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François Delhaye : Astarté

Publié le par aloys.over-blog.com

 

 

 

Astarté

 

M'auras-tu délaissé pour rallier ton Baal ?

La foule penchait pour le roi de ton comté.

Par mes salmigondis j'ai déçu Astarté,

Qui dans l'obscurité reçu le coup fatal.

 

M'avais-tu délaissé pour un autre fanal ?

Au réveil je compris ton goût pour la clarté.

Le songe se mêlait à la réalité,

Et je pensai chercher ton monument tombal.

 

J'angoissai, la nuit noire élit les tons d'un pleur,

Mais les mines de sel sont à cent lieues des flots,

Sur lesquels mon bateau sans rame et sans rameur

 

Vogue. Ai-je le désir de joindre Serepta,

Le diamant au cœur et la larme aux falots ;

Connus-je la limite où ton feu s'arrêta ?

 

 

François Delhaye

Publié dans Poésie

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Patricia Lhommais se présente...

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes2/lhommaistete.jpgIl faut bien commencer par quelque chose, alors, voilà, juste pour la forme, histoire de me situer : je vis à Arras, dans le Pas-de-Calais et j'ai 36 ans. Deux naissances pour moi cette année puisque je suis maman d'un petit Raphaël depuis le 7 juillet. Et ce petit garçon a chamboulé ma vie. Et la deuxième, imminente, c'est bien entendu la publication de mon nouveau roman chez Chloé des Lys, Clara debout dans un paysage. C'est un peu un deuxième accouchement.


Comment me définir...? Je suis une férue de cinéma. Mes derniers coups de cœur : L'arnacoeur avec Vanessa Paradis et Romain Duris pour la part de rêve que nous offre cehttp://www.bandbsa.be/contes2/mouriragerecto.jpg film, Hatchi avec Richard Gere pour le sens aigu de la fidélité présent dans ce chef d'œuvre. Et Oscar et la dame rose. A découvrir sans modération.


Une de mes autres passions : la lecture. J'ai aimé L'éternité n'est pas si longue de Fanny Chiarello, mais je me régale souvent avec Jean-Louis Fournier, Philippe Labro, Erik Orsenna et Marie-Sabine Roger.


L'écriture ensuite. Je me sens vivre, un stylo à la main, en phase d'inspiration. C'est tellement fort, tellement puissant. J'écris en ce moment un nouveau roman. Je ne sais pas http://www.bandbsa.be/contes2/netenvapasrecto.jpgsi je peux déjà en parler... Car je n'ai rien d'abouti... Mais une trame qui me plaît bien. Un titre qui me correspond bien également.


Une passion ancienne que mes lecteurs connaissent maintenant : Salvatore Adamo. Puisque j'ai écrit un récit qui le concerne de près. Hortense, une jeune femme un peu hors du commun, est passionnée par cet artiste et a beaucoup de mal à trouver sa place auprès des autres... Et notamment de son compagnon qui semble ne pas la comprendre.


J'ai d'ailleurs rencontré Salvatore en 2007 à cette occasion... Un moment inoubliable.


Ma vie, elle, tourne autour de mon bébé et de mon chien. J'ai tellement d'amour à leurhttp://www.bandbsa.be/contes2/claradeboutrecto.jpg donner.


Je suis une personne passionnée et triste à la fois, excessive la plupart du temps. Je fais tout dans l'excès. Et c'est un défaut dont on a du mal à se défaire... 

Publié dans Réflexions

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Lunessences, Bertrand Saint-Songe et Hugues Draye dans "Journal de bord"... plus...TLP vu par Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

photo-bertrand-Saint-Songe.jpgGriffures, Les couleurs du temps  (Octobre 2010) - Poésiades.

LA  Vigie  :

Matelots / Camelots,
Marins et voyageurs, ancêtres imposteurs
- Comme la vie est passante !

On la voit nue ;
Elle se vêt
et l' Inconnue
passe, et, passée,
Elle revient de par la Nue !

Là-bas, il n'y a pas de mort,
il n'y a pas de vie ;
Sans bruit,
il y a - Subtile jouissance, puis oubli.

Toujours en chacun la mémoire repose...                               

 Qui est Bertrand Saint-Songe ?

L'auteur, 52 ans, pseudonymé Saint-songe, vit sur la double ville Douarnenez-Tréboul (finistère sud) depuis 1989. Il écrit depuis 1976.

A publié 4 livres de poésie prosaïque avec l'aide du C.N.L pour l'un d'entre eux épuisé (éditions Aetm , Chambéry), travaille une écriture ainsi que "Cézanne peint", soit quasiment à l'aveugle, sans savoir où mènera la couleur des mots, des phrases, qu'il veut en finalité musicale.

Depuis deux ans, il s'essaie à l'exercice stylistique d'un blog tenu quotidiennement à la façon d'un journal poético-littéraire et spirituel, agrémenté de ses dessins, accompagnés parfois de musiques choisies.  Le Blog de Saint-songe (Google)

 
Il vient d'avoir son manuscrit accepté par les éditions Chloé des Lys (parution 2011)
- La Soudaineté des événements (l' éthique de la source)

 

Bertrand Saint-Songe

http://bertrandelporte-yahoo.fr.over-blog.com/

 

*************************JOURNAL DE BORD...**************************** JOURNAL DE BORD...


Une petite anecdote de Lunessences concernant le marché de Noël... 

