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"Tant de silences !" de Philippe de Riemaecker en invité sur Aloys

Publié le par christine brunet /aloys

"Tant de silences !" de Philippe de Riemaecker en invité sur Aloys

Je dois avouer que je ne savais pas trop comment aborder ce roman, puisqu’il s’agit d’un roman de 348 pages quand même.

Pour une fois, la personnalité même de Philippe m’a amenée à lire le prologue… quelques pages qui abordent une actualité brûlante, une société en mal de repères qui se referme, se rabougrit sous les coups des extrémismes.

« Tant de silences ! » Est-il un roman engagé ?

Sans aucun doute, un peu comme son auteur. C’est également un parcours autant initiatique que géographique, avec un apport autobiographique presque évident.

Entre descriptions et scènes d’une rare violence, entre émotion et déshumanisation, cet ouvrage est déconcertant. L’auteur cherche-t-il à bousculer, à choquer ? Probablement. Mais il veut amener son lecteur sur d’autres traces, celle de l’acceptation d’autrui…

Deux univers, deux rythmes, deux processus qui tendent vers une fin commune. La plume de Philippe de Riemaecker est fluide, précise et propulse dans deux parcours de vie qui n'auraient jamais dû se rencontrer.

Construit comme un double voyage aux côtés de deux « séries » de personnages très différents, plaidoyer pour la tolérance, il veut apporter l’espoir. Les personnages attachants nous font vibrer au cœur d’une question fondamentale aujourd’hui : quelle est la place de la Religion (avec R majuscule) dans nos sociétés, et quelle place sommes-nous prêts à lui accorder.

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans l'invité d'Aloys

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Séverine Baaziz a lu "La maison" de Marie Klimis

Publié le par christine brunet /aloys

Séverine Baaziz a lu "La maison" de Marie Klimis

Autant vous le dire tout de suite, avant même de recevoir ce roman, j’avoue qu’il avait déjà mes faveurs. Comment aurait-il pu en être autrement, moi qui aime tant les contes, les jolies couvertures… Bref, tout s’annonçait des plus positifs. Sauf qu’à attendre le meilleur, on peut aussi être déçu.

Eh bien non : je l’ai adoré !

J’ai ouvert le livre et, très franchement, dès les premières pages, j’ai su que je l’aimerai jusqu’au bout. Il faut dire qu’il commence par une apostrophe au lecteur, de celles qui vont agréablement rythmer tout le long de l’histoire : « Tiens, un nouveau venu. Entrez cher ami, n’ayez pas peur. Je vous en prie, prenez un siège. Installez-vous, mettez-vous à l’aise. »

Ce livre, c’est l’histoire d’une maison traversée par les vies enchantées et désenchantées de ses occupants. Des vies nourries de rencontres toutes plus fantasques les unes que les autres. Un théâtre vibrant. Les murs en tremblent. Les tuiles en tombent. Puis, on répare.

Et puis, un incroyable festival de personnages haut en couleur : Clovis Hammeur, Aurore, Jules, Pierre le camelot, Horace le forgeron, Perceval Poulet (l’homme aux oiseaux), Antoine Gredin (marionnettiste), l’Artiste, Mrs Harrison, Constance (la cuisinière ensorceleuse), et tant d’autres.

Présenté comme cela, on pourrait se méprendre sur la qualité essentielle de ce conte : foisonner de fantaisie sans jamais être brouillon.

L’écriture est parfaitement maitrisée, élégante et pétillante. Le fil narratif, délicatement cousu. Chaque page a sa raison d’être. Chaque mot est juste.

La légèreté n’est jamais niaise ; la gravité jamais larmoyante. J’ai beaucoup aimé aussi ces poupées russes parsemées ici et là ; ces histoires dans l’histoire qui se dessinent presque l’air de rien.

Fantasque et touchant. Oui, c’est ça. Tellement distrayant, aussi. A l’image des deux personnages principaux : Clovis Hammeur, bourru, né de presque rien et Aurore, l’enfant venue de nulle part. Deux solitudes presque démentielles qui s’apprivoisent.

Je referme ce livre avec le souvenir du plaisir de l’avoir lu. Pas seulement parce que je me suis attachée aux personnages, à leur devenir, mais aussi parce qu’à mon humble avis, une écriture si aboutie dès le premier roman est quelque chose de peu commun.

Voilà.

Je lève mon chapeau et je dis : merci, Marie.

