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A LA UNE ...

Publié le par aloys.over-blog.com

bobclin http://www.bandbsa.be/contes.htm

A voir sur ACTU:

 

 

"Grand-père va mourir" de Didier Fond (Chloe des Lys). Son frère lui annonce que grand-père va mourir... A partir de là, tout bascule, parce que cet homme va devoir affronter des souvenirs, des gens qu’il avaithttp://www.bandbsa.be/contes2/fond2.jpg voulu oublier pendant vingt ans. Lyonnais, Didier Fond rencontre Chloe des Lys par hasard...... un billet sur internet ! Il va sur le site, tente sa chance et voilà !


 

 

http://external.ak.fbcdn.net/safe_image.php?d=a137665d267a8c0dcbb8ed22f11f48d6&w=130&h=130&url=http%3A%2F%2Fwww.nathalie-marcon.com%2Fphotoavecmaud.JPG"Le château imaginaire"
de Nathalie Marcon (CDL). quand ma fille est née je me suis mise à lui écrire des petites histoires dont elle était l’héroïne... Ce sont mes amis qui m’ont persuadée de contacter une maison d’édition.
Voir les interviews sur:http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

 

 

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http://fdata.over-blog.net/3/04/09/11/avatar-blog-1104368210-tmpphpxMBolv.jpghttp://nadinegroenecke-auteur.over-blog.com/

NADINE GROENECKE nous annonce un nouvel article sur son blog...  Venez découvrir Sylvie Goux, une artiste peintre un peu différente...

Publié dans ANNONCES

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LE BUREAU AU FOND DU COULOIR D'ALAIN MAGEROTTE

Publié le par aloys.over-blog.com

LE  BUREAU  AU  FOND  DU  COULOIR

 

AlainMoulée dans un cache-poussière mettant en évidence des courbes parfaites qu’elle ne réserve qu’à Jean-Pierre, son concubin, jaloux et fier d’un tel privilège, Jenny joue de la serpillière au son d’une musique rythmée, crachotée par un transistor posé sur le sol. De temps à autre, elle s’arrête pour remettre en place à l’aide d’une grosse pince, une chevelure luxuriante et rebelle. Le départ pour les vacances est programmé à la date de samedi; aussi, Jean-Pierre lui a demandé de prendre congé la veille afin de faire les courses sans stress inutile, en n’oubliant pas de s’approvisionner en boîtes de saucisses pour Rox, un magnifique Husky. Dès lors, Jenny s’est arrangée avec Martha pour ne pas travailler vendredi, promettant à sa collègue de lui rendre la pareille dès que l’occasion se présenterait. Martha est une chouette fille, toujours prompte à rendre service.


L’ensemble de l’étage rafraîchi, il ne reste qu’à donner un coup de chiffon dans l’espace froid et impersonnel d’un couloir éclairé par un néon distillant une lumière faiblarde qui laisse les recoins dans l’obscurité.   


«Déjà que j’ai des frissons rien qu’à l’approche de ce local, si par dessus le marché, il fait sombre» râle Jenny qui poursuit son travail durant quelques mètres avant de s’immobiliser à distance respectable du bureau au fond du couloir, numéroté 402 où vit en permanence Jules, un étrange locataire rescapé d’on ne sait quelle époque tant son grand âge lui a permis d’en survoler de nombreuses.


Des esprits spécieux prétendent que le bonhomme est mort depuis des lustres et que c’est son spectre qui hante le lieu. Des ragots dépassant aussi bien l’entendement que Jenny qui ne désire pas pousser les investigations plus avant; les histoires de fantômes l’ont toujours terrorisée. Elle se contente de prendre son dû, livré dans une pochette placée sur une étagère grossièrement accrochée au mur. La présence de ce salaire reste, pour les deux femmes d’ouvrage, la seule manifestation de la présence du vieil homme.


A 18h.30, Jenny rejoint Martha, au cinquième étage, dans une kitchenette où elles prennent leur café et grillent une cigarette.

« Alors, ironise Martha, t’as pas oublié de nettoyer le 402 ?

- Je te le laisse pour demain, le vieux m’a dit qu’il ne fallait pas le déranger, il doit mettre de l’ordre dans ses papiers. Il m’a juste donné la pochette avec les sous…

- Quoi ! sursaute Martha, tu l’as vu ?… Il est sympa ? A quoi ressemble-t-il ?…

- A un vieillard, rétorque Jenny, le sourire moqueur.

- Toi, tu me fais marcher, peste Martha.

-… Et t’as même couru, renchérit l’autre. Pourtant, tu sais combien j’ai la frousse de ce bureau… rien que d’y penser ou d’en parler… d’ailleurs, regarde, j’ai la chair de poule…

- Tu trouves pas que c’est idiot ?… Qu’on devrait surmonter notre peur, une fois pour toutes ?

- Que veux-tu dire ? J’ai peur de deviner…

- Ben… qu’on entre dans ce bureau !

- T’es dingue ? Dieu sait ce qu’on va y trouver…

- Probablement le vieux Jules et des tas de papiers… t’as quand même pas peur d’un vieillard ?

- Non, mais avec ce qu’on raconte sur lui…

- Raison de plus pour voir si c’est vrai…

- J’ai pas envie de savoir. Et puis, on risque des ennuis si on rentre sans autorisation… je veux pas perdre ma place.

- Personne ne le saurait…

- Si, le vieux…

- On le menacerait s’il parle !

- Arrête de déconner… je trouille à mort…

- Je te savais pas si froussarde.

- Tu penses ce que tu veux… jamais, je franchirai cette porte… déjà que je suis pas à l’aise avec tous ces mannequins… j’ai toujours l’impression qu’ils m’espionnent ou qu’y en a un qui va bouger…

- Ecoute, Jenny, faudra bien un jour donner un coup de balai là-dedans… je suppose qu’ils vont pas laisser ce truc jamais nettoyé… t’imagines, ça pourrait amener des bêtes… comme des rats, par exemple…

- Si t’as envie de te jeter à l’eau, vas-y, mais moi, je sais pas nager, je reste ici. »

- T’es vraiment pas curieuse !

