Bob Boutique nous donne des nouvelles d'Alain Calles
Lecture, écriture, une passion... Un partage... La littérature dans tous ses états !
J’ai lu « Nouvelles à fleur de peau » de Micheline Boland
Je me demande si c’est une mauvaise nouvelle apprise ce matin ou si c’est la nostalgie retrouvée au travers de ces vingt et une nouvelles qui me met ainsi le vague à l’âme. Probablement que je ne connaîtrai jamais la réponse.
MICHELINE BOLAND, dont je ne connaissais que le livre sur la PNL, nous donne à découvrir au travers de ces nouvelles, des histoires. Des histoires de statues, des histoires de livres, de couples, des histoires vraies et d’autres imaginées, mais leur dénominateur commun est de transpirer des émotions vécues ou refoulées.
Et ce sont les histoires imaginées qui m’ont le plus accrochée. J’ai, par exemple, franchement adoré celle de la « Petite main ».
Psychologue de formation, MICHELINE BOLAND transcende dans chacun de ses récits les émotions et les récits d’adultes qu’on lui a « offerts » dans sa profession et qu’elle a sentis vivre au plus profond d’elle-même sans jamais rien en dire.
Je la sais suffisamment fine et intelligente pour être certaine qu’elle connaît le transfert qu’elle a opéré vers ses histoires. Ce trop-plein de l’être humain jamais évacué…
Les nouvelles sont brèves et ne lassent jamais le lecteur. Il est à recommander au lecteur qui n’aime pas s’attarder sur des histoires longues, mais certainement pas à conseiller à qui nage dans la déprime. C’est ainsi que je le ressens.
Si dans son livre sur la PNL, Micheline nous offre un plateau d’outils, ici, l’auteur raconte ...
J’ai trouvé extra le titre trouvé, car ce livre de MICHELINE BOLAND, c’est exactement cela : des nouvelles à fleur de peau. Rarement un titre a autant collé à l’œuvre que celui-ci.
Martine DILLIES-SNAET
http://users.skynet.be/TheDillies/
[sortie du livre: avril 2009 --- 170 pages]
[commentaires remis à :
«Actu »,
« jelistulisillit » ,
« critiques libres » et
à la «bibliothèque de Comines-Warneton]
(XY)² DE MARTINE DILLIES-SNAET
Une analyse double de Micheline Boland et de Louis Delville
Voici un livre dans lequel l'auteur partage les fruits de son expérience dans l'enseignement. Voici un ouvrage qui devrait, selon moi, être un outil intéressant pour de jeunes enseignants et des stagiaires de l'école normale.
Martine aborde des sujets variés, de ces sujets dont on parle si volontiers dans les salles de profs. Martine nous fait réfléchir par exemple à un des choix qui s'offrent de nos jours : les photocopies sont-elles à préférer aux livres ? Dans ce point, elle ne néglige nullement la question des livres/cahiers qui sont en vogue mais se révèlent tellement coûteux. Martine nous livre aussi sa façon d'envisager les textes à trous, eux aussi, fort en vogue et que j'avais déjà entendu être remis en question par d'autres professeurs expérimentés.
Martine s'exprime souvent en terme de 'je'. Elle nous livre des anecdotes, des réflexions. Elle suggère des méthodes, des façons de se comporter et d'aborder les élèves. Elle soulève des problèmes comme celui des daltoniens. Elle ne craint pas d'entrer dans le détail de choses pratiques comme le matériel de base nécessaire aux professeurs et aux élèves. Elle ne craint pas non plus de s'adresser aux directions, aux inspecteurs. Martine qui fait preuve de bon sens et d'humanisme, veut aider et cela se sent.
Martine personnalise ses conseils selon qu'elle parle d'enseignement professionnel ou d'enseignement général
Beaucoup de vécu dans ce livre de près de 270 pages à la jolie couverture.
MICHELINE BOLAND
http://homeusers.brutele.be/bolandecrits/
Les livres "scientifiques" m'attirent et celui-ci n'a pas failli à la tradition.
Martine y donne un véritable cours d'histoire de l'enseignement des mathématiques pendant trente ans. On voit défiler les différentes réformes que l'enseignement a dû subir et les "trucs" que l'auteur a utilisé au cours de ces années. Avec en permanence cette exigence de compréhension et du mot juste indispensable à l'apprentissage des mathématiques.
Elle accorde une grande importance au travail des élèves au tableau. De quoi apprendre à toutes et à tous à se retrouver dans la peau du professeur mais surtout à préparer les futurs enseignants à leur beau métier.