Séverine Baaziz a lu "La maison" de Marie Klimis

Séverine BAAZIZ

Publié dans Fiche de lecture

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Le blog "Plaisir de lire" a chroniqué "Obscurité" le roman de Jean-François Foulon

Publié le par christine brunet /aloys

http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/archive/2016/08/15/descente-aux-enfers-dans-un-jardin-d-eden-8639362.html

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Le blog "Plaisir de lire" a chroniqué "Obscurité" le roman de Jean-François Foulon
Descente aux enfers dans un jardin d’Éden…

Le premier roman de Jean-François Foulon, Obscurité, paru chez Chloé des Lys à Barry, décrit avec beaucoup de finesse la randonnée tragique en Peugeot 206 d’une femme qui, fuyant la violence conjugale avec ses enfants, en vient à parcourir l’Hexagone à la recherche de quelqu’un qui n’est autre qu’elle-même (les personnages ne sont pas nommés, sauf sa fillette), dans une sorte d’obscure déréliction en spirale.

En voici le pitch :

« Une femme de 38 ans décide subitement de quitter son compagnon, avec qui la vie commune n’est plus possible. Accompagnée de son fils de 12 ans et de sa fille de 8 ans, elle part donc au hasard sur les routes de France, avec le vague espoir de se réfugier chez une ancienne amie, dans le Massif central.

Malheureusement, elle ne trouve là-bas qu’une maison vide. Complètement dépassée par les événements, c’est son fils qui, petit à petit, prendra les choses en main. Ses nouvelles responsabilités le rendent plus mûr et il s’éveille à l’amour auprès d’une adolescente de la région.

Mais il faut de nouveau partir et le trio erre au hasard, passant successivement par la Dordogne, la côte atlantique, les Pyrénées et le Languedoc, pour se retrouver finalement dans les Cévennes. À chaque endroit, les aventures se multiplient, mais ce qui ressemblait au début à des vacances s’est petit à petit transformé en une véritable fuite en avant.

Cette errance géographique renvoie au cheminement intérieur de la mère et à son désarroi. On peut y voir aussi une métaphore de l’existence en général. L’histoire finira tragiquement, car la vie, cruelle, ne fait pas de cadeau à ceux qui tentent malgré tout d’échapper à leur destin. »

Un Easy rider des bleus à l’âme, ma foi très réussi…

Bernard DELCORD

NB :

Outre la publication sur le site de Brice Depasse (critique littéraire sur radio-Nostalgie), l'article est également paru sur le site Homelit, partenaire de radio Nostalgie, ainsi que dans la version en ligne de la revue satirique belge "Satiricon".

En outre, il sera inséré dans la newsletter d’août 2016 des guides gastronomiques belges DELTA puis mis en ligne sur leur site (www.deltaweb.be). Il s'agit certes d'une revue gastronomique, mais l'avantage c'est qu'elle est distribuée à quatre-vingt-dix mille exemplaires.

http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/archive/2016/08/15/descente-aux-enfers-dans-un-jardin-d-eden-8639362.html

http://homelit.skynetblogs.be/archive/2016/08/15/descente-aux-enfers-dans-un-jardin-d-eden-8639363.html

http://www.satiricon.be/?p=12376

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Jean-François Foulon a lu "Impala" de Marie-Thérèse Carlier

Publié le par christine brunet /aloys

Jean-François Foulon a lu "Impala" de Marie-Thérèse Carlier

Difficile, de parler de poèmes, même si j’en ai écrit moi-même. Difficile d’en dire la spécificité intrinsèque, car chaque texte, finalement, a son âme propre. Néanmoins, quelques thèmes traversent ce recueil, en lui donnant une unité certaine. Le ton est généralement assez sombre. Point de nature généreuse ici, de vertes prairies ou de splendides forêts où chantent les oiseaux. Non, on est plutôt dans le tragique de la vie. On parle de la souffrance (physique et morale), de la maladie, de la solitude et de la mort. On parle des êtres faibles, des petits, des enfants morts en bas âge. On parle de la difficulté de l’individu à vivre dans ce monde d’injustice et de douleur. On parle du temps, qui nous emporte inexorablement vers la mort :

Mon présent est réduit, si indéfini,

Mais je sais qu’il est déjà anéanti

Tout n’est pas sombre, pourtant, il y a eu de bons moments, mais tout cela était finalement éphémère :

Oui, j’ai connu une vie pleine de surprises,

Mais elle va m’être prise.