- Pas pour tout…

- Allez, laisse tomber… je bluffais… moi aussi j’ai les jetons… n’empêche que j’aimerais bien voir ce qu’y a derrière la porte du 402…

- Pas moi... »

 

C’était il y a longtemps, juste après la guerre. Laquelle ? Le vieux Jules ne sait plus. La vie, alors, s’écoulait paisiblement, sans heurt, sans la moindre traverse. Le monde, après avoir été mis à feu et à sang, pansait ses plaies et se figeait dans une tranquille somnolence proche de la léthargie. Cette torpeur avait surtout gagné le milieu des fonctionnaires. Ah, la période héroïco-statique des ronds-de-cuir et des manches de lustrine ! Le petit train-train adopté dans le travail faisait, en somme, l’affaire de tous ceux qui avaient choisi l’Administration permettant un régime sans fatigue.


Jules en est là de ses réflexions puisées à profusion dans les innombrables documents, classés sans suite, empilés sur les rayonnages et dans les nombreuses armoires qu’abrite le bureau qu’il occupe. Le vieux fureteur revoit ces multiples auxiliaires, commis, rédacteurs, sous-chefs, chefs, préposés, agents, adjoints, secrétaires, subordonnés, surnuméraires, tous très dignes, en chemise au col empesé, à la cravate sombre, les traits graves, pénétrés de leur importance, toujours prêts à reconsidérer le monde au moment de l’apéro. Car si l’Administration nourrissait son homme, sans plus, elle l’abreuvait à satiété ! Les couples illégitimes se faisaient au gré du temps et les belles promesses s’envolaient au gré du vent.


L’apathie, l’alcool et l’adultère étaient les empêcheurs de travailler en rond (-de-cuir).


La pensée du vieil homme se mue en songe et, assoupi, son esprit s’égare dans l’immense champ de l’imagination. Le cinéma bat son plein dans ce long métrage aux premières heures cruciales pour l’administré dont le cauchemar se poursuit au fil des années avant que l’ère du changement, s’opérant doucement mais sûrement et de manière irréversible, ne le sorte de ce mauvais rêve.

L’apport d’outils de plus en plus perfectionnés, le resserrement des boulons, la chasse implacable à la canette, les multiples déconcentrations, décentralisations, régionalisations, frustrèrent les fonctionnaires jusqu’à les rendre plus individualistes, plus égoïstes. Et, prenant pour exemple certaines pratiques barbares du secteur privé, de zélés politiciens flanquaient un coup de pied dans le système désormais caduque de la nomination définitive, garante de la sécurité d’emploi et donc, pour eux, mère de tous les vices.


S’en vient alors le temps des désignés à statuts précaires, placés sous la haute surveillance des adjoints des ministres concernés. L’épée de Damoclès pointe au-dessus d’une nouvelle race de travailleurs n’ayant plus le temps de conter fleurette et s’adonnant, sans répit, à leurs occupations.


Amour, alcool et inertie sont proscrits sur les lieux du travail. Si certains en doutent encore, le Syndrome d’Immuno Déficience Acquise est là pour mettre au pas tout contrevenant à une morale devenue austère dans le secteur public.


Afin que les erreurs du passé ne s’estompent dans un regrettable oubli et surtout d’éviter leur réédition, les Autorités ont transformé un des plus anciens bâtiments de l’Administration en musée de cire : le Museum Administrationis. Des mannequins représentent les catégories distinctes de l’administrensis communis à travers les âges, vacant à leur occupation principale.


Le bureau 402 a échappé à la restructuration, Jules refusant de déserter un microcosme auquel il est accroché ad vitam aeternam et même plus, si l’on en croit toujours certaines rumeurs. Le vieil homme est persuadé que s’il quittait, ne fût-ce qu’un instant, son univers, cet abandon s’apparenterait à une félonie. Une attitude inacceptable pour qui sait la haute teneur morale dont se prévaut l’ancêtre. Finalement, les responsables ont entériné la situation et ont même consacré Jules, concierge des lieux. Ses tâches consistant en une forme de gardiennage et au versement des émoluments des femmes d’ouvrage.


Une décision arrangeant tout le monde, tant les édiles que notre surveillant, réfugié dans cette pièce, instaurée en sanctuaire inviolable où les quelques personnalités, tenues par le secret, répugnent à s’aventurer car le vieux, dit-on, n’est guère commode, et c’est bien peu de le dire. Au point que certains de ces élus n’hésitent pas d’appeler la malédiction sur celui qui aurait l’audace d’y pénétrer. Il subirait un châtiment semblable à celui encouru par les profanateurs de la tombe de Toutankhamon. Des racontars certes, mais personne n’a l’envie, et encore moins le courage, de s’y hasarder pour vérifier. C’est la raison pour laquelle, Jenny et Martha ne sont pas tenues de nettoyer ce local. Par contre, elles sont tenues de ne pas ébruiter les rumeurs concernant ledit local sous peine de sanction…

 

Le Museum fait relâche le lundi. Le restant de la semaine, il est ouvert de 9h. à midi et de 13h. à 16h. Aujourd’hui, mercredi, c’est donc jour de visite. Le guide a une tête de guide. Il connaît son sujet sur le bout des doigts et sait, par conséquent, qu’il lui est interdit de faire la publicité du bureau au fond du couloir, numéroté 402…


«… Nos joyeux plumitifs se facilitaient l’existence en arborant, à l’exemple de Jeanne d’Arc, l’étendard marqué de leur principe : Où il y a de la gène, y a pas de plaisir. Ils se conformaient à cet idéal en faisant fleurir au sein de l’Administration, une hygiène de vie nouvelle, réformatrice de l’éthique. Certains endroits, réputés sacro-saints, se muèrent en lupanar où s’emmêlaient employés de tous sexes et de tous poils. Jamais les murs ministériels ne connurent exercices plus attrayants, ni plus éreintants. L’on peut voir, ici, dans ce local assez aéré, la petite coursière, les fesses nues calées sur une pile de dossiers, se curer les ongles des orteils, tandis qu’un chef de service trifouille dans le corsage de sa voisine dont les mains s’occupent ailleurs, suivez-moi ! »

 

Parmi l'auditoire, Jean-Christophe n’a que faire d’un historique récité sur un ton monocorde par un type mettant autant d’expression qu’un élève de l’école primaire débitant une leçon apprise par cœur. Si notre fringant jeune homme a emmené sa énième conquête au Museum, c’est parce que le coquin a une idée précise derrière la tête.