J'ai beaucoup apprécié ces longs dialogues entre élève et professeur qui aboutissent à une compréhension détaillée d'un problème et de la solution.
Un seul regret ? Ne pas avoir eu cours avec elle !
LOUIS DELVILLE
Les deux amants
Quelque jour vous verrez un couple d'amoureux.
Elle sera bien vieille et lui sera bien vieux
Mais leurs yeux souriront au milieu de leurs rides
En se disant : << C'est bon de t'avoir eu pour guide.
Oh ! nous avons connu des moments difficiles,
Notre bonheur parfois nous a semblé fragile,
On ne vit pas longtemps sans faire de faux pas,
Oui mais j'ai toujours pu m'appuyer à ton bras. >>
Lorsqu'avec émotion ils revivront le temps
Où, jeunes loups, ils aiguisaient leurs dents
Il lui dira : << Pardon, j'ai fait couler tes larmes. >>
Et elle sourira de ses vaines alarmes.
Au profond du regard un tantinet coquin,
L'espièglerie au coeur il lui prendra la main
En murmurant : << Te rappelles-tu nos baisers
Si dévorants que nos bouches en sont usées ?
C'est loin, c'est bien loin mais c'était bon, c'était fou
Ce délire impatient qui s'emparait de nous
Et maintenant que ce feu est éteint je tremble,
Dis, si c'était la fin ? Mais nous sommes ensemble,
Je n'ai rien à craindre, je suis fort de ta force,
Tu es la sève du vieux chêne et moi l'écorce. >>
Regardez-les marcher les doigts entrelacés,
Aucune tempête ne les a séparés.
Non ne souriez pas car l'amour n'a pas d'âge,
S'ils sont moins passionnés ils n'en sont que plus sages.
Un jour j'aurai pour eux un regard bienveillant.
Qui sont ces deux amants ? Mais ce sont mes parents !
MARIE-FRANCE MELLONE
http://lesmotsdemariefrance.over-blog.com/
NOUVELLE AFRICAINE...
Sous tes semelles de vent, aux parfums capiteux de la savane et de liberté essentielle, toute la sagesse de la terre africaine marche avec toi, le voyageur sans fatigue, sans tristesse et sans valise.
La « Croix du Sud » t’a soufflé de t’arrêter ici, entre nos clochers d’églises désertées, nos cultures occidentales, et nos villes sans famine.
Tu es venu nous démasquer, toi qui viens de contrées où les masques dansent…
Tu es venu simplifier et débroussailler nos pensées, toi qui viens d’un pays de brousse et d’animaux sauvages…
Tu es venu nous évangéliser, n’est-ce pas, toi qui viens du continent sur lequel des visages blancs et sans masque ont, voici plusieurs dizaines d’années, enfilé chapelets et paraboles …
La première fois que tu as parlé devant notre assemblée, notre ignorance perlait jusque dans le cœur de la nef et tes mots de simplicité – à l’africaine – ont touché nos volcans éteints .
Tu es un homme grand, fort, au visage sans secret. Ta peau couleur d’ébène, c’est un bouclier de paix sans cérémonie ; ton sourire est large de sincérité, tes yeux tout remplis de bienveillance décodent nos interrogations et déposent dans le panier de nos innocences les noyaux véritables du cœur de l’univers.
L’histoire, c’est une route montagneuse, insolite et ironique…En uniformes, des blancs médaillés diplômés et hiérarchisés ont émaillé des kilomètres, traversé des brousses chaudes, ramé entre des gueules de crocodiles. Ils ont estampillé de leurs paroles épiphaniques des tribus d’hommes sages, des dogons qui lisaient dans les étoiles, des sorciers de village qui savaient les contes wabe…
Aujourd’hui, habillé d’une soutane, tu vis et respires au milieu de notre peuple. Ta réussite est saine, elle perpétue les lumières de l’univers que les ancêtres de tes ancêtres t’ont soufflé, traversant les fleuves de la tradition orale depuis des centaines d’années de soleil et de brousse, de vents allumés et de forêts humides.
Cadeaux de la vie, les poussières d’étoiles que sont tes mots de sagesse, se déversent comme des poissons ailés, au milieu de nous, blancs de l’occident, troupeaux de gens rivalisant entr’ eux et oscillant entre plus et surplus.
