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Séverine Baaziz nous propose le début de son roman "Le premier choix"

Publié le par christine brunet /aloys

Séverine Baaziz nous propose le début de son roman "Le premier choix"

Tout est blanc. Etonnamment blanc.

Nonchalant, je m’aventure à errer dans cet espace sans horizon. Sans le moindre repère, visuel, sonore, je ne sais où aller.

Je déambule.

Je vagabonde.

Aussi fin enquêteur qu’un Epagneul sans flair, je ne trouve rien. Pas un seul indice. Dans ma quête de clairvoyance, il me vient à penser que non seulement je ne sais pas le moins du monde où je suis mais, pire, je ne sais même pas qui je suis. Qui peut me dire si je ne suis pas amnésique, prisonnier d’un état comateux ou simplement en plein rêve.

N’importe qui à ma place, j’imagine, serait tenté de paniquer, mais moi, non. Etrangement, je suis seul tout en ayant en même temps le sentiment d’être entouré. Mes questions restent suspendues sans que je puisse y répondre. J’aimerais savoir ce que je fais ici et pourquoi.

  • La question n’est pas qui tu es, mais qui seras-tu.

  • Mais qui me parle ?

Plus aucune réponse. La voix me semble inaudible ; simplement retentir en moi. Malgré ces questionnements, je me sens irrationnellement paisible et confiant.
Mon interlocuteur reprend, invisible, calme et puissant :

  • Le temps est venu pour toi, Martin, de prendre une grande décision, de choisir ton destin.

Les mots se suivent et à aucun moment je ne ressens le besoin de les interrompre.

  • Ton âme, Martin, fait partie du cycle de la vie. A chaque commencement, une fin, à chaque fin, un commencement. Tu as su abreuver ton âme des félicités de la vie, ne pas sombrer dans les épreuves, préserver ta lumière des vents et tempêtes. Ainsi, tu renaîtras… Ton libre arbitre recommence dès maintenant. Il t’appartient de choisir la famille qui t’accueillera. Dans une certaine mesure en tout cas. Je t’explique. Au vu de ta vie passée, certaines possibilités s’offrent à toi. Plusieurs destins sont possibles et à ta portée, il te faudra faire ton choix en fonction de tes propres volontés et de ton ressenti. Ainsi, tu visiteras deux familles qui attendent, mais ne le savent pas encore, la venue d’un enfant.

Un silence se fait ensuite entendre.

Je me suis senti enveloppé par cette voix qui me pénètre sans que je la distingue de façon sonore. Je ne sais l’écouter, je la ressens. J’ose une question.

  • Alors, je m’appelle Martin ?

  • Martin se trouve être ton dernier prénom. Le prénom que ta dernière famille avait choisi pour toi. Ton âme a déjà connu diverses vies durant lesquelles, à petits pas, elle a progressé. Ce n’est pas le cas à chaque fois. Pour certains, l’âme se laisse empoisonner par toutes sortes de nocivités. La peur, l’égoïsme, l’envie sont autant de travers menant parfois au pire des devenirs. Ainsi, une âme peut se noircir et même se putréfier totalement. Celle-ci ne renaîtra plus…Heureusement ce n’est pas ton cas. Tu as su mener une vie digne et honnête mais certaines difficultés ont endigué quelque peu le foisonnement de ton esprit. Dès ton plus jeune âge, tu as manqué d’amour et, en grandissant, des échecs professionnels et personnels t’ont blessé. C’est pourquoi, nous te donnons la possibilité de faire ton choix entre deux socles de vie : l’affectif ou le confort matériel. Deux familles différentes. Deux destins qui s’offrent à toi.

Je devrais me sentir désabusé par toutes ces informations qui me viennent avec force, mais au contraire je me sens en paix. Je sais que tout ira bien. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai confiance en moi, mais puisque j’ai la chance d’entendre ce discours, c’est que je le mérite et je n’ai qu’une envie, découvrir qui je suis et jouir pleinement de cette aventure incroyable.

