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Le calendrier, un texte de Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

 

delvilletete

 

CALENDRIER

Votre univers sur une année : de la neige en janvier aux roses de Noël en décembre.

Et que ça recommence, mais jamais tout à fait pareil.

Quelques impressions fortes, de mois en mois, de saisons en saisons.

 

"Encore une de vite passée !", tel est en général la phrase que l'on entend après le traditionnel "bonne année et bonne santé !"

 

Eh oui, les jours passent, les mois passent et les années aussi.

 

- Tenez, je me souviens comme si c'était hier de ce mois de janvier 1960, les grandes grèves, l'Athénée de Liège fermé et les manifestants dans les rues.

 

- Février ne me laisse jamais trop de souvenir. Il est trop court ce petit mois ! C'est vrai que tous les quatre ans, il essaie de grandir mais cela ne fonctionne pas ! Pourtant février 1980 a compté pour moi, j'étais aux États-Unis pour mon travail et j'ai pu admirer l'efficacité du déneigement américain.

 

- Mars, mois du printemps et du renouveau. Les jardins se réveillent et on commence à penser aux vacances.

 

- Avril 2006, une grande fête pour un grand anniversaire. Quelques jours de bonheur et de joie en bonne compagnie. Ou avril 1958 et l'Expo de Bruxelles.

 

- Mai 68, d'autres manifestants, d'autres grèves, les auditoires enfumés de l'université, les harangues des plus politisés d'entre les étudiants puis un départ vers le nord, la Suède, pour un voyage d'études.

 

- Juin 1974, mon mariage, les préparatifs, que de souvenirs ! Juin 1969, mon entrée dans la vie active.

 

- Juillet 1969, l'homme sur la lune.

 

- Août et ses traditionnelles Rencontres Pédagogiques d'été que je fréquente depuis 2003. Suivant les années, j'y chante, je m'essaie à la mise en scène de théâtre ou je m'initie aux contes (et pas toujours de fée !).

 

- Septembre 1952, mon entrée à l'école primaire, mes premiers mots écrits et la découverte du solfège et de la musique.

 

- Octobre 1957 et le premier Spoutnik, un rêve pour un gamin de onze ans, qui douze ans après travaillera lui aussi dans l'industrie aérospatiale.

 

- Novembre, mois des anniversaires. Ah, ces 11 novembre familiaux, où l'on retrouvait plein de gens qu'on n'avait plus vus depuis un an et quand un d'eux nous avait quitté, on n'attendait jamais longtemps pour qu'il soit remplacé par un bébé !

 

- Décembre, un mois que je n'apprécie guère sauf dans ses premiers jours et le souvenir du Saint-Éloi bien arrosé !

 

C'est promis, désormais je passerai mes années sans trop m'inquiéter de l'avenir et en profitant au maximum des jours heureux !

 

 

Louis Delville

louis-quenpensez-vous.blogspot.com

Publié dans Textes

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Danièle Deyde nous présente son nouveau roman... "L'une ou... l'autre rive"

Publié le par christine brunet /aloys

 

http://www.bandbsa.be/contes2/deyde2.jpg

 

 

L’histoire débute en 1959 en Algérie, sur une rive de la méditerranée. La guerre dure depuis cinq ans. Dans un petit village des environs d’Alger, deux sœurs, Adèle et Choline, perdent leurs parents et trouvent refuge dans la famille de Samia, leur amie algérienne. Le sort va les séparer, elles vont grandir loin l’une de l’autre. Elles finiront par se retrouver mais connaitront des destins différents que croisera parfois la route de la fidèle Samia, devenue militante pour le droit des femmes dans son pays et journaliste engagée.

Ce roman pose le problème du choix face aux aléas de la vie ainsi que celui de la condition féminine.

 

 

Un extrait  :

La jeune fille traversa la cour et prit la direction du jardin situé hors des murs.deyde.JPG « C’est le moment ! pensa Adèle, et le lieu idéal pour la rencontrer. »  Elle s’engagea dans la même direction. Choline ne s’était pas retournée ; elle avait poussé le portillon de bois qui donnait sur un espace soigneusement entretenu et elle avait disparu dans ce coin de verdure. Adèle, lorsqu’elle parvint à son tour dans cette minuscule oasis ressentit aussitôt le bienfait de la fraicheur du lieu. La porte, à son passage avait émis un léger grincement et Choline se retourna, sursautant dans un geste de recul. Dans l’ombre du jardin, elle ne reconnut pas immédiatement sa sœur aînée, puis une moue d’incrédulité se peignit sur son visage. « C’est… ? C’est… toi ? …Adèle ? »  souffla-t-elle, hésitant entre crainte et stupeur. Elle restait immobile, le visage figé, tandis que cette dernière approchait doucement, un sourire de triomphe sur les lèvres. Adèle prit sa sœur contre elle, comme le faisait leur mère quand elles étaient petites, et la serra un long moment. Le corps de Choline, peu à peu, se détendit et Adèle sentit sur ses joues une humidité qui trahissait l’émotion de sa cadette.

- Enfin, enfin, je t’ai retrouvée, murmura-t-elle après un long silence, sans relâcher son étreinte. Que ça a été long ! J’ai tellement rêvé de cet instant ! Enfin tu es là !

 

 

Danièle DEYDE

9782874594793 1 75

 

Publié dans présentations

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"Tu saignes", une poésie/chanson d'Adam Gray

Publié le par christine brunet /aloys

PHOTO pour 4me de COUVERTURE (ADAM GRAY)
TU SAIGNES
 
Tu saignes
Sur ta croix
Un peu à cause de moi
Pardonne-moi
 
Tu saignes
Au nom de quoi
T’inflige-t-on cela ?
A-t-on le droit ?
 
Tu souffres
Pour nos péchés
Est-c’que l’on peut vraiment
Tout pardonner ?
 
Tu saignes
Sur ta croix
Un peu à cause de moi
Pardonne-moi
 
Tu saignes
Planté là
Sur un morceau de bois
Pardonne-moi
 
Tu saignes
Avec la foi
Qui ne te quitte pas
Je sens l’émoi
 
Tu souffres
Pour nos péchés
Est-c’que l’on peut vraiment
Tout pardonner ?
 
