguerite Yourcenar de Marchienne-au-Pont (Château Bilquin de Cartier)

Entre deux séances de dédicace, cette intrépide interviewe pour l’émission actu-tv-google des artistes issus tels que Philippe Genion, William Dunker, Thierry Haumont, Etienne Vandendoore, André Guyaux, Frédéric Legrand, Vivian Goffette…

Prochain événement :

— Samedi 9 Mai 2015 à 19 heures: Rue Baraka, lecture vivante de plusieurs extraits par le Box Théâtre de Mons, au musée d’histoire naturelle de Mons.

Où, Rue des Gaillers, 7 à 7000 Mons

Contact : carinelauredesguin@gmail.com

Publications en revues

Sans jamais rien se dire, automne 2010 – Hiver 2011, Aura 69.

Rue Baraka, résumé du roman, premier trimestre 2011, Le Bibliothécaire.

Les oiseaux des villes, deuxième trimestre 2011, Le Spantole.

Les oiseaux des villes, troisième trimestre 2011, Le Bibliothécaire.

L’arrivée, Les oubliés, Les tissus des villes, Sur les murs de la ville, Enfants de toutes fleurs, premier trimestre 2013, Le Spantole.

Place du Presbytère, annexe 0, mai 2013, Absinthe.

Reviendras-tu ?, quatrième trimestre 2013, Le Spantole.

Plus tard, Goran sera, premier trimestre 2014, Le Spantole.

Sans jamais rien se dire, deuxième trimestre 2014, Le Spantole.

Lettre à Hélène, été 2014, Aura 81.

Hélène, Hélène, Hélène, automne 2014, Aura 82.

Un espace, Automne 2014, Aura 82.

Participations à des recueils collectifs

Quand tout bascule, 2011, Editions Chloé des Lys.

Récits de voyage, 2012, CFF.

Si j’étais magicien, 2012, La Maison de la Francité.

Le printemps des poètes 2012, 2012, Editions Chloé des Lys.

Jardins divers, 2013, Club de Liège Georges Simenon.

La Belle Epoque, 2014, Editions Noctambules – Les bêtes à plumes.

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Déplacements, le recueil d'Elisabeth Berthéol dans Le Bibliothécaire

Publié le par christine brunet /aloys

Déplacements, le recueil d'Elisabeth Berthéol dans Le Bibliothécaire
Déplacements, le recueil d'Elisabeth Berthéol dans Le Bibliothécaire

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Marie-France Adnet et son roman, Harceleuse dans Paris-Match

Publié le par christine brunet /aloys

Marie-France Adnet et son roman, Harceleuse dans Paris-Match

Pour rappel : qui est Marie-France Adnet ?

Marie-France Adnet, diplômée en journalisme et communication sociale de l’Université Libre de Bruxelles, a travaillé pour de nombreux magazines de la presse écrite, en qualité de journaliste puis de rédactrice en chef adjointe. Cette Bruxelloise, également chargée de communication pour diverses sociétés, a aussi été chroniqueuse des émissions de télévision « Clé sur Porte » (RTL-TVi) et « Sans Chichis » (RTBF). Après avoir écrit l’ouvrage « Toute la déco en 150 conseils », paru chez Racine en 2011, elle signe ici son premier roman.

Un court extrait de son roman

Fleur n’est pas très à l’aise depuis l’incident de la lettre de menace. Elle craint qu’elle ne porte préjudice à sa carrière ou serve d’excuse à Delamallette pour agir contre elle. Les regards qui se posent sur elle, lors de ses allées et venues dans la rédaction, lui paraissent plus lourds. L’œil noir de Dinosaurus à chacun de ses déplacements la fait transpirer, paniquer. Aucun élément signifiant ne peut confirmer cette peur envahissante, mais elle se sent plus que jamais victime.

« Pour un peu, je vais devenir complètement parano », se dit-elle.

