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Publié le par christine brunet /aloys

Le blog Aloys vous souhaite à toutes et à tous d'excellentes fêtes de fin d'année... 

 

 

Publié dans ANNONCES

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J'ai lu... "Parallèlement votre", une nouvelle d'Emaëlle Slechten extraite du recueil "Récits d'une boule de papier"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Tic-tac. Tic-tac.

 

Emaëlle Slechten, vous connaissez... Elle est la chroniqueuse, blogueuse talentueuse de La patate bouquine

Passionnée de lecture, elle s'est lancée dans l'aventure de l'écriture aux côtés des Narratonautes, un atelier d'écriture qui regroupe dans le recueil "Récits d'une boule de papier" les textes de huit auteurs débutants de 13 à 20 ans, Emaëlle étant la plus... jeune ! 

"Parallèlement votre", voilà le titre de sa nouvelle... Difficile de prime abord de faire un lien entre cette "boule de papier chiffonné" "lancée dans les airs", qui "rebondit sur le bord de la corbeille, roule sur le plancher"... (Accroche de 4e de couv). 

 

Tic-tac. Tic-tac.

Un texte sous forme d'un dialogue théâtral. Dix actes, dix scènes, dix étapes d'un processus psychique. Des images comme des flashes, des mots qui se bousculent dans la tête, qui se disputent mais pour quoi ou pour qui ? Des "ils" qui basculent en "je". Un bruit qui affole...

 

Tic-tac. Tic-tac.

Le temps... Avec lui, tout bascule lentement, inexorablement dans une folie fantasmagorique. Peu à peu, - tic - la réalité s'étiole, - tac - la folie prend le pas. Seule image de la réalité peut-être, le docteur Franchipane... Enfin, peut-être... 

 

Tic...

" Je sais que je ne suis pas normale, personne ne l'est "

Tac...

" Le mal reprenait possession de moi. Il était en moi. Tellement beau, tellement fort."

 

Boum !

Faudra lire ! 

Chapeau bas, Emaëlle, pour ce texte d'une grande maturité ! Désormais je comprends le lien avec cette boule de papier chiffonné... déchiré...

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

 

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Micheline Boland nous propose un extrait de "Voyages en perdition"

Publié le par christine brunet /aloys

C'était le fruit d'un achat impulsif, une sorte de coup de folie. Lors d'un séjour à Paris, en compagnie d'une amie, j'avais acheté ce panama, couleur ivoire garni d'un ruban noir. Dans la boutique, devant le miroir, j'avais été séduite par mon reflet. Mon amie et la vendeuse m'avaient confortée dans l'idée que ce chapeau me convenait parfaitement. J'avais porté ce couvre-chef durant tout mon séjour. Rentrée chez moi, j'avais décidé de le porter ici, dans ce pays où le ciel est si bas et les touristes si rares…

Chaque lundi et chaque jeudi, j'allais déjeuner à midi quinze à la Taverne du jet d'eau. J'y prenais un croque crudités et un grand café, je m'asseyais sur la banquette de droite en face d'une affiche publicitaire pour les cafés Lilou représentant un homme au borsalino ivoire. Ce n'était qu'après être rentrée de France et avoir acheté mon panama, que je m'étais rendu compte que cette affiche n'était peut-être pas étrangère à mon coup de folie ! Cet homme me fascinait. Par divers côtés, il me ressemblait. Il portait des lunettes à monture dorée. Blond comme les blés, il avait le teint pâle et le regard bleu myosotis.

Un lundi, je vis un type entrer dans la taverne. Pas de doute, c'était l'homme au borsalino ! Il s'assit près du comptoir, commanda un croque crudités et un café noir. Son regard se posa sur moi, je lui souris, mais il demeura impassible. Je pensai que ce n'était qu'un signe de timidité. Quand il fut servi, je l'observai encore. Comme moi, il mangeait de toutes petites bouchées et s'essuyait régulièrement la bouche. Comme moi, il semblait apprécier la moutarde sur un morceau de pain.