Tu saignes
Planté là
Sur un morceau de bois
Pardonne-moi
 
Adam Gray
adam-gray.skyrock.com

adam1 001

Publié dans Poésie

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Anne Renault a lu "les Romanichels" d'Edmée de Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

renaultanne

 

            Je viens de terminer « Les Romanichels » d’Edmée de Xhavée. Vous me direz que je ne suis pas en avance dans mes lectures puisque c’est son premier roman et que le second est déjà paru. C’est vrai, les livres à lire s’entassent, et la pile ne diminue que lentement. Mais mieux vaut tard que jamais…

             Chaque soir, j’ai attendu de retrouver Mammita, sa fille, et tous (et toutes) les autres, dont les destins naissent, se développent, se rencontrent aussi, nouant les fils d’une parentèle parfois complexe. Mais c’est avec plaisir et impatience de lire que je suis entrée dans cette saga, je dirais même « fresque » familiale, construite au point de croix. Ici, chaque détail, chaque description, chaque parole tissent la broderie serrée mais délicate d’une famille de la bonne bourgeoisie wallonne et de ses proches.  Ouvrage de dame, mais ce n’est certainement pas une critique sous ma plume, que cet entrelacs de vies, créant une intrigue qui progresse en douceur. Au fur et à mesure que la fresque s’agrandit, de nouveaux personnages apparaissent, qui viennent prendre leur place dans la composition.

               Le texte intègre avec fluidité les remontées dans le temps, cette mémoire, qu’il faut préserver, dans ses moindres détails, avant qu’elle ne sombre, ainsi que le présent de deux femmes, mère et fille, dont c’est la tardive mais véritable rencontre. Le tout ponctué de petites touches sur la saveur d’un thé, la douceur d’un rayon de soleil, le moëlleux d’un coussin...

              Atmosphère intimiste et intimité des souvenirs, tout cela dans le cadre, heureusement transgressé, des règles de vie d’une société bien née, de bonne condition, soucieuse du « ce qu’il faut faire «  et du « ce qu’il ne faut pas faire ».

              Tout commence par ce qui aurait pu être présenté comme un drame, mais qui,Romanichels-front--1-.jpg grâce à l’intelligence et à l’amour de la vie des personnages, se révèle être au contraire la condition d’une naissance, celle d’un véritable rapport d’amour entre une mère et sa fille.

               Et après l’épisode magique et mystérieux des « romanichels », où apparaît l’homme à la cigarette, le gitan silencieux, c’est un départ vers une nouvelle vie auquel nous assistons, une fois les secrets mis à jour, les non-dits dévoilés, une vie pleine de vérité et d’amour qui va emporter les deux personnages principaux.

                Roman psychologique et de mœurs, le livre plaît aussi par son ton vivant, gracieux et plein d'humour, même quand il aborde les difficultés et peines des personnages. L’amour du monde, la bonne volonté de vivre et de jouir des choses sont présents à chaque instant et font des « Romanichels », une histoire à la fois émouvante et savoureuse. 

 

 

Anne Renault

annerenault.over-blog.com

Publié dans Fiche de lecture

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L'auteur mystère n'est autre que Marcelle Pâques !

Publié le par christine brunet /aloys

 
http://www.bandbsa.be/contes2/paquestete.jpg
 Les Aventures de BillyÉtoile
                Billy et Clara
 
 
- Cela suffit maintenant ! Clara, tu dépasses les limites.
Maman crie très fort, elle est toute rouge, mais Clara continue à courir dans la chambre sans vouloir se mettre 
au lit, défiant sa mère du regard.
Tout à coup, c’est le drame, maman s’est emparée du doudou et ouvrant la fenêtre le précipite dehors !
 
Stupeur, Clara est affolée.
- Maman ! Non, mon vieil ours, il fait très froid, en plus le jardin est plongé dans l’obscurité.
- Je veux mon doudou, s’il te plaît, je vais au lit, je serai sage, maman, c’est promis.
 
Clara esquisse son plus joli sourire, celui qui fait craquer les adultes ... mais, cette fois, cela ne marche pas.
Maman est vraiment très fâchée.
 
- Bonne nuit Clara, j’espère que cela te fera réfléchir.
 
La petite fille sanglote.
- C’est affreux ! mon pauvre doudou seul dans le noir.
Tout doucement elle se lève et s’approche de la fenêtre, elle essaie d’apercevoir Billy, mais en vain !
Enfin,  juchée sur une chaise, elle voit sont doudou, il est là, couché dans la neige, si petit...
- C’est pas possible ! je ne vais pas le laisser passer la nuit dehors.
Courageusement Clara descend dans le salon, ses parents se disputent, elle se plante devant eux et attend...
 
- Quoi ! Clara que fais tu encore debout ?
La petite fille se sent bien misérable devant ces adultes en colère, mais il faut sauver Billy.
- Papa, maman, je veux mon doudou.
- Oh ! mais oui, dit papa, où est-t-il ?
- Je l’ai jeté, crie maman, et Clara va aller dormir, elle est punie.
-Mais!
- Tu ne discutes pas !
 
Que faire ,pleurer, taper du pied, ah ! si une bonne fée pouvait l’entendre et lui rendre son doudou...
Ou alors ? Peter Pan, la fenêtre s’ouvre, il entre avec la fée clochette et ils partent ensemble vers le
pays imaginaire en emportant Billy.
 
Oui, mais tout cela c’est des histoires, et maintenant c’est la réalité !
Clara assise sur son lit réfléchit... je veux récupérer mon doudou, mais comment ?
 
Il n’y a plus de bruit dans la maison, les parents se sont couchés.
Alors la petite fille prend sa décision, elle va descendre et sauver son vieil ours.
Furtivement elle quitte sa chambre et descend les escaliers.
Elle a échafaudé un plan : sortir, et reprendre son vieil ours. Voilà, je suis très courageuse, je vais ouvrir la porte et ...
Seulement, voilà la peur la paralyse, elle hésite ... que faire? non, il faut continuer, il y a toute cette neige et puis Polux,Chat
le méchant chat des voisins pourrait s’emparer de Billy et le déchiqueter !
Cette fois j’y vais.
 