Une semaine plus tard, alors que rien ne l’annonce, sauf un pressentiment, le directeur l’appelle dans son bureau…

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Triste parapluie, un texte d'Albert Niko

Publié le par christine brunet /aloys

Triste parapluie, un texte d'Albert Niko

Triste parapluie

Parfois, pour la balade, il m’arrive de revenir sur les lieux de mon enfance, comme le Chemin de la Comtesse, rebaptisé depuis “ Chemin ENTRE les MURS ”. À l’image du temps passé la comtesse s’en est allée, et les murs ont gagné. Je ne sais pas combien de temps cela prenait au juste d’en faire le tour – l’après-midi, je dirais. Aujourd’hui, même en marchant le plus lentement du monde, il ne faut pas compter plus d’une demi-heure. Le talus surplombant l’allée à mi-parcours n’est plus cette montagne dominant le reste du monde. Et les chevaux du domaine voisin ont beau hennir, jamais je ne les vois courir. Si quelqu’un les monte, ce n’est que dans l’imagination d’un enfant disparu à ce jour.

Peu importe. Je fais mon tour et cela me dégourdit les jambes.

Au bout je retrouve le pavé, et les voitures. En remontant le vieux village, je sais que lui aussi sera au rendez-vous. Fidèle au poste, il garde l’entrée de la maison. En appui contre la porte, le parapluie me regarde. Je le sais parce que c’est quelque chose que l’on sent quand on passe devant une petite maison où il n’y a rien d’autre qu’un parapluie contre la porte d’entrée.

Il y a une école en face et la cour est pleine d’enfants qui courent dans tous les sens, c’en est une débauche d’énergie telle que je préfère me tourner vers la maison, et ce qui paraît être son unique occupant. Il n’y a pas d’habitant chien, pas d’habitant fleur, et la maison est tout à fait calme.

Pluie ou pas pluie, le parapluie se tient là et regarde vers l’école. J’essaie de me mettre à la place d’un parapluie. Comment un parapluie fait-il pour en finir ? Sa morphologie le lui interdit.

La pluie, le froid et l’école…

Sur le chemin, je pense toujours à mon ami parapluie. Le sort de ce parapluie me rend triste. Et puis je pense à ma vie, ma propre vie, et à tout un tas d’autres vies, et je vous assure qu’il n’y a pas de quoi rire. Au fond nous ne valons guère mieux, attendant comme ce parapluie, sur le pas de notre porte, que quelqu’un vienne à passer. Quelque chose ou quelqu’un.

Aujourd’hui, l’Ombre de l’Aigle Noir a dénombré 168 voitures, 18 vieillards, 37 enfants, pour un total de 97 personnes dont l’une, hésitante, a marqué un temps d’arrêt, avant de poursuivre sa route.

ALBERT NIKO

L'homme au grand chapeau

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Cyprien Ameloot se présente et présente son livre "Hélas"

Publié le par christine brunet /aloys

Cyprien Ameloot se présente et présente son livre "Hélas"
Cyprien Ameloot se présente et présente son livre "Hélas"

Cyprien Ameloot. Né au début des années '80 en Belgique. Les années ont passé. J'ai passé le cap de la trentaine et vis actuellement à Bruxelles.
Hélas est le premier roman que j'ai écrit. Pas particulièrement porté par l'écriture auparavant, l'envie s'est fait sentir alors que je vivais à Montréal, il y a quelques années. Je n'ai plus arrêté depuis.
Le roman, tout naturellement, se passe dans cette ville et raconte l'histoire d'un jeune homme qui tente de se remettre sur pieds. Si cela semble auto-biographique, ça ne l'est pas.

Et la 4e de couverture ?

“ Cela faisait sept heures que j’avais fui Bruxelles. Pourquoi, au fond , si je l’aimais? Pour combien de temps? Que cherchais-je? Qu’allais-je trouver dans l’hiver canadien? Ce n’étaient pas des questions que je m’étais posées. En général, j’évitais de m’en poser, ça m’allait mieux comme ça. Au contraire, dès que l’une ou l’autre s’avisait de m’approcher de trop près, je les repoussais au loin d’un revers de la main. Je ne voulais plus me laisser prendre dans leur filet.”

Les paroles du “Lost Canadian” en tête, un jeune homme décide de s’exiler dans la belle province. Il tentera de s’y reconstruire au gré des découvertes et des rencontres. Pessimiste de nature, cynique par choix, cette quête angoissée le mènera à une impasse. Par ce livre sensible, dur et drôle à la fois, l’auteur nous place face au miroir de nos propres envies et faiblessses.