Le temps passa vite. Il était près de treize heures. Dans un quart d'heure, je reprendrais mon travail à la banque. Dans un quart d'heure, j'aurais rompu le fil qui me reliait à lui. J'essayai de retarder le moment de la séparation. À treize heures douze, je payai mon addition au comptoir et eus l'audace, de déposer une carte sur la table de l'homme en disant : "Voici les coordonnées de mon blog". En quittant la taverne, je me retournai et le vis qui tenait mon petit carton jaune en main. Un instant, je regrettai de n'avoir pas porté mon panama ce jour-là.

Désormais, je mettais mon panama pour me rendre à mon travail. Un jour ou l'autre, j'espérais revoir l'homme et je le revis…

Un lundi, il m'avait précédée et occupait ma place habituelle en face de l'affiche. Je m'assis à la table voisine. Nous étions côte à côte. Nous mangeâmes la même chose, au même rythme et de la même manière. Et toujours ce rituel de la moutarde sur le pain ! Pourtant, nous n'échangeâmes pas un mot. Notre repas terminé, nous étions restés immobiles. La serveuse avait débarrassé nos tables. Il était près de quatorze heures quand je jetai un coup d'œil à la pendule accrochée au-dessus de la porte du vestiaire. J'allais arriver en retard au bureau… Je payai au comptoir et m'en allai après avoir dit au revoir à l'inconnu qui me dévisagea et murmura : "Salut".

"Salut", ce simple mot que je disais souvent en quittant le bureau, mes amis ou ma famille. Une ressemblance de plus entre nous. Je gardai ce "salut" en moi et le laissai fondre comme un morceau de chocolat noir pour n'en perdre aucune note.

En rentrant chez moi, j'eus l'idée d'écrire un article pour mon blog. Dans cet article, je parlai de ma rencontre avec l'homme au borsalino.

Dès que j'eus publié l'article, je me mis à consulter mon blog à mon lever et à mon coucher pour vérifier que l'homme n'y avait pas écrit un commentaire. Aucun commentaire ne vint, sauf celui de mon amie qui notait : "Depuis que tu portes ton chapeau, tu as trouvé ton style ! Bravo !"

Les lundis devinrent les jours les plus attrayants de la semaine. Le lundi ne marquait plus seulement le début d'une semaine de travail, il était devenu le jour d'une rencontre possible.

Un vendredi, je vis le journal sur le bureau de Bastien, le chef de bureau et j'aperçus ainsi la photo de l'homme au borsalino. En première page, l'article était titré : "Une nouvelle bactérie meurtrière ? D'autres décès en vue ?"

Je dis à Bastien : "Je peux lire ?" Il me fit un clin d'œil : "Ce bonhomme te ressemble, n'est-ce pas ? J'ai vite parcouru l'article. On ne cite pas son nom, on n'a écrit que son prénom suivi d'un D. Figure-toi qu'il s'appelait Dominique comme toi et qu'il avait les mêmes initiales que toi. Lis, tu apprendras que le gars est mort en quarante-huit heures à peine d'une étrange maladie qui avait atteint la peau et les poumons. Un mal nouveau. En lisant, j'ai pensé au début du sida et à la grippe aviaire. Ça donne froid dans le dos…"

J'avais parcouru l'article. Le midi, j'étais allée manger à la Taverne du jet d'eau. J'espérais en savoir plus. Je m'étais assise sur la banquette en face du portrait. J'avais demandé au patron, à son épouse et à la serveuse : "Rien de neuf ?" Ils semblaient étonnés de ma question et m'avaient répondu par la négative…

Le soir en rentrant chez moi, j'avais aperçu des plaques rouges sur mes bras, mes jambes et mes mains… La nuit, ma respiration devint irrégulière et je fus prise d'une quinte de toux… Je décidai de me lever et d'écrire mes sensations tant bien que mal sur mon blog.

