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Claude Colson a lu Nid de vipères de Christine Brunet

Publié le par christine brunet /aloys

claude colson-copie-2

 

 

Je ne lis presque pas de polars/thrillers, tout au plus un Vargas, Connelly tous les deux ans environ, une fois j'ai lu un Lehane.


Je lis en général plutôt lentement : j'ai dévoré les 485 pages de ce livre en 5 jours !


C'est sûr qu'on a ici affaire à une histoire trépidante qui ne vous lâche plus. On va de rebondissement en rebondissements, se demandant sans cesse où cela va mener.


On s'attache aux principaux protagonistes et on tremble pour eux, tant il paraît qu'ils ne pourront échapper aux dangers multiples qui les guettent.


Une intrigue variée et documentée mêlant espionnage, enquêtes policières et histoire d'amourCouverture Nid page 1 fait le grand attrait de ce livre, ainsi qu'une langue alerte, soignée, précise : un style quasi parfait.


À la dernière page (à surtout ne pas aller voir avant l'heure) l'auteur sait encore tout relancer, remettant les compteurs à zéro. Cela m'a laissé plein d'interrogations (je vais devoir lui demander le fin mot !).

Un tout petit bémol, s'il doit y en avoir un : tant d'aléas peuvent-ils vraiment arriver à une seule personne (ou plutôt à deux) ? Et aussi, j'ai parfois eu l'impression qu'il y avait un peu beaucoup de hasards heureux. Mais au final un livre passionné et passionnant qui ne vous décevra pas.

 

Claude Colson

claude-colson.monsite-orange.fr

Publié dans Fiche de lecture

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Les amis de loin, une chanson poésie d'Adam Gray

Publié le par christine brunet /aloys

PHOTO pour 4me de COUVERTURE (ADAM GRAY)

Les amis de loin

 

O.K., tout l’monde a sa vie

Toquée, parce que le temps fuit

Mais c’est pareil « pour tout l’monde »

O.K., c’est bon, j’ai compris

Mais quelque chose m’ennuie…

Profond

 

C’est toujours à sens unique

C’est lourd : « Moi, je ! », t’es comique…

Non, tout, derrière, s’effondre

Ton « nous » c’est « toi », égoïste !

Mais raye-moi de ta liste…

C’est bon !

 

Les amis de loin

Des gens, pourtant, auxquels tu tiens

Mais qui se moquent de toi

Avec d’infâmes : « Je pense à toi »

Les mots dits, c’est rien

Moi, j’veux des actes au quotidien

Des p’tites preuves comme ça :

Juste être là, juste être droit

Concrètement… et non abstraitement

 

Tu n’écoutes pas c’que je dis

Faut que j’écoute c’que tu dis

C’est toi, que toi, puis les autres…

Tu m’appelles, moi, « ton ami »

C’est des bla-bla infinis…

À d’autres !

 

C’est toujours à sens unique

Et, je me doute, orgastique

Mais, là, la chandelle est morte !

Même seul, je crois, je m’en fiche

C’est mieux, mille fois, car tu triches…

Qu’importe :

 

Les amis de loin

Des gens, pourtant, auxquels tu tiens

Mais qui se moquent de toi

Avec d’infâmes : « Je pense à toi »

Les mots dits, c’est rien

Moi, j’veux des actes au quotidien

Des p’tites preuves comme ça :

Juste être là, juste être droit

Concrètement… et non abstraitement

 

Je suis las de boucher les trous

D’être une marionnette, un joujou

Tes bla-bla : assez, je m’en fous !

Je suis las… de boucher les trous

 

Les amis de loin

Des gens, un jour, auxquels on ne… tient plus


 

Adam Gray

adam-gray.skyrock.com

Publié dans Poésie

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Tout passe, une nouvelle de Charles Traore

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

http://www.bandbsa.be/contes3/traoreassis.jpg

 

 

Tout passe !

 

Un soir alors que j’étais encore enfant, ce jour-là même où mon père m’apprit que je dormirai désormais seul dans ma case, j’entendis le coq chanter.                                                             

Il devait être huit heures du soir. Je n’étais pas au nombre de ceux qui pouvaient prétendre avoir une horloge, mais je savais assurément, à tout temps et en tout lieu, dire l’heure qu’il faisait. Je l’avais appris de mon grand-père. C’est de lui de même que j’avais appris qu’un coq qui chante en pleine nuit, de façon intempestive, était le signe qu’un malheur allait s’abattre sur la famille. Le coq nous prévenait ainsi d’un mauvais présage.                                     