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Patrick Beaucamps et Ledge dans l'Inédit de Mars Avril n° 273

Publié le par christine brunet /aloys

Patrick Beaucamps et Ledge dans l'Inédit de Mars Avril n° 273
Patrick Beaucamps et Ledge dans l'Inédit de Mars Avril n° 273

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Patrick Beaucamps dans l'Avenir.net

Publié le par christine brunet /aloys

Patrick Beaucamps dans l'Avenir.net

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20150301_00609229

Bibliothécaire à Ath, Patrick Beaucamps explore l’écriture à partir du quotidien. Deux ouvrages sortent de presse.

Installé à Blaton depuis quelques années, l’auteur de «Tant d’eau sous le pont » (poèmes) et de «Brasero »(nouvelles) est né à Tournai. La vie l’a emmené sur des sentiers divers. Du métier d’ouvrier imprimeur à celui de cheminot, il a côtoyé pas mal de monde et aujourd’hui, les livres et lecteurs occupent ses journées et le passionnent.

C’est en 2003 qu’il publie son premier opus aux éditions Chloé des Lys. «Le Bruit du Silence » s’inscrit déjà dans une démarche poétique, à la recherche d’instants fugitifs chargés de sens. Aujourd’hui, «Tant d’eau sous le pont » inventorie des pages saisies au vif de l’existence.

Les sanglots d’une passagère, l’ultime sourire d’un vieil homme, la fête foraine, la furtive avancée d’un renard… Des images volées au temps qui passe et ne revient pas, de petites lueurs aperçues par hasard, quelques ombres portées plus loin: la moisson du poète est tonique, émouvante. «L’essentiel doit être dit en peu de mots,confie Patrick

Et la nouvelle ne s’éloigne pas vraiment de cette option. Entre le premier jet et le texte final, il peut y avoir une quinzaine d’étapes. Il s’agit de resserrer, de raboter, de travailler de telle façon que le lecteur ne se sente pas pris par la main. À lui de se tracer un itinéraire, de se débrouiller, de s’approprier l’histoire.

Un récit, c’est une petite part de réalité et énormément de travail tout autour.

Quelqu’un entre dans le bus. Ce qui est vécu en sa présence est personnel, cela se déploie entre les lignes, pour le témoin que je suis. Juste un moment. On a une idée de ce qui s’est passé avant, de ce qui se passera après. »

Il est vrai que les nouvelles de «Brasero » ne disent pas tout. Avec légèreté et gravité à la fois, l’auteur invite chacun à une aventure intérieure, fluide et bienfaisante.

Patrick Beaucamps dans l'Avenir.netPatrick Beaucamps dans l'Avenir.net
Patrick Beaucamps dans l'Avenir.netPatrick Beaucamps dans l'Avenir.net

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Christian Eychloma a lu "La Bûkiné d'Anna" de Noëlle Fargier

Publié le par christine brunet /aloys

Christian Eychloma a lu "La Bûkiné d'Anna" de Noëlle Fargier

J’ai lu « La Bukinê d’Anna », par Christian Eychloma

Qui ne se souvient du tout début de « Mozart », ce chef-d’œuvre cinématographique où Salieri, au soir de sa vie, procède à une stupéfiante analyse d’une des œuvres du célèbre compositeur : « Sur le papier, ça n’avait l’air de rien. Le début était simple… »

On pourrait à bon droit s’étonner de la comparaison puisqu’il s’agit ici non pas de musique mais de littérature. Telle a pourtant été mon impression première en ouvrant « La Bukinê d’Anna » qui n’a pas immédiatement éveillé ma curiosité. Très vite cependant, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis senti submergé par une débauche de sensations visuelles, auditives, olfactives, tactiles, une poétique symphonie de couleurs, d’échos, de senteurs...

La toile de fond se révèle peu à peu. Deux territoires séparés par un cours d’eau, tantôt léthargique, tantôt impétueux, le Douro.