« Dis donc, Cécile, ça ne te donne pas des idées ? As-tu remarqué qu’y a pas mal de coins sombres ici ?

- Jean-Cri, je t’en prie, je vois pas ce qu’y a d’émoustillant à faire l’amour dans un tel endroit…

- Qui te parle de faire l’amour ?

-  Je te vois venir, malin…

- Dans le fond, pourquoi pas ? Ces mannequins de cire avec leur côté joyeux drille, gai luron, m’inspirent…

- Je vais finir par croire qu’Isabelle a raison quand elle dit que t’es tordu…  

- Isabelle n’a jamais rien compris à l’amour… »


Portant beau, les traits réguliers aux angles doux, Jean-Christophe s’identifie au type parfait du séducteur né. Bien découplé, il a acquis de naissance le buste et la musculature de l’athlète, il en use et en abuse auprès de la gent féminine qui, noyée dans une touchante naïveté, en redemande sans cesse. Notre Adonis, infatigable dans le genre d’exercice qui fit la renommée de Don Juan s’en donne à cœur joie : œil de velours, mains baladeuses, bouche gourmande et l’affaire, ou plutôt les affaires sont dans le sac. Jamais, il n’a connu le moindre échec dont il n’en supporte même pas l’idée. Incapable de dire le nombre de ses conquêtes, ce redoutable tombeur de belles, parfaitement équipé pour la satisfaction des filles de tous genres, ne sort d’une aventure que pour se repaître d’une entreprise nouvelle. Et les bonnes aubaines ne manquent pas à ce grand jouisseur qui s’est créé un agréable horizon composé de copains qu’il se résigne à perdre, l’un après l’autre, pour cause matrimoniale; il les remplace au gré de leurs aptitudes à ne pas convoler trop vite. Notre vieux garçon épanoui  va son train et, à l’instar de W.C. Fields, aime regarder les éléphants comme les femmes tout en refusant d’en avoir chez lui, s’enorgueillissant de ne point se fixer un indésirable fil à la patte et répétant à l’envi la pensée de Sacha Guitry : «certains hommes sont malheureux, les autres sont célibataires !» Cette disposition de célibataire, dans laquelle il s’est installé avec volupté, constitue un havre de paix, de tranquillité, d’insouciance et, surtout, de pleine et légitime liberté.

 

Le guide poursuit son monologue. 

«… Dans ce bureau exigu, vous pouvez apercevoir un chef administratif pratiquant son sport favori… la lecture du compte-rendu d’un match de football disputé la veille. Comme c’est bientôt l’heure de l’apéro, des bouteilles de bière de marques différentes sont posées sur une servante. Vous imaginez qu’un musée de cette tenue se doit de faire appel à plusieurs sponsors… suivez-moi ! Le rédacteur, que vous voyez ici, s’affaire à placer ses fléchettes dans la rose de la cible. Il en a plantée trois, ce qui trahit un long apprentissage… suivez-moi ! Sur votre gauche, appréciez divers écrits tels que témoignages, attestations, décisions de Justice qui ont été roulés en boulettes de papier et écrasés sur les vitres, lancées par des mains expertes. D’autres documents, transformés en cocottes, symbolisent le parfait bureaucrate d’alors. A droite, dans l’encadré, vous pouvez prendre connaissance de ce que L’Os à Moelle proposait dans ses demandes d’emploi : Employé de bureau, bricoleur, boute-en-train, grande facilité d’élocution, grosse connaissance récits de chasse, histoires graveleuses, cherche emploi dans Administration ou Ministère bien exposé au Sud. »

 

Les mains jouant du piano sur le dos de sa compagne, Jean-Christophe se fait de plus en plus insistant.

« Je t’assure Cécile qu’on devrait essayer. Tiens, regarde là-bas, au fond du couloir, y a une porte fermée. C’est sûrement un débarras… tu nous imagines enlacés sans que personne puisse imaginer pareille chose en cet endroit ? L’extase suprême, non ?

- T’es vraiment chiant, mon vieux… et puis, parle moins fort… y a la dame avec son tailleur gris qui s’est déjà retournée deux fois, l’air agacé…

- Je m’en moque… je vois que toi…

- Menteur…

- Alors, on y va ?

- Laisse-moi tranquille… »

 

Le visage et la voix du guide restent neutres, il n’est pas question de donner l’impression de nourrir la moindre nostalgie au souvenir d’époques irrémédiablement révolues. 

« En des temps plus reculés, des humoristes s’y frottèrent. Georges Courteline joua à l’employé aux Hypothèques pendant cinq jours et fut rétribué pendant trois ans, personne ne s’étant aperçu de ses absences répétées… »

 

«… Comme personne ne s’apercevra de la nôtre », souffle Jean-Christophe à l’oreille de Cécile, sûr que la bougresse finira par céder.

 

Jetant un coup d’œil parmi l’assistance, pour s’assurer de la présence de tout le monde, le guide pousse un soupir, signifiant qu’il arrive au bout de sa peine.

« En ce qui concerne la dernière partie de la visite, nous devons gagner l’autre aile du bâtiment… suivez-moi ! »

 

Jean-Christophe profite de cet instant de flottement durant lequel le guide, marchant d’un pas alerte, ne prête plus guère attention au groupe qui le suit. Notre dragueur impénitent entraîne Cécile dans un des recoins sombres, proche du bureau au fond du couloir. Cela fait, maintenant, une demi-heure que la jeune femme tient tête à l’homme dont l’impatience va grandissante. Il est temps de mettre fin à cette quête humiliante pour notre Casanova. Après un long baiser, la belle rend les armes. Les deux amants attendent, ensuite, que le silence total ait repris ses droits à l’étage.


Ils prennent une grande respiration lorsqu’ils franchissent, le cœur serré, le seuil de la porte du 402 qui s’ouvre sans offrir la moindre résistance. L’air de cette pièce est vicié, la moisissure a gagné les étagères, s’accaparant lentement mais sûrement d’un plafond délabré. Des dossiers, par centaines, jonchent un sol au bois partiellement vermoulu. L’on s’attend, à chaque instant, à voir surgir un être monstrueux sorti tout droit de la Géhenne.