  • Il est temps, Martin. Tu vas partir à la découverte de tes destins.

Je me sens happé dans un profond tourbillon. Je m’évanouis. Pour un instant.

SEVERINE BAAZIZ

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Jacques Degeye dans Le bibliothécaire pour son recueil "Poèmes inédits"

Publié le par christine brunet /aloys

Jacques Degeye dans Le bibliothécaire pour son recueil "Poèmes inédits"
Jacques Degeye dans Le bibliothécaire pour son recueil "Poèmes inédits"

« LE BIBLIOTHÉCAIRE »

Poèmes inédits, Barry, Éditions Chloé des Lys, 2015, 83 p. ; 20,5 cm.

ISBN : 978-2-87459-842-5. Prix : 17,90 EUR.

L'AUTEUR

Jacques Degeye est né à Resteigne (commune de Tellin, province de Luxembourg), le 7 juin 1948. Sa formation : agrégé de philosophie et lettres (histoire moderne) et diplômé en sciences administratives.

Ses centres d'intérêt vont de la littérature au cinéma, de la philosophie aux sciences, de l'économie à la politique, de l'histoire aux événements les plus infimes, de l'architecture à la peinture, de la pratique du vélo à la randonnée pédestre.

Il a participé à des ouvrages collectifs et écrit plusieurs articles historiques.

Il est l'auteur de deux romans : Le monde de Jonathan ou le cercle infernal (Bruxelles, Artésis Éditions, 2006) et Meurtre en Ardenne (La Roche-en-Ardenne, Éditions Éole, 2008, ouvrage épuisé).

Il a publié des nouvelles réunies sous le titre Délivrance (Éditions Chloé des Lys, 2010). Avec deux longs poèmes que la revue trimestrielle Traversées a publiés dans son n° 66 (Virton, septembre 2012, p. 74-80).

Son dernier ouvrage, Poèmes inédits (Éditions Chloé des Lys, 2015), vient de paraître.

L'OUVRAGE : « POÈMES INÉDITS »

Toute poésie prend sa source dans le for intérieur du poète. Les vingt-quatre poèmes de ce recueil n'y font pas exception : ils permettent d'entrer dans l'univers intime de l'auteur.

Y sont célébrés la vie, « le bel aujourd'hui ». En premier lieu, l'enfance : la période de la vie où chaque être possède une âme. Le thème de l'enfance se décline en plusieurs séquences : l'enfant et la nature sauvage, l'enfant et l'attachement, l'angoisse de la séparation, la mémoire de l'enfance, la souffrance des êtres.

Comme toute poésie, celle-ci est célébration de la beauté : beauté plastique, chair sublimée, paysages, sons.

Exalter la beauté n'exclut pas d'épouser la réalité du monde : un monde de beauté certes, mais aussi un monde défiguré par la violence. Le poète combat ceux qui

portent atteinte à nos libertés et blessent notre dignité. Il admire ceux qui leur résistent. Il prend l'exemple de Jean Maquet, prêtre-ouvrier dans la région de Liège,maçon, journaliste, pacifiste de la première heure, musicien.

La poésie, c'est aussi le désir, le rêve. C'est la peur de l'abîme en soi, la peur des autres parfois.

Poésie du corps, de la solitude, de la mémoire, de la sagesse.

Poésie, art visuel. Poésie, ouverture sur l'invisible.

Comme toute poésie, celle de Jacques Degeye a du rythme, du souffle. C'est une « ligne mélodique ».

Elle jette des ponts entre les êtres, entre les choses, entre les êtres et les choses, entre le présent et le passé, entre le rêve et la réalité, entre le particulier et l'universel, entre le visible et l'invisible.

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Christine Brunet a lu "L'histoire entre nous n'est pas terminée" de Sophie Vuillemin

Publié le par christine brunet /aloys

Christine Brunet a lu "L'histoire entre nous n'est pas terminée" de Sophie Vuillemin

Le nouveau roman de Sophie Vuillemin est arrivé !