Parfois, la poétesse se révolte contre l’inéluctable et elle clame son besoin de bonheur :

Je veux vivre en liesse

Je veux vivre sans détresse

Je veux vivre en harmonie

Avec ce don d’en Haut, ma vie.

Elle espère, même, en une vie future, après la mort, ultime espoir. En attendant, elle rêve et construit dans sa tête un autre monde, meilleur que celui dans lequel elle vit :

Je vois les rivages les plus fabuleux

Les mers les plus généreuses

Il y aurait donc un « ailleurs » où tout serait différent et auquel elle aspire. Comme le lecteur la comprend ! Cet « ailleurs », c’est dans l’écriture que Marie-Thérèse Carlier va le chercher. Mais l’inspiration n’est pas toujours au rendez-vous et cette écriture, elle aussi, peut la trahir. Que lui reste-t-il, alors, ces jours où la page reste désespérément blanche ? Elle peut contempler les nuages et leurs formes féériques ou admirer une rose. Mais la forme des nuages change et la rose n’est pas éternelle. L’histoire des hommes, quant à elle, n’est qu’un champ de batailles et n’offre que du sang. La seule solution semble être finalement une sorte de don de soi afin d’apporter un peu de réconfort aux frères humains qui nous entourent. Il faudrait tourner le dos au côté sombre de la vie et n’en conserver que le meilleur.

Voilà pour le fond, qui je dois dire me plait bien. Pour la forme, si j’osais une critique (il faut être honnête toujours et dire ce que l’on pense), je dirais que le recueil aurait gagné à être en vers libres. Certes, les rimes apportent une musicalité certaine (cependant il faudrait alors, pour chaque vers, respecter le nombre des pieds), mais souvent elles obligent l’auteur à choisir un mot non pour son sens mais précisément pour sa rime. Il s’ensuit un exercice parfois un peu forcé. Il me semble que les thèmes ici abordés étaient suffisamment forts pour être traduits en une prose poétique ou en vers libres. Certains me diront au contraire qu’un poème ne vaut que par sa forme, son style, et pas par son contenu. C’est l’éternel débat qui avait amené Roland Barthes à dire qu’un texte n’était littéraire que parce que son auteur en avait ainsi décidé (et son contenu n’avait finalement aucune importance). C’est aller trop loin, à mon avis. En tout cas, quand on referme le volume « Impala », on n’oublie pas les thèmes abordés, qui nous concernent tous. N’est-ce pas là, déjà, une grande réussite ?

Jean-François Foulon a lu "Impala" de Marie-Thérèse Carlier

Jean-François FOULON

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En invité,"Tant de silences" de Philippe de Riemaecker avec Une lecture de Marie-Noëlle Fargier

Publié le par christine brunet /aloys

En invité,"Tant de silences" de Philippe de Riemaecker avec Une lecture de Marie-Noëlle Fargier

Je commence cette fiche de lecture, par cette conviction que je porte et que Philippe de Riemaecker confirme, sans brusquerie, sans imposer, par un défilement de trois vies sur trois sites, marquées par leurs différences, et pourtant si semblables : l'être humain où qu'il soit, où qu'il vive porte les mêmes peurs, les mêmes passions, les mêmes objectifs (vivre ou survivre...).

Ces trois destins se déroulent dans des univers particuliers d'une beauté dépeinte par une plume poétique. Les descriptions deviennent des fresques et on ne peut que s'y attarder, les lire et les relire pour en savourer chaque couleur :

"... L'horizon, imperceptiblement, s'est enduit de teintes différentes. Le blanc et le jaune ont fait place à quelques nuances orangées. C'est le premier signe que la course du soleil s'essouffle et que ce dernier commence sa descente en se drapant de brume, avant de laisser sa place à l'astre de la nuit"...

Derrière ses descriptions, l'auteur suggère une connivence entre l'environnement, l'état d'esprit des protagonistes et leur avenir. Dans ce manuscrit, tout est cohérence, unité. On est bercé par un univers silencieux :

- Une chambre d'hôpital où un homme va au chevet de son père, en fin de vie. Il retrouve également sa mère, atteinte d'une démence qui vit dans une maison spécialisée...

- Le désert, traversé par ce jeune couple musulman qui fuit l'endoctrinement, la tyrannie de ce pouvoir fanatique qui s'est approprié leur religion. Le destin va mettre sur leur chemin, une petite fille, aveugle...

