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Damien se présente...

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes/damienpetit.jpg

 

Damien est le pseudonyme de Gousset Damien, un auteur belge né le 4 juillet 1980 à Lessines.

Vers l'âge de 15 ans, il découvre l'écriture, pris de fascination et de passion pour les textes de Nick Cave. Sa passion durera jusqu'en 2001, lorsqu'il découvrit Tom Waits et Jack Kerouac , véritable ouverture de ses esprits à la lecture et l'écriture, auteurs à qui il doit son inspiration.

Damien écrit son premier texte, en rim(aill)es, vers l'âge de de 15 ans, sur les bancs de l'école, commence à écrire des nouvelles, et ses premiers romans vers l'âge de 20 ans. En novembre 2003, il fait partie des lauréats d'un concours organisé par les éditions Luc Pire,Couverture-de-Tout-est-dans-la-Conviction--1-.jpg et se décide à entamer l'écriture de romans.

Son tout premier texte humoristique date de l'âge de 6 ans, inspiré par un texte entendu dans l'émission La Classe. Il prétend avoir écrit ses premiers textes en prose spontanée, sans le savoir en ce temps-là, à partir de l'âge de 15 ans.

 

Vous voulez tout savoir sur ses deux bouquins ?????

 

Tout est dans la Conviction est l'histoire d'un homme que tout excède. Il combat ses défauts en s'efforçant de les considérer comme des atouts. La moitié de sa personnalité est débile tandis que l'autre moitié est consciente de son état : De résigné et aigri, il devient soumis à lui-même et malheureux, puis la vie lui montre que sa révolte intérieure ne vaut rien face à ce que sa nature lui impose : il n'a d'abouti que sa taille.


ET TOUJOURS :

http://www.bandbsa.be/contes/affairedego.jpg
Mon premier roman Affaires d'Ego, Ed Chloé des Lys. 


Affaires d'ego est un épisode de la vie de Lauretta, lesbienne folle et acariâtre, sexiste et colérique, qui n’aime que sa copine.
Pour faire cesser le débit d’idées naît une idée exutoire, un projet, dans sa tête, son esprit, par amour, entre autres...


Damien

Publié dans Textes

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Nouveau jeu.... je ne suis qu'une oeuvre d'art... Une nouvelle de Nadine GROENECKE !!!!!!

Publié le par aloys.over-blog.com

 

nadine groeneckeJe ne suis qu’une œuvre d’art

 

 

De sa démarche en canard, propre au marcheur débutant, Maxime s’élance en direction de Cappuccino lové sur le plaid Burberry du canapé en cuir pleine fleur. Ses grands yeux clairs illuminent son visage angélique et son sourire enthousiaste dessine deux fossettes sur ses joues rebondies. Il traverse la pièce à toute vitesse, risquant la chute à tout moment, arrive finalement à bon port et cale son buste contre le rebord du sofa afin de garantir son équilibre encore précaire. Sans attendre, il lève son petit bras potelé et, d’un geste malhabile, entreprend de tirer sur la moustache du félidé, plonge ensuite un doigt dans l’œil du matou avant d’agripper une oreille. Aucune réaction de la part de l’animal, devenu insensible aux attaques répétées de l’enquiquineur, qu’il sait dénué de toutes mauvaises intentions.

 

Charmante scène n’est-ce pas ? Une de celles auxquelles j’assiste quotidiennement. Mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas la mère de cet enfant, ni la femme de ménage ou la nurse. Je n’appartiens pas au monde des vivants au sens où vous, êtres humains l’entendez ; je ne suis qu’un portrait peint à l’huile, suspendu au dessus de la cheminée du salon d’une famille à l’abri du besoin, dirons-nous.

 

Sans doute êtes-vous décontenancé par cette révélation et vous demandez-vous comment un personnage inanimé, fixé sur une toile, peut détenir des facultés d’observation et de réflexion. Rien de surprenant à cela si vous considérez bien la chose. Je m’explique : si le peintre a déployé toute son énergie et son savoir-faire à la réalisation de sa création, s’y livrant corps et âme, il en résultera immanquablement bien plus qu’un vulgaire morceau de toile illustrée ; cette force qui lui est propre, il l’aura insufflée à son tableau pour parvenir à concevoir une « créature » telle que moi dotée de capacités insoupçonnées. Bien entendu, nous évoquons là, non pas le travail du barbouilleur du dimanche, mais celui de l’artiste qui ne vit que pour son art et s’y adonne sans retenue. Sa main experte alliée à sa prodigieuse envie de créer donnera naissance à un chef-d’œuvre. Je suis l’un d’entre eux.

 

Vous savez déjà que je suis très loin d’être une « croûte », il est temps maintenant de faire plus ample connaissance avec MOI.

 

Pour me décrire le mieux possible, je dirais que je suis un amalgame de la Joconde et de la Sibylle de Delphes version ultramoderne, de par mes couleurs criardes et mes formes atypiques. Le mariage réussi du mystère et de l’inquiétude donc. Comme l’œuvre de Léonard de Vinci, les contours de mon visage baignent dans un voile vaporeux, le fameux sfumato, et comme dans le détail du plafond de la chapelle Sixtine de Michel-Ange, j’arbore un geste suspendu qui me rend des plus vivantes. Ne me manque que la parole pour parfaire le tableau, si j’ose m’exprimer ainsi.

 

Avant d’intégrer la luxueuse propriété de mes acheteurs, j’ai vécu un an dans une prestigieuse galerie d’art londonienne où défilaient chaque jour des centaines de personnes. Je dois bien avouer que tous ces regards admiratifs flattaient mon égo. C’est un homme d’affaires qui a jeté son dévolu sur moi ; j’ai alors traversé la Manche pour me retrouver là, dans ce salon branché, au milieu de dizaines d’autres objets de valeur. Pas toujours de très bon goût, d’ailleurs, surtout lorsqu’il s’agit des choix de la maîtresse de maison qui, soit dit en passant, me trouve parfaitement hideux et menace régulièrement de me jeter à la poubelle. Heureusement pour moi, monsieur tient à son tableau comme à la prunelle de ses yeux. Ah, si vous l’entendiez vanter mes qualités auprès de ses amis ! Un amour presque aussi fort que celui qu’il porte à son fils. Différent bien sûr, mais quand même…