Après "C'est quoi ton stage ?", Sophie nous propose, cette fois, un récit pas vraiment joyeux : elle met en scène une famille dont la mère, atteinte d'un cancer, meurt après une lutte douloureuse.

Elle laisse une fille pré-ado, immergée dans son univers axé sur les garçons, premières histoires d'amour, amitiés, un petit garçon mûr et lucide, déjà grand dans sa tête, et un père éploré, dépassé par l'événement.

Comment vont-ils affronter leur nouvelle vie sans cette mère omniprésente, mère poule aimante et très organisée ?

Le lecteur assiste aux derniers instants de la malade et à la suite avec les yeux de la fille qui grandit et va, peu à peu, avec son frère, rendre à leur vie son équilibre perdu.

Entre émotion et larmes, voici un roman rempli de tendresse, capable de vous faire pleurer et de vous faire sourire : un souffle d'espoir avec un brin de fantastique et de fantaisie.

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans Fiche de lecture

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Résurrection – Edmée De Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

Résurrection – Edmée De Xhavée

Bien sûr que je sais qui je suis. Quelle absurdité. Comme si en perdant mon visage et mes proches j’avais cessé d’être moi. Mais à quoi bon le leur dire ? Qu’est-ce que ça changera à qui je suis ? A ce qui me fut arraché ? A ce à quoi je vais devoir m’accrocher… Est-ce que ça me donnera un autre passé ? Ou un autre présent ? Quant à l’avenir… sera-t-il celui de l’inconnue ou … le mien ? Ça doit être le même… Je le leur ai bien dit… Je ne veux rien savoir de personne.

Je me souviens des yeux bleus de ma mère, de la couleur céruléenne des myosotis. J’ai les mêmes, et je ne reconnais qu’eux dans mon visage qui ne me parle plus, transformé par l’incertitude. Ils sont comme le reflet d’une boule de cristal qui me rendrait mon existence en secret. Elle avait, aussi, les joues qui se couvraient du rouge de l’émotion, en taches comme des coquelicots qui auraient jailli à la surface du lait.

Je me languis et me souviens de mon frère et de mes sœurs. De la chaleur de leurs mains lorsque nous dansions en cercle, de leurs voix qui se parcellaient en rires heureux. De cette robe de soie brodée que j’ai reçue pour mes quinze ans. Et du collier de perles au fermoir en diamants que j’ai pu porter par-dessus pour la première fois ce jour-là. Je n’ai pu relever mes cheveux comme mes sœurs le faisaient déjà, trop jeune pour offrir ma nuque et mon profil aux regards d’hommes. Et ces chaussures de chevreau, avec une bride en ruban tressé et une boucle de nacre, délicate comme un nuage matérialisé… J’avais, dit-on, une façon particulière de regarder… un air espiègle. J’étais, alors, tellement sûre de mon avenir…

Vous imaginez-vous que je ne mangeais, alors, qu’avec des couverts en argent ? Aux armes de mes parents, lacis de lettres en creux, si fin que seul le jeu d’ombre et de lumière le rendait visible. Autre chose que cette vaisselle aux bords éclatés, et usée par la brosse et le savon. Que j’avais des domestiques, des femmes de chambre, un précepteur, un professeur de danse, et un autre de piano ? Que j’avais appris à regarder les jeunes gens de l’aristocratie qui nous approchaient, mes sœurs et moi, en sachant qu’un jour peut-être je dormirai contre l’un d’eux et lui donnerai des enfants… aux yeux myosotis si Dieu le voulait aussi. Savez-vous qu’alors, lorsque voulant rêvasser je posais mon front sur la vitre si fraiche de la fenêtre, mon regard ne survolait que de belles choses, depuis la verrière encerclée de statues juste en-dessous de ma chambre, aux colonnades de la pergola et de la descente vers les pelouses bordées d’arbres aux feuillages luxuriants ? Jamais alors je n’imaginais que, dans quelque coin du monde, il y avait des tramways grinçant leur fatigue sous des fenêtres sans grâce à la vitre emplie de défauts, et que je chercherai le réconfort du souvenir en y appuyant mon front fiévreux, pour ne voir que la grisaille, des murs, des trottoirs et des gens fatigués de la vie dans leurs vieux manteaux sentant l’humidité.