Toi, le septième jour des quatre lunes, tu nous apprends non pas à avoir ; tu nous apprends à être. Tes mots de vérité, remontés des puits de la « Grande Vérité » résonnent entre les colonnades et nous raisonnent, nous, petits élèves aux mains ouvertes vers toi.
Tu nous racontes le dernier voyage du peuple des éléphants, tout près de la rivière Sankourou. Et tu nous siffles pourquoi la « croix du sud » se nomme dans certaines contrées « constellation kamala nkotsi ». Tu nous parles des grands arbres de la forêt vierge, ceux qui se moquent des petites lianes rampantes ; aujourd’hui, accrochés aux longues branches de leurs frères, elles grimpent, chevaleresques, vers le ciel tout grand de bleu.
Et le jeune homme, changé en antilope après avoir bu l’eau de la fontaine, savez-vous ce qu’il est devenu ? Nous, nous le savons ! Et savez-vous pourquoi ? Nous, nous le savons !
Et cet oiseau troglodyte, aux petites plumes malicieuses cachées dans les plumes de l’aigle au bec renversé, connaissez-vous sa destinée ? L’autruche, la « Reine des oiseaux », en rougit de satisfaction ! Quoiqu’en pensent l’albatros et le cormoran !
Tu nous racontes les paroles sacrées, celles qui descendent des chariots de feux et qui s’étoilent en toute innocence parmi nos assemblées de fidèles et d’infidèles. Sur l’autel de nos différences, tu superposes des étals aux couleurs de l’arc-en-ciel et les vitraux nous renvoient des images d’oranges , de citrons, de manioc, de riz, d’ignames pilés, de la sauce gombo, d’arachide ou de tomates ; les vendeurs engoncés dans leurs longues gandouras bleues , jaunes vantent leurs produits au milieu des musiques assourdissantes …
Les lumières et les senteurs des traditions orales de tes terres africaines colorent de partage de compréhension et d’écoute les cristaux de nos doutes et nos écumes litigieuses.
Avec simplicité, tu nous entraînes vers la confiance, la vraie, la grande, celle qui baptise tous les peuples des terres et des mers ; et qui hisse au-dessus des nuages les oriflammes et les calices des fraternités universelles .....
Carine-Laure Desguin
http://carinelauredesguin.over-blog.com
Retrouvez Carine-Laure le 10 juin pour un texte poétique "Albertine Sarrazin"...
Carine-LAure Desguin
Réflexions tout à trac*
Chapitre 3
La mémoire de son corps se souvient. Ce soir-là il se voit, tout bébé, à la naissance ; son petit visage un peu fripé sortant du sexe de sa mère. Il cligne de ses yeux à peine ouverts, à la lumière du monde. Première agression. La sage-femme, habile, l’aide à passer les épaules. Sa mère pousse une dernière fois et, dans un long glissement, le voilà sorti, né, au monde !
Pour lui tout est à faire. Durant le temps qui lui sera imparti avant son retour au néant.
C’est la règle : on ne naît pas, on est mis au monde.
À nous de nous en accommoder. L’allemand, très précis, dit d’ailleurs, pour notre « je suis né », « j’ai été mis au monde ». Merveilleux usage de la voix passive. Au nouveau né de gérer ensuite et ce qu’il subit et ce qu’il fait. De maintenir la balance. Mais même l’action, l’actif, sont conditionnés par notre environnement. Nos choix sont, par essence, limités.
Et, puisqu’on ne naît pas, retenons de la « naissance » - phonétiquement – surtout le « sens ». À nous de le rencontrer : qu’il nous soit donné d’emblée, que nous ayons à le rechercher, voire à la construire. C’est l’objet de toute vie. Certains arrivent au but, d’autres restent dans la quête.
L’homme n’a rien demandé, rien choisi au départ. Il fait face.Du mieux qu’il peut. Jamais il ne saura le réel pourquoi de cet événement, de cet avatar qu’est sa vie. Rationnellement il ne saura même pas s’il y a un pourquoi. C’est la foi qui sauve (Luther). Le chemin se fait, paraît-il, en marchant : varié, heureux et/ou moins.
Et dans ce dernier cas rappelons-nous Dickens : Accroche ta douleur à ton dos, elle te portera loin.
(À suivre…)
Claude Colson
*
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre29492.html#page_3
http://claude-colson.monsite.wanadoo.fr/
Retrouvez Claude Colson le 14 juin pour le chapitre 4 de ses Réflexions tout à trac...