 

Des mois maintenant que je partage la vie de cette famille et que j’assiste à des scènes de ménage devenues quasi quotidiennes. Monsieur, coureur de jupons invétéré est aussi très accaparé par son travail. Madame noie son chagrin et son ennui dans l’alcool tout en abusant des somnifères et des substances illicites. Tenez, pas plus tard qu’hier, j’ai eu droit à une nouvelle dispute conjugale des plus mouvementées : cris, larmes, coups, la totale ! A la suite de quoi, madame, la lèvre sérieusement amochée, a embarqué sonphoto-couverture-nad.JPG Chihuahua dans la Jaguar et n’est revenue que six heures plus tard, le coffre rempli de paquets. Faire les boutiques  -  de luxe, cela va de soi  -, le moyen pour elle de déstresser. Entre-temps, monsieur avait téléphoné à sa dernière conquête qui s’était empressée d’accourir. La suite s’est déroulée sous mes yeux sur le canapé. Pas besoin de vous faire un dessin…  Si les habitants de cette maison ou leurs invités savaient que je les observe à longueur de journée, pour sûr ils éviteraient les galipettes sous mon nez et aussi pas mal de conversations ou de gestes que la bienséance réprouve. Mais voilà, ils sont loin de se douter !

 

         Maxime a délaissé Cappuccino pour partir à l’assaut du chien. Mais, contrairement au chat, l’animal de poche n’a pas l’intention de se laisser faire. Il faut les voir tous les deux arpenter le salon de long en large, on croirait la scène tout droit sortie d’un dessin animé. Comme c’est drôle et touchant ! Que va-t-il devenir en grandissant ce pauvre petit bonhomme complètement délaissé par sa mère ? Cet enfant, qu’elle n’a mis au monde que pour répondre au souhait de son époux, n’a de cesse de l’exaspérer. Pourquoi son mari ne lui témoigne-t-il pas le même amour démesuré ? se demande-t-elle continuellement. Tiens, quand on parle du loup… Oh la la, n’a vraiment pas l’air dans son assiette la pauvre fille ! Teint terreux, œil larmoyant, lèvres tremblotantes. Et ce regard vide qui en dit long sur son mal-être. Elle fait peine à voir. La cure de désintoxication se profile à l’horizon. En attendant, Maxime doit se contenter d’un semblant de mère. Bien triste pour lui.

 

Le garçonnet s’approche de sa maman et lui adresse un sourire à faire fondre la banquise tout entière. Mais la malheureuse, engluée dans ses tourments, ne voit rien. Soudain,  son visage se crispe davantage. Elle se retourne brusquement, rafle les clés de voiture posées sur la console design et empoigne son fils, avant de sortir précipitamment de la maison, talonnée par son fidèle toutou. Où diable emmène-t-elle le gosse à cette heure-ci ? Mon Dieu, pourvu qu’elle ne soit pas ivre ou droguée, ou les deux à la fois !

 

De nouveau le clic-clac de ses talons aiguilles sur le marbre du hall d’entrée. Et la revoilà dans la pièce. Elle regarde maintenant dans ma direction et s’approche d’un pas décidé. Pourquoi grimpe-t-elle sur le canapé ? Mais… c’est insensé… elle me décroche du mur !!!

 

         Dix secondes plus tard, j’atterris sans ménagement à l’arrière de la Jaguar, à côté du petit qu’elle a tout de même pris soin d’installer dans le siège bébé. Près d’elle, le Chihuahua la fixe de ses grands yeux globuleux d’un air incrédule. Elle démarre.

 

Nous roulons durant une vingtaine de kilomètres avant de stopper sur le parking d’une société. Sur la façade se détache un logo qui m’est familier, monsieur a le même sur son étui à cigares.

 

Maxime dort paisiblement, il ressemble à l’un des bambins du tableau de Rubens Deux chérubins endormis avec sa bouille toute ronde encadrée de boucles blondes. Sa mère descend du véhicule. Qu’est-ce qu’elle peut bien avoir derrière la tête ?

 

Je l’entends ouvrir le coffre et le refermer presque aussitôt.

 

Elle remonte dans la voiture et verrouille les portes. Dans sa main un bidon dont elle s’empresse de déverser le contenu sur les sièges. Puis elle sort un briquet en or massif de son sac à main Gucci.

 

 Non pas ça !!! voudrais-je hurler pour l’empêcher de commettre l’irréparable mais je regarde l’habitacle s’embraser sans la moindre réaction, je ne suis qu’une œuvre d’art…

 

 

NADINE GROENECKE

nadinegroenecke-auteur.over-blog.com

 

Publié dans Nouvelle

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Journal de bord...

Publié le par christine brunet /aloys

H.draye
journal de bord, mercredi 24 novembre 2010

 Et le budget qui s'amincit, s'amaigrit. Il reste encore cinq (non : six) jours à tirer. Y a des matins où, rien que d'y penser, c'est, mental'ment, intenable.
 
Tiens ! Pour certaines personnes, "un rouge" équivaut à un paquet de cigarettes.
 
"Hugues, connais-tu le prénom de la femme idé"ale ?", me demande un serveur de bistrot.
"Non"
"Eh bien, c'est Ikéa ... car elle est suédoise ... elle ne coûte pas cher ... tu peux l'emporter chez toi ... et tu la montes en dix minutes ..."
Merci pour l'info.
Car ... jusqu'à présent, j'avais beaucoup de mal à trouver le prénom de "ma" femme idéale.
 
"Ma" femme idéale peut avoir des cheveux frisés, des cheveux très courts, blonds miel, châtain,
être grande, moyenne, petite,
être forte, être mince,
porter un pull à col roulé noir, une chemise écossaise avec des p'tits boutons blancs,
habiter Namur (rue de Fer, un appart' près des gal'ries), Arlon (ou un village "lorrain" des alentours), Gembloux, le long de la Moselle
je peux la rencontrer, la retrouver, assez systématiqu'ment ... lors d'une soirée anniversaire, ou dans une maison en Gaume, ou dans un kot pour étudiants ... selon les jours, les saisons, les heures, les humeurs qui me sont familiers.
 
Mais, en général ...
 
Je n'arrive pas à lui trouver un prénom.
 
Quant à son visage ...
 