- Un couvent où le pouvoir extraordinaire d'une nonne devient une évidence, et le concierge de ce lieu, un Sage, porteur de la Mémoire...

Le silence est là dans ces mondes si éloignés géographiquement, des mondes de recueillement et d'exclus , renforcé par ce leit -motif de l'auteur :

"...Suspendre son souffle, suspendre le temps, suspendre les questions et les non-réponses, lessilences...."

"...Le silence est assourdissant. Le paysage l'est tout autant..."

"...Nos silences sont éloquents, notre détresse dépasse l'infini..."

En même temps, règne un tumulte créé par des événements forts, le combat contre la maladie, la mort, la tyrannie. Ce silence devient assourdissant d'émotions. Il est la plus grande symphonie de la vie, par des notes d'une sincérité parfois brutale, sans fioriture. Le sens de la vie, la place du libre arbitre deviennent le questionnement essentiel de ces personnages que tout oppose. Ces questions existentielles sont soutenues par l'intervention de l'auteur avec des annotations personnelles, qui n'est en rien intrusive, au contraire ! Un peu comme si l'auteur suivait le cheminement de pensée du lecteur, en lui parlant délicatement à l'oreille. Ce qui est un des éléments rendant ce livre exceptionnel. "Tant de silences" par ses témoignages de vie rend la philosophie vivante, car il en est empreint par l'existence de ces personnages, où chacun de nous se retrouve, tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre dans une notion d'universalité. Il est un exemple de ce que peut faire l'homme dans le meilleur et dans le pire (l'empathie ou la tyrannie). " Tant de silences" est une philosophie pleine de bon sens, de vrai sens, du seul sens qui devrait guider nos pensées et nos actes. Et ce sans jugement, sans moralité. Ce titre "tant de silences" est très pertinent, car il rappelle aussi le manque de communication qui conduit tant à la peur, à l'ignorance, qu'à la cruauté.

Philippe de Riemaecker balaie les frontières, toutes les frontières. Il réunit, unit ces trois mondes, démontrant que c'est possible .

Je lis les derniers mots de ce livre qui restera dans ma mémoire, avec l'envie de croire que ce n'est pas qu'un roman....

Marie-Noëlle FARGIER

Publié dans l'invité d'Aloys

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Le blog "Marche Romane" de Jean-François Foulon a chroniqué "Romance avec le passé" de Laure Hadrien

Publié le par christine brunet /aloys

http://feuilly.hautetfort.com/archive/2016/07/31/romance-avec-le-passe-de-laure-hadrien-editions-chloe-des-ly-5831986.html?c

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Le blog "Marche Romane" de Jean-François Foulon a chroniqué "Romance avec le passé" de Laure Hadrien
"Romance avec le passé" de Laure Hadrien (Editions Chloé des Lys)

Je termine le livre de Laure Hadrien, « Romance avec le passé », que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt. Le thème est simple et émouvant : deux êtres qui se sont connus et aimés dans leur jeunesse se retrouvent vingt ans après, grâce à Internet. Leur idylle reprend et Muriel fait le voyage en Suisse pour retrouver Hugo à Genève, avec la ferme intention, cette fois, de ne pas laisser passer sa chance. Il faut dire qu’elle est restée célibataire et qu’elle a conservé tout au fond d’elle le souvenir romantique de ce premier amour qui est finalement le seul qui ait jamais compté. Hugo, de son côté, vient justement de divorcer et se retrouve libre. Rien ne semble donc s’opposer à leur future union.

Sauf que ce serait compter sans le talent de la romancière, qui nous fait comprendre que les choses ne sont pas si simples. Les deux héros ont évolué et l’image que chacun a conservée de l’autre ne correspond plus tout à fait au personnage en chair et en os qu’il a maintenant en face de lui. Si la correspondance échangée via Internet s’était montrée prometteuse et avait permis de renouer une ancienne complicité, il n’en va pas forcément de même quand il s’agit de se découvrir « en vrai ».

Dans un premier temps, c’est Muriel qui se montre un peu distante : elle refuse le verre d’alcool que Hugo lui propose ou semble rester indifférente devant le cadeau qu’il lui offre, ce qui le décontenance. Ensuite, c’est l’inverse. Muriel s’impose un peu prématurément dans l’appartement de Hugo. Elle découvre son univers, fait de contrastes (si tout dans le salon est super-ordonné, la chambre est un véritable capharnaüm) et en discutant elle se rend compte très vite que Linda, la femme dont il vient de divorcer, reste anormalement présente dans sa vie, ce qui la décontenance à son tour.