Lorsque couché sur ma natte, j’entendis ce coq chanter à plusieurs reprises, une grande frayeur s’empara de moi si bien que je me suis mis à prier, à implorer tous les dieux de l’univers, afin qu’ils protègent ma famille de tout malheur quelconque. Très peu rassuré de l’efficacité de mes incessantes prières, je me suis mis à penser à la nature du malheur qui pouvait s’abattre sur nous. La pensée de la mort me traversa l’esprit. Je réussis à l’expulser  en me disant que mes parents et nous-mêmes, étions trop jeunes pour être emportés par la mort. Je n’étais point un naïf ; loin de là. Seulement comme beaucoup, j’ai toujours pensé que le malheur, c’était l’affaire des autres !                                                                                                 

Pendant que j’étais plongé dans mes pensées, l’étrange bruit de ma chienne m’interpella. Je me suis alors levé et j’ai retiré la clef de la serrure de ma porte, pour tenter d’entrevoir ce qui se passait dans la cour. Ma case n’avait pas de fenêtre et la seule façon de pouvoir regarder discrètement et bien à l’abri était à travers le trou de la serrure.                                                                

Je n’ai pas réussi à voir grand-chose dans cette nuit noire, mais je garde encore le souvenir de ma chienne se battant farouchement contre deux bêtes plus grandes qu’elle et fatalement plus fortes qu’elle. Elle venait d’avoir trois petits. Quel animal ce chien ! Je l’avais reçu de mon grand-père. Un ami à lui qui l’avait reçu d’un de ses amis a voulu la mettre à mort quand elle était encore petite, parce qu’elle s’était fait arracher la patte avant droite par accident. Un gros mortier l’avait entièrement écrasée en se renversant au moment où les femmes pilaient du mil rouge. Pour cet ami, elle n’allait pas survivre à sa blessure et même si elle y survivait, elle perdrait d’office ce qui faisait d’elle un chien, à savoir l’usage de ses quatre pattes.

Mon grand-père me l’apporta un soir et me dit : « Voici le chien que je t’avais promis depuis belle lurette. C’est une femelle et contrairement aux autres, elle a trois pattes. Eh oui, tout comme aux Hommes, il arrive aussi aux chiens d’êtres difformes mais cela n’enlève rien en eux de ce qu’ils ont de chien. Cette chienne te donnera toute la joie dont tu as besoin si tu acceptes de lui accorder la patience et l’attention nécessaires. » Il avait raison, mon grand-père. Aucun chien ne me rendit aussi heureux que Tout-passe. Quel animal ! Elle  me suivait souvent d’un village à l’autre sans trêve. Elle chassait souventefois à mes côtés, Tout-passe ! Elle a toujours été courageuse. Cette triste nuit-là, ses petits s’étaient fait dévorer et elle-même fut effroyablement déchiquetée. Je lui suis infiniment reconnaissant ; elle s’est courageusement battue contre deux bêtes pour nous défendre et protéger ses petits.

 

 

Charles TRAORE

 

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Publié dans Nouvelle

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L'invitée d'Aloys, Josiane Lion avec un extrait de "La balade de Simon"

Publié le par christine brunet /aloys

 

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La nuit était tombée. Une de ces nuits froides d’automne où les étoiles meurent une à une, étouffées par la brume naissante et dont l’atmosphère perlée d’infimes gouttes de pluie vous transpercent jusqu’aux os et vous mouillent le cœur d’une indicible tristesse. Pour échapper le plus rapidement possible à cette morosité, je marchais d’un bon pas sur le bas-côté de la nationale. Autour des lampes d’un jaune blafard qui s’efforçaient de vaincre l’obscurité, volaient en une ronde obsédante des dizaines de papillons de nuit. De temps en temps, les ténèbres étaient déchirées par les rayons éblouissants de phares et le silence, qui jusque là n’était rompu que par les stridulations des derniers criquets et du bruissement des arbres, était à cet instant couvert par le vrombissement des automobiles lancées à toute vitesse.                                                                               

Tout avait commencé ce matin où j’avais décidé de faire une bonne balade. Il faisait si beau ! Enivré par cette radieuse journée, je m’étais éloigné, un peu trop peut -être...       Pour l’heure, je n’avais plus qu’une idée, me retrouver chez moi, grignoter un morceau et me blottir au creux de mon vieux fauteuil si confortable.