La porte s’ouvre facilement et, pieds nus, l’enfant sort et court vers Billy le couvrant de baisers.
- Viens mon ours, nous rentrons.
 
Et là ... c’est le drame ! la porte s’est refermée et on ne peut l’ouvrir de l’extérieur.
- Oh, non je suis toute seule dehors, mais c’est horrible !
Désespérée, Clara se couche près de son ours et pleure si longtemps et si fort... qu’une bonne fée l’entend et
s’apitoie sur son sort.
 
La fée voltige, lumineuse autour de Clara.
- Qui es-tu ? la fée Clochette?
- Non, mais je suis en effet une fée.
- Mais vous n’existez pas !
- Pourtant tu me vois.
- Je te vois mais tu es un rêve !
- Peut-être que si tu le veux vraiment tu peux donner vie à tes rêves.
- Je ne comprend pas, et j’ ai froid, je vais mourir de froid.
- Non, non, regarde ton ours!
Billy ? Billy est maintenant un ours immense et vivant ! La petite fille n’en croit pas ses yeux, il est si chaud, elle
se sent tellement bien près de lui.
 
- Billy, tu es un vrai ours ?
- Oui, et je parle, mais seulement pour une nuit, c’est un cadeau des fées, dors Clara tu es une petite fille très courageuse.
 
Il y a plein d’étoiles dans le ciel, la neige a cessé de tomber, l’ours est doux, rassurant, Clara s’est endormie.
 
Le lendemain les parents de Clara, affolées, cherchent partout leur petite fille...
 
- Je n’aurai pas dû jeter son ours, mais voilà, elle était désobéissante, je voulais lui donner une leçon.
Quelquefois les parents sont fatigués, énervés, c’est normal !
 
Mais où est Clara ? Je l’aime tellement, crie maman... et soudain, elle aperçoit l’enfant couchée dans le jardin près
de son doudou.
Mon Dieu ! elle doit être morte de froid, papa et maman se précipitent et soulève la petite fille, la couvrant de baisers.
Clara s’étire en souriant.
- Mais, tu n’as pas froid ? C’est comme si tu sortais de la couette, comment cela est-t-il possible ?
- C’est l’ours Billy maman, l’ours m’a réchauffée toute la nuit.
 
Papa ramasse l’ours mais il est tout petit, il est à nouveau son doudou.
Vite, nous allons boire un chocolat chaud dit maman, Clara se blottit dans les bras de son père.
Avant de rentrer dans la maison, elle tourne la tête, scrutant le jardin, plus de traces de la fée... pourtant elle sait
qu’elle n’a pas rêvé, elle a vécu une aventure magique.
 
Les adultes ne voudront pas la croire, ils sont tellement occupés, ils ne prennent plus le temps de contempler les
étoiles ou les fleurs, alors, comment pourraient-ils apercevoir les fées ?Étoile
PrincesseÉtoile
 
 Marcelle Pâques

Publié dans auteur mystère

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Le jeu d'ALOYS : "les aventures de Billy et Clara"

Publié le par christine brunet /aloys

 
point d'interrogation
 Les Aventures de BillyÉtoile
                Billy et Clara
 
 
- Cela suffit maintenant ! Clara, tu dépasses les limites.
Maman crie très fort, elle est toute rouge, mais Clara continue à courir dans la chambre sans vouloir se mettre au lit, défiant sa mère du regard.
Tout à coup, c’est le drame, maman s’est emparée du doudou et ouvrant la fenêtre le précipite dehors !
 
Stupeur, Clara est affolée.
- Maman ! Non, mon vieil ours, il fait très froid, en plus le jardin est plongé dans l’obscurité.
- Je veux mon doudou, s’il te plaît, je vais au lit, je serai sage, maman, c’est promis.
 
Clara esquisse son plus joli sourire, celui qui fait craquer les adultes ... mais, cette fois, cela ne marche pas.
Maman est vraiment très fâchée.
 
- Bonne nuit Clara, j’espère que cela te fera réfléchir.
 
La petite fille sanglote.
- C’est affreux ! mon pauvre doudou seul dans le noir.
Tout doucement elle se lève et s’approche de la fenêtre, elle essaie d’apercevoir Billy, mais en vain !
Enfin,  juchée sur une chaise, elle voit sont doudou, il est là, couché dans la neige, si petit...
- C’est pas possible ! je ne vais pas le laisser passer la nuit dehors.
Courageusement Clara descend dans le salon, ses parents se disputent, elle se plante devant eux et attend...
- Quoi ! Clara que fais tu encore debout ?
La petite fille se sent bien misérable devant ces adultes en colère, mais il faut sauver Billy.
- Papa, maman, je veux mon doudou.
- Oh ! mais oui, dit papa, où est-t-il ?
- Je l’ai jeté, crie maman, et Clara va aller dormir, elle est punie.
-Mais!
- Tu ne discutes pas !
 
Que faire ,pleurer, taper du pied, ah ! si une bonne fée pouvait l’entendre et lui rendre son doudou...
Ou alors ? Peter Pan, la fenêtre s’ouvre, il entre avec la fée clochette et ils partent ensemble vers le
pays imaginaire en emportant Billy.
 
Oui, mais tout cela c’est des histoires, et maintenant c’est la réalité !
Clara assise sur son lit réfléchit... je veux récupérer mon doudou, mais comment ?
 
Il n’y a plus de bruit dans la maison, les parents se sont couchés.
Alors la petite fille prend sa décision, elle va descendre et sauver son vieil ours.
Furtivement elle quitte sa chambre et descend les escaliers.
Elle a échafaudé un plan : sortir, et reprendre son vieil ours. Voilà, je suis très courageuse, je vais ouvrir la porte et ...
Seulement, voilà la peur la paralyse, elle hésite ... que faire? non, il faut continuer, il y a toute cette neige et puis Polux, le méchant chat des voisins pourrait s’emparer de Billy et le déchiqueter !
Cette fois j’y vais.
 