lu-mar1.jpgHier soir, une dame en chapeau promenant deux chiens minuscules mais têtus, s'est approchée de mon chalet, à regardé avec insistance mes photos-montages, et au moment ou elle allait certainement donner son avis ou me poser une question, un de ces petits chiens prénommé lulu (mâle ou femelle) je ne sais pas, s'est mis à aboyer avec insistance en làlumar2.jpg regardant .
La dame s'est alors appliquée à grand renfort de voix à lui expliquer la politesse et la patience comme si c'était un enfant ! Et comme il n'a pas été sage, elle s'est excusée auprès de moi de son impolitesse, en me disant : je ne vais tout de même pas me laisser monter sur les pieds, il a lumar3.jpgquatre poils au fesses et déjà à son âge, hurle.
A 50 ans passé, ce moustique à besoin d'une leçon. Alors je reviendrai demain sans cet animal, il sera puni !
http://lunessences.unblog.fr/files/2010/11/marieangegonzaleslunessences.vignette.pngPlus de photos ???? Plus d'anecdotes ? Allez jeter un oeil sur le site de Lunessences...lunessences.unblog.fr

 

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H.draye

journal de bord, vendredi 3 décembre 2010 
 
Rue des Tongres, Etterbeek.
 
J'entre dans une bijout'rie.
 
Je reconnais le patron.
 
"Ah ! bonjour, monsieur, je voulais voir si ça tenait toujours pour demain !", lui dis-je, d'emblée.
 
Il me répond ... poliment : "Monsieur, vous m'excusez, mais je vois au moins trois cents personnes sur la journée"
 
J'embraie : "Je suis musicien et vous m'avez abordé au P'TIT PARIS (bistrot), la s'maine dernière et vous m'avrez demandé si j'étais d'accord de venir faire une animation demain et ..."
 
L'évén'ment se déroule demain, j'ai d'ailleurs vu des affiches (bleues et rouges) sur pas mal de vitrines, y compris (bien sûr) sur celle du bijoutier. Ca démarre à 10 heures du matin et ça se termine aux toutes petites petites heures.
 
Final'ment ..
 
Notre bijoutier s'est rapp'lé de moi.
Il ne m'a pas rapp'lé les 50 euros qu'il s'était engagé à me payer (je n'ai pas abordé le sujet, non plus ... j'ai souvent du mal avec le sujet "rémunération").
Il m'a demandé où je souhaitais me placer : sur le trottoir ? en plein dans la rue (ou il y aura un tapis rouge) ?
 
L'accueil, à la bijout'rie, était ... cordial.
 
L'accueil, à la bijout'rie, était ... glacial.
 
Faut dire : déjà, chez moi, la démarche qui consiste ... à pousser une porte, dans un commerce où je n'ai pas l'habitude de poser mes pieds, l'immense "peur" d'être reconduit (parce que je ne suis pas un client habituel), ça ne m'est "nerveus'ment" pas évident. Même si j'arrive, à force de volonté, d'endurance, à passer au d'ssus.
 
Et la femme du bijoutier, dans les parages, qui écoutait tout, qui flairait tout ... en gardant, derrière son rouge à lèvres voyant, ses cheveux à peine "re"teints, une attitude sévère, pragmatique et ... à la limite du "désagréable".
 
Quand je sors ...
 
Je me demande, sur les trottoirs enneigés, verglacés, dans quel traqu'nard je suis (encore) tombé.
 
Ah ! Les rapports de business !
 
On verra demain.
samedi 4 décembre 2010
Je retravaille lundi.

On m'a envoyé deux SMS, hier. Y a eu une grève, à la poste, vendredi.

Les trois jours de congé, qu'il me reste (encore) à prendre avant la fin de l'année, eh bien ce s'ra (encore) pour ... plus tard.

Et ... dans le cas extrême où je ne les verrais pas venir (faute de jours de congé non-accordés ou de rappels au boulot,  cours de congé) ...

Et ... dans le cas extrême où mes jours de congé (règlementaires, légitimes) tomb'raient définitiv'ment à l'eau, début janvier 2011, j'obtiendrais une compensation ... financière.

Allez, y a pire !
Et ... la neige tombe. Toujours. Toujours.

Onze heures trente-cinq, entre la rue des Tongres et la rue de Linthout ...
"C'est grave !", dit une dame, toque en fourrure beige sur le crâne, qui vient me faire la bise sur le front, en prenant à témoin ... les tapis d'neige exposées, étalées sur les feuilles "vertes", près des arbustes, au rond-point.

Dans un bistro, j'attends, je me détends ...
Je suis moins sceptique qu'hier, concernant l'animation musicale où je suis sensé "intervenir", dans la rue des TOngres, entre un tapis rouge, une galerie et un coin d'rue.
Et ...

Je ne demande pas mieux que de m'y appliquer, sur le champ, avec ma guitare, mon harmonica, mon souffle vocal, le lutrin où figurent les paroles de pas mal de mes chansons.
Et ...

Le bijoutier, qui m'avait contacté, s'est montré, aujourd'hui, quand je l'ai croisé (ailleurs que dans sa boutique), plus sympa, plus avenant.
Mais voilà ...
Il y a (encore) peu de monde sur le trottoir.
Et ... la froidure l'emporte.
Et ... des haut-parleurs diffusent de la musique, des chants un peu partout.
Et ...

Malgré mon endurance, je ne le sens pas trop, dans des conditions pareilles.
On verra bien.
Demain, je prends le trainn très tôt, je rejoins ma chérie chez des amis communs, dans la région de Walcourt (Charleroi).

Faudra pas que ... je me lève trop tôt (et si j'arrivais crevé sur place !)

Faudra pas que ... je me lève trop tard (je risque de passer une nuit blanche, entre dimanche soir et lundi matin, et de me farcir ensuite huit - ou dix - heures de boulot, sans avoir dormi).