Après la chaleur du jour, la fraîcheur de la nuit aux odeurs d’humus, de bois brûlé et d’asphalte me donnait la nausée.

Tout à mes pensées, j’avais dépassé le rond-point. Je longeais à présent des friches envahies de sureaux et de buddleias.

Brusquement, un lièvre détala devant moi ! Surpris, je fis un bond de côté. Déjà, l’animal s’élançait au travers de la route. En trois bonds, il la traversa ! Hélas, je n’avais pas remarqué que je me trouvais presque au milieu de la chaussée. Trop tard ! Le flash aveuglant des phares, le grondement de bête furieuse d’un moteur... un choc violent... une douleur lumineuse à la tête... une onde glaciale qui me parcourt le corps et qui s’insinue dans mes os... la peur... une atroce peur viscérale... puis plus rien... seulement la nuit... le silence...

Combien de temps suis-je resté là inanimé sur le bord de la route dans les herbes jaunies ? Quand je me suis réveillé, il y avait un chien mort à quelques pas de moi.                

-Pauvre bête, pensai-je, il n’a pas eu ma chance !                                      

Il ne devait pas être mort depuis longtemps, car de sa tête ruisselait encore un filet de sang, son beau pelage beige en était maculé.

En titubant, je me redressai et m’appuyai contre un poteau indicateur. Je restai ainsi un long moment hébété. Dans la solitude désespérante de cette nuit sans lune, je me sentais déboussolé, désorienté. Je ne savais plus qui j’étais, ni où je me trouvais. Je me mis à grelotter de froid. Le choc sans doute ! Mû par la volonté de m’éloigner au plus vite de cet endroit maudit, je fis quelques pas. Apparemment, je n’avais rien de cassé.                                                                                         

-Allons, en avant ! me dis-je pour m’encourager.  Prudemment, je marchais dans les graminées mordorées. Elles étaient acérées et poussiéreuses, mais tant pis ! Mieux valait endurer quelques égratignures et avaler un peu de poussière que de m’exposer par trop aux dangers de la route.

Fatigué, j’avançais péniblement, avec cette impression désagréable de ne pas progresser. Non loin de moi, des voitures, ces monstres métalliques sans âme, continuaient de foncer dans l’obscurité, indifférentes aux drames qu’elles engendraient. L’une d’elles venait d’écraser un hérisson qui s’était élancé dans le calme trompeur de la nuit.

Comme je m’approchais du petit animal, je vis une vapeur fumeuse s’émaner de lui. Elle s’éleva légèrement, puis s’évanouit dans un fourré tout proche.

Je n’ai jamais cru aux fantômes, mais ce que je venais de voir me laissa perplexe. Existait-il quelque chose après la vie ?

Je n’avais fait que quelques pas et cependant je me sentais épuisé. Je m’assis sous un marronnier un peu en retrait de la route, là où les herbes sont toujours fraîches et douces.

Je devais me reposer un moment, faire le point, ne pas paniquer.                                     J’étais parvenu à retrouver un peu de calme, lorsque je m’aperçus de la disparition de ma chaîne. Sans doute, était-elle tombée lors de l’accident. Je me levai et rebroussai chemin, elle devait être encore là-bas.

L’aube se levait. Un brouillard nimbait les champs et pochait

les arbres d’une brume laiteuse. Le chien beige aux longues

oreilles était toujours là, allongé sur son flanc dans les herbes sèches, ses bons yeux globuleux ouverts sur l’infini.                                                                         

Une voiture arrivait. Elle roulait lentement. Je reconnus le ronronnement particulier de la voiture familiale. Ouf, on venait à mon secours ! Elle s’arrêta sur le bas-côté. Un homme et une femme en sortirent et s’agenouillèrent auprès du chien. La femme étouffa un sanglot. L’homme se releva, alla au coffre et en ramena une  couverture. 