L’atmosphère de l’endroit, lourd et malsain, devient irrespirable; aucune présence ne se manifeste et cependant, on se sent épié, surveillé, jaugé par d’invisibles yeux dont l’indubitable hostilité inquiète.


Recouvert d’une mousse verdâtre, à certains endroits, poussiéreuses à d’autres, les meubles oubliés, abandonnés, condamnés, jadis, à la démolition semblent autant de spectres d’un passé révolu.


Dans cet antre d’autrefois au silence pesant, l’on sent flotter les âmes troublées des lointains occupants réduits depuis longtemps déjà, mais dont les lieux restent fantastiquement empreints.

« Je t’en prie, Jean-Cri, partons, il fait sale et j’ai peur… cette pièce est peut-être habitée…

- Oui, par une créature hideuse qui se repaît de ragoût de sorcière, de potage aux yeux de chacal, de pâtes à l’hémoglobine, de blanches colombes rôties à la bave de crapaud, de…

- Ça suffit !

- N’aie crainte, mon ange, rien ne te concerne dans le menu…

- Si tu te crois spirituel ! » Et la jeune femme, au bord de la crise de nerf, se met à tambouriner le sol de ses pieds. Jean-Christophe la serre contre lui.

« Du calme, mon cœur, du calme. Il n’y a personne, ici… sauf nous deux… comme tous les amoureux de la terre, nous sommes seuls… seuls au monde… seuls… »


Ses lèvres rencontrent les siennes, s’abandonnant à nouveau dans un long et brûlant baiser. La jeune femme capitule sous l’étreinte chaude de son amant. Enfoui de cet endroit à la senteur du soufre, la libération de la peur intense ressentie par sa compagne, fouette les sens d’un être en pleine force de l’âge qui fait subir à Cécile ce que les esprits chagrins qualifient de derniers outrages. Après avoir gagné, à la force du poignet, les parties intimes de la jouvencelle, celle-ci se libère complètement. La puissance musculaire du mâle, ajoutée au désir, devenu intense, de la jolie Cécile aboutissent à l’inévitable accouplement.


Le climat se transforme brutalement; tout s’assombrit dans ce lieu des ébats improvisés et l’homme, soudainement, perd tous ses moyens. Interdit, infiniment honteux de cette défaite inacceptable qui met en miettes sa virilité, Jean-Christophe s’écroule, accablé, trahi dans sa nature. Lorsqu’il se redresse, cherchant fiévreusement ses bijoux de famille, instruments de tant de gloire, il ne trouve qu’un trou béant ! L’étalon, le chéri des dames, est devenu un être asexué d’une espèce inconnue.


Cécile, affolée, ne sachant comment réagir devant l’état pitoyable de son compagnon, fuit sans demander son reste, le laissant désemparé face à ce terrible coup du sort. Tiraillé entre la stupeur et la hargne, l’homme déshonoré cherche des yeux le responsable de cette épouvantable cruauté. Il le suppose, secoué d’un rire mauvais, tapi dans un quelconque renfoncement de la pièce. Ce monstre de perversité, son horrible forfait accompli, est trop lâche pour le défier à visage découvert. Jean-Christophe éclate en imprécations sourdes contre son tortionnaire, anéanti qu’il est par l’approche d’une mort affreuse. Perdant abondamment son sang, il tente d’atteindre la porte mais ses forces l’abandonnent. A présent, étendu sur le sol, l’homme sent la vie le quitter doucement. Au même instant, les automobilistes sont surpris de voir déboucher, sur la voie publique, une furie à la robe ensanglantée, les yeux hagards, courant dans tous les sens en moulinant l’air de ses bras comme si elle voulait chasser un invisible danger qui la poursuit. Crissements de pneu, coups de volant et tête-à-queue se multiplient. Un taxi, pressé par sa course, ne peut éviter la malheureuse Cécile qu’il percute violemment et projette contre la façade du Museum.    

 

A 18h.30, Jenny rejoint Martha, au cinquième étage, dans la kitchenette où les deux femmes prennent leur café et fument une cigarette.

« Y s’est passé quelque chose de terrible, cet après-midi, au Museum… je suis venue dans le coin plus tôt parce que je devais faire une course et j’ai vu un flic qui interrogeait des gens. Il était plutôt beau gosse… grand, bronzé, avec une belle moustache…

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

- D’après ce que j’ai pu comprendre, c’est une querelle d’amoureux qu’a mal tourné… une femme, qui faisait partie du groupe des visiteurs, a dit que le gars n’arrêtait pas d’embêter la fille, y se montrait trop pressant… on l’a retrouvé sans son rikiki !

- Quoi ! Tu te rends compte, s’il fallait, à chaque fois, arracher le rikiki d’un mec pour le calmer, y a longtemps que mon Jean-Pierre n’en aurait plus ! (rires)

- Ouais… mais c’était une dingue, elle s’est fait renverser par un taxi parce qu’elle courait, toute folle, toute perdue, au milieu de la chaussée…

- Peut-être que le gars l’avait trop excitée… (rires) et lui, on l’a retrouvé où ?

- Dans le couloir… près du 402 !

- Brrr ! J’aime pas ça… et le rikiki ?

- Disparu, envolé !

- Tiens, à propos, à côté de la pochette en plastique, y avait un petit paquet, quelque chose qu’on a enveloppé dans du papier alu.

- Montre voir… oh, regarde, y a un mot accroché… » Et Martha de lire : Que Rox le déguste, afin que ce ne soit pas perdu pour tout le monde. Jules.

 

 

ALAIN MAGEROTTE

 

Rendez-vous le 18 juin pour une autre nouvelle d'Alain Magerotte !


Publié dans Nouvelle

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A LA UNE...

Publié le par aloys.over-blog.com

A voir dans le podcast d' ACTU-tv:
Malgré son tout jeune âge, ACTU-tv a déjà ses petites anecdotes !

Ainsi, si vous avez visionné le podcast de l'émission du 30 mai, vous aurez certainement noté que le pauvre André Debaar semblait assis beaucoup plus bas que son interviewer, comme si on l'avait posé sur un tabouret...

Ri...en à voir avec sa taille... http://photos-b.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs607.snc3/31945_423941487358_676387358_5591132_6835332_s.jpg

Mais cette vedette du théâtre belge (60 ans de scène) était tout simplement passé à travers le fond du fauteuil dans lequel on l'avait invité à prendre place... et en grand professionnel, il a continué à parler comme si de rien n'était.