Hier, j'ai passé des moments formidables au légendaire "Cercle Diogène", qui ferme malheureus'ment ses portes le 15 janvier prochain.

J'y ai redécouvert mon pote Géri, son sourire, ses blagues maladroites (qui le rendent si crédible) et son talent de guitariste.

J'ai découvert Bénédicte, la chanteuse que Géri accompagnait (à la guitare).
Une voix ! Un sourire ! Une pêche d'enfer ! Une classe !
Des textes de chansons (en anglais et en français) remarquablement bien torchés !
Je retiens le "Pauvre Jean-Luc", portrait d'un "looser".
Et ... une gentillesse pour couronner le tout !
Et ... une gentillesse qui se vérifie en coulisse !

J'ai redécouvert Raffi. Lui aussi, il me plaît.
Dire que ... il n'a l'air de rien, quand on l'aperçoit, comme ça, parmi ses potes, dans l'public.
Par contre ...
Dès qu'il se met à sortir ce qu'il a dans l'ventre ...

Des images, des métaphores, des voyages qui n'en finissent pas. Pas forcément de refrain, ni de couplet. Des mots, des mots, des mots. Un peu comme dans "La mémoire et la mer" de Léo Ferré. Où nous emmènes-tu, ami ?

Oui, "Gayiné", j'ai ret'nu un nom, au hasard (je l'écorche déjà, mais il n'est aps tombé dans l'oreille d'un sourd ... tu y parles d'un jardin).

Et ... "Gloria", cette femme que tu compares à la gloire ! Comme je te suis ! Cette gloire que tu compares à un "stimulant" ou à une ... prothèse.

Bravo, aussi, pour ceux qui t'accompagnent : Enes aux percus et Marie au violon. En les regardant, en m'en souv'nant, en re-visualisant leur visage, je devine, je subodore ... à quel point ils mériteraient, eux aussi, des pages d'écriture.

"La neige me donne soif !", ai-je entendu, ce matin.

Et ... des souv'nirs de fraîche date qui retombent.
Hugues Draye
huguesdraye.over-blog.com


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Photo-018.jpg TLP ? Tout le monde en parle... Je n'y étais pas...

Eh bien voilà... J'ai eu droit à quelques

clichés... pris sur le vif par Louis Delville.

Photo 022

Photo-025.jpg Et voilà la fameuse photo de la non moins fameuse glace... Bob, pris sur le fait !

La suite dans 5 jours... et je vais mettre toutes ces photos sur l'album aloys/facebook...

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Claude Colson : Spectatrain - Noctitrain

Publié le par aloys.over-blog.com

 

claude colson

 

SPECTATRAIN - NOCTITRAIN


             
Train de nuit, lent trait orangé.
Monde extérieur gommé.
Obscurité.
Les vitres noires reflètent des ombres de visages :
Les nôtres !

Le tien te semble presque étranger.

Dans les campagnes ennoirées
Quelques brûlots, lampadaires égarés.
Sifflement du convoi. Il approche d'une gare,
Moteurs quasi coupés ;

Semblant de vie aux néons sales, blanc cassé.

Passagers taciturnes qu'on dirait accablés,
Plus tôt levés, harassés, inquiets du retour.
Jour de grève. RER C.

Un pont. En bas on devine un carrefour.
Blanc, rouge, orange, en pointillés ;
Les voitures, elles, restent cachées.
Le feu tricolore est vert,

Avec le rouge touche de gaieté.


Bientôt les fêtes, la fin d'année.

 

(Octobre 2010)

 

 

Claude Colson

claude-colson.monsite-orange.fr

Publié dans Poésie

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Hugo Lejeune se présente...

Publié le par aloys.over-blog.com

http://www.bandbsa.be/contes2/hugolejeune.jpgPseudo ou nom réel ?

Nom réel, après avoir pas mal hésité, trouvant mon prénom assez lourd à porter pour quelqu'un qui prend la plume. Mais bon, j'assume ;o)


Quelques mots à ton propos? 

Juste quelques mots, car ce n'est pas moi que je veux mettre en avant, mais ce que j'écris. 

Plutôt littéraire, j'ai étudié les Sciences politiques. Ensuite, j'ai fait une série de petits boulots, où j'ai galéré jusqu'à m'échouer. C'est alors que j'ai entrepris d'écrire La croix et la bannière. 

Depuis, j'ai repris une formation pour me remettre à flot. Je devrais ainsi rentrer cette année dans l'enseignement des Sciences humaines au niveau secondaire. 


Pour le reste, depuis l'école, c'est essentiellement par l'écriture que je m'évade. 



Quel ouvrage vas-tu publier ? Quel genre ? Résumé ? 

La croix et la bannière est un roman historique, inspiré de faits et personnages réels.

J'y opère un saut dans le passé, avec un traitement qui, je l'espère, peut alimenter une réflexion sur le présent. 

Le titre La croix et la bannière exprime ce à quoi se retrouvent confrontés les esprits épris de liberté quand les pouvoirs temporel et spirituel s'épousent et donnent naissance à un pouvoir plus fort encore, un pouvoir absolu et sacré, qui s'arroge le droit de régir jusqu'aux consciences de ceux qui y sont soumis.

Le sous-titre Un récit librement inspiré de la révolte des camisards situe lui l'histoire : 

En contrepartie d'un contrôle accru sur l'Église de France, Louis XIV fait du catholicisme la seule religion de son royaume. Tous ses sujets ont l'obligation de se convertir. Qui s'y refuse est impitoyablement persécuté. 