Mes maîtres, c’était mes maîtres ! Braves gens, ils avaient du me chercher toute la nuit. Pour les remercier, je courais, sautais autour d’eux en jappant. Mais, ils ne semblaient pas remarquer ma présence.                                                                                    Mon maître avait soulevé le chien et l’avait déposé délicate-   ment sur le plaid. Je restai stupéfait et terrifié à la fois, car je venais de reconnaître au cou du cadavre pantelant mon collier où se balançait un médaillon gravé d’un simple nom : Simon ! Mais alors, c’était moi le pauvre chien beige ! J’étais mort cette nuit et bien sûr comme toute créature qui meurt, je n’en avais pas eu conscience !

Avec tendresse, ils m’enveloppèrent dans le plaid et me déposèrent dans la voiture. A présent, je devais être une vapeur, un flocon de brume qu’aucun être vivant ne peut voir, tel le hérisson de cette nuit. Je sautai sur le siège arrière et m’installai confortablement, j’étais si content après cette nuit d’enfer, d’enfin rentrer à la maison.

Mais ma joie s’arrêta net à la vue de jouets oubliés sur la banquette, un ballon et un ours en peluche qui appartenaient à Julien et Emilie, mes petits maîtres. Nom d’un chat, quel chagrin sera le leur, lorsqu’ils apprendront ma mort !

Un flot de souvenirs heureux me submergea. Des éclats de bonheur, des cris, des aboiements, des rires joyeux et les courses sur la pelouse pour récupérer une balle en mousse. Plus jamais, ce temps ne reviendra et comme ils allaient tous me manquer !

Peut-être, les parents adopteront-ils un autre chien afin de consoler les enfants. Mais toute leur vie, il en était persuadé, Julien et Emilie garderont dans leur cœur le souvenir ému de Simon leur gentil petit chien, parti un jour d’automne faire le tour du monde !

 

 

Qui est Josiane Lion ?

Je suis depuis toujours une passionnée d'écriture, d'histoire et d'ésotérisme. Encouragée par la critique favorable que recueillent mes récits, je publie enfin, l'année dernière, un premier ouvrage: "Le teinturier de la lune".

Publié dans l'invité d'Aloys

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Jean Destree nous propose... la première page de "Dieu m'a raconté", un récit inédit !

Publié le par christine brunet /aloys

 http://www.bandbsa.be/contes3/destreejean.jpg    

 

 

 

 Je ne sais toujours pas comment c'est arrivé. Les choses les plus bizarres et les plus farfelues vous tombent dessus brutalement, comme les collisions de voitures ou le coup de tonnerre. Je travaillais à mon bureau quand je fus distrait par quelqu'un qui me parlait. D'abord, je ne pris guère attention car, autant vous le dire, il est difficile de me distraire quand je travaille. Ma femme me le reproche d'ailleurs trop souvent. Donc une voix m'interpella.

 

- Hé! Tu m'entends?

- Quoi encore?

- Hé! Ne fais pas semblant de faire le sourd! Tu sais qui je suis?

- Non, et ça ne m'intéresse pas.

- Je vais te le dire quand même: c'est moi, Dieu!

- Allez, arrêtez de donner les coups de bâton à la lune! Je ne suis pas d'humeur à rire.

- Mais tu as très bien compris, c'est moi, Dieu.

- Taisez-vous donc et laissez-moi travailler en paix. J'ai six cours à préparer pour demain.

- Ô homme de peu de foi! Vous êtes bien tous pareils, des Saints-Thomas à qui il faut mettre les points sur les "i" pour leur faire accepter la vérité.

- Bon! Admettons que vous êtes ce que vous prétendez être. Qu'est-ce que cela va changer? Vous  n'empêcherez pas la terre de tourner.

- Bien sûr que non. Je ne vais tout de même pas faire d'exception aux lois de l'Univers que j'ai moi-même mijotées et mises en route.

- Ça, c'est vous qui le dites.

- Je ne suis pas le seul à le dire. D'ailleurs, on a beaucoup écrit sur moi et sur ce que j'aurais fait au cours de mon éternité.

- Ça ne prouve rien. Les bouquins, ça se laisse écrire. On fait beaucoup de dégâts avec les livres.