Une autre nouvelle !!!!

A lire dans ACTU:


Un bel article dans "Metro" sur le dernier livre de Gauthier Hiernaux "Le triangle sous le sable" . Encore et toujours l"Empire de la Nouvelle Ere", cette saga d' anticipation qui nous mène auxhttp://photos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs637.snc3/31945_424004557358_676387358_5592496_3403815_s.jpg confins de l'univers. Et si l'Empire le plus puissant de tous les temps reposait sur le plus terrible des mensonges ?

A Voir sur :     http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

 



DERNIERE MINUTE DE CARINE-LAURE DESGUIN !!!!!

http://idata.over-blog.com/3/13/64/26/_-34-recadr--3.jpg

http://carinelauredesguin.over-blog.com

9 au 13 juin            

7ème Festival international et Marché de la Poésie

 

 http://www.maisondelapoesie.be/layout/header.jpg

 Maison de la Poésie

*9 juin - In Tenebris, d'après Charles Baudelaire,

par le Théâtre d'Ern

*10 juin - Rencontres-lectures à travers la ville - Impacts des balles à blanc, d'après Stéphane Lambert

*11 juin - Croisière/excursion littéraire - Namur-Dinant-Charleville-Mézières

*12 juin - Marché international de Poésie - Grande Nuit  de Poésie

*13 juin - Marché international de Poésie - Concert du dimanche matin - Slam'Jam, scène ouverte

Rue Fumal, 28 - Namur

Info: 081/22.53.49

www.maisondelapoesie.be

 

Samedi 12 et dimanche 13 juin 2010, "Chloé des lys" vous attendra à cet évènement incontournable de la poèsie ! Merci à tous ! venez nombreux !


La Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles a le plaisir de vous annoncer la 7e édition de son Festival international et Marché de Poésie Wallonie-Bruxelles qui aura lieu du mercredi 9 au dimanche 13 juin 2010.

L'effervescence est grandissante à la Maison de la Poésie qui prépare son 7e Festival international et Marché de Poésie. Durant 5 jours, la capitale wallonne aura l'honneur d'accueillir une vingtaine d'artistes belges et étrangers pour une nouvelle aventure poétique. Tous à vos agendas, passionnés ou amateurs, un programme époustouflant vous attend !

Lectures poétiques, spectacles, concerts ainsi que la fameuse
Croisière littéraire sur la Meuse sont au programme. Après ce périple, le festival se délocalisera à nouveau jusqu’à la Maison des Ailleurs de Charleville-Mézières pour faire le plein de lectures et d'improvisations musicales. Dans le cadre de cette journée, vous aurez également la possibilité de visiter l'exposition De Rimbaud à Aden ainsi que celle consacrée aux œuvres du peintre Clovis Trouille.

Pour l'occasion, quelques commerçants du vieux Namur vous ouvriront leurs portes pour vous offrir des moments poétiques inoubliables ! Certaines vitrines exposeront également de très belles anthologies poétiques réalisées par les élèves de 5e secondaire des établissements scolaires de la ville. La gare, lieu de rencontre et de communication, sera par ailleurs imprégnée de l'esprit du festival en vous dévoilant, du 17 au 31 mai, en avant-première, les poèmes inédits de nos invités qui viendront de France, du Québec, de l’Acadie, de l’Ontario, d’Italie, d’Irlande, de Roumanie, de Suisse et de Belgique.

Le Marché de Poésie qui aura lieu les samedi 12 et dimanche 13 juin à la Maison de la Poésie rassemblera auteurs et éditeurs afin d'y présenter des ouvrages poétiques francophones. A l'instar d'une foire aux livres, chacun disposera d'un espace consacré à la vente et à la présentation de livres. La
Table des poètes namurois sera également ouverte à ceux et celles qui souhaiteraient faire la promotion de leurs propres ouvrages.

Le Festival et Marché de Poésie font partie des évènements culturels namurois dont l'originalité et la convivialité font la renommée. Nous vous attendons donc très nombreux du 9 au 13 juin 2010 pour partager des moments de créativité et de sensibilité sans pareil !"

Article de la http://www.maisondelapoesie.be/layout/header.jpg

 



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CARINE-LAURE DESGUIN : Albertine Sarrazin

Publié le par aloys.over-blog.com

http://idata.over-blog.com/3/65/07/04/_-34-recadre-3.jpg L'autre jour, une de mes vieilles connaissances se fracture le scaphoïde. Le scaphoïde, vous savez, ce petit os du pied. Sur un ton humoristique ( je n'dis pas "moqueur", elle s'rait pas contente...), je lui dis :

  - On connaissait "L'astragale" d'Albertine Sarrazin. A présent, il y a "Le scaphoïde " de XXX !


  Elle et moi, nous avons bien ri. Surtout moi...

  Ce soir-là, ce nom, Albertine Sarrazin, me revient en mémoire..."L'Astragale", roman autobiographique, écriture magnifique, authentique. Dans un style littéraire prometteur, cette adolescente révoltée raconte ses années difficiles, sa jeunesse rudoyée par des incarcérations successives. Et puis l'évasion, ce haut mur duquel elle chuta et se brisa l'astragale, ce petit os du pied, voisin du scaphoïde...L'intrépide ne peut se relever et, à ce moment-là, le destin s'arrête. Il s'appelle Julien.

  Albertine sarrazin, c'est une étoile. Elle est passée comme un sirroco, pour nous ouvrir les yeux, le coeur. Et c'est elle qui saigna.


  Pourquoi emprisonner les jeunes ? Quelles sont les routes caillouteuses qui les conduisent vers des actes irréparables ? Albertine, c'est tout ça ! Mais c'est aussi l'intelligence, la révolte et un grand, un tout grand talent littéraire.

Savez-vous qu'elle était née à Alger en 1937 ? Et décédée à Paris, en 1967 ? Trente ans !

Albertine Sarrazin, un destin...


Après avoir relu "L'astragale", j'ai écrit ce texte...