C’est quoi ton stage ? Sophie Vuillemin
Pierre, 14 ans, doit se trouver un stage. Pierre, ado bien de son époque, laisse le temps filer. « Ouf, » sa maman prend la situation en mains. Mais… quoi… elle l’envoie dans une maison de RETRAITE ?!
Pierre est épouvanté : « J’Y CONNAIS RIEN EN VIEUX, MOI ! ».
« L’accompagnement des personnes âgées et leur place dans la société est un défi que votre génération devra relever et… ».
On sourit énormément en lisant ce roman et on les tourne à la hâte ces jolies pages toutes plus vraies que vraies... Quiconque a eu de près ou de loin une expérience "avec" les maisons de retraite en revit des événements ! Et il s'en passe des choses ! De Madame Lévery : « Connaîtriez-vous, jeune homme, un moyen de joindre Londres clandestinement ? » à la terrible partie de pétanque : « Méfiez-vous de Monsieur Saint Léonard. J’ai joué au scrabble contre lui : il triche facilement » en passant par l’épisode du joint : « J’observe la vieille dame allumer le joint d’un geste assuré. Elle se tourne vers moi : Tu veux essayer ? », Pierre en vivra des péripéties ! D’accord, il se rendra tous les jours au « 14, rue des Plantes » avec les pieds de plomb, mais peu à peu il réfléchira sur ces ascenseurs qui se ferment si lentement qu’on croit qu’ils vont tomber en panne… et bien plus encore…
Elle est subtile Sophie Vuillemin. Jamais moralisatrice. Elle nous raconte une histoire toute simple avec un humour fou. Mais ce qu’elle en fait passer des messages. Sans s'appesantir, elle nous offre en filigrane une réflexion très pertinente sur la place des uns et des autres dans notre société.
Et si elle a choisi l'humour (omniprésent de la première à la dernière page) le ton est fort, très fort : «J’appartiens à une tribu dont les adultes ignorent les lois et qui s’interroge sur leur foi mais qui, d’ici quelques années, mènera le monde».
« C’est quoi ton stage » est un premier roman très réussi et bien écrit. A mettre absolument entre toutes les mains.
Ce livre devrait faire le bonheur des enseignants en quête d’outils ludiques pour travailler sur la thématique de l’intergénérationnel.
Et puis… : « (…) Elle avait mon âge (…) Nous avons échangé un sourire et j’ai constaté qu’elle avait le même sac à dos que moi. Si ce n’est que sien était rose. Couleur fille. Qu’allait-elle faire dans ma maison de retraite ? Punie, elle aussi ? ». Bon, je ne vais pas tout vous raconter. Il faut le lire ce livre.
Kate Milie
http://kate-milie.skynetblogs.be/
"Ma méthode d’écriture n’est pas vraiment une méthode, ce n’est en rien quelque chose de difficile.
J’écris pour ressortir mes sentiments et mes émotions.
J’écris ce qui arrive dans ma tête et qui descend alors jusque dans mes doigts.
Parfois ce n’est qu’à la fin de mon texte que je me rend compte de ce que j’ai écrit. C’est un peu comme si je ne le contrôlais pas, comme si mon “atout” le faisait pour moi.
Quand j’écris, je ne réfléchis pas, mes mains écrivent ce que mes pensées lui disent, ce n’est même pas moi qui commande!
Les idées qui s’en déploient sont souvent liées à des événements de ma vie. Presque chaque texte parle d’une personne en particulier que j’ai un jour rencontrée dans ma vie, et la plupart du temps, ce n’était pas une si bonne rencontre que ça. Comme dit Vincent Engel, auteur belge, prof à l’IHECS et à l’UCL, “les heureux n’intéressent personne”: c’est pourquoi le malheur est toujours une source d’histoire.
J’écris rarement pour m’adresser au lecteur. Je considère ça plutôt comme un défouloir. Je n’aime d’ailleurs pas quand les gens me lisent ou me disent leur avis.
Pourtant, si j’écris, c’est pour être lue.
Je vis dans un monde de paradoxe.
J’écris surtout pour moi même en pensant à la personne concernée, comme si je lui écrivais en quelque sorte, mais la plupart des personnes concernées ne lisent jamais ce que j’écris sur eux, et c’est pas plus mal.
Certains textes sont en anglais car j’ai vécu un an aux Etats Unis, à Seattle. Depuis, j’ai mon cerveau qui est divisé entre le français et l’anglais et comme je ne contrôle pas ce que j’écris….la langue non plus. Au début, j’écrivais même moitié français/moitié anglais.