- Tu as raison. Les hommes sont dangereux avec leurs inventions.

- Vous pouvez en parler, des hommes, c'est vous qui les avez créés. Laissez-moi vous dire une chose: si ce qu'on dit est vrai, que vous avez créé l'homme à votre image, vous ne devez pas être très fier de vous, comme le disait Robert Escarpit.

- Halte-là! Je proteste! Ça n'est pas vrai! Je n'ai pas créé l'homme, je proteste, c'est une supercherie. Ce serait plutôt le contraire.

- Ah bon! Première nouvelle! C'est bien la meilleure vous n'auriez pas créé l'homme.

- Bien sûr que non!

 

     Je sens que la conversation va tourner au vinaigre et je n'ai pas l'intention de polémiquer avec un fantôme. C'est vrai, enfin. Je suis en plein travail et soudainement, "on" m'interrompt pour me dire qu'"on" est dieu et qu'"on" n'a pas créé l'homme. Mais l'autre continue de plus belle.

 

- Tu peux me croire, je n'ai rien à voir avec ces légendes de la création du monde. Je n'ai rien fait de tout cela.

- Mais alors, les bouquins sont faux? Notez que je ne crois pas à toutes ces balivernes. Mais si tout cela n'est que supercheries, vous allez créer le chaos dans la civilisation occidentale. Quel bordel! Avec tout ce qu'il y a déjà de catastrophes, si vous vous y mettez, vous aussi, qu'est-ce qui nous attend, la bombe atomique, comme à Hiroshima? Allons allons! Soyons sérieux!

- Mais je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux. Attends que je t'explique. C'est l'homme qui a inventé les dieux pour conjurer ses peurs et justifier ses conneries. Quand quelque chose va mal, on me le met sur le dos. J'en ai marre à la fin d'être le bouc émissaire de toutes les bêtises que l'homme a commises depuis qu'il est sur la terre et souvent en mon nom.

 

  Je commence réellement à m'impatienter car l'individu insiste. On dirait qu'il le fait exprès de me sortir de telles sottises auxquelles je ne crois pas plus qu'à l'existence de dieu.

 

 

Jean Destrée

Dieu m'a raconté 

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Alain Magerotte a lu "Le rêve de Maximilien" de Gauthier Hiernaux

Publié le par christine brunet /aloys

 

Alain

 

 

 

LE RÊVE DE MAXIMILIEN

Par Gauthier Hiernaux

 

Le personnage pris en photo pour la couverture de l’ouvrage ressemble à Louis Chédid ! Renseignement pris auprès de l’auteur : Non, il ne s’agit pas de Louis Chédid mais d’un copain ! Je ne savais que Gauthier était copain avec Louis Chédid !

Trève de plaisanteries ou de mauvaise foi, passons au roman.

A quel moment se situe l’action ? Dans un empire imaginaire, un monde futuriste où le religieux est omniprésent, étouffant, oppressant.

Empire ? Religion ? De plus, il est question de chevaliers, d’épées… ne sont-ce pas là des signes de l’époque moyenâgeuse ?... Hé non, car il est aussi question de métro, de train, de mémo-disc…

Un chevalier qui prend le métro, ça perturbe un peu, non ? Oui, au début, mais on s’y fait.

Et puis, il y a l’écriture. Une écriture classique, je dirais même classieuse (un petit côté «vieille France»). Une écriture facile (la plus difficile à réaliser), claire, limpide. Un roman passionnant, même s’il faut s’adapter à un vocabulaire assez «particulier» quant à la fonction occupée par les personnages.

Pas question de confondre un Najar avec un Iarl ou un Esdo avec un Qaeder ! Et que dire du calendrier : le cinquième jour du second mois des Tancrédiales ou le lendemain de la Kalende du premier mois des Cermales ! Faut quand même un peu s’accrocher !