La porte s’ouvre facilement et, pieds nus, l’enfant sort et court vers Billy le couvrant de baisers.
- Viens mon ours, nous rentrons.
 
Et là ... c’est le drame ! la porte s’est refermée et on ne peut l’ouvrir de l’extérieur.
- Oh, non je suis toute seule dehors, mais c’est horrible !
Désespérée, Clara se couche près de son ours et pleure si longtemps et si fort... qu’une bonne fée l’entend et s’apitoie sur son sort.
 
La fée voltige, lumineuse autour de Clara.
- Qui es-tu ? la fée Clochette?
- Non, mais je suis en effet une fée.
- Mais vous n’existez pas !
- Pourtant tu me vois.
- Je te vois mais tu es un rêve !
- Peut-être que si tu le veux vraiment tu peux donner vie à tes rêves.
- Je ne comprend pas, et j’ ai froid, je vais mourir de froid.
- Non, non, regarde ton ours!
Billy ? Billy est maintenant un ours immense et vivant ! La petite fille n’en croit pas ses yeux, il est si chaud, elle se sent tellement bien près de lui. 
- Billy, tu es un vrai ours ?
- Oui, et je parle, mais seulement pour une nuit, c’est un cadeau des fées, dors Clara tu es une petite fille très courageuse.
 
Il y a plein d’étoiles dans le ciel, la neige a cessé de tomber, l’ours est doux, rassurant, Clara s’est endormie.
 
Le lendemain les parents de Clara, affolées, cherchent partout leur petite fille...
 
- Je n’aurai pas dû jeter son ours, mais voilà, elle était désobéissante, je voulais lui donner une leçon.
Quelquefois les parents sont fatigués, énervés, c’est normal !
 
Mais où est Clara ? Je l’aime tellement, crie maman... et soudain, elle aperçoit l’enfant couchée dans le jardin près de son doudou.
Mon Dieu ! elle doit être morte de froid, papa et maman se précipitent et soulève la petite fille, la couvrant de baisers.
Clara s’étire en souriant.
- Mais, tu n’as pas froid ? C’est comme si tu sortais de la couette, comment cela est-t-il possible ?
- C’est l’ours Billy maman, l’ours m’a réchauffée toute la nuit.
 
Papa ramasse l’ours mais il est tout petit, il est à nouveau son doudou.
Vite, nous allons boire un chocolat chaud dit maman, Clara se blottit dans les bras de son père.
Avant de rentrer dans la maison, elle tourne la tête, scrutant le jardin, plus de traces de la fée... pourtant elle sait qu’elle n’a pas rêvé, elle a vécu une aventure magique.
 
Les adultes ne voudront pas la croire, ils sont tellement occupés, ils ne prennent plus le temps de contempler les étoiles ou les fleurs, alors, comment pourraient-ils apercevoir les fées ?
 
 Mais qui a écrit ce conte ?????? Un auteur que vous connaissez tous !!!!!!! Alors ?????

Publié dans auteur mystère

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Alain Magerotte a lu "Le coup du clerc François" de Georges Roland

Publié le par christine brunet /aloys

Alain

 

LE COUP DU CLERC FRANÇOIS

Par Georges Roland

 

Je me souviens d’un prof d’histoire qui nous conseillait de faire une deuxième, voire une troisième, lecture des livres d’Astérix (à l’époque où le grand GOSCINNY scénarisait les aventures du petit gaulois) tant les phylactères regorgeaient, disait-il, de références ou de feintes au 2ème degré (voire au dixième).

Certaines finesses risquaient, en effet, de nous échapper après une première et unique lecture.

J’ai ressenti la même impression à la lecture du dernier né de Georges Roland, «Le coup du clerc François».  

Je me suis surpris, plus d’une fois, à reprendre un paragraphe pour être certain de ne pas être passé à côté d’une allusion fine, d’une feinte déguisée, d’une référence cocasse ou d’un anachronisme poilant.

Car ce roman «anarchronique» fourmille de toutes ces bonnes choses qui vous font passer un délectable moment.

 

Plantons le décor : l’action se situe plus ou moins au Moyen-Âge mais on parle d’Internet et de caméras, mais aussi : des agents du groupe «Képis guêtres et bottes» (le K.G.B.), du «Comité d’Influence et d’Allégeance» (C.I.A.), du T.A.G. («Tout A (y) Gagner»), du R.S.C.A. («Récréation Sous Contrôle d’Arbitrage»), de la débâcle de l’Anse des Porcs… des 3 B («Batailler, Bouffer, Baiser»)… etc…

Principaux protagonistes :

Au sommet de la carte, le Royaume du Nord (capitale : Waulekoppe) et son roi autocrate et auto-désigné, Mahold Saitout. Dans sa jeunesse, ledit Mahold a rédigé un opuscule reprenant l’essentiel de ses idées et de ses conseils. Il avait imaginé titrer son œuvre «Mon combat» mais avait appris  in extremis que ce nom avait été déposé par un peintre recyclé dans la politique. Il opta alors pour «Mes pensées», comme un petit clin d’œil à Blaise.        

Au bas de la carte, le Royaume du Sud (capitale : Almon-Nosaute L.G.) sous la férule de Gothelon dans son beau palais du Biaboucquè. Gothelon est un fervent admirateur de Godefroi de Bouillon. Voix énorme, jupitérienne.

 

 

N’oublions pas : le Duché des Montagnes, Castard de Lardenne etclercrv.jpg son fils Benoît de Lardenne. Leur but : unir la Province (j’y viens…) et le Duché. La solution ? Unir Benoît et Eléonore (reine de la Province… encore un peu de patience, on y vient…) mais, gare à Barthélémy Le Tisseur (le gros Bart) espion prétendant d’Eléonore à la solde de Mahold.

Et : les Maussades, aux portes de la Province. Des gens surprenants : plus on en décime, plus il y en a. On leur a enlevé leur territoire, on les a diasporés dans tout l’univers connu, rien n’y fait… ils sont toujours là !