  Les bougainvillées et autres éclatantes

  Fleurs d'Alger se fanent s'étiolent en ce dix-sept

  Septembre mille neuf cent trente-sept

  Alger est belle et blanche et chaude

  Les enfants des rues de pierres et ceux

  Des pierres précieuses et creuses

  Creusent l'enfance et ignorent les mépris

  L'enfance est innocence et ignore

  Tous les lampions des haines précoces

  Des abandonnés des jours essentiels

  Il ne suffit que d'un jour féroce

  Un jour de honte et d'oubli

  D'une fille malheureuse devant cette porte

  Toute seule avec ses pensées d'amour

  des cris un panier de bébé autour

 

   Des semaines à se demander lever

   la tête vers le ciel d'Alger si blanche

   Vers ce ciel si bleu et démoralisé

   Pourtant à pleurer il se venge

   Une petite étoile brillante

   N'éclatera plus sur les bras nus

   De la jeune fille si jeune si imprudente

   Si seule au coeur brisé déçu

   Toutes ces angoisses ces déserts

   Dans les plis de son coeur de cierge

   L'enfant qu'elle n'entendra plus

   Qui est-elle et d'où vient-elle

   Cette jeune fille ne sourira plus
   Exilée de la vie sans lumière ni chandelle
   Angelot fragile dans les anges déchus
   Elle peine de laisser là dans des bras inconnus
   Ce petit enfant cet oisillon sans ailes
   Au regard pétillant à la vie dévêtue
   Est-elle fée est-elle magicienne
   Est-elle passante gueuse ou mendiante
   Estampillée d'une passion bohémienne
   Agenouillée et bientôt trébuchante
   Elle hésite elle marche quelques pas
   Puis se confond dans les hibiscus
   A Alger le moindre faux pas
   Sonne le glas sans attendre l'angélus
   Jamais dans la vie ne pardonnera
    D'avoir oublié une princesse
    D'avoir renoncé aux caresses
   Que d'autres ne donneront pas

    Du père de l'enfant nous ne savons rien
    Est-il roi prince ou artisan
    Fils de tout ou fils de rien
    Est-il militaire prêtre ou médecin
    Usurier algérien ou français mécréant
    
    C'est aujourd'hui le jour béni
    Ou maudit de la Sainte- Albertine
    Ils te nommèrent donc ainsi
    De nom Damien de prénom Albertine
    
     A peine venue aux gens
    Déjà des fleuves de larmes
     Inhument lignées de parents
     Et noient les mélodrames

     Enfant du soleil enfant d'Algérie
     Aux yeux de velours d'arrogance et de force
     Ton corps est subtil tes élans sont précoces
     Des étoiles sont en toi et tu aimes la vie

      Derrière les murs tout blancs 
      De l'assistance publique
      Tu t'éveilles et pendant deux ans
      Inoffensive les cadeaux de la république
      T'ouvrent vides et merveilles

      A qui donneras-tu ton premier sourire
      Un visage un lit un drap des fleurs
      Petite fille du soleil et peut-être du désir
      Ta vie est ici ta naissance est ailleurs

       Combien sont venus regarder tes papiers
       Questionner observer et puis réfléchir
       L'affaire est sérieuse et n'est pas garantie
       Difficile d'aimer un enfant adopté

    Albertine Sarrazin, je ne sais pas si j'écrirai la suite de ton histoire ...Tu sais bien que j'attends des nouvelles de mon premier roman ! Tu dois me comprendre ! Tu sais ce que j'aurais aimé ? Et bien, j'aurais aimé, si tu avais vécu, j'aurais aimé aller prendre un verre avec toi. 
A Paris... 

    Ah oui, j'oubliais..Dis, si tu me lis, toi dont le petit scaphoïde s'est cassé, merci à toi, XXX !

 

Carine-laure DESGUIN

http://carinelauredesguin.over-blog.com


Publié dans Poésie

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Bob Boutique nous donne des nouvelles d'Alain Calles

Publié le par aloys.over-blog.com

Alain Calles (CDL) l'auteur de "Eclats de verre" un livre remarquable dans lequel il explique comment il a réussi à sortir de l'alcoolisme, dédicacera ce dimanche 13 juin au 2° salon du Livre enhttp://idata.over-blog.com/1/07/31/48/Alain-2008-3-jpg.jpg Liberté organisé par la librairie Pippa de Paris, dans le Quartier Latin.


Publié dans ANNONCES

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MARTINE DILLIES-SNAET et « Nouvelles à fleur de peau » de Micheline Boland

Publié le par aloys.over-blog.com

http://users.skynet.be/TheDillies/auteur2.jpgJ’ai lu « Nouvelles à fleur de peau » de Micheline Boland

 

            Je me demande si c’est une mauvaise nouvelle apprise ce matin ou si c’est la nostalgie retrouvée au travers de ces vingt et une nouvelles qui me met ainsi le vague à l’âme. Probablement que je ne connaîtrai  jamais la réponse.

 

            MICHELINE BOLAND, dont je ne connaissais que le livre sur la PNL, nous donne à découvrir au travers de ces nouvelles, des histoires. Des histoires de statues, des histoires de livres,  de couples, des histoires vraies et d’autres imaginées, mais leur dénominateur commun est de transpirer des émotions vécues ou refoulées.


Et ce sont les histoires imaginées qui m’ont le plus accrochée. J’ai, par exemple, franchement adoré cellehttp://jelistulisillit.files.wordpress.com/2010/03/sans-titre.jpg?w=105&h=150 de la « Petite main ».

 

            Psychologue de formation, MICHELINE BOLAND transcende dans chacun de ses récits les émotions et les récits d’adultes qu’on lui a « offerts » dans sa profession et qu’elle a sentis vivre au plus profond d’elle-même sans jamais rien en dire.


Je la sais suffisamment fine et intelligente pour être certaine qu’elle connaît le transfert qu’elle a opéré vers ses histoires. Ce trop-plein de l’être humain jamais évacué…

 

            Les nouvelles sont brèves et ne lassent jamais le lecteur. Il est à recommander au lecteur qui n’aime pas s’attarder sur des histoires longues, mais certainement pas à conseiller à qui nage dans la déprime. C’est ainsi que je le ressens.


Si dans son livre sur la PNL, Micheline nous offre un plateau d’outils, ici, l’auteur raconte ...


            J’ai trouvé extra le titre trouvé, car ce livre de MICHELINE BOLAND, c’est exactement cela : des nouvelles à fleur de peau. Rarement un titre a autant collé à l’œuvre que celui-ci.