Fräulein Unbekannt. C’est mon nouveau nom, dans une langue qui n’est même pas la mienne. Dans un âge que je ne reconnais pas comme le mien, puisque j’ai perdu ma vie dans la panique et les pleurs, les aboiements de Jemmy le petit chien de ma sœur, les cris d’angoisse de soldats qui ne comprenaient plus, le crépitement des balles et l’éventrement des murs tapissés de papier à rayures fait aux baïonnettes. Et surtout le silence de mes parents qui, leurs oreillers de voyage devant eux, couraient sans expression vers le plan de sauvetage. Je suis tombée, presqu’étouffée et aveuglée par l’odeur de la poudre et de la sueur, de la peur et de la confusion. Ma mère posa sur moi son regard si bleu et pur, posa son doigt sur les lèvres qui esquissaient ce sourire primesautier qu’elle avait toujours.

Nous en avions parlé le soir précédent, du plan. Et tant de jours avant aussi. Mes sœurs, dont on avait coupé puis brûlé les cheveux la veille en même temps que les miens, couraient vers leur futur, dans les robes que nous avions achetées aux filles de cuisine. Mais moi j’ai trébuché sur un homme tombé à terre qui a retenu ma cheville pour me diriger ou me retenir, je ne saurai jamais. Et quelque chose m’a cloué le pied au plancher. J’en ai encore le sceau, une étoile boursouflée là où un jour la bride de soie de mon escarpin de chevreau avait posé sa caresse. Et c’est lui qui m’a sauvée. Qui m’a assuré cette survie dans une mort interminable. Une mort qui recommence à chaque réveil. Il m’a sauvée en me roulant, abrutie d’horreur et de désespoir – ma famille tant aimée… où allais-tu sans moi ? -, dans une couverture sale qui sentait la terre et le cheval, puis me hissant sur une charrette alors que dehors, le chaos explosait en cris d’agonie, effluves de sang, coups de feu, hurlements de douleur et de rage. Chants d’ivrognes.

Le soldat tchécoslovaque, au nom si prolétaire, aux mains sales, à l’haleine d’oignon, au regard cependant habité par quelque chose que je ne connaissais pas. Peur, intimidation ? Possession ? Adoration ? Rancœur ? Comment savoir ? J’étais si jeune quand il a forcé son chemin dans mon corps pour faire de moi sa femme, une femme qu’il prit dans un cri qui ressemblait à un pleur pendant qu’il faisait un massacre de la jupe de laine rustique, du jupon si fin que j’avais voulu garder, de la culotte d’enfant riche que j’avais crue hors d’atteinte. Il pleurait et m’embrassait comme devenu fou, pour finir par me gifler en hoquetant des mots que je ne comprenais pas – et ne voulais comprendre. Je venais de disparaître d’une vie. Je n’étais pas prête à celle qui commençait.

Oui… Je suis la mère de son enfant, qu’à sa mort j’ai déposé dans un orphelinat. Comment aurais-je pu m’occuper d’un enfant, moi qui n’avais pas eu le temps de cesser d’en être un? Moi qui vivais les vêtements de tissu rêche, la nourriture sans finesse, les odeurs corporelles d’où montaient les remugles des derniers repas, comme un voyage en enfer ? On avait tué Anastasia. Elle est là pourtant, secrètement enclose dans mes yeux, qui sont ceux de ma mère la jolie Alix. Mais aux yeux du monde, c’est Fräulein Unbekannt qui a émergé du canal où s’est noyée la plus jeune des filles de Nicolas, puis a pris l’occupation d’un corps qui a perdu l’habitude des câlineries de cette autre vie, celle où il appartenait à Anastasja Nikolaievna Romanov. Justement dite, hélas, la ressuscitée.