On y est : plus ou moins au milieu de la carte, la Province (capitale : Brizelle) et sa reine, Eléonore, férue d’art et de poésie. La Province, espace tampon, est une zone d’action occulte des belligérants, Mahold et Gothelon.

Une astuce : Guillaume IV Le Vif (père d’Eléonore), afin d’assurer à sa Province un avenir le moins belliqueux possible, avait tenu à associer les deux vindicatifs (Mahold et Gothelon) à sa descendance. Il les fit oncles d’Eléonore et Mahold est même son parrain en religion.

La Province couve en son sein la Ligue, composée de conspirateurs qui veulent instaurer une République dans ladite Province. Ils se réunissent dans l’arrière-salle de la taverne de maître Hop. Il y a là, Faron, l’Euclide, Tancrède, l’aguichante Marie la Porcheronne, également conseillère de la reine… sur laquelle je m’étendrai davantage (Je ne suis pas le seul d’ailleurs !)

En effet, cette pétillante et pulpeuse jeune femme me fait penser à cette actrice allemande née à Amsterdam, Willeke Van Ammelrooy qui, par sa plastique et son rôle dans MIRA (1971) faisait fantasmer les mâles, toutes générations confondues. Bon, je sais, Willeke n’est plus d’actualité depuis longtemps et j’aurais pu faire référence à quelqu’un de plus «contemporain». Mais que voulez-vous, on n’oublie jamais ses premiers «frémissements» picturaux.   

La Marie, grâce à ses performances horizontales, prouve combien les hommes sont bavards au lit et c’est tant mieux pour l’intrigue !

Parmi les soupirants de la reine, il y a André, un moine qui a été évincé de la cour de l’évêque. André a écrit le Tractatus, une sorte de nouvelle bible de l’amour. On y apprend qu’un chevalier est tenu au devoir de sa dame, bien plus qu’au devoir de la vierge. Il compte 33 lois de l’amour. Bref, cette «œuvre» ne plaît guère au Frimat des Saules (Frimat 1er, successeur du pape); la suprématie de la femme ! Alerte !

Ce livre à la gloire de la femme doit être réécrit par un homme à la gloire des hommes. Le moine copiste François en a la charge…

 

Dans ces quelques lignes de présentation, amies et amis lecteurs, vous avez déjà repéré sans nul doute les différentes allusions à des personnages réels ou à des situations vécues. Et bien, c’est comme ça tout au long des 223 pages. On ne s’ennuie pas une seconde, croyez-moi, car outre le fait de s’amuser à débusquer les anachronismes et autres références, il y a une histoire qui vous tient en haleine de bout en bout.        

Un livre édité aux Editions Chloé des Lys (23,60 €).

Voilà, vous êtes prévenus… dès lors, ne venez pas me dire Encorutilfaluquejelesus car je risque de vous tomber dessus Abraracourcix.  

 

Alain Magerotte

Publié dans Fiche de lecture

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"Elle avait une jupe de grand vent", une nouvelle de Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

boland photo

 

ELLE AVAIT UNE JUPE DE GRAND VENT…

 

Elle avait une jupe de grand vent, une jupe dont les nombreux jupons et la soie sauvage moirée s'envolaient au moindre souffle, à la moindre brise. On aurait toujours dit qu'elle dansait.

 

Quand elle passait, elle laissait dans son sillage, un parfum de lilas. Elle avançait d'un pas léger, ne prêtant aucune attention aux passants qu'elle croisait. Depuis plusieurs semaines, chaque jour, elle se rendait dans le parc. De temps en temps, elle s'agenouillait pour ramasser une feuille, un pétale, un bout de papier, une plume.

 

Ce jour-là, pour la première fois, elle s'assit sur un banc. Son regard voyageait d'arbre en arbre, de parterre en parterre. Comme chaque jour, je l'observais de la fenêtre de mon appartement. Je me décidai à la rejoindre. Lorsque je fus dans le parc, j'allai m'asseoir auprès d'elle. Je dis "bonjour". Elle me répondit mais ne tourna pas la tête vers moi. Elle enchaîna : "Aujourd'hui, cela fait un an qu'il est parti…"

 

Ne sachant de qui elle parlait, je tentai de la réconforter et de la distraire du chagrin que je devinais. Je répondis : "Comme vous avez une jolie jupe ! On dirait une toilette prévue pour un bal. Je vous vois chaque jour. Je vous admire. Vous êtes si élégante, si gracieuse. J'étais un peu pareille à vous dans ma jeunesse. Aujourd'hui, j'ai quatre-vingt-quatre ans et je repense souvent à ce temps si ancien."

 

Elle fit comme si elle ne m'avait pas entendue. Elle poursuivit : " Il y a un an qu'il est parti. Quand il se rendait à la banque pour y travailler, il passait toujours par le parc. C'est ainsi que nous nous sommes rencontrés. Notre histoire n'aurait jamais dû finir. Pourquoi les plus belles histoires d'amour finissent-elles ? Il y a un an, il m'a dit alors que nous venions de terminer le repas du soir et que nous restions silencieux l'un près de l'autre : 'Je vais partir. Je crois qu'on n'a plus rien à se dire. La vie devient trop monotone.' J'ai imploré : 'Reste, reste,…' mais lui, il est allé faire son bagage et s'en est allé après m'avoir adressé un baiser du bout des doigts. Je l'ai cherché, cherché. Au début, chaque matin, je suis allée à la banque sans oser m'informer. Puis, j'ai eu l'audace de demander si je pouvais le voir. J'ai appris qu'il n'y travaillait plus. Je l'ai appelé sur son portable, il ne m'a jamais répondu, c'était toujours sa boîte vocale. Je crois que je vais devenir folle si je n'ai pas d'explication. J'ai pensé louer une page entière d'un quotidien national pour lui lancer un appel au secours. Je voudrais comprendre. "

 

J'étais bouleversée. J'ai songé à ma propre histoire d'amour qui avait connu le même type de fin.