Bon, O.K., vous allez me dire que c’est le «Qaeder» de vosLe Rêve de Maximilien G. Hiernaux soucis, que l’important, c’est l’histoire (vous avez mille fois raison)... en fait, nous suivons les pérégrinations de plusieurs personnages :

Saon Abner, fils de Gustavo (maître-peintre), qui a quitté la cité pour s’isoler (c’est un crime car «la dispersion des habitants empêche le contrôle des esprits») et rédiger les grands principes de sa doctrine…

Jedro Abner, frère du précédent et cadet de la famille, qui a hérité du talent artistique paternel…

Larsen, non pas Lupin mais Voltine (fils du Chevalier Uter Voltine), qui tente de sauver le patrimoine familial mis à mal par l’incroyable Ull… Sylon. Ce Najar ne mérite pas davantage que ce lamentable jeu de mots. En effet, en menaçant de confisquer les terres du vieux Voltine, il pousse Larsen à vouloir rencontrer Lord Melkin, obligeant alors ledit Larsen à courir mille dangers et à encourir les foudres du Iarl Venturini qu’il a carrément cocufié !

Jedro Abner et Larsen Voltine vont finir par se rencontrer, un peu comme dans un film choral…

Et puis, il y a le rêve de Maximilien dont il sera surtout question dans la dernière partie du roman.

L’Imperator Maximilien, le Pontifex Maximus, pris pour un minus par ses pairs et, notamment, par son frère, le dénommé Beliser, cherche un moyen pour se démarquer et faire taire ses détracteurs.

Il décide de faire construire un bâtiment gigantesque à la gloire d’Atis, un des Dieux les plus importants. Il laisserait ainsi une place indélébile dans l’histoire. Il serait loué longtemps pour cela. Seulement voilà, son grand-père, l’Imperator Sixte, a dilapidé beaucoup d’impériaux (argent) dans des constructions souvent inachevées et son père, l’Imperator Nicaise n’était pas en reste de ce côté-là…

Je ne vous en livrerai pas davantage. Par contre, voilà un beau cadeau pour Noël, pensez-y. D’autant que Gauthier Hiernaux est incontestablement un des grands talents des Editions Chloé des Lys. 

 

Alain Magerotte    

Publié dans Fiche de lecture

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Edmée de Xhavée a lu "des éclats d'univers" de Josy Malet-Praud

Publié le par christine brunet /aloys

 

Edmee-chapeau

 

Les splendideséclats de l’univers de Josy Malet-Praud

 

Un petit livre par la taille, une couverture sombre d’un voluptueux mélange de noir et de bleu, chargée de mystère. Petit par la taille mais il a la vigueur et le regard précis d’un tout grand livre. 118 pages de destins, pirouettes, malentendus, bouffées de courage ou de colère. Le « hasard », tour à tour bienveillant, facétieux ou cruel touche les personnages de son doigt sans appel.

 

Qu’est-il donc vraiment arrivé à Lydia Lazennec ? Qui a fait qu’un avenir chez les siens dans ce lieu oublié de tout sauf du travail, du mauvais temps et de l’osbtination a vu une herse se refermer, l’envoyant en chercher un autre à Paris ? Que fuyait-elle, que chercha-t-elle, que trouva-t-elle ?

Qu’a laissé Luigia Scavia à ses descendants, où a-t-elle trouvé le courage et les mots pour le vêtir ?

Mais qu’écoutent donc les yeux de Lily, fondue dans le décor du café des Tuileries ?

… Tant de passions courent sous tous les cieux et tous les temps et tous les mondes que nous présente Josy Malet-Praud. Et toujours… on s’y agrippe à la vie, à l’espoir, on suit la lumière si faible soit-elle. Quand il y en a. Ou l’attrait des ténèbres. On suit aussi ce qu’on a dans le sang, comme Roxana, amoureuse et si décidée. Ou Leila dont la vocation est de prendre soin des autres. Jean Lebas, un peu dérangé mais si bienveillant…

Des passions dévorantes, de vie ou de mort, de résilience, ou sourdes comme l’eau secrète.

 

Josy excelle dans l’art des descriptions adroites qui font qu’aucune ambiancedes-eclats-d-univers.jpg n’est semblable à celle qu’on vient de quitter. Un univers – et ses éclats – différent nous est offert à chaque fois dans un nouveau décor, avec des acteurs d’une réalité intense, et un instant-clé de leur vie qui nous est narré comme une révélation.

 

« Le crachin sévissait depuis le matin, délayant le ciel et la terre dans un même bouillon déprimant » « Dérouté par la vacuité soudaine de sa conscience trouée, il n’était plus tout à fait là. Sous des sourcils noirs en broussaille, des yeux gris ardoise hypnotisaient les miens ».