Je n'arrive, pour ainsi dire, jamais à la détailler (je ne connais rien de son nez, par exemple).
Mais ...
Sa lumière, son expression globale me suffisent.
 
Bientôt : le marché de Noël.

Hugues Draye
huguesdraye.over-blog.com
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desguinStand Chloé des lys à Tournai la page …A ma gauche, Laurent Dumortier et Josette Lambreth, on ne les présente plus …A ma droite, Didier Fond, Damien Gousset, Alain Bustin, Marie-Claire George…

Une dame d’une cinquantaine d’années s’arrête devant la pile de Grand-père va mourir et discute avec l’auteur, Didier fond …

L’intéressée pose des questions précises et s’entretient un certain temps avec l’auteur : un régal !

Ah et vous êtes facilement inspiré ?

………..

Ah bon, donc dans ce livre, on voyage ? En Sicile ! C’est merveilleux ça !

…………

Pendant ce temps, je distribue mes petits flyers aux courageux venus dans ce salon après avoir bravé une tempête et d’autres éléments récalcitrants …Ils méritent bien un sourire et un papier, c’est la moindre des choses …

 

La future lectrice et l’auteur ne s’arrêtent pas : ça cause ça cause ça cause  …Je reste en admiration devant l’éloquence et la simplicité de Didier Fond …C’est vrai que pouvoir partager ses émotions d’écrivain avec une inconnue portant un réel intérêt, ça reste un des buts de ces rencontres …

 

La dame sourit, retourne le livre dans tous les sens et puis demande une dédicace …

 

Ensuite, ravie de son achat et songeant sans doute aux belles heures qui l’attendent en lisant ces pages, elle s’arrête devant la pile toute jaune de Rue Baraka

 

Le scénario n’est pas le même, je n’ai pas de questions…La dame prend un livre, le retourne dans tous les sens…Elle lit la quatrième de couverture et après deux secondes…oui oui, deux secondes, vous lisez bien :

Je ne vais pas plus loin dit-elle, toujours aussi souriante …

Comme vous voulez, dis-je , sur un ton presque résigné …

Je le prends, continue-t-elle, avec une certitude dans le regard et dans le son de la voix !

Ah !

Oui, j’aime cette phrase …vous dites que vous aimez dire bonjour aux gens qui passent … Pour cette phrase, j’achète votre livre ! Si vous voulez me le dédicacer …

 

Comme quoi ….

 

Merci madame ! Une inconnue passe et achète un livre sans presque lire le résumé de l’histoire et sans poser de questions à l’auteur planté devant elle…

 

Depuis la parution de ce premier roman, Rue baraka, des anecdotes comme celle-ci fleurissent de temps en temps …

J’aime ça, ces attitudes inattendues et c’est avec plaisir que je vous en lancerai une, parfois, comme ça …

Une façon comme une autre de vous dire bonjour

 

carinelauredesguin@gmail.com

http://www.carinelauredesguin.over-blog.com

 

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Publié dans Textes

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Françoise Castera : Adoption

Publié le par aloys.over-blog.com

 

amis.JPG

 

Adoption

 

 

Ce bel enfant que tu nous fis dans ton pays

Il traîne à nous venir il traîne en Haïti

Nous étions en attente que le vent souffle ou vente

Une famille sans toi  une famille absente

Et nous guettions à deux sans pleurer mais sans rire

Une trace invisible annonçant ton sourire

Mais la route était lente et parsemée d’embûches

Ton petit cœur soupire et le nôtre trébuche

Ton petit cœur s’essouffle le nôtre désespère

Vas-tu   trouver bientôt et ta mère et ton père

Vas-tu dire maman vas-tu dire papa

À ces deux inconnus ne rêvant que de toi

 

Ah que de souvenirs que d’amour et de foi

Quelle magie l’enfance et quel amour en toi

 

Aujourd’hui c’est fini et de notre famille

Il reste cependant trois êtres encore aimants

Ton père fut un roseau qui jamais ne se plie

Sa force et sa faiblesse nous garderont vivants

La trace de tes pas exprime sa chaleur

Son empreinte est en toi je retrouve sa voix

Je reconnais un mot je ressens une odeur

Si c’est toi face à moi c’est lui que je perçois

Tu as été ma force tu as été ma vie

Je veux rester maman et aussi ton amie

 

 

Françoise Castera

http://www.facebook.com/profile.php?id=1814167205&ref=ts

Publié dans Poésie

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Carine-Laure Desguin : deux poèmes... à fleurs de mots...

Publié le par aloys.over-blog.com

desguinLes oubliés
 
Le sujet est libre et pourtant ses ailes
Glanent quelques miettes de propos recueillis
La terre est si belle et les gens d'ici
Vivent fragilisés dans châteaux ou poubelles
  
Les oiseaux oxydés par les courroux chamaniques
S'effraient des fuseaux horaires et des parallèles
Ils migrent dans les ficelles inesthétiques
Des villes pleines de flux artificiels
  
Le sujet est libre et ses ailes nous entraînent
Vers les compléments dénudés de verbe
Les clochards les taiseux les romanichels
Les découronnés de fleurs et démunis de gerbes
  
Le sujet est libre et ces vers sont là
Ils appellent ils résonnent et raisonnent encore
Appellent au secours pour que ces gens-là
Respirent la vie pour chasser la mort .

  
  
Les tissus des villes
  
C'est un patchwork de rues et de ruelles
Elles s'engouffrent obligées au milieu des boulevards
Et taisent aux passants aux égouts aux poubelles
Le poids des ans la lourdeur des trottoirs
  
C'est un patchwork de pavés de bétons de façades
De fenêtres entr'ouvertes et de hautes cheminées
Des usines fumantes vers le ciel cassonnade
Des nuages amoureux des orages orangés
  
C'est un patchwork arc-en-ciel le jour et la nuit
Le riche et le pauvre flairent les filles et reniflent
Oublient les pauses les impôts les ennuis
Cuttérisent les matins et puis sortent les canifs
 
C'est un patchwork debout de bouts de gratte-ciel
De mousse sur les toits de Robinson sur son île
De sons aïgus et de nids d'hirondelles
Que l'on nomme urbain et qui s'appelle ville

Carine-Laure Desguin
http://carinelauredesguin.over-blog.com
 
 

Publié dans Poésie

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On est jamais si bien servie... Un interview de Micheline Boland

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes2/bolandfleche.jpg

 

ON N'EST JAMAIS SI BIEN SERVIE...