Le roman suit son cours ainsi et par petites touches le lecteur découvre lentement Hugo, à travers les yeux incrédules de Muriel. D’un côté il est issu d’un milieu beaucoup plus aisé qu’elle ne l’avait imaginé, mais aussi ce milieu impose des conventions de façade auxquelles elle n’est pas habituée. Lorsque Hugo l’emmène en promenade le long des lacs suisses, il ne pense qu’à lui montrer les endroits où il a vécu enfant et semble se complaire dans ses souvenirs, tandis que Muriel attend un baiser romantique. Pourtant elle veut continuer à se rapprocher de lui car elle est frustrée. En effet, il lui semble que quelqu’un d’autre (en l’occurrence Linda) a vécu avec Hugo la vie qu’elle aurait dû avoir et qu’elle n’a pas eue (enfants, maison, voyages, etc.). Mais il n’y a rien à faire ! Elle a beau se souvenir de la force de son amour quand elle était encore adolescente et vouloir rattraper le temps perdu, quand l’un fait un pas, l’autre recule et inversement. Les deux héros se côtoient, se cherchent, mais ne se trouvent pas car ils ne sont jamais sur la même longueur d’onde en même temps. Les espoirs de Muriel s’envolent les uns après les autres et finalement elle découvre que le fringant Hugo est aujourd’hui au bout du rouleau. Seul, quasi sans emploi, à court d’argent, facilement irascible, songeant au suicide, il ne ressemble plus à l’image qu’elle avait conservée de lui. II ne lui reste donc plus qu’à reprendre l’avion, définitivement seule.

C’est donc à un drame humain, à un drame existentiel, que nous a conviés Laure Hadrien, dont le style classique et bien balancé est agréable à lire. Subtilement, par des détails et des dialogues savoureux, elle nous fait entrer dans l’intimité de ces deux êtres qui se cherchent sans jamais se trouver. On a l’impression d’un puzzle qui se met méticuleusement en place. La moindre description qui semble anodine dans un premier temps (celle du mobilier de Hugo par exemple) prend tout son sens quelques pages plus loin en donnant des renseignements sur les personnages (ces meubles sont tout ce qu’il reste d’une période opulente passée). Quant à Hugo lui-même, il semble avoir une double personnalité. Parfois charmant, mais irrité l’instant d’après, entreprenant à ses heures, mais pour mieux reculer le lendemain, il est victime de sa situation. Coincé entre Linda qui reste présente dans sa vie par convention et parce qu’il faut sauver les apparences pour la société et Muriel, il louvoie sans cesse. Lui aussi se retrouvera seul, usé comme sa vieille voiture, et si la correspondance amoureuse qu’il venait d’entretenir lui avait fait du bien, voulait-il vraiment de la présence de Muriel ? Il n’est pas certain qu’il le sache lui-même.

Jean-François FOULON

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Le blog "D'un livre à l'autre" de Philippe Destebecq a lu "2401" de Bob Boutique

Publié le par christine brunet /aloys

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Le blog "D'un livre à l'autre" de Philippe Destebecq a lu "2401" de Bob Boutique

29 juillet 2016

2401 de Bob Boutique

"2401" (mais au fait, pourquoi ce titre?) se trouvait dans ma bibliothèque depuis plusieurs mois. Comme il fait quand même son poids (450 pages), j'ai voulu attendre les vacances pour le lire. Et bien m'en a pris car ce "policier/thriller", comme Bob le nomme lui-même, est un véritable page-turner.

A quoi reconnait-on un bon thriller?

Au nombre de meurtres? Non, certainement pas !

Aux forces de police déployées? Pas plus !

Au héros bien méchant, prêt à tout pour arriver à ses fins? Que nenni !

Au suspense qu'on y découvre? A l'envie qu'a le lecteur de tourner les pages vite, de plus en plus vite? Tout à fait ! Quand le lecteur se dit : "Encore un chapitre, puis je vais me coucher." "Allez, encore un et j'arrête". " Un tout dernier pour aujourd'hui". Là, c'est gagné, l'auteur a réussi son bouquin !

Et c'est bien ce qui s'est passé avec ce roman de Bob Boutique ! J'ai avalé les 450 pages en très peu de temps !