Je suis en exil de ma vie.

Edmée de Xhavée

edmee.de.xhavee.over-blog.com

https://edmeedexhavee.wordpress.com

Publié dans Textes

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Karl Chaboum nous revient avec un poème extrait de son recueil "Le sol à l'envers"

Publié le par christine brunet /aloys

Karl Chaboum nous revient avec un poème extrait de son recueil "Le sol à l'envers"

PANIQUE NOIR SOLEIL

Le bruit court qu'on a volé la reine.
L'Afrique est en émoi.
Ses yeux d'un noir encre
Éclairaient la plus obscure des négociations.
Ses narines exhalaient un souffle
Faisant fuir une flotte de navires ennemis.
Ses lèvres charnues, fermées,
Laissaient entrevoir tous les espoirs.

Le continent entier était à pieds.
Ils sont maintenant cul-de-jatte,
En cul de sac.
Sa couronne jaune de fin tissu
Était-t'elle à présent flétrie,
Meurtrie, en une autre patrie ?
Que faire ?
Se tourner vers les cieux ?
Peine perdue.
Vers l'enfer ?
Encore moins.

Rongés d'anxiété,
Les millions d'Africains
Attendirent donc...
Jusqu'au jour où elle apparut enfin.

Elle était dans les bois, méditant,
Se demandant comment se faire désirer
Davantage.
Elle attendit un mois.
Découvrit le secret :
Disparaître... Et attendre,
Jusqu'à ce que toutes les langues pendent,
Pour arriver à pas feutrés
Pour être par le pays portée
Aux plus hautes nuées.

Ainsi feront les femmes voulant jouir
Du statut de reine.
Avoir toujours le même portrait,
User du même stratagème
Et réussir... ou mourir dans les bois.



Karl Chaboum,

Publié dans Poésie

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Christine Brunet a lu "Les odonymes du cancer" de Philippe Couillaud

Publié le par christine brunet /aloys

Christine Brunet a lu "Les odonymes du cancer" de Philippe Couillaud

Les odonymes du cancer... Curieux titre, n'est-ce pas, qui m'a confortée dans mon envie de découvrir le second roman de Philippe. En fait, j'avais lu, à sa sortie, son premier roman (Une pluie grise et fine) et je m'étais alors immergée dans une écriture poétique différente et atypique.

Début fort qui alpague le lecteur, le prend de court... et l'invite aux côtés de ses trois personnages, au cœur d'événements historiques vécus en filigrane. Il assiste (un peu comme un voyeur) du cheminement psychologique d'un couple dont l'homme part pour la guerre d'Algérie alors que la femme attend leur premier enfant.

On les suit pas à pas au fil de leurs échanges épistolaires : peurs, doutes, ruptures secrètes, espoirs... La mort rôde partout dans ce roman, en embuscade derrière chaque mot, un peu comme celle qui voile l'avenir du héros principal qui appartient, lui, au présent.

Curieux clash entre passé et présent, entre lumière et ténèbres.

Fin de lecture : c'est bien ce qui reste au lecteur... l'opposition femme/homme, ying-yang, vie/mort, espoirs/doutes, amour/haine pour ce chien de guerre que son épouse l'accuse d'être devenu, des oppositions qui enveloppent le lecteur et ne peuvent le laisser indifférent.

Un livre fort.

Nouveau coup de cœur pour cette année !

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

Publié dans Fiche de lecture

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Le blog Le Ciné d'Alain a chroniqué "Les promesses de demain" d'Edmée de Xhavée

Publié le par christine brunet /aloys

http://cinealain.over-blog.com

http://cinealain.over-blog.com

Le blog Le Ciné d'Alain a chroniqué "Les promesses de demain" d'Edmée de Xhavée

http://cinealain.over-blog.com/2015/02/edmee-de-xhavee.html

Paru en janvier 2015. Aux Editions Chloé des Lys.