 

Il y a toujours des choses que l’on voudrait savoir à propos d’un auteur de livres. A fortiori quand il s’agit d’une amie !


Les journalistes spécialisés ont toujours tendance à poser les mêmes questions. C’est pourquoi Louis, mon mari, a eu l’idée de demander à de nombreuses personnes de notre entourage quelle question elles voudraient me poser.


À ma grande surprise, plus de trente personnes ont répondu à son appel. Bien sûr, certaines questions ont été posées plusieurs fois et certains de nos correspondants n’ont pas hésité à multiplier les questions…


Voici celles qui ont retenu notre attention et auxquelles je réponds le plus honnêtement possible.


Micheline (une condisciple d’humanité) :

Qu'est-ce qui ou qui est-ce qui t'a fait découvrir un jour que tu avais un don certain pour l'écriture ?

Quel âge avais-tu ?


Micheline :

En cinquième puis en sixième primaire, l’institutrice demandait assez régulièrement d’écrire des rédactions. J’avais plus ou moins onze ans. Il s’agissait de sujets tels que ‘la cuisine de maman’, ‘entre chien et chat’, ‘une panne de voiture’. Ces sujets étaient développés, en classe, sur une ardoise, dans un silence quasi religieux alors que nous étions plus de trente élèves. La lecture de ces rédactions suscitait des éloges aussi bien à l’école qu’à la maison car je mettais beaucoup de vie dans ces petits tableaux. Ces textes étaient des sortes de mini nouvelles dont je n’ai gardé aucune trace, hélas, mais les encouragements reçus m’ont incitée à écrire pour le plaisir. Mes lecteurs étaient surtout des camarades de classe et mes parents. En 1963, j’avais dix-sept ans, j’ai participé à l’anthologie ‘Poésie -20’, réalisée par Pierre Coran. À cette époque, j’ai adressé aussi des poèmes au journal Le Soir qui, chaque semaine, consacrait une rubrique aux jeunes poètes. Un poème a été retenu. Être lu par les lecteurs d’un grand quotidien, c’était le rêve et ce rêve s’était réalisé...


Isabelle (une amie conteuse) :

Comment fais-tu pour écrire autant ?


M :

Un mot, une image, un bruit, un parfum que je fais résonner en moi et c’est parti sauf quand j’ai un souci domestique ou autre. Dans ce dernier cas, la page reste blanche ou presque. Le plus souvent, j’arrive à laisser courir mon imagination sans exercer de censure dans un premier temps. Il en résulte beaucoup de premiers jets que j’ai tendance à laisser en l’état… Le plus difficile, c’est de me relire encore et encore. En ce qui me concerne, corriger, c’est la partie la moins agréable de l’écriture.



Jo (une amie animatrice d’atelier d’écriture) :

Ma question concernerait la prise de notes. Où ? Quand ? Dans quelles circonstances ? Dans un petit carnet? Sur des bouts de papier ?


M :

Les gens qui me connaissent savent que j’ai toujours à portée de main un papier et un crayon. Quand l’idée survient, je la note. Un simple ticket de caisse suffit parfois à écrire ce qui m’a traversé l’esprit. On ne sait jamais, toute idée est bonne à prendre, au supermarché, au restaurant, en rue… Dès que j’ai l’occasion, je tape quelques phrases sur le clavier de mon ordinateur pour ne pas perdre ce qui se cache derrière les quelques mots griffonnés sur le papier. Inutile de dire qu’il m’arrive de jeter par mégarde ou de perdre l’un de ces précieux papiers…



Geneviève (une ancienne collègue psychologue en PMS) :

Quel a été le rôle de ta vie professionnelle dans le développement de tes productions littéraires : un incitant, un frein... ou... rien du tout ?

M :

Parfois, une réflexion, une confidence d’enfant ou de parent me conduit à écrire un poème, une nouvelle ou un conte. Bien entendu, je déforme ce qu’on m’avait dit, je le situe, dans un autre contexte, je modifie la réflexion. Un exemple : un enfant de cinq ans m’a parlé de son intérêt pour l’origine des carnavals et peu après, j’ai écrit ‘Réveil printanier’. Un autre exemple : un adolescent m’a parlé de sa tristesse suite à la mort de son chien et cela m’a amenée à écrire un conte qui met en scène un vieil homme veuf et son chien.


Jean-Marie (mon beau-frère) :

Quand tu commences à écrire un conte ou une nouvelle sais-tu à l’avance comment cela finira ou bien te laisses-tu guider par ton imagination ?


M :

Le plus souvent, je me laisse conduire par mes personnages. Je ne sais donc pas d’avance comment cela finira. Cela dépendra des rencontres que feront mes personnages et ces rencontres me sont plutôt inspirées par ce que la vie m’offre (une belle photo dans un magazine, un mot entendu qui fait des ricochets, le souvenir d’une chanson ancienne…) Parfois encore, la réflexion d’un lecteur qui a lu certaines de mes histoires, me pousse à aller dans une direction plutôt que dans une autre (par exemple : si un lecteur me dit qu’il apprécie quand je suggère une fin indécise ou qu’il a aimé telle nouvelle où la fin est plutôt noire !)



Évelyne (une amie de l’impro) :

Comment naissent tes histoires ?


M :

Mes histoires naissent du quotidien. Un exemple : un éclat dans le bois d’une porte suite à un cambriolage à la maison m’a conduite à écrire la rencontre entre une dame et un réparateur, ce réparateur ayant ce don de s’incruster qu’avait manifesté, chez une amie, un plombier que je connais. Le coup de foudre ressenti à la vue des jardins de Villandry m’a entraînée à me documenter à leur sujet et à développer une histoire qui se passe là-bas. Il suffit de petits riens pour que mon imagination s’emballe…



Bob (un ami écrivain et libraire) :

Peut-on être une petite fille curieuse de tout et un peu polissonne dans sa tête et une dame respectable, raisonnable et bardée de diplômes dans la vie ?


M :

Comme en tout individu, il y a de nombreuses facettes en moi. J’ai en moi une part enfantine à l’enthousiasme facile, un peu facétieuse, un tantinet joueuse et cette part se manifeste dans ce que j’écris.