 

J'ai dit : "Il faut vous ressaisir. Il y a tant de choses à faire… La vie peut être belle." Elle m'a répondu : "Depuis qu'il est parti, je ne peux dire où j'en suis."

 

Elle s'est levée. Elle avait une jupe de grand vent, elle sautillait, elle appelait "Rémy, Rémy…" en envoyant des baisers aux arbres, aux oiseaux, aux fleurs. Je l'ai regardée s'éloigner, puis juste avant d'atteindre la limite entre le parc et le boulevard, s'élever dans les airs. Peu à peu, elle était devenue pareille à un cerf-volant. Alors que je la perdais des yeux, j'ai ressenti une forte douleur dans ma poitrine et je me suis affaissée sur le banc…

 

Micheline Boland

Site : http://homeusers.brutele.be/bolandecrits

Blog : http://micheline-ecrit.blogspot.com

 

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Philippe Desterbecq: 'L'écriture invente un monde, la photographie le fixe pour l'éternité"

Publié le par christine brunet /aloys

Philippe D. ... Voilà comment j'ai fait sa connaissance. En apprenant qu'il avait écrit un conte pour enfant, ma curiosité a fait le reste... voilà un genre qui m'a toujours attiré, peut-être parce que toute mon enfance a été baigné de contes que je relisais en boucle jusqu'à les connaître par coeur. Plus grande, je me suis toujours demandée comment naissaient les ogres, les sorcières et les chats parlants...

 

Aujourd'hui, j'ai l'opportunité de croiser la route et les mots avec l'un de leurs concepteurs... Alors je m'arrête et je le questionne, bien évidemment.
http://www.bandbsa.be/contes2/etoilemagiquerecto.jpgDepuis quand écris-tu ? Quoi et pourquoi ? Un déclencheur ?

Je serais tenté de dire que j’écris depuis toujours : des poèmes, une histoire d’indiens que j’ai illustrée en découpant des photos dans des magazines. Mais je me suis arrêté d’écrire dans mon adolescence à part un journal intime que je cachais bien de peur qu’il ne soit lu.

J’ai retrouvé l’envie d’écrire vers 20 ans, seul en vacances à l’étranger, pour passer le temps d’abord, par goût retrouvé ensuite.

N’ayant pas trouvé d’éditeurs pour mes trois  premiers romans, j’ai encore abandonné l’écriture me disant « à quoi bon ? » jusqu’au moment où j’ai découvert les concours de nouvelles en 2001. Le genre me convenait (j’avais peu de temps pour écrire, une nouvelle est vite bouclée).  Je n’ai plus arrêté d’écrire depuis cette année-là.

Dernier genre littéraire : les textes de slam. J’en suis aux balbutiements.


Décris ton univers littéraire

Je lis beaucoup essentiellement des romans. La plupart du temps, la poésie me laisse dedester1.jpg marbre mais je me soigne. J’en lis, j’espère toujours qu’elle me touchera au fond de moi.

Je lis des polars, des romans d’amour, des récits historiques, des romans du terroir et d’autres écrits susceptibles de me toucher.

Citer mes auteurs préférés serait trop long. Quand je découvre un auteur, je lis toutes ses œuvres. Ma bibliothèque gémit et pleure ; elle crie « stop, je craque ! » mais je n’ai aucune pitié pour elle. Les livres continuent à s’entasser.

De par mon métier, je découvre aussi la littérature enfantine. Là, je peux vous citer mon auteur préféré : « Yaël Hassan ».


 Ton rapport à l'écriture : comment écris-tu ? Ordi, papier, la nuit, le jour ?

J’écris quand je suis seul et quand j’ai le temps c’est-à-dire pas souvent.  J’écris essentiellement sur papier. Je ne tape pas assez vite à l’ordi pour coucher toutes les idées qui me viennent. Les mots défilent dans ma tête. Si je ne les note pas à la vitesse où ils viennent à moi, ils m’abandonnent lâchement.


Comment tes proches appréhendent-ils ton côté auteur ?

J’ai peu de discussions avec mes proches au sujet de mes écrits. On dirait qu’une certainetextes-et-nouvelles-de-moi.jpg pudeur nous empêche d’en parler.  Par contre, mes collègues sont très contents pour moi et me le font remarquer.


Beaucoup de corrections ?

Je vais sans doute t’étonner mais je ne corrige presque rien lors de la relecture de mon texte. Quelques mots, quelques répétitions , lorsque je tape mon histoire, un temps mal employé mais c’est à peu près tout. Mais j’ai un correcteur : mon père qui, même s’il me fait rarement un commentaire sur le fond, surveille la grammaire et l’orthographe.


Où puises-tu tes idées ?

Je trouve rarement une idée toute seule. En général, je pars sur un thème donné, une phrase de départ.  Dans les concours de nouvelles, le sujet est rarement libre.

Une idée m’arrive parfois comme ça sans que je m’y attende. Il faut alors que j’écrive le texte tout de suite ou que je note le sujet sinon il risque de s’envoler pour ne plus revenir.

Lorsque je me mets à écrire, j’ai l’impression qu’un être posé sur mon épaule me souffle les phrases. Ce n’est pas vraiment moi qui écris. Quand je relis un texte bien des années après lêtre posé sur mon épaule me souffle les phrases. Ce n’est pas vraiment moi qui écris. Quand je relis un texte bien des années après l’avoir écrit, je me dis souvent :  « Ce n’est pas possible, ce n’est pas moi qui ai écrit ça ! »


Comment parviens-tu à te glisser dans la peau de tes jeunes lecteurs ? Pas compliqué pour un adulte ?

C’est sans doute très compliqué pour un adulte, beaucoup moins pour un instituteur. Je sais ce qui plait aux enfants. Je sais, par expérience, qu’ils aiment  mon « Etoile magique » et je sais aussi que cette histoire ne plait pas nécessairement aux adultes ; du moins à ceux qui ont fini de rêver et qui ne savent plus entrer dans les contes.


Justement, ton rapport aux lecteurs. Pour toi, instit, aller vers les enfants, ce doit être desterbecq3.jpgun exercice facile... Ecris-tu pour eux ou avant tout pour toi ?