 

 

 Martine DILLIES-SNAET

http://users.skynet.be/TheDillies/

 

 

 

 

[sortie du livre: avril 2009 --- 170 pages]

[commentaires remis à :

«Actu »,

« jelistulisillit » ,

« critiques libres » et

à la «bibliothèque de Comines-Warneton]

 

Publié dans Fiche de lecture

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Micheline Boland et Louis Delville nous parlent de (XY²) de Martine Dillies-Snaet

Publié le par aloys.over-blog.com

http://chloedeslys.buygoo.net/users/1913/52/32/14/avatars/28-2.jpg(XY)² DE MARTINE DILLIES-SNAET
Une analyse double de Micheline Boland et de Louis Delville


Voici un livre dans lequel l'auteur partage les fruits de son expérience dans l'enseignement. Voici un ouvrage qui devrait, selon moi, être un outil intéressant pour de jeunes enseignants et des stagiaires de l'école normale. 

Martine aborde des sujets variés, de ces sujets dont on parle si volontiers dans les salles de profs. Martine nous fait réfléchir par exemple à un des choix qui s'offrent de nos jours : les photocopies sont-elles à préférer aux livres ? Dans ce point, elle ne néglige nullement la question des livres/cahiers qui sont en vogue mais se révèlent tellement coûteux. Martine nous livre aussi sa façon d'envisager les textes à trous, eux aussi, fort en vogue et que j'avais déjà entendu être remis en question par d'autres professeurs expérimentés.
http://users.skynet.be/TheDillies/xy2complet.jpg

Martine s'exprime souvent en terme de 'je'. Elle nous livre des anecdotes, des réflexions. Elle suggère des méthodes, des façons de se comporter et d'aborder les élèves. Elle soulève des problèmes comme celui des daltoniens. Elle ne craint pas d'entrer dans le détail de choses pratiques comme le matériel de base nécessaire aux professeurs et aux élèves. Elle ne craint pas non plus de s'adresser aux directions, aux inspecteurs. Martine qui fait preuve de bon sens et d'humanisme, veut aider et cela se sent. 

Martine personnalise ses conseils selon qu'elle parle d'enseignement professionnel ou d'enseignement général

Beaucoup de vécu dans ce livre de près de 270 pages à la jolie couverture. 


MICHELINE BOLAND

http://homeusers.brutele.be/bolandecrits/



Les livres "scientifiques" m'attirent et celui-ci n'a pas failli à la tradition. 

Martine y donne un véritable cours d'histoire de l'enseignement des mathématiques pendant trente ans. On voit défiler les différentes réformes que l'enseignement a dû subir et les "trucs" que l'auteur a utilisé au cours de ces années. Avec en permanence cette exigence de compréhension et du mot juste indispensable à l'apprentissage des mathématiques.

Elle accorde une grande importance au travail des élèves au tableau. De quoi apprendre à toutes et à tous à se retrouver dans la peau du professeur mais surtout à préparer les futurs enseignants à leur beau métier. 

J'ai beaucoup apprécié ces longs dialogues entre élève et professeur qui aboutissent à une compréhension détaillée d'un problème et de la solution. 

Un seul regret ? Ne pas avoir eu cours avec elle !

LOUIS DELVILLE

Publié dans Fiche de lecture

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Une poésie de MARIE-FRANCE MELLONE : Les deux amants

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                   Les deux amants

 
http://fdata.over-blog.net/2/94/05/03/avatar-user-2249789-tmpphpRjkP55.jpeg

 


Quelque jour vous verrez un couple d'amoureux.                                
Elle sera bien vieille et lui sera bien vieux
Mais leurs yeux souriront au milieu de leurs rides
En se disant : << C'est bon de t'avoir eu pour guide.
Oh ! nous avons connu des moments difficiles,
Notre bonheur parfois nous a semblé fragile,
On ne vit pas longtemps sans faire de faux pas,
Oui mais j'ai toujours pu m'appuyer à ton bras. >>
Lorsqu'avec émotion ils revivront le temps
Où, jeunes loups, ils aiguisaient leurs dents
Il lui dira : << Pardon, j'ai fait couler tes larmes. >>
Et elle sourira de ses vaines alarmes.
Au profond du regard un tantinet coquin,
L'espièglerie au coeur il lui prendra la main
En murmurant : << Te rappelles-tu nos baisers
Si dévorants que nos bouches en sont usées ?
C'est loin, c'est bien loin mais c'était bon, c'était fou
Ce délire impatient qui s'emparait de nous
Et maintenant que ce feu est éteint je tremble,
Dis, si c'était la fin ? Mais nous sommes ensemble,
Je n'ai rien à craindre, je suis fort de ta force,
Tu es la sève du vieux chêne et moi l'écorce. >>
Regardez-les marcher les doigts entrelacés,
Aucune tempête ne les a séparés.
Non ne souriez pas car l'amour n'a pas d'âge,
S'ils sont moins passionnés ils n'en sont que plus sages.
Un jour j'aurai pour eux un regard bienveillant.
Qui sont ces deux amants ? Mais ce sont mes parents !

 

MARIE-FRANCE MELLONE

http://lesmotsdemariefrance.over-blog.com/


Publié dans Poésie

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CARINE-LAURE DESGUIN... SOUS TES SEMELLES DE VENT

Publié le par aloys.over-blog.com

http://idata.over-blog.com/3/65/07/04/_-34-recadre-3.jpg NOUVELLE AFRICAINE...

 

 

Sous tes semelles de vent, aux parfums capiteux de la savane et de liberté essentielle, toute la sagesse de la terre africaine marche avec toi, le voyageur sans fatigue, sans tristesse et sans valise.

La « Croix du Sud » t’a soufflé de t’arrêter ici, entre nos clochers d’églises désertées, nos cultures occidentales, et nos villes sans famine.

Tu es venu nous démasquer, toi qui viens de contrées où les masques dansent…

Tu es venu simplifier et débroussailler nos pensées, toi qui viens d’un pays de brousse et d’animaux sauvages…

Tu es venu nous évangéliser, n’est-ce pas, toi qui viens du continent sur lequel des visages blancs et sans masque ont, voici plusieurs dizaines d’années, enfilé chapelets et paraboles …

La première fois que tu as parlé devant notre assemblée, notre ignorance perlait jusque dans le cœur de la nef et tes mots de simplicité – à l’africaine – ont touché nos volcans éteints .