 

Des éclats d’univers est un recueil de nouvelles roses et noires, fluides et riches. A lire… en laissant les phrases et la trame se dérouler chacune dans leur singularité. Merci Josy pour ce florilège de destinées…

 

 

 

Edmée de Xhavée

edmee.de.xhavee.over-blog.com

 

Publié dans Fiche de lecture

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Carol Trottier, alias Karl Chaboum nous propose deux extravagances

Publié le par christine brunet /aloys

nouveaux aout

 

 

MP-9_fauteuil-roulant.jpg

 

 

 

Carol Trottier

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La pendule des quatre cents jours, une nouvelle de Raymonde Malengreau

Publié le par christine brunet /aloys

 

http://www.bandbsa.be/contes2/malengreau.jpg

 

LA PENDULE DES QUATRE CENTS JOURS

 

 

Pour me remercier d’avoir dépensé beaucoup de sous chez eux, une firme de vente par correspondance, bien connue sur la place comme le veut l’expression consacrée, m’a offert une pendule des quatre cents jours, avec description, mode d’emploi, garantie mais pas la pile de un volt et demi.

Je l’ai installée sur une archelle de bois sombre où elle fait le meilleur effet.

Elle est haute d’une vingtaine de centimètres et chapeautée d’un globe en plastique véritable, posé sur un socle rond à bord double.

Ce globe a dû être fabriqué en série car, si je le touche du doigt, juste au-dessus, je sens comme un petit nombril qui devait le relier à son frère jumeau.

Comme il est fortement recommandé de ne pas toucher au mécanisme, fragile, paraît-il, laissons donc l’horloge sous sa bulle.

 

Elle est jolie, cette pendule.

Son écran, blanc et rond, orné de chiffres romains, est ceint d’un liseré doré

- à l’or fin, qu’ils disent- et surmonté d’un fronton, hybride entre le feston simple et le blason héraldique.

Le boîtier repose sur deux colonnes cannelées fixées au socle.

Quatre sphères dorées pivotent en silence. Leur rotation entraîne les aiguilles noires qui se déplacent avec un bruit sec et spasmodique d’insecte rhumatisant.

 

La pendule des quatre cents jours durera beaucoup plus longtemps que promis, j’en suis sûre.

Elle travaille quelques heures puis se met en vacances.

Elle reprend du service dans la soirée ou…une quinzaine plus tard, c’est selon.

Jamais je n’ai compris ce qui l’incitait à fonctionner ou à s’arrêter.

Elle a donc une particularité qui la rend unique à mes yeux ; quand elle marche, elle n’indique jamais l’heure exacte.

Jamais.

 

 

 

Raymonde Malengreau

http://www.bandbsa.be/contes2/balancoirerecto.jpg

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L'auteur de cette nouvelle est Philippe Desterbecq !

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Phil D

 

 

Voici un texte rédigé lors d’un atelier d’écriture.

Le personnage imposé : une femme qui ne veut pas d’enfants ;

La situation : Zut ! J’ai laissé brûler les pommes de terre.

Une journée catastrophique.

 

C'est ma journée catastrophe! Je me lève, je mets un pied par terre ... Enfin, quand je dis par terre, je mets le pied dans quelque chose de mou, d'infâme, ... C'est le chat! Non, je ne mets pas le pied sur le chat mais sur ce qu'il m'a laissé sur la descente de lit, oui, celle que ma belle-mère m'a offerte pour Noël. Je la déteste de toute façon! Je déteste autant cette carpette que celle qui me l'a offerte! Ma belle-mère n'a qu'un mot à la bouche, un seul : ENFANT.

- Vous verrez, quand vous aurez des enfants...

- Bon, dites-moi, vous n'êtes plus si jeunes que ça, les enfants, c'est pour quand?

- Jocelyne, dis-moi, entre femmes on se comprend ... tu peux avoir des enfants? Tu n'es pas ....Parce que mon Jacques, tu sais, les enfants, il les adore et si tu ..., enfin, si tu ne peux ..., tu comprends?

