Edmée de Xhavée et son nouveau roman, Lovebirds
Edmée de Xhavée... Lovebirds
Un petit rappel, sa biographie
Edmée De Xhavée est Belge, mais une Belge itinérante. Parce que sa ville natale, Verviers, avait envoyé bien des membres de sa famille à la conquête de leur fortune un peu partout dans le monde, c’est tout naturellement qu’elle-même s’est déplacée pour planter sa vie çà et là. Le sud de la France, le nord est et ouest de l’Italie, et puis le nord-est des Etats Unis lui ont donc apporté des habitudes, des aventures et mésaventures et surtout des observations de vie.
Revenue en Belgique – pour l’instant – c’est à Liège qu’elle habite et écrit en attendant de savoir ce que le destin lui apportera encore.
Ceci est son troisième livre – un recueil de nouvelles cette fois -, après Les romanichels et De l’autre côté de la rivière, Sibylla…
Lovebirds – Un résumé ?
Les amours ne sont pas toujours ce qu’elles semblent. Et semblent souvent être ce qu’elles ne sont pas. Mais le flux de la vie est indomptable qu’on le veuille ou non, et trouve le moyen de surgir et de se faire entendre tôt ou tard : un drame, un suicide, un meurtre, une agonie acceptée, une saine colère, une infidélité… et la vérité explose dans sa nudité légendaire.
Huit nouvelles au cours desquelles la vérité toute nue nous parlera d’amour, faisant un tri sans pitié entre le grain et l’ivraie.
Un extrait :
— Tu ne penses pas que c’est trop décolleté ?
Margot le regarde, le sourcil froncé. Mais il se rend compte qu’elle ne cherche vraiment pas son avis et qu’elle n’attend en fait que son habituel « mais non, tu es super avec ça ». La brosse à dents dans la bouche, le regard à nouveau fixé sur la fenêtre, il marmonne un « ais on, uper aec ça ! ». Son esprit est déjà dans les montagnes Ramapo qui se détachent sur un ciel de soleil couchant serein comme un lac rouge. Demain, enfin, demain il aura sa journée de hiking. Il se lèvera tôt, s’arrêtera dans un 7-Eleven pour acheter une bouteille d’eau et de quoi grignoter, puis s’enfoncera dans les bois, dans les chemins, sous les mouvantes frondaisons. Dans une confortable solitude. Il se couchera dans l’herbe, dormira, écoutera, ou rêvassera, les yeux sur les nuages vagabonds. Oubliera tout ce qui n’est pas lui.
Par la fenêtre les effluves et le crépitement du feu lui arrivent, ainsi que les voix de Chantal, MacKenna et Don. Il n’avait plus vu sa sœur Chantal depuis dix ans, MacKenna n’était encore qu’une enfant. Ils habitaient alors New York, dans un bel appartement dans Bleeker Street. De la grande fenêtre au treizième étage on voyait le pont de Manhattan, et en se penchant on devinait le début de celui de Brooklyn. Margot avait adoré son séjour New Yorkais, dans le « village » comme elle l’avait claironné à toutes leurs connaissances en rentrant. « Oui, nous étions chez ma belle-sœur, dans le villèdge ! On n’était qu’à deux pas de Tchaynatown, ou d’un simple trajet de métro on pouvait aller voir un miousicol à Broadway ! Et être chez l’habitant est tellement mieux pour visiter, on s’imprègne tout à fait de la découverte et de la culture ». Heureusement, elle s’était un peu lassée de parler de son séjour à Man-hattane, et leur petit cercle ne lui posait plus de questions sur le sujet.