Je sais que Bob veut garder le mystère sur son livre, mais comme certains lecteurs commencent à dévoiler un peu l'intrigue sur leur blog (voir ici ou ici), je vais quand même vous en dire quelques mots, de quoi vous donner l'envie de foncer dans votre librairie préférée pour commander ce bouquin.

Tout commence par une lettre anonyme, une lettre de dénonciation que reçoit un des personnages de l'histoire. A son tour, il devra en envoyer une du même acabit. C'est une chaine de corbeaux qui va alors s'étendre sur le village...

Un service demandé pour un service rendu, les corbeaux sont redevables à leur "gourou" qu'ils ne connaissent pas.

Le meurtre d'un imam à Amsterdam va mettre le feu aux poudres et intéresser la police belge et hollandaise. Leur enquête les conduira en Suisse, dans une clinique un peu spéciale... (ben non, je ne vais quand même pas tout vous dire!)

Sachez que tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman un bon thriller : des meurtres, des meurtriers...qui ne sont pas responsables (comment ça?), une enquête palpitante, des rebondissements réguliers, des enquêteurs que rien n'arrête, une petite dose de séduction, et bien sûr, le suspense dont je vous parlais au début.

Je n'en ai pas trop dit, Bob?

Philippe Desterbecq

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Une interview de Bob Boutique pour la rentrée d'Actu-TV...

Publié le par christine brunet /aloys

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"Mâle en patience", le roman de Vincent Knock chroniqué dans le magazine BSC News

Publié le par christine brunet /aloys

"Mâle en patience", le roman de Vincent Knock chroniqué dans le magazine BSC News

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Le blog de Philippe Desterbecq, D'un livre à l'autre, a chroniqué "Les promesses de demain" d'Edmée de Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

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Le blog de Philippe Desterbecq, D'un livre à l'autre, a chroniqué "Les promesses de demain" d'Edmée de Xhavée

27 juillet 2016

Les promesses de demain d'Edmée de Xhavée

Il est toujours difficile de parler d'un recueil de nouvelles, tant les textes peuvent être différents. Toutefois, l'écriture d'Edmée est toujours la même, belle, fluide, accrocheuse,...

La couverture attire le regard (elle me plait beaucoup) et le titre éveille la curiosité.

"Revanches des mal-aimés" signale la 4e de couverture. "Le soleil luit sur le reflet des larmes. Le temps choisit son moment pour organiser ses plans". J'ajouterais : "La vengeance est un plat qui peut se manger froid !"

Ce recueil contient des nouvelles de couleurs différentes dans lesquelles l'amour à sa place, mais les blessures aussi.

Le premier texte qui donne son titre au recueil "Les promesses de demain" raconte l'histoire d'une femme qui essaye de caser son fils. Ils rencontrent celle qui pourrait convenir, meurtrie par un amour disparu...

Le deuxième "Une invitation chez le marquis de Montbuzard" raconte la vengeance d'un vieil homme qui a finalement attendu ça toute sa vie. Le hasard de la vie lui permet d'atteindre son dessein.

La troisième histoire a un titre un peu bizarre "Tchoupy et les Stiloboutchgo djies". Tchoupy est un chien et les Stiloboutchgo djies des êtres merveilleux. Avec cette nouvelle, Edmée a gagné le prix Fénélon à Colfontaine en 2008.

Il neige sur le lac Majeur m'a immédiatement fait penser à une chanson de Mort Shuman raconte un mensonge qui a changé une vie.

Dans "Le grand pardon", Edmée nous parle du chantage qu'un homme peut exercer sur sa femme...

Asie et Marguerite sont l'une la femme, l'autre la maitresse de Léon, Léon qui se suicide, faisant d'Asie une veuve à 48 ans. C'est après sa mort, qu'elle apprend l'existence de Marguerite...

Ce lui et cette elle jamais perdus mais retrouvés : un drôle de titre pour des souvenirs amoureux...

Galeries royales, Ostende nous raconte une rencontre dont le souvenir a marqué deux vies.

Les chinoiseries de Thérèse-Adèle Paulus : Un amour exotique.

Dans Un couvre-lit de vigogne, Edmée relate un amour caché de longue date.

Et enfin avec Les yeux d'Isotta, nous voilà plongés dans une réunion familiale en Italie où des secrets semblent bien gardés.

Le lien entre toutes ces nouvelles? L'amour, l'amour perdu, l'amour interdit, l'amour caché, ... Et toujours l'écriture impeccable d'Edmée !

A lire si vous êtes amateurs de nouvelles !

Philippe Desterbecq

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