Tu es un homme grand, fort, au visage sans secret. Ta peau couleur d’ébène, c’est un bouclier de paix sans cérémonie ; ton sourire est large de sincérité, tes yeux tout remplis de bienveillance décodent nos interrogations et déposent dans le panier de nos innocences les noyaux véritables du cœur de l’univers.

L’histoire, c’est une route montagneuse, insolite et ironique…En uniformes, des blancs médaillés diplômés et hiérarchisés ont émaillé des kilomètres, traversé des brousses chaudes, ramé entre des gueules de crocodiles. Ils ont estampillé de leurs paroles épiphaniques des tribus d’hommes sages, des dogons qui lisaient dans les étoiles, des sorciers de village qui savaient les contes wabe

Aujourd’hui, habillé d’une soutane, tu vis et respires au milieu de notre peuple. Ta réussite est saine, elle perpétue les lumières de l’univers que les ancêtres de tes ancêtres t’ont soufflé, traversant les fleuves de la tradition orale depuis des centaines d’années de soleil et de brousse, de vents allumés et de forêts humides.

Cadeaux de la vie, les poussières d’étoiles que sont tes mots de sagesse, se déversent comme des poissons ailés, au milieu de nous, blancs de l’occident, troupeaux de gens rivalisant entr’ eux et oscillant entre plus et surplus.

Toi, le septième jour des quatre lunes, tu nous apprends non pas à avoir ; tu nous apprends à être. Tes mots de vérité, remontés des puits de la « Grande Vérité » résonnent entre les colonnades et nous raisonnent, nous, petits élèves aux mains ouvertes vers toi.

Tu nous racontes le dernier voyage du peuple des éléphants, tout près de la rivière Sankourou. Et tu nous siffles pourquoi la « croix du sud » se nomme dans certaines contrées « constellation kamala nkotsi ». Tu nous parles des grands arbres de la forêt vierge, ceux qui se moquent des petites lianes rampantes ; aujourd’hui, accrochés aux longues branches de leurs frères, elles grimpent, chevaleresques, vers le ciel tout grand de bleu.

Et le jeune homme, changé en antilope après avoir bu l’eau de la fontaine, savez-vous ce qu’il est devenu ? Nous, nous le savons ! Et savez-vous pourquoi ? Nous, nous le savons !

Et cet oiseau troglodyte, aux petites plumes malicieuses cachées dans les plumes de l’aigle au bec renversé, connaissez-vous sa destinée ? L’autruche, la « Reine des oiseaux », en rougit de satisfaction ! Quoiqu’en pensent l’albatros et le cormoran !

Tu nous racontes les paroles sacrées, celles qui descendent des chariots de feux et qui s’étoilent en toute innocence parmi nos assemblées de fidèles et d’infidèles. Sur l’autel de nos différences, tu superposes des étals aux couleurs de l’arc-en-ciel et les vitraux nous renvoient des images d’oranges , de citrons, de manioc, de riz, d’ignames pilés, de la sauce gombo, d’arachide ou de tomates ; les vendeurs engoncés dans leurs longues gandouras bleues , jaunes vantent leurs produits au milieu des musiques assourdissantes …

Les lumières et les senteurs des traditions orales de tes terres africaines colorent de partage de compréhension et d’écoute les cristaux de nos doutes et nos écumes litigieuses.

Avec simplicité, tu nous entraînes vers la confiance, la vraie, la grande, celle qui baptise tous les peuples des terres et des mers ; et qui hisse au-dessus des nuages les oriflammes et les calices des fraternités universelles .....

 

 Carine-Laure Desguin

http://carinelauredesguin.over-blog.com

Retrouvez Carine-Laure le 10 juin pour un texte poétique "Albertine Sarrazin"...



 

 

 

 

 

Carine-LAure Desguin

Publié dans Nouvelle

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CLAUDE COLSON : Réflexions tout à trac

Publié le par aloys.over-blog.com

http://idata.over-blog.com/3/65/07/04/tete-Colson.JPG  Réflexions tout à trac*

Chapitre 3

Au début était la naissance, réflexions au fil de la plume

La mémoire de son corps se souvient. Ce soir-là il se voit, tout bébé, à la naissance ; son petit visage un peu fripé sortant du sexe de sa mère. Il cligne de ses yeux à peine ouverts, à la lumière du monde. Première agression. La sage-femme, habile, l’aide à passer les épaules. Sa mère pousse une dernière fois et, dans un long glissement, le voilà sorti, né, au monde !


Pour lui tout est à faire. Durant le temps qui lui sera imparti avant son retour au néant.


C’est la règle : on ne naît pas, on est mis au monde.


À nous de nous en accommoder. L’allemand, très précis, dit d’ailleurs, pour notre « je suis né », « j’ai été mis au monde ». Merveilleux usage de la voix passive. Au nouveau né de gérer ensuite et ce qu’il subit et ce qu’il fait. De maintenir la balance. Mais même l’action, l’actif, sont conditionnés par notre environnement. Nos choix sont, par essence, limités.


Et, puisqu’on ne naît pas, retenons de la « naissance » - phonétiquement – surtout le « sens ». À nous de le rencontrer : qu’il nous soit donné d’emblée, que nous ayons à le rechercher, voire à la construire. C’est l’objet de toute vie. Certains arrivent au but, d’autres restent dans la quête.


L’homme n’a rien demandé, rien choisi au départ. Il fait face.Du mieux qu’il peut. Jamais il ne saura le réel pourquoi de cet événement, de cet avatar qu’est sa vie. Rationnellement il ne saura même pas s’il y a un pourquoi. C’est la foi qui sauve (Luther). Le chemin se fait, paraît-il, en marchant : varié, heureux et/ou moins.


Et dans ce dernier cas rappelons-nous Dickens : Accroche ta douleur à ton dos, elle te portera loin.

 


(À suivre…)

 

Claude Colson

http://fr.creativecommons.org/images/cdr_bouton.gif*

http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre29492.html#page_3

http://claude-colson.monsite.wanadoo.fr/

 

Retrouvez Claude Colson le 14 juin pour le chapitre 4 de ses Réflexions tout à trac...

Publié dans Textes

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