(Tiré de la nouvelle "Un panama")

Micheline Boland

Publié dans Textes

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Philippe De Riemaecker nous lit un extrait de son roman "Tant de silences"

Publié le par christine brunet /aloys

Philippe De Riemaecker nous lit un extrait de son roman "Tant de silences"

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Deux auteurs heureux au salon du livre de Blégny-Mine !!! et le reportage d'Actu-TV.net

Publié le par christine brunet /aloys

Est-ce que vous aimez les chocolats qui rendent amoureux ? Un samedi à la Foire du Livre de Blégny-Mine.

 

Samedi 15 octobre. C’est officiel, le lancement de la promotion de mon roman est enfin amorcé, et je me mets en route pour le premier d’une longue série de salons et séances de dédicaces. Adresse du jour : Blégny-Mine, lieu fort sympathique en région liégeoise où la Bruxelloise exilée londonienne que je suis n’avait jamais mis les pieds. 

 

Après une heure et demie de route nous arrivons sur le site de l’ancien charbonnage, et on s’installe sur le stand de Chloé des Lys. On déballe les livres, les affiches, les signets, et pour ma part, les chocolats. Car il faut savoir que mon roman, La Maison, regorge d’une série de personnages un peu magiques, dont une cuisinière qui ensorcelle les âmes à coup de chocolats qui rendent amoureux. Je décide donc de partager la recette avec la sympathique population de Blégny : les fameux chocolats les feront-ils tomber amoureux de mon roman ?

 

Malgré l’affluence mitigée en début de journée, l’accroche semble marcher : les passants sont attirés par mes chocolats, et cette mise en bouche semble les séduire, car ils restent pour discuter, et certains m’achètent un roman. A la fin de la journée, j’aurai vendu une dizaine d’exemplaires, pas mal pour une première fois. Qui plus est, je reprends la route la tête pleine de chouettes rencontres avec d’autres auteurs, et la promesse de se revoir au prochain salon : Tournai La Page ! 

 

Marie-Klimis

 

Blégny-Mine de sourires et d'émotions partagées...

 

Blégny-Mine, samedi 15 octobre, 10h20...
 
La fée qui m'a conduit depuis Bruxelles vers notre lieu de dédicaces déploie sa nappe, je l'ajuste de mon côté... C'est parti pour un premier salon pour "Auprès de ma blonde! Un 6ème roman, un suspense psychologique.
D'abord le calme, puis cela commence à venir, le compte-gouttes activé, Marie, Jules et moi suspendus au regard des accros de littérature nous fixant avec curiosité. Bon ou pas bon, ceux-là? La fée agite ses chocolats et ça démarre à notre table, petit à petit, sourires et partages entre auteurs de la partie, de la bonne humeur pour le trio de charme et de choc que nous formons, n'ayons pas peur des mots; quand on est positif et gonflé à bloc, cela se voit...
Soudain, sur le temps de midi, une dame d'âge moyen portant des lunettes d'inquisitrice entre, me fixant presque aussitôt, s'approchant de moi et de "ma blonde", touchant la couverture de mon roman. Je commence à peine à le présenter quand: "je prends...", me dit-elle. Très surpris mais bien sûr heureux, je m'exécute aussitôt à lui dédicacer mon roman. Son prénom était-ce Louise ou Véronique? J'ai un doute mais cet instant restera gravé en moi...

Magie du Salon...avec le M de Mystère ou de Marie? Blégny soit Chloé des Lys!

 

Thierry-Marie Delaunois

Publié dans articles, vidéo

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Delphine Schmitz, "Les morts marchent !"... Mon avis...

Publié le par christine brunet /aloys

 

Cela fait des mois que j'ai ce livre sur ma table de chevet... J'ai eu envie de le lire dès sa sortie (2014 !) et je l'ai fait venir. Mais...