Les promesses de demain.

Une série de nouvelles signées par Edmée de Xhavée.

Tout en me délectant de l'écriture, de la richesse du vocabulaire de la précision des descriptions, des images sont venues pour accompagner tes mots. Mon cinéma, toujours. Alors, à tord ou à raison …

Dans "Les promesses de demain", le "duel" entre Agnès et Henriette m'a fait penser au film de Mankiewicz Soudain l'été dernier. Rien à voir pourtant. J'imaginais toutefois assez bien Agnès, incarnée par la sublime Elizabeth Taylor, pendant que Katharine Hepburn aurait fait une splendide, et horrible Henriette.

Après avoir terminé la lecture de "L'invitation chez le Marquis de Montbuzard" j'ai pensé à Vittorio De Sica avec ce chef d'œuvre, Umberto D. Pourquoi ? Mystère. Pour la solitude de cet homme sûrement.

Pour "Tchoupy et les Stiloboutchgo djies" des souvenirs personnels reviennent. Même vieux de plus de six ans, c'est comme si c'était hier

"Il neige sur le Lac Majeur" Un endroit du monde que je ne connais pas. Au travers des mots on sent la nostalgie d'une époque révolue. Des images que n'aurait pas reniées Douglas Sirk. Comme ces flocons de neige "qui ondoient au vent léger. Certains se collent aux fenêtres comme des pétales éphémères … " Toujours "mon cinéma". Cette nouvelle m'a rappelé le magnifique film de James Ivoiry. A Room With a View. Une fois encore, rien à voir, mais des images qui viennent accompagner les mots comme ces femmes qui "achètent des cartes postales et s'installent à une terrasse chauffée pour les écrire".

À la lecture de ce "Un grand pardon", je me trouvais dans un endroit de rêve. Au plus haut des montagnes, sirotant un vin chaud sur une terrasse panoramique inondée de soleil. Le ciel était magnifique. Le seul endroit où la montagne me semble supportable. Toujours besoin du grand large pour n'être prisonnier de rien.

"Asie et Marguerite" Deux femmes magnifiques. Je les aime pareillement. "Ce lui et cette elle jamais perdus mais retrouvés" … "Le présent capturerait le passé et le futur, les fondant ensemble". C'est court puissant, magique. Un magnifique cri d'amour. Point.

"Galeries Royales, Ostende". Être habité par l'absence. Toutes les couleurs de cet endroit sont dans chacun de tes mots. Un peu comme si ces personnages dataient du début des Galeries, pour contempler la vie qui est passée à côté d'eux.

"Les chinoiseries de Thérèse-Adèle Paulus". Faire barrage à l'amour, est à mon avis, lui donner toutes les chances pour qu'il éclate au grand jour.

"Un couvre-lit de vigogne" Paul et Madeleine, ou l'amour parfait. Et la sœur de la défunte qui trouve la vie étrange. Ce qui semble curieux c'est de passer à côté de ce merveilleux sentiment. Et ce "pauvre vieux" donne, par son geste, la plus belle des preuves. Rien de lâche, ni de glorieux, juste un magnifique moyen que l'on trouve quand on a plus la force de suivre sa route, privé ce celle que l'on aimée. "Ils avaient choisi leur bonheur" et la sagesse de le vivre caché.

"Lettre à une épouse" Le rêve de tout un chacun. Recevoir pareilles lettres. Quand on a ton talent pour traduire les sentiments tu donnes à l'amour les plus belles couleurs de la vie.

"Les yeux d'Isotta". Toutes les pages mettent en scène cette si belle vie italienne. Ses grandes tablées souvent joyeuses. Ses odeurs, ses couleurs aussi. Ces familles qui se retrouvent avec leurs bons et leurs mauvais pions mélangés.