Mais les conversions forcées ne sont souvent qu'apparentes. Ainsi, en dépit de l'abrogation de l'Édit de Nantes, nombre de huguenots restent secrètement protestants et transmettent la foi réformée à leurs enfants. 
Des enfants qui grandissent dans l'intolérance.

Moins d'une génération plus tard, leur révolte et sa répression mettent les Cévennes à feu et à sang.

La croix et la bannière relate cette révolte de jeunes paysans et artisans huguenots, en s'attachant au plus polémique de ses chefs.

Fils cadet d'une famille de laboureurs, Jean Cavalier y affronte non seulement les troupes royales et le clergé, mais aussi ses doutes et ses contradictions, jusqu'à s'abîmer dans le fossé qui sépare les idéaux d'une réalité bien plus sensible.



Pourquoi ce sujet ? 

J'étais en Ardèche lorsque la tempête de 1999 y a notamment brisé et déraciné des milliers d'arbres. Quatre ans plus tard, j'étais à nouveau en Ardèche. C'était une année de canicule et de gros incendies. De là où j'étais, je ne voyais les flammes qu'à la télé, mais, tous les matins, je récoltais des cendres sur la terrasse.

Ces deux événements dévastateurs m'ont fortement impressionné. Après avoir beaucoup discuté avec des fermiers et des bûcherons qui en avaient été de proches témoins, je me suis documenté sur internet dans l'idée de réaliser un petit film. Les mots entrés dans le moteur de recherche m'ont conduits à des résultats parfois fort éloignés de ce que je cherchais. 

Intrigué par l'un d'eux, j'ai découvert « l'épisode le plus apocalyptique » de la guerre des camisards, pour reprendre l'expression que j'utilise dans mon livre. 


Comment s'est déroulée l'écriture ? 

Je me suis procuré les Mémoires sur la guerre des camisards rédigées par Jean Cavalier lui-même. Puis, j'ai consulté d'autres sources. Traversant alors un passage difficile, je me suis rapidement pris d'une sorte d'engouement romantique pour ce fils de laboureurs protestants au destin si peu commun. Peu après, je me lançais dans l'écriture de La croix et la bannière. 

Au fil de l'écriture, j'ai commencé à relativiser les premières impressions que m'avait laissées la découverte de Jean Cavalier et de la guerre des camisards. Les versions se sont succédé, s'enrichissant chaque fois de nouveaux éclairages. Cela aurait pu durer toujours, mais le comité de lecture de Chloé de Lys en a fort heureusement décidé autrement. Le manuscrit que je leur ai envoyé a été accepté.

Hourra ! Mais que le mot fin est difficile à taper !

Enfin, entre identification et distanciation, j'espère être parvenu à écrire un livre moins convenu qu'ouvert à l'interprétation, où les dits et les non-dits laissent chacun libre de se faire sa propre opinion. La croix est la bannière reste toutefois un récit emporté par l'action. Une action souvent extrêmement violente, les idéaux en lutte laissent peu de place au sentiment. Et pourtant...

A celles et ceux qui s'aventureront dans cette lecture, je souhaite d'ores et déjà un bon divertissement. Smile

 

 

Hugo Lejeune

Publié dans Textes

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Georges ROLAND nous propose : LE CAUCHEMAR

Publié le par aloys.over-blog.com

rolandtete.jpg

 

 

 

 

 

 

LE CAUCHEMAR

 

Si j’écrivais un jour sur le flot d’un ruisseau

Une phrase un bon mot qui ne soit pas d’un sot

Un beau trait callipyge

Que ce verbe s’en aille au galop du courant

Chahuté trimballé comme un épi au vent

Un pin de haute tige

Ce ruisseau deviendrait un rapide un torrent

Et ma phrase suivrait toujours en bondissant

En gagnant du prestige

L’écriture enflerait irait en crescendo

Sur l’écume on verrait étinceler les mots

Mieux que je les rédige

Et le temps d’un quatrain le flot se radoucit

Devient calme serein royal épanoui

On dirait qu’il se fige

Le bon mot suit son cours dans la même logique

A quoi bon résister à l’éclat hystérique

Et lui faire la pige

Il se mue en sentence en cas mathématique

Au trait grandiloquent orgueilleux emphatique

Mais ça me désoblige

Ce petit bout de phrase que j’avais écrit

Me contraint de paraître plus que je ne suis

D’être son homme lige

Après tout je ne suis pas académicien

J’écris plutôt pour les chats et pour les chiens

Bien sûr je me néglige

Mais pour balancer son luth à la postérité

Rançonner les potaches de l’université

A grands coups de rémige

Ce n’est ni mon credo ni mon confiteor

Je n’écris pas pour luire ou pour chercher de l’or

Simplement je voltige

Ma chanson restera un petit ru discret

Abreuvant les grenouilles les vaches et les gorets

Je le veux je l’exige

 

 

 

Georges ROLAND

 

http://bernardiennes.wifeo.com et http://www.georges-roland.com

Extrait de "Chansons de Roland"

Publié dans Poésie

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Céline Gierts : j'ai lu Rue Baraka de Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

giertstete

 


Je reviens de la rue Baraka, j'y ai rencontré des personnages haut en reliefs, Clara débordait presque des pages du livre. Un petit théâtre trés expressif s'est animé devant moi et j'aiimage-1 retrouvé avec plaisir l'évocation de mes coins préférés de Mont Martre.

A mettre entre toutes les mains de nos "tarek" déprimés. Si Carine Laure applique ses créations lors de ses soins à domicile, elle doit faire entrer un peu de soleil chez tous ses patients. Vu son ouverture, sa bienveillance et sa disponibilité, elle doit être parente avec ce vieux peintre sympathique. Merci pour ces pensées positives!