Thérèse (une amie des ateliers d’écriture) :

Comment fais-tu pour avoir autant d'imagination tout en traitant des préoccupations quotidiennes ?


M :

J’envisage plusieurs issues possibles aux problèmes rencontrés au jour le jour. L’issue sera, en effet, différente selon l’humeur de départ du personnage dont je parle, selon les événements qu’il a pu vivre, selon les embûches qu’il va rencontrer, selon l’endroit où il va devoir faire face… Cela m’amuse d’imaginer, par exemple, ce qui va arriver si un invité laisse une brûlure de cigarette sur une belle nappe en lin.

 


Gérard (un ancien collègue psychologue en PMS) :

Que représente pour toi l'écriture ?


M :

L’écriture est mon loisir favori. C’est une activité qui m’est nécessaire. Elle permet à la fois de m’évader, de faire rêver, de surprendre, de remettre en question.



Olivier (un ancien de l’impro – metteur en scène) :

Tes qualités aujourd’hui connues et reconnues t’ont ouvert bien des portes. Chacun sait qu’il est difficile, d’abord d’oser imaginer présenter son œuvre à un éditeur, ensuite, de faire les démarches vers cet éditeur, d’y être reçue afin de défendre son bébé et enfin d’être éditée. Avec ta sensibilité, qu’est-ce qui a été le plus difficile ? Comment as-tu osé faire publier ton 1er livre ?


M :

L’écriture est un moyen de faire passer des ‘messages’ comme ceux-ci :

- Plusieurs chemins peuvent conduire là où l’on désire aller,

- Chacun perçoit son environnement d’une manière différente de celle de son voisin,

- Il est, la plupart du temps, possible de rendre sa vie plus agréable et de faire un meilleur usage de ses talents.

Faute de grands discours, je tente de faire passer mes idées par l’écriture. Je vis ainsi une sorte de tête-à-tête avec le lecteur.

Comme la plupart des auteurs, je crois, j’aime être lue. J’ai recours à tous les supports possibles pour arriver à ce but : blog, sites, journaux publicitaires, livres.



Louis :

Peux-tu nous parler de ton prochain livre ?


M :

Celui qui sortira début 2011 sera encore un recueil de nouvelles intitulé "Humeurs grises, nouvelles noires".

Pour vous mettre l'eau à la bouche voici déjà la quatrième de couverture :

Jalousie, possessivité, nostalgie, vengeance, rancune, rancœur, suspicion. En quelques mots, voilà les ingrédients principaux de ces dix-huit histoires.

Dans ce recueil comme dans les précédents, Micheline Boland analyse finement ce que vivent ses héros.  

Et en exclusivité un (court) extrait d'une des nouvelles intitulée "La balle magique" :

"Moi l'enfant comblée, j'ai ressenti l'envie de m'approprier le bien d'autrui juste pour lui faire du mal et non pour en disposer moi-même. Cette balle, je la voulais, je l'aurais, je la prendrais et puis, je la jetterais dans une poubelle. Giovanni pleurerait et tout rentrerait dans l'ordre…"

 

 

 

Micheline BOLAND


 

 http://homeusers.brutele.be/bolandecrits

http://micheline-ecrit.blogspot.com/

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Georges ROLAND nous propose un extrait de "C'est le Brol aux Marolles"

Publié le par aloys.over-blog.com

rolandtete  

 

 Extrait de « C’est le Brol aux Marolles »

(voir le lexique à la fin)

 

Ce matin, on a eu une drache carabinée, que Jef ne voyait plus rien à travers mon pare-brise ! Rien que le temps de rouler du dépôt jusque dans mon tunnel, et j'étais mouillée comme une loque à reloqueter ! Ça a duré deux heures, avant que je sois séchée. C'est ça que j'aime pas, dehors : la drache. Quand je dois faire la ligne d'Auderghem, je sors dehors à Delta et alors, je roule dans la pluie. Ça est pas gai, moi je te dis.

    Madame Gilberte, elle a un espèce de capuchon en plastique transparent, qu'elle a toujours avec dans sa sacoche, et qu'elle met sur ses cheveux mauves pour mettre sa permanente à l'abri, quand il pleut. Ça est une maline, madame Gilberte. Si tu savais tout ce qu'elle met dans sa sacoche, tu tomberais paf. Moi, je l'ai vu le jour où elle l'a laissée tomber sans le faire en exprès, et que tout son bazar est roulé par terre, sur mon plancher.

    Le capuchon en plastique était bien plié en accordéon, pour pas prendre de la place, mais il y avait aussi son porte-monnaie avec une pince qu'on sait refermer pour mettre les nickels et un soufflet derrière pour ranger les billets et sa carte d'antiquité, un parapluie replié aussi comme son capuchon. Eh, il pouvait pleuvoir, hein ? Elle avait tout ce qu'il faut ! J'ai vu aussi une espèce de bonbonne de laque pour ses cheveux, et des petites boîtes de poudre, du rouge à lèvres, un paquet de mouchoirs en papier, la liste des commissions, un téléphone portable ... Je te dis que ça ! Mais il n'y avait pas de raton laveur.

    Et elle porte tout ça à son bras partout où elle va. Même quand elle va au cabinet, elle prend ça avec. Je te pose la question : qu'est-ce que tu sais faire avec un parapluie, un porte-monnaie, et de la laque au cabinet ? Hein, dis-le moi.

    Quand je te répète qu'il sont un peu maft !

    Ça y est de nouveau une fois ! Je sais pas arrêter de zieverer sur les gens ! Tu vas croire finalement que je les aime pas. Et c'est pourtant pas vrai, ça. C'est pas car on trouve quelqu'un bête qu'on l'aime pas ça tu dois quand même savoir.

    Ici, je peux te dire que j'ai vu des choses que tu oserais pas raconter à ton voisin. Tu sais ce que c'est un receveur ? Non, excuse, pas un receVeur, mais un receLeur ? Un receveur, ça est un qui prenait l'argent sur le tram, et que maintenant il est à la poste car au tram on veut plus de lui. Un receleur, ça est un peï, ou bien une meï, ça arrive aussi, où les voleurs vont échanger leur brol contre de l'argent.