Mille mercis pour ces Promesses de demain. J'ai aimé et le dis très sincèrement. Dans le cas contraire je me serais abstenu de tout commentaire

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Jeanne R. a lu "La fille à la Mercedes" de Laurent Dumortier

Publié le par christine brunet /aloys

Jeanne R. a lu "La fille à la Mercedes" de Laurent Dumortier

Quand on lit Laurent Dumortier, on n'est pas là pour dire c'est bien, ce n'est pas bien ou c'est beau, ce n'est pas beau ; non, non, quand on lit du Laurent Dumortier on fait simplement l'expérience de l'authentique, entendez par-là celle de la pensée, d'une pensée qui n'appartient qu'à lui.


Son tout dernier recueil illustré "La fille à la Mercedes" est un voyage poétique - presque un mirage mis en vers -, lequel surprend par le mot tendre, le mot court, le mot direct comme un uppercut. Mais voilà, c'est cela le style Dumortier : percutant, touchant et pourquoi pas dérangeant.


Jeanne R.

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Le blog "d'un livre à l'autre" a lu "Contes du vieux trouvère" de Christian Van Moer

Publié le par christine brunet /aloys

http://phildes.canalblog.com/archives/2016/02/17/33387567.html
http://phildes.canalblog.com/archives/2016/02/17/33387567.html

Contes du vieux trouvère de Christian Van Moer

Voilà un livre qui n'est pas destiné aux enfants mais plutôt à ceux qui en ont gardé l'âme, à ceux qui aiment les contes de fées, même s'ils n'osent l'avouer.

Un trouvère et un troubadour sont des poètes lyriques des XII et XIIIè siècle. L'un écrivait en langue d'oil, l'autre en langue d'oc.

Christian Van Moer envoie donc ses lecteurs dans un Moyen Age constellé de fées, de dragons, de djinns et autres personnages fabuleux, mais aussi de chevaliers, de seigneurs et de paysans.

Dans "La Sarrasine", le lecteur part en Palestine sur les traces des chevaliers. Robin Clairac est détenu dans une geôle parce qu'il ne veut renier sa foi. Son frère prend la route afin de délivrer Robin le Templier et le ramener au pays. Il y parviendra grâce à la magie. Mélange des contes des mille et une nuits, de l'histoire d'Aladin et d'autres contes de fées, "La Sarrasine" comporte un vocabulaire recherché qui ne le met pas à la portée de jeunes enfants.

"Les licornes bleues" est sans doute le conte que j'ai préféré.
Le seigneur Hugues le Sec est trahi par son frère et perd la vie. Heureusement ses enfants sont recueillis par une fée qui les élève comme leur marraine au milieu de licornes.
Quelques années plus tard, les enfants ont grandi et il est temps pour eux de revendiquer leur héritage. Ils se heurteront évidemment à leur oncle qui veut s'en débarrasser très vite. Celui-ci est aidé par un veneur accompagné d'un hippogriffe.
Du bien et du mal, qui triomphera? Réponse dans ce conte qui m'a fait penser à certaines scènes d'Harry Potter.

"L'hermaphrodite" est une jeune princesse qui a perdu son frère jumeau. Comme elle est prête à tout pour le retrouver et venger l'assassinat des siens, elle accepte d'être fille la nuit et garçon le jour. Mais voilà qu'un beau jeune homme la voit se baigner, nue, la nuit. Il en tombe immédiatement amoureux. Comment ne le fréquenter que la nuit? A moins qu'il n'y ait une autre solution...

La fille du "Chevalier noir" a été envoûtée par une sorcière qui l'a endormie à l'aide d'un philtre qu'elle lui a fait boire. Elle ne survivra que si elle boit une potion que lui fournira la sorcière tous les 3 jours. Au bout de 21 jours, elle se réveillera à condition que son père ait répondu positivement aux ordres de Sargasse. Le chevalier doit la débarrasser de 7 adversaires : un ogre, un faune/centaure, une goule, une nymphe, un nain, une vouivre et un loup-garou. Le brave chevalier a-t-il le choix?