 

 

Céline Gierts

Publié dans Fiche de lecture

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Marie-Claire George se présente, Hugues Draye et son journal de bord... et A la Une...

Publié le par aloys

M-C georgesC'était mon premier salon, une grande première ! Le livre arrivait tout droit de l'imprimerie, juste à point pour l'événement. Ce recueil de nouvelles est le premier que je publie mais j'ai des projets pour un très long avenir !
 
"L'ange gardien", ce sont 25 nouvelles sur près de 200 pages que Thierry Ries, poète chloésien, m'a fait l'amitié de préfacer. Voici un extrait de son Avant-lire :
 
        "Marie-Claire George me semble indéniablement et avant tout, ici, conteuse : elle isole dans les multitudes de vies abordées un élément, une touche, une curiosité dont elle soutire l'essence et le sel.
        (...)
        Un alinéa, parfois une phrase suffisent à peindre une vie. La palette de l'auteur s'étale de l'humour de situation à la dérision, du tragi-comique à  l'étincelle qui ravivehttp://www.bandbsa.be/contes2/angegardienrecto.jpg doutes et demi-teintes, avec - condition humaine oblige - la lucidité de l'inéluctable, du déjà joué. Mais aussi et surtout en sauvegardant quelques éclairages qui nous invitent au spectacle haut en couleurs de la Vie."
 
Ces nouvelles nous promènent dans le monde et dans le temps. Des rives de l'Amazone à la Patagonie, des sources du Nil à l'Afrique du Sud mais aussi du crime de Caïn à la naissance d'un homme nouveau. Elles mettent en scène des hommes et des femmes dont l'ordinaire nous stupéfie ou nous amuse, des animaux ou des objets, même un ange gardien bien sûr. En les écrivant, je me suis surtout fait plaisir et je suis ravie d'apprendre que ce bonheur se sent dans l'écriture.
 
D'autres nouvelles s'accumulent doucement pour un deuxième recueil mais mon grand projet est aujourd'hui de terminer un roman, entreprise de longue haleine ! Je n'en ai pas encore arrêté le titre. L'histoire se passe en Auvergne entre les deux guerres... Je n'en dirai pas plus ici !
 

Bref, pour moi l'écriture ce n'est que du bonheur et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin, d'autant plus qu'elle me réserve de belles rencontres et des amitiés inattendues. 

 

************************************************


H.drayejournal de bord, jeudi 25 novembre 2010
  
 J'éprouve souvent, le soir, en rentrant chez moi, une sensation comparable au trac, un sentiment d'incertitude cafardeuse, face à la journée du lend'main qui m'attend.
 
Peur du vide ?
 
Et l'abatt'ment physique, lié à la fatigue ...
 
De me dire, de me répéter ...
Je me suis efforcé de vivre chaque instant (de la journée) le mieux possible ...
pour me r'trouver, quand même ...
vers 21 heures, 22 heures, heures limites, où il est temps de rentrer parce que, demain, il faudra se lever tôt ...
 
Le sentiment d'être limité dans mon temps, dans mon espace ...
 
De ne pas avoir la possiilité de demander, de réclamer le minimum d'heures qui m'est nécessaire pour entamer le jour suivant (avec ses affres), dans les dispositions que mon métabolisme réclame.
 
D'accord, c'est l'hiver. Et ... on annonce de la neige.
Hugues Draye
huguesdraye.over-blog.com

******************************************* A LA UNE***********************************

 

bobclin

 

A voir sur ACTU

 http://www.bandbsa.be/contes.htm

 

======> "Quand j'étais moi" de Lisa Di Sante l' interview. " C'est un roman de fiction qui mêle le récit intime, l'intrigue et le fantastique. Un roman sur ce qui fait de nous des individus et ce qui nous relie au monde, sur Dieu, la nature humaine,http://photos-e.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash2/hs611.ash2/156389_501209242358_676387358_7218114_836626_s.jpg l'immortalité. Et les mères tyranniques...Étudiante en lettres à l’université, la narratrice partage sa vie entre ses cours et un bar mal famé ou elle est serveuse le soir pour payer ses études." Voir interview: www.bandbsa.be/contes.htm

 

*****************************

 

======> Encore une 'tit nouvelle chez CDL Elisa Romain "Correspondances virtuelles" " Il s'agit d'un mélange de lettres et de textes écrits pendant l'absence d'une amie chère. Les lettres lui sont destinées et expliquent en partie les textes qui suivent. Ethttp://photos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs1234.snc4/156665_501171547358_676387358_7217711_6111126_s.jpg puis un jour, elle ne vient plus sur le site. Je sais qu'elle ne va pas bien. Chaque jour sans elle est un retour en solitude. Alors je lui écris et j'écris des textes sur les jours qui défilent, chargés du quotidien et de son absence. 

 


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========> "Sauvetages" Un nouveau Nadine Groenecke. Jacques Mervan, auteur à succès est plongé dans une profonde dépression lorsqu’il entend l’annonce de sa mort à la télévision, dansnadine groenecke une émission de grande écoute. Cet événement inattendu provoque chez lui un véritable http://photos-a.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs1225.snc4/155758_501597432358_676387358_7223675_5120078_s.jpgélectrochoc qui va lui permettre de sortir de son état dépressif et le conduire à fomenter une vengeance. Avec la complicité de sa mère, il décide de faire croire à son suicide et part se dissimuler dans l’île d’Oléron... 