Parce qu'il y a un "mais" : on ne le dira jamais assez, la première de couverture est d'une importance absolue, un a priori à la lecture, comme un petit bout de l'univers à découvrir. Ben là... J'ai détesté... (et je déteste encore), ce qui fait que le livre est passé du dessus de la pile au dessous... manip renouvelée encore et encore. A chaque fois que j'arrivais à ce titre, à chaque fois je repoussais le moment où j'aurais à l'ouvrir... 

Et pourtant...

Enfin, je me suis décidée à en lire la première page, un peu à reculons, et... je ne l'ai plus lâché ! 

"Les morts marchent !" : un livre surprenant, superbement écrit, rempli d'humanité et d'inhumanité, une histoire où magie, sorcellerie, liens du sang, et esprits malins se côtoient pour le malheur de tous. 

Dès le départ, trois puis deux temporalités cohabitent et s'imbriquent, le passé s'invitant dans le présent sous différentes formes. 

Delphine Schmitz nous fait remonter le temps et nous propulse au coeur de la Roumanie passée. Va-t-on alors parler vampires ? Que nenni... L'auteur ne tombe pas dans la facilité mais tisse lentement, inexorablement un écheveau de causalités qui nous entraîne dans une fébrilité de lecture. 

Et si les esprits maléfiques existaient ? Brrrrr... 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

 

Publié dans Fiche de lecture

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Deux petites poésies signées Joël Godart, extraites de son recueil "A la fin de ces longues années"

Publié le par christine brunet /aloys

               

 

 

                Elle est dans la magie des mots

                Dans le bruissement des arbres aux matins bleus

                Dans le vent qui glisse sur nos visages

                Elle vibre et tire sur nos chaînes

                Passagère aux pas légers elle sait se faire ombre

                Se mêle à nos gestes et suit nos paroles

                Nous nous prêtons à sa folie et quand elle nous appelle

                De sa voix de reine

                Nous répondons à sa musique

               

                Elle est dans la magie des mots

 

                                

                      

                                      Amis

 

                     Je passe entre les anges

                     Je marche les yeux fermés

                     Mes amis souvenez-vous de moi

                     Mes mains vont vers vous comme ces feuilles

                     D'automne glissant sur les chemins

                     Je navigue entre vos ombres

 

                     Debout dans la rosée du matin

                     Je cueillerai la cendre de vos regards

 

 

Joël Godart

                      

Publié dans Poésie

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Bob Boutique interviewe Christine Brunet au sujet de son nouveau thriller "Vénus en Ré"

Publié le par christine brunet /aloys

 

www.christine-brunet.com

 

Avec « Vénus en Ré », c'est un huitième thriller que tu lances sur le  marché du polar ! Bon sang, ça commence à compter…  Ton nom devient familier et pas seulement en France. En Belgique aussi où beaucoup s’étonnent de constater que tu es en fait la présentatrice d’ACTU-tv ?

Disons que j'ai surtout la chance incroyable d'avoir de supers lecteurs qui aiment ma prose et mes héros ! Je ne les remercierai jamais assez !

Pourquoi as-tu publié ces romans chez trois éditeurs différents ?

Trois ? Non, désormais plus que deux puisque De Pierregord a fait faillite.

Mais là encore, j’ai eu de la chance puisque Chloé des Lys a accepté de reprendre dans un seul volume les deux titres qu'ils m'avaient édités : Dégâts Collatéraux et Le dragon bleu.

OK, deux éditeurs alors ?

Oui, Nid de vipères, Dégâts Collatéraux, Le dragon bleu et E16 chez Chloé…

… dont tu es devenue entre-temps l’une des administratrices ?

Exact, et les Éditions Gascogne pour les quatre titres suivants : Non nobis domine, Poker menteur, Convergences et le petit dernier qui sort dès demain dans les bacs, 12 décembre 2016, Vénus en Ré.

Pourquoi es-tu passée chez Gascogne ?

Parce que Chloé, qui est une asbl, n’a pas les moyens d’assurer la diffusion et la distribution de ses livres. Or il faut être réaliste, un titre non diffusé a peu de chances d'être remarqué par les libraires. Jean-Paul Lafont, le patron des Editions Gascogne a opté pour une diffusion/distribution de ses ouvrages même si cela veut dire "beaucoup de retours".