    Parfois, on trouve un bazar au Vieux Marché, c'est quand ils sont sûrs que la police le reconnaîtra pas. Sinon, ils vendent ça loin d'ici. De l'exportation, si tu veux. Le commissaire l'appelle la filière. Moi, je croyais qu'une filière, ça est une machine pour faire des filets pour mettre des nouvelles vis, quand j'ai un morceau qui joue schampavee. Comme on sait se tromper, quand même !

    Madame Gilberte disait l'autre jour contre Saïd qu'on a beau se donner de la peine, il y a les vis et situdes de la vie. Ça, c'est encore des mots que je comprends pas bien, mais je te l'ai dit, madame Gilberte elle cause sur son trente-et-un. Surtout avec Saïd, qu'elle veut toujours faire de son nez contre.

    Et Saïd il s'en fout : il comprend pas le parisien.

 

 

 

LEXIQUE

drache  : averse

loque à reloqueter :  serpillère

maline :  maligne

tomber paf : être étonné

faire en exprès : faire à dessein

des nickels : de la monnaie

carte d’antiquité : carte d’identité

cabinet : les toilettes

maft : cintré

zieverer : bavasser

peï , meï : homme, femme

jouer schampavee : se faire la malle

faire de son nez contre qq’un : faire de l’esbrouffe

 

 

Georges ROLAND

 

http://bernardiennes.wifeo.com  et  http://www.georges-roland.com

Extrait de "C'est le Brol aux Marolles"

Publié dans Textes

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A LA UNE... Sonia Jarrige et Thierry Ries... mais pas seulement, cette fois... Hugues Draye nous fait partager l'un de ses "Journal de bord"...

Publié le par christine brunet /aloys

Photo Christine Brunet NBJe vous ai annoncé une nouvelle rubrique... JOURNAL DE BORD... Journal d'un coup de coeur, d'une journée, d'un état d'âme... Chacun, s'il le désire, peut poster dans cette rubrique, bien sûr... Une autre façon de partager...

Je dois dire, en toute franchise, que cette idée ne vient pas tout à fait de moi... Hugues Draye m'a envoyé plusieurs de ses textes écrits sur le vif et j'ai trouvé l'idée excellente...

Pour vous donner une idée, (et avant les différents articles et journaux de bord qui sont d'ores et déjà programmés sur Aloys), je vous propose le tout dernier journal de bord qu'Hugues m'a proposé... J'espère qu'il fera des émules!!!!

 

journal de bord, mardi 23 novembre 2010
  
H.draye Tiens ! Ce matin, en attendant l'tram, noyé dans mes étoiles, je me suis aperçu que ... les affiches (décorant l'arrêt) avaient été remplacées.
 
Quand j'étais p'tit ...
 
J'avais, un jour, repéré une affiche, pour la publicité "Côte d'Or", où une petite fille de mon âge s'y trouvait.
 
Evidemment, je m'y étais attaché, à cet(te) enfant.
 
Elle ne pouvait que me connaître. Elle ne pouvait que se marier avec moi quand elle serait grande.
 
Quel bonheur, chaque jour, pour moi, de passer devant cette affiche ... plus vivante que jamais.
 
Et ...
 
Un jour, au même endroit ...
 
La petite fille "Côte d'Or" n'y était plus. On avait collé une autre affiche.
 
J'ai pleuré, pleuré, pleuré.
 
Un soir, pour me sortir de mon chagrin ...
 
Mes parents sont venus me réveiller, m'ont demandé de m'habiller, et m'ont emm'né dans une rue.
 
Et soudain ...
 
Quelle ne fut pas ma surprise, ma joie devant ... la petite fille "Côte d'Or" qui était revenue et ne m'avait pas abandonné.
Hugues Draye
huguesdraye.over-blog.com

 

 

 

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ET A LA UNE...

 

bobclin… A voir sur ACTU: Sonia Jarrige "Sous ma peau... peut-être". De Montpellier, sur le net on la surnomme 'So' ou 'Pestehttp://photos-e.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs964.snc4/75774_494161672358_676387358_7111116_4683692_s.jpg Noire' ou 'Bloody Mary', c'est dire si ses poèmes sont noirs ! De la poésie en prose et une nouvelle autobiographique... Voir son interview ICI : http://www.bandbsa.be/contes.h tm


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bobclinET PUIS, QU'ON SE LE DISE… Jacqueline Rousseaux, la Présidente de la Foire du Libre Belge de Uccle (ces 26.27 et 28 novembre au centre culturel d'Uccle) aura le plaisir de recevoir et interviewer Bob Boutique "Conteshttp://www.bandbsa.be/contes2/projetrectopetit.jpg Bizarres I" (le II doit sortir incessamment chez Chloe des Lys), dans la grande salle de la Foire ce dimanche 28 novembre à 10h30. 


 

 

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http://img829.imageshack.us/img829/3843/screenshot001ea.jpgIl s'appelle THIERRY RIES, il est auteur chez CDL et animateur provincial en atelier d'écriture pour la "Maison de la Mémoire" à Mons.


L'objectif de cette Maison est, comme son nom l'indique, la mise en valeur de la mémoire pour tout ce qui concerne le patrimoine de Mons. La Maison et très dynamique: elle organise visites, conférences, et. Voirhttp://www.mmemoire.be/Manifestations/Patrimoine.htm

THIERRY RIES et son atelier d'écriture ont chaque fois pour but la grande exposition de novembre.

http://
http://www.bandbsa.be/contes2/riestete.jpgwww.x-recherche.com/cgi-bin/trouve.cgi?name=mmemoire&MOTS=thierry+ries&SUBSTRING=on&nrespp=10


Cette année, le thème de l'exposition : photos du Photo club de MONS
quand
 ? le samedi 27 novembre 2010 à 16 h

où ? aux ateliers des Soeurs noires à Mons.

VOUS HABITEZ MONS ou SA REGION, vous n'avez rien de prévu pour le samedi 27, vous êtes intéressé par le patrimoine de Mons, vous avez envie de soutenir un collègue, 
à vos ag
endas! Bloquez la date.



Décidément de quelque côté que l'on se tourne, il y a toujours un auteur de chez Chloé des Lys qui bouge. J'adore ces gens qui bossent et tout autant ceux qui les soutiennent. Vraiment chouette Chloé des Lys.