 

 

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Quelques photos en avant-première du marché de Noël par Lunessences

marche-lunessence.JPG

 

marche-lunessence2.jpg

 

 

Allez jeter un oeil sur le blog de lunessences pour d'autres photos !.......             lunessences.unblog.fr


 

*************************************************FLASH********************************************************

Et je vous livre le flash d'Hugues Draye...

 


 

et avant de franchir le passage vers 2011

deux soirées poésie et chanson

VENDREDIS 10 et 17 DECEMBRE 2010, dès 20 h



AUDE,
avec ses poèmes et des chansons
  
 
 
 HUGUES DRAYE,
sa guitare, son harmonica,
ses chansons

CERCLE DIOGENE
avenue Eudore Pirmez, 36
B-1040 ETTERBEEK (Bxl)

 

PAF : 5 euros

renseignements/réservations : 0479 30 01 56

 

 

une assiette campagnarde est prévue
 le vendredi 17 décembre, sous réservations
au 0479 30 01 56 ...
  
pour arriver sur place : avec le tram 81,
s'arrêter à la Place Saint-Antoine,
juste devant l'église
  
en pièce jointe :
texte : "IGNORANCE ADOREE" (Hugues DRaye)
si ce texte éveille en vous des émotions, des images,
n'hésitez pas à les communiquer ...
 
CONTACT AUDE VAN DIEST : 0473 473 393
CONTACT HUGUES DRAYE : 0478 40 34 17
 
 







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Micheline BOLAND : La PNL, une première bonne approche de son univers ?

Publié le par aloys.over-blog.com

 

boland photoChristine Brunet m'a posé la question de savoir si lire mon livre de PNL était une première bonne approche de mon univers. À la réflexion, il me semble que commencer par lire mon livre de PNL est une bonne façon de prendre connaissance de mon univers, tout en découvrant la PNL. 

 

Dans la dernière partie, il y a des poèmes et des petites histoires (après chacun de ces textes les références à la partie théorique sont mises en évidence ce qui est une façon d'amener à consolider ses acquis). Ce sont d'ailleurs, du moins pour certaines, des petites histoires parues dans des magasines qui font la part belle à des expériences assez ordinaires. J'espère qu'ainsi chacun s'y retrouvera plus ou moins…

 

Par exemple : qui ne s'est trouvé dans une salle d'attente et ne s'y est ennuyé alors qu'une autre personne ne connaît pas ce type d'ennui en portant son attention sur les particularités esthétiques du lieu ou sur les objets qui s'y trouvent, sur les informations susceptibles d'y être recueillies ou encore sur les relations établies entre les individus présents ?

 

Autre exemple : quelqu'un s'énerve dans un embouteillage alors que se trouvent à portée de ses sens des objets de stimulation intéressants (musiques, arbres magnifiques, odeurs,…).

 

Autre exemple encore : une personne se dit "il faut". Si elle modifie ce "il faut" en "il se peut" ou "je veux" comment vivra-t-elle les choses ? 

 

Une personne est immobilisée. En améliorant son confort, en s'entourant d'objets aimés, de senteurs agréables, de musiques appréciées, cette immobilisation sera vécue différemment.  

 

Grâce à ces récits, on apprend encore que changer ses critères de comparaison renforce parfois la confiance en soi : ainsi plutôt que de placer la barre très haut et de se comparer à un autre très performant, on peut aussi se comparer à soi dans un passé plus ou moins éloigné. De certaines histoires, il ressort encore que saisir ce "qu'une chose est" plutôt que "ce qu'elle n'est pas", améliore quelquefois le vécu.

 

Ces petites histoires, c'était ma façon d'ouvrir la PNL à un public "tout venant" sans donner l'impression de donner une leçon !

 

Les métaphores sont d'ailleurs au nombre des outils employés en PNL et en hypnose thérapeutique (métaphores construites pour répondre de manière indirecte à la problématique du 'client' et qui établissent une sorte de parallèle avec le problèmeboland5 évoqué). Quand je travaillais en PMS (centre de guidance Psycho-Médico-Social, pour les élèves du fondamental et du secondaire), il m'arrivait d'élaborer ainsi des petites histoires pour les personnes qui me consultaient (un peu comme les paraboles des évangiles) : du cousu main qui établissait un parallèle discret avec leurs problèmes et les ouvrant à des pistes de solutions. 

 

Pour construire ces histoires, avoir connaissance des intérêts, des filtres, des modes de pensée de la personne rencontrée était bien utile. De la sorte, la personne se retrouvait plus aisément dans le récit.

 

Mon premier livre de contes "Contes à travers les saisons" comprend aussi des histoires illustrant des présupposés, des processus ou des filtres. Par exemple "Substitution", la fausse vraie histoire de la bûche de Noël qui a pour mission de remplacer une belle bûche de bois dont mes héros sont dépourvus. Il en est de même dans "Le magasin de contes". Par exemple dans "Le secret de l'écureuil", les animaux expérimentent qu'il y a des façons indirectes mais aussi une manière directe pour connaître ce fameux secret. Dans "Une clochette pour Poussy", une vieille dame tente différentes solutions avant de parvenir à ses fins c'est-à-dire empêcher son chat de manger des souris ! Dans "Les chauves-souris", on constate combien une croyance inappropriée peut porter préjudice aux autres.

 

Par ailleurs, mes nouvelles font la part belle aux sens, aux voies détournées. Je m'exprime en termes sensoriels et les personnages perçoivent souvent plusieurs façons d'agir avant de passer à l'action.

 

J'espère que cela te convient et t'adresse mes plus cordiales pensées.