Et quelques déboires comme il nous l’a expliqué dans l’émission ACTU-tv de novembre ?

Oui, la faillite du premier diffuseur/distributeur de France avec qui il travaillait. Il a subi une grosse perte financière mais c’est un battant, un vrai passionné : il continue et grâce à lui, mes livres sont en librairie. 

Deux éditeurs passionnés ?

Tout à fait, proches de leurs auteurs et à l'écoute : que demander de plus ? D'ailleurs, je dirais plus : deux équipes de passionnés au service de leurs auteurs.

Dans tes thrillers il  y a un fil rouge qui est la commissaire Axelle de Montfermy et sa famille pour le moins tourmentée. Mais depuis deux titres, tu as introduit une nouvelle héroïne Gwen, pourquoi ?

Il faut se renouveler.  Il faut surprendre le lecteur, l'amener ailleurs avec un nouveau rythme. Ce nouveau personnage est très différent, c’est une légiste décalée, atypique… Mes lecteurs ont eu un peu de mal à l’accepter (remplacer Aloys, pas simple) mais les retours sont positifs, tant mieux.

Décalée ? C’est le moins qu’on puisse dire. Elle ressemble à une punk, pleine de piercings, de tatouages et de mystères….

Punk ? Son look est certes décalé mais pas punk… Peu importe. En fait, dans le prochain thriller, elles enquêteront même ensemble... Ah là là... Que la vie d'un auteur est compliquée lorsqu'on vit 24h/24h avec des personnages qu’on n’a pas envie de quitter mais qu’il faut quand même renouveler !

Bon, ces héroïnes sont très différentes physiquement, je te l’accorde. Mais pour le reste, je les trouve toutes deux aussi noires et torturées ? Je me demande parfois si tu n’es pas toi-même noire et torturée ?

Boff…  Je doute comme tous les auteurs, je suppose, mais je ne suis ni torturée ni "noire". Le thriller correspond à un rythme de lecture que j'aime. Et puisque tu m’as lue, reconnais que je ne décris pas, ou très peu, de scènes gores, sanglantes ou ultra violentes… même si dans mes livres, les cadavres sont légions. Mais ça, c’est la signature du genre !

Alors j’ai dû lire une autre Christine Brunet car je trouve, au contraire, que tes livres sont remplis de scènes sanglantes et barbares. Mais soit…   

Ton univers d’écrivain est beaucoup moins noir que le mien, voilà pourquoi tu ressens ce décalage : tes héros sont moins torturés mais on ne peut pas dire que tu oublies de semer des cadavres en chemin : ton « Bouledogue » ne fait pas dans la dentelle et Lieve est du genre "je fonce et je réfléchis après" !

Autre chose : dans ton œuvre, tous les mecs sans exception sont des seconds couteaux, souvent des bouchers ou des summums d'hypocrisie et du mensonge. Et lorsqu'ils se trouvent du bon côté de la barrière légale,  ils sont souvent lâches ou quasi minables ! Je me sens tout petit, tout petit devant toi ?

Pas d'accord. Mes héros masculins sont essentiels au processus de l'enquête. Ils évoluent. Gwen vit dans le mensonge face à un Signac plus "cash". Mais il est vrai que le couple Axelle/Sheridan est, du moins dans les premières enquêtes, dans le schéma que tu décris. Pourtant, tout cela est appelé à basculer... Rien n'est figé et c'est ce qui apporte de l'humain à mes personnages. Et puis, voyons les choses en face : le mensonge, la mesquinerie et l'hypocrisie font partie de la nature de l'Homme, non ?

On est quand même très loin de « La petite maison dans la prairie » ? Re-soit.

Pas vraiment le même genre littéraire, tu en conviendras…

Es-tu féministe ? Pourrais-tu rejoindre les Femen ?