D’un côté, protégée par un mur d’enceinte, la cité d’Hélios où demeure le peuple sédentaire des hommes et des femmes aux cheveux couleur de soleil. Ils ont développé une industrie rudimentaire qui leur permet de bâtir des habitations en dur relativement confortables, les « chibottes ». Ils maîtrisent le tissage, l’usage de la teinture, la poterie, la fabrication de vêtements textiles. Ils sont polythéistes et leurs dieux leur ont imposé des coutumes barbares auxquelles tous les membres de la communauté sont soumis. Ils incarnent le début de la civilisation, avec tout ce que ceci représente en termes de contraintes et d’inhumanité...

De l’autre côté du Douro, au-delà de la redoutable forêt de l’Ombre, au pied d’un volcan assoupi, la tribu du Lac. Ces hommes et ces femmes à la chevelure couleur de nuit sont plutôt nomades, vivent dans de fragiles huttes de bois et sont vêtus de peaux de bêtes. Leur art est relativement sommaire et se limite à la décoration des parois de la grotte où ils se réfugient en cas de forte intempérie. Ils sont monothéistes et extrêmement pacifiques, ont développé des relations sociales harmonieuses qui permettent à tous et à toutes de vivre dans la sérénité. Ils incarnent « l’âge d’or », une époque bénie où la terre appartenait à tout le monde et où personne ne songeait encore à se l’approprier .

Emporté par un texte truffé de symboles, on suit alors l’histoire incertaine de Matobe, aveugle de naissance, fille de Belenda morte en couches, et dont la vie commence dans un monde hostile peuplé d’êtres humains aux rituels impitoyables et régi par des dieux aux humeurs impénétrables.

On fait tout doucement connaissance avec de très nombreux personnages, dont Varna et Inanna, les deux sœurs de Matobe, Bacab, le chef de la tribu, Buluc, homme aigri et mesquin, et beaucoup, beaucoup d’autres… Et la fameuse Anna, me demanderez-vous ?

Anna ? Vous la rencontrerez avec surprise dans les toutes dernières pages de « La Bukinê d’Anna » !

Christian Eychloma

Christian Eychloma a lu "La Bûkiné d'Anna" de Noëlle FargierChristian Eychloma a lu "La Bûkiné d'Anna" de Noëlle FargierChristian Eychloma a lu "La Bûkiné d'Anna" de Noëlle Fargier

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Alexandra Coenraets vous propose un extrait de son roman "Naissance"

Publié le par christine brunet /aloys

Alexandra Coenraets vous propose un extrait de son roman "Naissance"

Laurence croyait s’en être sortie, avoir fait le deuil de cette enfance terrible et damnée ; or, un homme ne cessait de l’y confronter jour après jour, rendant la plus mince possibilité de fuite vaine et inutile.

Finalement, tous deux étaient mis face à des craintes très similaires.

Elle lisait dans le bleu clair de ses yeux, troublait le halo mystérieux dont il s’entourait, et en faisait transparaître la vérité intérieure. Ni l’un ni l’autre n’étaient prêts à mettre en contact leurs deux vérités. Ils devaient apprendre auparavant à gérer les profondeurs de leurs âmes respectives, empêcher que le flot de leurs émotions ne les submerge et les entraîne hors de raison, comme cela avait été le cas jusqu’à présent.

Si les sentiments tirent leur extrême beauté d’échapper à l’emprise du rationnel lorsqu’ils sont à leur paroxysme, il est utile de savoir que l’analyse logique et l’observation des faits peuvent aussi débloquer une situation embourbée dans la douleur.

Eloignés physiquement l’un de l’autre, ils allaient pouvoir donner libre cours à leur intuition, s’offrir le luxe de mener leur vie telle qu’ils l’entendaient et déployer leurs ailes dans leur totalité.

Allaient-ils se retrouver par après ?

Pour l’instant, ce n’était pas la question.

C’est sûr, Laurence se serait perdue dans la relation. Elle en était convaincue.

Déjà, parfois, elle se perdait dans le monde extérieur. La faute à l’inceste.

Merde !, s’entendit-elle crier.

©Alexandra Coenraets - 2013

Publié dans Textes

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