 

 

Micheline Boland

"L'archer est un modèle pour le sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même." (Confucius)


Visitez mon site : http://homeusers.brutele.be/bolandecrits/
Visitez mon blog : http://micheline-ecrit.blogspot.com/ 

Publié dans Réflexions

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Il neige sur le lac Majeur... Une nouvelle d'Edmée de Xhavée

Publié le par aloys.over-blog.com

Edmee-chapeauIl neige sur le lac Majeur…

 

   Le Verbano en hiver… une vacance différente avait dit Nicole, loin des amis et leurs châlets de montagne. Elles ont loué une maison avec vue sur le lac et une dame moustachue vient chaque matin avec les courses et leur prépare un caffé ben ben caldo, puis fait un peu de ménage en chantant Va pensiero à tue-tête, suivi en général de quelques chansons larmoyantes qui parlent de Mamma. Assises à la fenêtre, elles se laissent aller à ce farniente charmant qui est le fil conducteur de leurs journées, enfilé de perles nonchalamment égrenées. La première est ce petit déjeuner qui se prolonge, en silence en ce qui les concerne, et en vocalises sonores pour la signora Paola. Des petits pains ronds et craquants, du bettelmat, de la pâte artisanale de noisettes et chocolat du Piémont, de la confiture, le café noir qui tombe en moussant dans les tasses épaisses, la merveilleuse quiétude de mâcher sans hâte, de s’emplir la bouche des saveurs multiples. Elles se sourient des yeux, la bouche serrée sur les parfums qui y règnent, et échangent un soupir d’aise.

 

   Une autre perle est leur sortie matinale, bien chaussées et protégées. Le soleil n’est pas venu à bout de la neige, et des blocs de glace ondoient sur les rives du lac. Le lac Majeur sous la neige, c’est une grande masse au repos, un sommeil réparateur. Un long silence, si ce n’étaient les voitures et cyclomoteurs au bruit d’essaim de guêpes. Les rires des enfants se lançant des boules de neige sur la place où les hortensias nus semblent frissonner. La fontaine ne fonctionne pas, les dauphins et angelots soufflant de l’invisible dans le froid de l’air.

 

   D’autres perles sont ces repas amusés dans de petites trattorie.  Elles visitent peu, on le sait, et rarement les voit-on vraiment parler. Juste ces sourires qu’elles s’échangent, comme repues de bonheur.

 

   Le quatrième jour, elles achètent des cartes postales et s’installent à une terrasse chauffée pour les écrire. Au lieu de ces avant-plans de géraniums ou plantes riches de couleurs, le lac devant elles est bordé de bancs fantomatiques, de neige sale entassée, et les voitures sont encore plus mal garées qu’en temps normal.

 

   Tu te souviens de Stefano, maman ?

 

   Sa mère pâlit, la tristesse caressant son front comme un baiser de glace. Des larmes nappent ses yeux avec une telle soudaineté qu’elle comprend qu’elles sont restées tapies là depuis des années, n’attendant que le signal pour se libérer. Elle serre les lèvres, respire profondément à la recherche du calme qu’elle éprouvait encore un instant plus tôt.

 

   Qu’est-ce qui te fait penser à lui tout d’un coup ?

 

   Depuis deux mois je n’ai pas cessé de penser à lui, et à toi…

 

   Elle enserre le poignet de sa mère et chuchote rapidement, baissant la tête. « Il ne m’a jamais touchée, maman, j’avais menti ». Avec un petit cri étouffé et un mouvement timide du poignet pour le déplacer, Magali lutte avec l’information qu’elle a pourtant toujours soupçonnée. Qu’elle avait décidé d’enterrer avec sa vie. Elle voit sa fille, cette jeune femme qu’elle aime sans retenue et la voit souffrir et craindre l’heure qui vient, ce soir, demain et tout ce qui suivra ce moment hideux. Elle essuie une larme qui vient de dévaler sur sa joue, pendant qu’une autre s’élargit sur la nappe. « Viens, sortons, marchons un peu ».

 

   Dehors, enlacées, elles reniflent en silence, traversent lentement la petite place, s’approchent d’un groupe de mouettes qui, avec grand vacarme, se disputent les spaghetti froids qu’une vieille est venue leur déposer. « Mafalda, Mafalda ! » crie un garçonnet sous une fenêtre derrière laquelle se devine la silhouette d’une petite fille qui tente d’en faire tourner la clenche.

 

   Il habite ici.

 

   Nicole a parlé en se tournant vers sa mère, qui sursaute avec un éclair de rancune effrayée sur le visage. Elle continue :

 

   J’ai rencontré son frère par hasard il y a deux mois sur le quai de la gare. Il repartait à Milan, et moi j’arrivais de Liège. Tu te souviens d’Alfredo ? C’est lui qui m’a reconnue et m’a abordée. Il a d’abord été content de me voir, puis s’est souvenu, a hésité, et je … je me suis mise à pleurer, là en face de lui, comme une gamine. Je ne sais pas comment t’expliquer… Je refusais toujours d’y penser, notre vie était devenue si … parfaite. Mais là, avec la surprise, comment te dire … je te jure, maman, c’est la première fois que j’ai compris le mal que j’avais fait. La première fois !

 

   Elle pleure à nouveau, et Magali murmure chut chut, calme-toi, chut chut. Rentrons chez nous, on ne va pas pleurer comme des fontaines en pleine rue, non ? Elle se réchauffe  au douloureux sourire de Nicole qu’elle lui renvoie avec les lèvres seulement, son cœur étant encore pris dans un galop de souvenirs qui lui lacère la mémoire.