Absolument pas, je ne suis pas féministe : je crois qu'une femme doit pouvoir s'épanouir autant qu'un homme. Elle doit avoir les mêmes libertés. Pas toujours le cas dans nos sociétés évoluées... Et ça, ça m'agace. Mais passer dans l'extrême avec les Femen, non. Il y a d'autres façons de se démarquer et de gagner notre place dans la société, tu ne crois pas ? 

Autre observation, vraie ou fausse, tes bouquins ne sont jamais politiques et ne parlent pas ou n’évoquent jamais de grands principes : philo, religion, idéologies… C’est voulu ou ne t’intéresses-tu qu'au scénario policier ?

J'ai des idées politiques arrêtées et je suis capable de me battre pour elles MAIS pas question de placer mes enquêtes à ce niveau. Les lecteurs ont besoin de déconnecter en se plongeant dans une enquête policière : la politique est partout dans la vie quotidienne, alors exit de la vie fictionnelle de mes héros. Aucun intérêt pour développer un mystère, pour faire frémir les lecteurs, pour les faire rêver. Toi, la politique, ça te fait rêver ?

Joker.

Tu es une grande voyageuse, je pense que tu as parcouru presque tous les continents et pourtant à quelques rares exceptions près, tes histoires se confinent à la France ? Why ?

Lorsque j'écris, je ne sais jamais où mes héros vont m'entraîner. Nid de vipères propose un voyage entre Hong Kong, Malte, Hawaii, etc., Dégâts collatéraux (la réédition) amène Axelle à Naples, E16 se déroule à Londres…

Mais il est vrai que sur les enquêtes suivantes, mes héros n’ont plus voyagé sauf dans ce nouveau thriller, Vénus en Ré, où ils refont leurs valises. L’affaire propulse Gwen en Sierra Leone. Je reviens à l’instant d'Ethiopie et j'ai découvert à Lalibela le point de départ d'un autre thriller avec Gwen...

Ceci dit, le voyage doit être pertinent, aller de soi. Si mes personnages restent en France, c'est que le processus de l'enquête ne leur a pas permis de s'expatrier. Le voyage pour le voyage, aucun intérêt (sauf pour moi). 

L’Éthiopie, les femmes plateaux, les tignasses crépues, le Simien… voilà une autre enquête que je manquerai à aucun prix… après avoir lu Vénus en Ré, of course.

Pas pour tout de suite en librairie : l’année prochaine, Axelle revient et le voyage sera bien différent puisqu’il s’agit d’un thriller SF…


Bob Boutique

www.bob-boutique.com

www.actu-tv.net

Bob Boutique interviewe Christine Brunet au sujet de son nouveau thriller "Vénus en Ré"
Bob Boutique interviewe Christine Brunet au sujet de son nouveau thriller "Vénus en Ré"
Bob Boutique interviewe Christine Brunet au sujet de son nouveau thriller "Vénus en Ré"
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Bob Boutique interviewe Christine Brunet au sujet de son nouveau thriller "Vénus en Ré"

Publié dans interview

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Régine Laprade nous présente son nouveau roman, "Pour une symphonie"

Publié le par christine brunet /aloys

Le Livre :

Franck Müller de Richtenbourg, fils d’un ingénieur du Transcorrézien et d’Edmonde Ventadour, fille d’un grossiste d’Argentat, intègre l’École de Santé Navale de Bordeaux en septembre 1938. En juillet 1943, l’élève médecin militaire part, sur ordre de sa hiérarchie, comme « médecin volontaire accrédité » soigner les militaires français prisonniers en Allemagne. Affecté à Berlin mais libre de ses mouvements, il découvre son métier, la misère des camps, la guerre et, au détour d’un opéra, les beaux yeux d’une mystérieuse jeune fille : Ingrid Müller von Richtenbourg.

 

L’Auteur :

Régine Laprade est médecin et signe ici son sixième roman. Sa plume, d’une grande finesse, dévoile des personnages étonnants et attachants ainsi qu’une page méconnue de la grande Histoire.