Martine Dillies-Snaet

http://chloedeslys.buygoo.net/les-evenements-f3/thierry-ries-et-la-maison-de-la-memoire-a-mons-t2417.htm

Publié dans ANNONCES

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Bob Boutique a lu 'Compte à rebours" de Jean Rohner

Publié le par aloys.over-blog.com

 

 

 

bobclinCompte à rebours de Jean Rohner

 

 

Ce livre commence très exactement comme ceci, page 1.

" Tout le monde l’ignore mais, une seule fois dans son existence et à un moment précis, chaque être humain a la possibilité de faire un vœu qui, quel qu’il soit, sera exaucé à coup sur.

 
Cependant les conditions requises pour bénéficier d’une telle faveur sont tellement draconiennes qu’elles sont très rarement remplies. Car pour être homologué, le vœu doit obligatoirement être émis à haute voix et exclusivement http://www.bandbsa.be/contes2/reboursrecto.jpgdurant la minute précise qui marque le milieu de l’existence prévue pour l’individu qui le formule.

 
Bien entendu, personne n’a jamais eu la possibilité de savoir à quel moment il se trouve exactement à la moitié de sa vie et cette minute qui pour chacun pourrait être magique passe toujours inaperçue.
En somme, pour que le phénomène fonctionne, il n’y a que le hasard qui puisse entrer en ligne de compte.



Un hasard qui voulut qu’un mardi 25 avril 2000, un certain Vincent Legros, cinquante ans, s’écria à haute et intelligible voix : « Crénom de Dieu ! Comme j’aimerais rajeunir et non plus vieillir aussi misérablement ! »



Voila, vous avez compris. On va nous raconter une histoire, une belle histoire. Celle d’un individu dont le compte à rebours vient de s‘enclencher, puisqu’il va se mettre à remonter le temps pendant cinquante ans, avec les aventures et péripéties que vous imaginez.



Non. Vous n’imaginez pas. Car Jean Rohner va nous trimballez aux quatre coins de la planète et dans un futur querohnertete nous savons mathématiquement limité à 2050. A moins que…



Ben oui, il va se jouer encore de nous jusqu’à la dernière 250ème page, où une ultime et superbe pirouette ( je vous défend d’aller voir, avec la plus grande fermeté ) nous laisse sur le cul !



Je ne me suis jamais demandé si c’était bien écrit ( preuve que ce l’ est). Je ne me suis jamais dit que son futur était délirant, au contraire. Je me suis souvent posé la question de savoir ce qu’il allait inventer quand le brave Legros approcherait de l’âge du fœtus et je me suis toujours trompé… Bref, c’est un bon livre.



Et dire qu’on paie 25 euros pour lire en ‘bel ouvrage’, un Werber, qui ne se défend pas mal non plus, mais ne vaut en fin de compte rien de plus que cet auteur pourtant encore peu connu.



Ah oui, j’oubliais. C’est édité chez Chloe des Lys.

 

 

BOB BOUTIQUE

http://www.bandbsa.be/contes.htm

Publié dans Fiche de lecture

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CLAUDE COLSON: "j'écris pour vivre plus intensément..."

Publié le par christine brunet /aloys

tete-Colson.JPGLorsque vous dites à quelqu’un que vous écrivez, après l’inévitable surprise de la première seconde, vous obtenez invariablement la même question : « et ça t’est venu comme ça ? »

 

L’histoire de l’auteur avec cette « première fois » est toujours différente mais donne toujours la clé pour comprendre son univers… Il est parfois des évidences incontournables qui se construisent au fil du temps, d’autres abruptes qui flirtent avec la pulsion passionnelle de l’instant.

 

C’est lors de cette première confrontation à la page vierge que l’auteur tisse son rapport à l’écriture. Douceur, patience, travail ou violence, urgence, besoin… Raison ou déraison ? Moi, je dirai fusion entre certains auteurs et leurs textes…

 

C’est ainsi que j’appréhende l’univers créatif de Claude Colson link… Pour m’en assurer, j’ai fait comme tout le monde en lui posant la sacro-sainte question : « comment, quand et pourquoi t’es-tu mis à écrire ? »


Je suis venu à l’écriture brutalement, il y a 15 ans. Deux éléments ont été déterminants : un changement d’activité professionnelle m’avait amené à faire des trajets quotidiens en train (qui ont une certaine importance dans ma poésie). Cela m’a redonné le goût de la lecture qui se trouvait, alors, mis en veilleuse. J’ai donc lu, lu, lu dans ces trains et à présent j’y écris aussi, mais pas seulement là. Et puis, des aléas de ma vie sentimentale ont fait qu’à un moment j’ai eu besoin de l’exutoire de l’écrit.saisons.jpg

 

« Mes premiers mots d’auteur (dans Saisons d’une passion, début du livre) : il souffrait, il décida d’écrire. » raconte Claude Colson.

 

Je suis donc venu à l’écriture par l’autofiction et ai trois livres de ce genre à mon actif.

Depuis je n’ai jamais cessé d’écrire ; plus ou moins selon les époques.link

 

J’écris au stylo, pour l’indispensable sensualité de cet acte, et retranscris ensuite à l’ordi (même ce texte pour toi ;  je sais, c’est du boulot, mais je n’imagine pas d’écrire autrement).

 

Comme je le comprends même si, aujourd’hui, pour moi, le clavier a remplacé ma plume… Il y a cette sensation spéciale du papier sous la main, du stylo qui court sur la surface blanche et comble le vide peu à peu…

 

Tu mélanges les genres dans tes textes : que t’apporte chaque style ?


Numeriser-couv-lena-dagneau0002.jpgCe qui me vient le plus facilement, c’est l’expression d’un ressenti personnel, et assez souvent c’est sous forme poétique, notamment les temps forts. J’ai coutume de dire que c’est par paresse : pas besoin de se décarcasser à trouver un sujet, il est en moi ! En écriture, la recherche d’un thème a toujours été ma plus grande difficulté. Dès que j’ai couché une ligne sur le papier le reste suit.


Le poème est aussi une forme en soi achevée et….courte (pour le paresseux que je suis).