Ben moi, j'aime mon chat. Enfin je l'aimais jusqu'à ce qu'il me laisse ce truc puant sur la carpette.  Cette horreur! Je pourrai enfin la jeter, mais, en attendant, mon pied est plein de ... enfin, pas besoin de vous faire un dessin, vous comprenez.

Je crie :"Sale bête!" ce qui réveille Jacquot qui croit que je m'adresse à lui. Il se relève, je lui montre mon pied ... Savez-vous ce qu'il me dit?

- T'aurais un gosse au lieu d'un chat, t'aurais pas ce truc immonde sur le pied!

- Et toi, tu ne dormirais pas 10 heures par nuit, que je lui réponds. Et toc!

Alors là, il se retourne et il me dit :

- Va te laver, tu pues!

Je l'aurais tué!

- Et puis, mets la carpette dans la machine...

Celle-là, c'est dans la poubelle qu'elle va valser et plus vite qu'il ne le pense!

La journée continue pareille à toutes les autres sauf, qu'en plus, je dois aller chez le vétérinaire. Comme si mes semaines n'étaient pas assez chargées comme ça!

Du retard chez le vétérinaire et j'ai raté "Les Zamours" à la télé! Une journée catastrophique, je vous dis!

Le soir vient. Je prépare le repas pour mon gentil mari et là, pof, je vous le donne dans le mille : les patates sont trop cuites, j'ai laissé brûler la casserole!

Là-dessus, le Jacquot ouvre la porte et me lance comme tous les soirs :

- Chérie, c'est moi.

Je me demande bien qui ça pourrait être d'autre? Le facteur?

- Qu'est-ce qu'on mange ce soir?

- Ta main!

Il n'en revient pas, le Jacquot. Je ne lui ai jamais parlé comme ça. Ce n'est pas le jour, c'est tout!

Je cache la casserole sous l'évier et je lui dis :

- T'as rien oublié?

Lui, avec son air de gorille :

- Ben, j'crois pas ...

- On est le 17 janvier...

- Et alors?

- Et alors, on s'est rencontrés un 17 janvier!

Ce n'est pas vrai. En fait, c'était un 12 mars mais lui, il n'a aucune mémoire.

- Tu pourrais peut-être me payer le resto...

Je lui dis ça avec un tel regard de femme amoureuse, qu'il craque de suite. Amoureuse, je ne le suis plus depuis une décennie mais ça, il ne s'en rend pas compte!

Pour une fois, il ne se fait donc pas prier, un peu gêné d'avoir oublié l'anniversaire de notre rencontre, sans doute. Il sourit - incroyable! je me demande s'il n'en a pas marre de mes plats trop cuits, ben oui, le soir, il y a "Les feux de l'amour à la télé, c'est quand même pas ma faute s'ils passent le feuilleton à l'heure où je mets cuire le souper! - il m'embrasse - je n'en reviens pas - et il me dit :

- Je t'emmène.

On prend la voiture (le resto se trouve quand même à 250m de la maison) - je raterai sans doute "Joséphine, ange gardien", mais je ne dis rien, je sais qu'ils le rediffuseront la semaine prochaine - et on rentre au "Mets Encore". On s'installe à la seule table libre, juste à côté d'une famille nombreuse. Je regarde les gosses et je ne sais pas ce qu'il me prend. J'me mets à chialer. Ces gens rayonnent de bonheur et, moi, je suis terne, ma vie n'a aucun sens, je n'ai pas d'enfants! Je viens seulement de m'en rendre compte après 15 ans de mariage.

Jacques prend le menu, me le tend, me dit : "Qu'est-ce qui te ferait plaisir?"

Sans réfléchir, je lui réponds :

- Un enfant !

Il me regarde avec des yeux grands comme des boules de billard. Il se demande s'il a bien entendu...

- Répète ...

- J'veux un enfant...

- T'en as jamais voulu!

- Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

- Et le chat?

Voilà tout ce qu'il trouve à dire!

- Quoi le chat? Il pue le chat, il fait des saletés sur la carpette de ta mère et ... il ne remplacera jamais un enfant!

Eh bien, vous me croirez si vous le voulez, on n'a pas commandé, on s'est levés et on est allé le faire ... l'enfant !

J'vous l'dis, une journée catastrophique!

 

Publié dans auteur mystère

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