 

Quelques mots... Un court extrait

Ingrid m'a rejoint quelques instants plus tard , dans ma chambre, à la pension des soeurs Wolf.

 

Nous nous sommes jetés l'un sur l'autre,sans un mot, sans retenue, débarrassés de tout ce qui nous gênait, nous empêchait de nous caresser, de nous découvrir, de nous aimer: vêtements ou tabous. Un corps à corps, presque une lutte, un combat.Nos désirs trop longtemps réfrénés exigeaient l'ivresse, jusqu'à l'épuisement des sens. Parfois, dans la clarté voilée de la lampe de chevet, nous nous regardions, étonnés, incrédules, le temps de reprendre notre souffle avant de nous étreindre de nouveau, avides comme des désespérés.

 

Elle était belle, rebelle aussi, sauvage même. Elle alternait sans cesse douceur et violence, tendresse et froideur, miel et aigreur.

 

Elle paraissait jeune et pourtant d'une maturité de vieille femme. Son visage commençait à s'emprisonner dans un mince filet de ridules qui reflétaient les épreuves du temps. Ingrid avait souffert.

Publié dans présentations

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Edmée de Xhavée nous fait découvrir "Les landes endormies" d'Yves Oliver

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

J’ai lu « Les landes endormies » d’Yves Oliver – Edmée De Xhavée


 

Embarquement pour le fantastique subtil du monde d’Yves Oliver. Non, pas le fantastique des studios Disney mais bien le tendre et dangereux fantastique des brouillards, de la mousse des bois, des illusions des rêves et souhaits, des guides invisibles aux formes pourtant mouvantes et aux humeurs qu’on ne sait apprivoiser… De la peur que l’on sait devoir affronter et que l’on redoute.

Sept nouvelles, sept promenades poétiques et intimes, sept rencontres insolites avec le monde de ce que nous ne connaissons pas de nous-mêmes.

J’ai été surprise et parfois très émue de certaines phrases ou descriptions inattendues et qui trouvent pourtant exactement la place qui est la leur dans l’imaginaire du lecteur qui est enveloppé par la beauté de ces images :

Le vent passait dans les branches, son carillon s’alliant aux grincements des écorces les unes contre les autres.

Du bout d’un doigt je touchais la mousse sur le tronc d’un vieux chêne : le flux et reflux des marées se firent entendre dans le lointain. Je fermai les yeux : les légendes de l’histoire m’apparurent.

Dans les celliers des manoirs, les rats arrêtèrent leur course folle. L’eau des océans se mit à bouillonner, comme poussée par un formidable souffle venu des abysses.

Sur le mur de la maison, d’étranges fleurs se sont mises à pousser, exhalant le parfum, âcre et capiteux, du Royaume des Morts. A une distance proche, une rivière s’est remise à couler et, dans l’éclair d’un clignement de paupières, des rêves se sont perdus.

Il y avait des servantes aimables aux sourires de nénuphar. Les parents paisibles ne connaissaient pas la douleur.

Le brouillard, vicieux comme un loup humant sa proie, avait pris possession du front de mer ! Il était venu rapidement, se frayant un chemin dans les méandres de la nuit, sa complice.

Ce petit livre de 89 pages contient toute cette magique poésie, ces arrêts sur image d’un monde souvent menaçant, imprévisible, fort et mortel, dans un décor aux effrayantes beautés. Envoûtantes beautés. La mouvance des temps, de la réalité et de ses racines oniriques. Le cauchemar n’est jamais loin… l’engloutissement, le retour au néant. Le fantastique ici est bien celui que la nature nous sussurait dans l’enfance, avec ses troncs moussus et tordus comme des suppliciés, les pierres aux formes de légendes, le vent et les brumes, le bruit de la mer même loin de ses rives… Le battement du cœur de la vieille terre qui ne vieillit pas….

 

 

Edmée de Xhavée

Publié dans Fiche de lecture

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