J’ai écrit pour moi, uniquement pour me faire plaisir. Ensuite j’ai testé mon histoire en la lisant à mes élèves sans leur dire que j’en étais l’auteur. Devant leur réaction enthousiaste, je me suis dit qu’elle mériterait peut-être d’être éditée. L’aventure a commencé comme ça.

 

Tu me donnerais une définition... ta définition de l'écriture, s'il te plait ?

photo-phD1.JPGL'écriture est un voyage dans un autre temps, une plongée dans un monde imaginaire, irréel où on peut s'amuser avec les personnages et prendre avec eux toutes les libertés qu'on désire. On peut transformer quelqu'un en monstre poilu ou en montgolfière (ce que j'ai fait dans "L'étoile magique"), lui casser une jambe ou même le trucider sans autre forme de procès. L'écriture est donc la liberté des mots, le vent qui nous entraine là où on le désire (même si les personnages semblent jouer leur propre rôle).

Tu as une autre passion, la photo à laquelle tu dédies un blog... Tu m'en parles ? 

J'aime énormément la nature et le seul moyen de la garder intacte, c'est dephotoD3.JPG l'immortaliser sur une photo. Une fleur est bien éphémère, un paysage devant lequel je tombe en extase s'évanouit bien vite. La photographie est un moyen de les immortaliser.
J'aime les voyages qui sont une fuite, un saut en dehors de la réalité, du quotidien et qui me permettent de découvrir le monde. Les souvenirs s'effacent vite. La photographie me permet de les retrouver.
Je ne suis qu'un simple amateur, je n'ai aucune connaissance photographique.

Crois-tu qu'il existe un lien entre l'écriture et la photo ?

Je n'en vois pas. L'écriture invente un monde, la photographie le fixe pour l'éternité.

 

Difficile de conclure après pareille phrase... Tiens, du coup, je vais mettre un extrait de L'étoile magique", choisi par les élèves de Philippe... Juste quelques phrases pour réveiller votre âme d'enfant...

 

" Lulu, qui se levait toujours dès la première sonnerie, accourut dans la chambre de son frère.

Lève-toi, il est l’heure pour …

Mais il s’interrompit aussitôt et fit demi-tour.

Où es-tu ? cria-t-il.  Maman ? Tu n’as pas vu Pierrot ?

Je suis ici idiot ! répondit l’aîné.

Lulu ouvrit à nouveau la porte de la chambre.  Son œil scruta les quatre coins de la pièce mais il ne vit rien.

Où te caches-tu ? lança le petit.

Mais je suis ici, juste devant toi ! Tu es aveugle ou quoi ?

Pierrot comprit alors immédiatement la situation.  Il courut vers son miroir mais son image ne s’y refléta pas.

Lulu ?

Maman, j’ai peur ! hurla le petit.

Que se passe-t-il encore ? cria maman de la cuisine.  Dépêchez-vous ou vous serez à nouveau en retard.

Ne bouge pas, dit Pierrot à son frère et surtout, ne dis rien.  Je suis là.  Avance ta main et touche-moi.  Tu me sens ?

Lulu hocha la tête sans ouvrir la bouche.

Je suis invisible, continua l’aîné.  Tu ne peux pas me voir mais je suis bien là et tu peux m’entendre.  C’est l’étoile, tu comprends ? Je lui ai demandé … Allons, ne pleure pas ! J’ai besoin de ton aide.  Tu vas dire à maman que nous n’avons pas faim, qu’il est tard et que nous partons tout de suite.  Dis-lui que je suis déjà sur le chemin et que je t’attends.  Ne lui dis surtout rien d’autre. O.K. ?

Lulu hocha à nouveau la tête sans mot dire.  Il n’était toujours pas rassuré.

Pierrot ne prit même pas la peine d’ôter son pyjama et descendit l’escalier en prenant bien garde de ne pas faire grincer les marches.  Il attendit son frère sur le chemin.

 

Pierrot et son frère arrivèrent à l’école dix minutes après huit heures.

Eh, les copains, vous êtes là ? cria Pierrot.

Ah ! Enfin ! répondit la voix de Jojo.  Nous sommes tous là sauf Luc.  Il a dû lui arriver quelque chose.

Je suis là, répondit celui-ci mais il faut absolument qu’on redevienne visibles.

Tu es fou, intervint le petit Michel.  On n’a pas encore commencé à s’amuser !

Moi si, dit Charles le gros.  Je me suis réveillé très tôt ce matin, il faisait encore noir.  Je me suis levé pour aller aux toilettes et, stupeur, je n’avais plus de corps ! Enfin, je n’avais plus de reflet dans la glace.  Je me suis alors recouvert d’un drap blanc et j’ai réveillé mes frères et sœurs.  C’était la première fois qu’ils voyaient un fantôme.  Ils ont eu la trouille de leur vie ! Ce que je me suis marré ! Je vous jure que je me suis bien vengé de toutes ces années où ils se sont moqués de moi et de mon embonpoint !

Moi, c’est pas si drôle, l’interrompit Luc.  Ma mère, ne me voyant pas dans mon lit ce matin, a averti la police.  Ils ont lancé un avis de recherche.

Mes parents croient à une fugue, dit Fred.  Ils ont dit qu’ils avertiraient la police si je n’étais pas rentré ce soir.

Les miens se disputaient tellement fort qu’ils n’ont rien remarqué, dit Charles le mince.

Ecoutez les gars, on sonne, coupa Jojo.  Il paraît qu’on a un nouveau prof.  Allons lui faire sa fête !

 

Les enfants s’installèrent à leur place. 

Mes enfants, je m’appelle Monsieur Cournebuche, dit l’instituteur étirant légèrement les lèvres du côté droit ; je suis le remplaçant de Monsieur Ansiau.

Monsieur Tournebouche ? lança Marco qui se trouvait à l’extrême droite de la classe.

Des rires commencèrent à fuser.