Le journal permet aussi, plus simplement peut-être, l’écriture de soi, et le récit permet de relater l’événementiel ( je distingue schématiquement) : voilà peut-être pourquoi j’ai dans les trois livres mêlés les trois genres (cette décision est venue après-coup) qui s’éclairent mutuellement dans la narration d’un vécu qui n’a d’intérêt que s’il parvient à toucher à l’universel.

 

Alors, pourquoi j’écris ?


Pour vivre plus intensément. Je mêle sans cesse la vie réelle et son expression littéraire. Je trouve que l’écriture booste la vie, qu’elle lui donne aussi un contenu qui me paraît souvent plus important que les éléments du réel. Ce mélange a été qualifié par une de mes relations d’attitude proustienne (Je précise que j’ai lu Proust et que généralement il m’ennuie !!)

 

Peut-on parler d’une évolution de ton écriture au fil des textes et du temps ?


Je crois qu'une écriture évolue nécessairement avec l'évolution de l'auteur, surtout les écritures comme les miennes, qui restent assez fortement déterminées par le vécu, notamment en poésie où j'écris pour DIRE une émotion ou une croyance, dire parfois le non-dit social.

 

On ne peut essayer de faire partager son dire, d'universaliser une expérience, qu'au prix d'une sincérité absolue (ou quasi)…

Une évolution dans tes recherches de forme ?


Je pense avoir épuisé mes recherches en écriture d’autofiction.

 

Dans mes trois livres, j’ai successivement fait parallèlement des recherches de forme (mais là aussi, c’est venu après le jaillissement premier de l’écriture) : Saisons d’une passion est un récit linéaire (une flèche),Léna, une rencontre, une spirale (reprise obsessionnelle du thème) link, et le dernier, Toi-Nous a une construction en dents de scie – avec mélange intégral et permanent des trois genres, contrairement aux deux autres livres où ces genres occupent des parties séparées – pour rendre compte d’une folle histoire d’amour fou avec vingt-quatre ruptures.http://www.inlibroveritas.net/images/membres/1227.jpg

 

J’ai très longtemps pensé que j’avais un problème avec l’écriture de fiction, que je n’avais aucune imagination pour cela. Puis je me suis battu, j’ai commencé – assez récemment, enfin depuis quelques années quand même – par quelques exercices d’écriture sur un thème imposé. J’ai pu alors écrire quelques nouvelles (brèves) et, depuis 2007, j’ai tenté l’écriture romanesque de fiction. J’ai écrit deux textes , non encore publiés, un roman court environ 115 pages de livre et une novella d’environ 85 pages.

 

J’ai cependant encore l’impression que cette capacité à écrire de la fiction est fragile. (Depuis un peu plus d’un an d’ailleurs, je fais une pause dans cette activité, me contentant de textes très courts en prose ou plus souvent des poésies, car c’est impossible de cesser totalement d’écrire. Quand je vis des choses fortes, ma poésie est sensuelle, sensitive ; sinon elle est plus réflexive.)

 

Pour y parvenir je m’étais astreint à faire un plan, semi-précis, mais j’en ai eu assez vite assez et je me suis jeté assez tôt dans l’écriture du roman. Là j’ai eu la surprise de voir parfois l’histoire s’auto-créer, les personnages vivre leur vie et me faire ajouter des chapitres à ceux que j’avais prévus. Ces interactions entre mon projet et l’écrit sont exaltantes et créatrices.

 

Peut-on dire qu’aujourd’hui, cette écriture-besoin est plus raisonnée ? qu’elle évolue en même temps que toi ?


Oui, l'écriture du besoin pur est plus raisonnée - mais j'ai toujours mêlé à elle la tentation de l'esthétique. Aujourd'hui l'écriture est plus nourrie de l'envie d'écrire elle-même, mais il y a encore cette volonté du DIRE dont je parlais. Le but étant d'atteindre, si possible, l'adéquation parfaite entre une chose à exprimer et son expression.


toinouscols couv simplePlus de travail aujourd’hui ? Oui, mais  le plus gros est effectué au moment de la création: aurais-je l'immodestie de dire que j'ai à ce moment-là une certaine facilité (une fois le thème trouvé, ce qui est mon calvaire) et que l'accouchement d'un poème est assez rapide. J'ai parfois essayé de retravailler après-coup mais j'ai abouti à un ensemble plus froid (en poésie, trop intellectualisé).


 Je crois beaucoup à la force du jaillissement premier et de l'émotion. Chez moi, une ligne posée appelle d'elle-même la suivante

En fiction, bien sûr il y a un important travail préparatoire (recherches, plan etc.). Retouches à la relecture, aux relectures, mais ce ne sont que des retouches, généralement non essentielles.


Il va falloir que j'accentue cet aspect travail si je veux arriver à produire des textes plus longs (mon record 115 pages). Mais peut-être suis-je fait pour le texte court ??????

 

Mais ne crois-tu pas que le travail efface le côté fusionnel de l’auteur avec son texte ?


J’ai commencé à écrire sous l’impulsion de la passion amoureuse. Je me suis « un peu » distancié de cette dernière et l’ai transposée, sans doute pour partie, sur la passion de l’écriture…

 

Un transfert… Une évolution… Mais la passion est toujours là…

 

 

Passion créatrice, voilà le titre de mon blog… Un titre qui en a fait sourire plus d’un… Pourtant… La passion est le moteur du processus de création. Elle est le lien étrange qui unit l’écrivain et son texte. Révélation tardive ou besoin précoce, elle est toujours le résultat d’un parcours personnel.

 

Il y a autant de façon d’écrire qu’il y a d’auteurs. Quelques uns utilisent leur récit comme un laboratoire linguistique… Certains restent spectateurs de leur œuvre pour en maîtriser le courant, ou, au contraire, se laissent aller au fil des lignes et des événements qu’ils imaginent.

 

Il en est, enfin, qui ont un rapport fusionnel avec l’écriture qui devient alors le reflet d’un état d’âme, d’une tension personnelle…

 

Petit sondage... Selon vous, l’écriture est-elle le reflet d'une passion ? d'un besoin? d’un état d’âme ou d’une simple opportunité ?

 

Pour en apprendre encore plus au sujet de Claude Colson... link

claude-colson.monsite-orange.fr

 

 

Photo Christine Brunet  Christine Brunet

http://recreaction.over-blog.org

http://aloys.over-blog.com

Publié dans interview

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