Je suis quelqu’un qui a un atout mais qui n’a jamais appris à s’en servir ni à le contrôler: alors, voilà le résultat!"
*M*C
Elle s’appelle Carine-Laure Desguin. Elle est peut-être une petite nouvelle dans le monde des Lettres, mais son arrivée n’est pas du tout passée inaperçue.
Via son blog, elle s’est présentée sans détour : « Bien sûr que j’écris sur le quai de la gare… Je suis assise sur ma valise, voilà tout ! Et j’écris… ». Elle n’a pas cessé de nous interpeller : « Chers amis, qu'avez-vous fait de vos rencontres d'hier, qu'avez-vous fait de vos rencontres de tout à l'heure ? Le hasard, pour vous, qui est-il ? D'où vient-il ? ». Passage 2009-2010 : « Ecrivez aussi vos désirs secrets, ceux accrochés à vos soupirs et pensez-y le plus souvent possible. Et, qui sait....une baguette magique pourrait vous exaucer ! Pourquoi pas ? Tout est possible ! »
http://carinelauredesguin.over-blog.com
Son bouquin « Rue Baraka » vient de paraître. 82 pages. Qu’a-t-elle écrit Carine-laure, un court roman, une longue nouvelle ? Je ne sais pas. J’ai envie de répondre un récit initiatique, à moins que ce ne soit un conte philosophique ? Ou un livre de vie ? Ou tout à la fois ?
Elle nous offre une histoire qui débute par une rencontre. Une ville, une rue, un matin de marché, un jeune homme à côté de ses pompes, perdu dans ses mornes pensées heurte un vieil homme transportant une grande caisse. Tarek, désabusé, revenu de tout, propose son aide. Tiens, lui qui quelques pages plus loin, va clamer haut et fort « Aimer la vie, vous êtes fort vous, la vie ne m’a rien donné à moi ! » aurait-il décidé soudainement d’écouter « sa boussole intérieure » ? Et le voilà pénétrant l’univers du vieux peintre. Par les mystères d’une pièce très lumineuse, les évocations d’un passé fascinant, Paris, Montmartre, les artistes à la vie tumultueuse, Tarek va partir à la rencontre de ses émotions et de son Moi profond. Bien-sûr, Clara, la compagne du peintre, Clara rencontrée à Pigalle, Clara restée « typée Pigalle », Clara et son fameux repas sera aussi pour quelque chose dans le grand bouleversement qui va s’opérer en quelques heures dans la vie du jeune homme.
La création, l’art, la joie de vivre, la générosité, la pensée positive sont omniprésents dans ce récit qui se dévore d’une traite. Des moments d’arrêt ne sont pas à négliger car Rue Baraka invite à la réflexion et à une plongée au plus profond de soi. Carine-Laure Desguin nous a fait cadeau d’une bien belle histoire. On sort de son livre joyeux et confiant. L’auteure qui est infirmière, donc confrontée tous les jours aux limites humaines et à la finitude, nous montre qu’il y a beaucoup plus de « possibles » dans nos vies qu’on ne le pense…
Mais laissons le mot de la fin à Tarek : « Son cœur est rempli de mercis envers ce couple amoureux de la vie, déridé de tout préjugé (…) IL a abandonné cet air résigné de quelqu’un qui accomplit les gestes par obligation, il échafaude des projets ».
Une note de lecture de Kate Milie
http://kate-milie.skynetblogs.be/
Au dernier jour de mai
Un soleil de juin, un peu pâle,
Éclabousse, arrogant, de ses rais
Le reste de nature minéral
Bordant la voie-métal.
Çà et là des plages herbues
Dénoncent la civilisation incongrue
Qui peu à peu presque tout a emporté,
Jusqu'aux trésors de l'âme et la fraternité.
Paris approche et voici que déjà
Le train s'est engouffré dans les tunnels d'en bas.
Sous terre il tâche de dissimuler cette misère
Aux hommes consentants, de l'humain abdiquant.
Mais bientôt avec l'été ils retrouveront,
Espérons-le pour eux, l'union primitive,
Le Beau, le Sens, l'harmonie non rétive,
L'insertion de leur être dans un monde moins factice,
Quelque cirque montagneux, des hauteurs plus propices,
La douceur des bleus, des verts ou des gris
D'une nature accueillante et encore infinie.
Claude Colson
http://claude-colson.monsite.wanadoo.fr