Silence ! tonna le nouvel enseignant.  Je vous prie de lever le doigt pour demander la parole.  Et je rectifie, je m’appelle Monsieur Cour-ne-buche, articula-t-il.  Qui a parlé ?

Tous les regards se tournèrent vers le côté droit du local mais personne n’était assis de ce côté-là.

Monsieur Tournebouche ? lança Fred assis à l’extrême gauche de la classe.

Les regards se tournèrent de ce côté.  Mais là encore, ils ne rencontrèrent que le vide.

Qui a parlé ? demanda l’instituteur rouge de colère.

Aïe ! cria Géraldine, la fille assise au premier banc.

Que se passe-t-il mademoiselle ?

On m’a pincée, monsieur !

Petite sotte ! Comment pouvez-vous donc dire une chose pareille ? Il n’y a personne à côté de vous.  Si c’est pour distraire vos camarades, je vous préviens que …

Il ne put terminer sa phrase.  Une craie venait d’atterrir sur son bureau.

Qui a lancé ce projectile ? demanda-t-il.

Cette craie a bougé toute seule, monsieur, dit Géraldine.  Je l’ai vue se déplacer.  Elle était dans la rainure du tableau.  Tout à coup, elle s’est soulevée et … Regardez !

Géraldine montrait du doigt le frotteur qui se soulevait lentement.

Monsieur Cournebuche se retourna et vit le frotteur tomber sur le sol.

Ce frotteur était mal placé, c’est tout ! dit l’enseignant intrigué.

Mais je vous assure qu’il s’est soulevé ! répondit Géraldine.

Je l’ai vu aussi, dit Julien, le frère jumeau de Géraldine.  Nous sommes dans une école hantée.  Vous ne le saviez pas ?

Taisez-vous, je ne crois pas aux …

A ce moment, toutes les lampes s’allumèrent et s’éteignirent d’un coup.

C’est un faux contact, assura Monsieur Counebuche.  N’ayez aucune crainte !

Il fut interrompu par un cri.  C’était Lucie, la première de classe, la plus sage et la plus attentive, qui se débattait avec un agresseur invisible.  Celui-ci lui défaisait son chignon si bien placé sur sa tête.

Mais que faites-vous mademoiselle ? demanda l’instituteur.

Mais je vous assure, monsieur, que …

Et elle tomba dans les pommes.  Monsieur Cournebuche se précipita pour la relever mais, au moment où il fit le premier pas, un pied invisible le fit trébucher et il s’étala de tout son long.  Les rires retentirent dans toute la classe.

L’instituteur se releva et se planta devant le tableau.  Tout rentra dans l’ordre.  Monsieur Cournebuche commença sa leçon.  Il prit une craie, écrivit au tableau mais, au fur et à mesure qu’il copiait, ses écrits s’effaçaient.  Il n’avait pas le temps d’écrire une ligne complète que celle-ci disparaissait mystérieusement.

Le pauvre homme ne se laissa pas démonter.  Il était décidé à percer le mystère.

Prenez votre cahier de dictées et copiez : « L’automne.  L’automne est ma saison préférée, … ».

A ce moment, la porte extérieure s’ouvrit toute grande ; un vent froid s’engouffra dans la classe, amenant avec lui une grande quantité de feuilles mortes qui recouvrirent quelques bancs.

C’est l’automne qui entre, cria une voix venant de la cour.

L’instituteur se précipita dehors mais il ne vit pas une âme.  La porte claqua dans un grand fracas et des forces invisibles la maintenaient fermée.  Il avait beau pousser de toutes ses forces, elle ne cédait pas.  Tout à coup, il entendit une voix qui disait : « Lâchez tout ! ». La porte s’ouvrit d’un coup et Monsieur Cournebuche se retrouva le visage contre terre… "

 

Philippe Desterbecq, "L'étoile Magique", Editions Chloé des lys, 2011

 


philibertphotos.over-blog.com

philippedester.canalblog.com

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

www.aloys.me

www.passion-creatrice.com

 

Publié dans interview

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Le ponton, une nouvelle de Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

delvilletete

 

LE PONTON

 


 

Au bout du ponton, la liberté, au bout du ponton, la fin des souffrances, au bout du ponton, les retrouvailles…

 

Depuis plusieurs années, je suis seul au monde. Mes parents décédés, j'ai décidé de déménager au bord du lac.

 

J'en ai fait des parties de pêche avec des "amis". En général, ils venaient chez moi uniquement pour cela. Je ne les intéressais que par ce ponton situé au bout du jardin. Certains venaient en voiture, d'autres accostaient sans prévenir et quel que soit le temps, je devais faire bonne figure, abandonner tout pour la pêche.

 

Un jour, une belle tempête a détruit le ponton et comble de malheur, la municipalité a décidé de le reconstruire aux frais de la communauté… Il faut dire que le seul médecin des environs se rendait volontiers chez ses clients en utilisant un petit bateau et que c'était devenu un lieu d'accès facile pour lui.

 

Fichu médecin ! Il ne l'a jamais beaucoup utilisé ce ponton ! Par contre, les autres, les pique assiette, les pêcheurs du dimanche, sans parler des gosses qui durant tout l'été s'en donnaient à cœur joie, le lieu était plus fréquenté que l'église paroissiale !

 

Tout cela a duré des mois et des mois jusqu'au jour où j'ai rencontré Aude, une gentille fille de la ville. Très vite, elle s'est installée à la maison et les visites d'amis se sont espacées et leur nombre a fondu comme neige au soleil. La paix, j'avais la paix, une gentille compagne que j'aimais et la vie nous souriait ! Quelques mois après, Aude m'a annoncé qu'elle attendait un enfant. Le bonheur continuait à inonder la maison.

 

Aujourd'hui, Aude est tombée dans le lac. Elle m'attendait sur le ponton et a glissé sur les planches humides… J'ai retrouvé son corps près de ce ponton maudit…

 

Alors, j'ai sauté dans l'eau glaciale, je me suis agrippé à son corps déjà froid et j'ai attendu…

 

 

Louis Delville

louis-quenpensez-vous.blogspot.com

Publié dans Textes

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