 

   Le dernière nuit, toute en chuchotements et protestations étouffées. Non, non, cara, elle se trompe, je n’ai pas … Mais comment peux-tu ? Je l’aime tant parce qu’elle est tienne, tu le sais ! Mais ça ? Ça ??? Jamais, cara, jamais ! Et elle qui ne discutait plus parce qu’elle savait que l’un des deux amours de sa vie mentait, et que c’était le plus fragile des deux qu’elle se devait de protéger. Laisse-moi, Stefano, c’est mieux ainsi, pars, retourne en Italie… Il y aura du soleil et un amour rien que pour toi… Pars, pars, pars… Le prix de l’amour, elle en avait connu les abysses ce jour-là, et tous ceux qui avaient suivi. Le bruit de la porte qui s’était fermée, et les pas appesantis du cœur mort de Stefano faisant couiner la marche d’en bas. Et la porte de rue qui avait laissé s’enfuir sa vie, sans émettre un son … Et puis voir ce qu’elle n’avait pas vu, toute à ses joies amoureuses : la terreur de sa fille, cette Nicole d’alors quinze ans qui avait perdu son père et ses certitudes trois ans plus tôt. Elle avait cru que la froideur et les grossièretés s’en iraient une fois que le charme et la gaieté de Stefano auraient conquis l’adolescente. Qu’il suffisait d’un peu de temps et de bisous moqueurs sur le nez.

 

   Une fois arrivées dans la villa, elles se pelotonnent sur le sofa à franges, un sachet de brutti-buoni ouvert devant elles. Prêtes pour la vérité. Dehors la neige s’est mise à tomber, et les flocons ondoient au vent léger. Certains se collent aux fenêtres comme des baisers éphémères, brouillant la vue. Elles se parlent, pleurent un peu, se consolent, rient de leur maquillage pitoyable sous les larmes, mangent les brutti-buoni comme des naufragées. Les malentendus, mal dits, mal expliqués, tout emplit la pièce, tout libère leurs souvenirs. Six ans de silence jaillissent en sanglots, rires, soupirs, gémissements.

 

   Il a ouvert un restaurant à Stresa, maman, et Arturo m’a dit qu’il ne s’était jamais consolé. Qu’il t’aimait toujours...

 

   Elle a tellement envie de rendre ces six années de bonheur à sa mère. D’effacer sa jalousie, sa cruauté, sa peur. De se sentir autorisée à vivre sa vie, elle aussi, sans remords.

 

   La route le long du lac sinue entre congères et roches que le soleil fait luire. Au volant, Magali se retient de vivre. De se réjouir. Elle a l’habitude de la tiédeur de la mélancolie. Nicole, par contre, a le teint animé, le verbe rapide, l’impatience indisciplinée. Ici, c’est ici, m’a dit Arturo. Et oui, face aux eaux gelées et gentiment mouvantes, des palmiers en pots jettent l’été sur la terrasse couverte de … Le nebbie di Magali. Les brumes de Magali.

 

  La houle d’une timide émotion bouillonne malgré elle dans le cœur de Magali. Elle sourit, regarde son haleine flotter devant son visage comme le fantôme des chagrins passés. Nicole pousse la porte qui s’ouvre en tintant gaiement. Un serveur s’approche buon di signora signorina, questo tavolo và bene ? Contenant une joie qu’elles sentent monter, elles s’installent sur une chaise qu’il recule pour elles avec un naturel qui les enchante. Elles commandent, et alors que la zuppa di pesce arrive sur la table, Nicole lui fait un signe du menton. Oui, il est là, assis à une autre table au fond avec un serveur, et c’est son timbre un peu voilé qui la vrille d’une onde brûlante. Stefano ! Stefano … Sa bouche tremble un peu, ses mains sont glacées. Elle interroge sa fille du regard. Vas-y, vas-y, je t’attends! répondent les yeux heureux de Nicole.

 

   Elle la suit du regard, la voit s’avancer comme on se lance au bord du tremplin. Sa silhouette est énergique, juvénile, elle se passe la main dans les cheveux blonds qu’elle porte mi longs. Stefano cesse de parler, s’excuse et se lève, s’avance vers elle. Il lui tend les mains, et elle devine qu’il enserre les siennes, que sa chaleur pénètre sa peau et sa peine, ce long hiver dans lequel elle l’a congelée par sa révolte d’adolescente. Ils parlent, si bas qu’elle ne perçoit que des sons détachés. Il jette un coup d’œil vers elle, esquisse un sourire distrait, revient au visage de Magali avec une intensité qui soudain l’inquiète. Il caresse les mains qu’elle a maintenant posées sur sa poitrine, redresse la tête comme pour secouer un désespoir trop pur pour être vu d’en face. Elle lui caresse une joue, et se détourne, revient vers Nicole qui déjà sent monter en elle un cri sans voix.

 

  Elles abandonnent leur table et franchissent la porte sans se toucher ni se parler, dirigent leurs pas vers la voiture, s’y installent. Nicole met le contact et le chauffage, et attend.

 

   Nicole m’a tout raconté, Stefano ! Je suis revenue vers toi. Nous sommes revenues vers toi, lui a-t-elle dit, un bonheur calme chantant dans la voix, avec en tête cette splendide image du lac Majeur sous une neige douce comme un voile de mariée, blanche comme l’innocence rendue à leur amour. Ah, cette certitude de l’avoir poignardé une seconde fois, ce chagrin acéré qui lui avait tordu les lèvres dans un rictus soudain. Cara, cara ! C’est trop tard…trop tard. Je viens de me marier, par lassitude, par refus de t’attendre encore. Elle est gentille, elle supporte ton souvenir. Mal, mais elle le supporte. C’est trop tard …

 

 

Publié dans Nouvelle

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