Dans "La tour au lierre", un jeune prince s'ennuie alors que son père et ses frères ainés sont partis combattre en Terre Sainte. L'amour le distrait un peu mais ne lui suffit pas. Il décide alors d'enlever la fille dont il est amoureux et de l'enfermer dans une tour...

Un style agréable, une écriture impeccable et un vocabulaire recherché font de ce recueil de contes un très bon divertissement pour ceux qui aiment le merveilleux.

Philippe Desterbecq

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Marcelle Dumont présente son ouvrage "Nuageux à couvert"

Publié le par christine brunet /aloys

Marcelle Dumont présente son ouvrage "Nuageux à couvert"

Biographie :

Née à Erquelinnes, le 26 janvier 1931.

Auteure et journaliste indépendante. Collabore de 1958 à 1974 à Germinal et au journal Le Peuple et de 1980 à 2002 au journal Le Soir.

Signe dans les années 60, nouvelles et récits dans le Thyrse, la Revue Générale Belge, Audace et Marginales.
En 1969 publie un roman La Veuve, chez Pierre De Méyère.

Écrit des textes pour enfants dans Libelle, dont le feuilleton Rigodon, héros de l’Espace, illustré par Jean Roba.

Auteure dramatique. Adapte Boule de Suif, de Maupassant, pour le Théâtre de l’Équipe. Écrit trois pièces : Les Menottes, Ceux de la Bécasse et Regrets Eternels.

Auteure de la plupart des dialogues et commentaires des films de Jean Harlez, dont elle fut l’assistante, notamment lors de voyages au Groenland et aux îles Féroé.

Écrit actuellement des nouvelles car l’écriture est restée vitale elle.

Résumé :

Est-on vraiment fait pour vivre ensemble, se demandent ces personnes dont j’ai fait un bouquet? L’amour et le désamour sont le fil rouge qui court entre les êtres humains. Voici la petite bourgeoise solitaire, et la malheureuse qui se jette dans la gueule du premier loup venu, pour échapper à sa mère. L’épouse qui souhaite la mort de l’homme dont elle a partagé la vie, plutôt mal que bien. La jeune femme tentée par une amourette. Les fiancés de la Grande Guerre, reliés par un frêle fil épistolaire. L’inconnue incendiant le vendeur de crème glacée. La fourmi passionnée liée, malgré lui, à l’artiste cigale. La coquette vieillissante sombrant dans la folie au décès de son compagnon. La mal mariée qui tombe dans les bras d’un amant et meurt assassinée sous les mains d’un jaloux.

Extrait :

BRUMAIRE[1]

Il est quatre heures et déjà le soir tombe. On est aux plus mauvais jours de ce mois que le calendrier républicain rebaptisa brumaire. Et, depuis le matin, le brouillard ne décolle pas. Sa présence glacée farde les fenêtres. Simone qui tricote au coin du feu, en remuant les lèvres, évite de regarder de ce côté, comme si un visage maléfique allait se matérialiser sous ses yeux.

D'ici un moment elle quittera son fauteuil, en s'accrochant à la barre tiède du poêle de Louvain et elle fermera les rideaux, pour exorciser la menace extérieure. Mais alors elle sera encore plus seule, livrée à ses propres ombres. Ses obsessions, ses vieilles rancunes, le contentieux de soixante années d'amertume, la frôleront du coude, pèseront sur sa poitrine, comme si elle s'était pris un mauvais catarrhe.

Allons, il est temps d'aller voir comment "il" va. Elle glisse sur ses chaussons jusqu'à la pièce voisine où "il" végète depuis sa congestion. Trois mois se sont écoulés depuis son refus de l'envoyer à l'hôpital. Elle se le garde. C'est son mari, n'est-ce pas ? L'infirmière qui vient, matin et soir, le changer et faire sa toilette, la félicite de son dévouement.

[1] Page 29 de Nuageux à couvert de Marcelle Dumont

Publié dans présentations

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