Dans le ciel, un court poème signé Micheline Boland
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DANS LE CIEL
Dans le ciel
La douceur de fils d'argent
Divaguent des nuages
Comme divaguent mes pensées
Chaque instant offre une histoire à tisser
Vienne l'aventure
Avec le pétale voyageur
Avec le sifflement du merle
Avec le reflet d'un insecte
Micheline Boland
Carine-Laure Desguin nous propose le dernier poème de son recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois
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26
il entasse les mots
dans un vase vide
les fleurs artificielles
il les a déposées
sur son plateau du matin
pour les jours pairs
il n’a pas d’enfant
le vieux de la zéro/vingt-trois
et pour les jours impairs
quand il en a assez
de compter les gouttes de pluie
qui s’écrasent contre
ses fenêtres
les mots illisibles
il les met de côté
pour un prochain vingt-neuf février
c’est juste pour rire
il se dit
sarcastique
Carine-Laure Desguin
In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois
http://carineldesguin.
La pluie, un poème signé Micheline Boland
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LA PLUIE
Tombe la pluie
Laisse-la parler de l'ennui
Des grisailles d'automne
Laisse-la jouer
Un petit fond musical de fin de journée
Laisse- la pleurer
Telle une veuve inconsolable
Laisse-la nettoyer
Les traces de tes rancunes
Tombe la pluie
Laisse-la faire l'éloge
De la monotonie
Laisse-la apprivoiser
La muette inspiration tapie au fond de toi
Micheline Boland
Micheline Boland nous propose un poème... "Un jour, la ville"
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UN JOUR, LA VILLE
Un jour couleur de blé se lèvera
Et la ville dévoilera des facettes méconnues.
Les banlieues seront ouvertes sur des jardins d'oiseaux
Et s'épanouiront sur un horizon peuplé d'arbres.
Dans les rues le temps coulera moins vite.
Le presque silence des parcs donnera faim de chants et de musiques.
Un jour, la ville portera des habits taillés dans des pans de soleil
Et les rires des enfants déborderont des écoles.
Les papillons donneront leur nom aux rêves
Et les promeneurs auront les poches pleines de joies.
Dans leurs têtes, résonneront des bruissements d'insectes,
Leurs pas suivront les pas de danse des funambules.
Un jour, la ville aura le visage de la patience
Et les boutiquiers vendront des instants de quiétude.
L'eau des fontaines s'abandonnera à la tendresse
Et répandra les effluves de parfums délicats.
Des mémoires, s'effacera l'ancienne agitation des hommes.
L'amour sera la matière première de la liberté.
Un jour, dans un frémissement de lucidité
La ville offrira à chacun une part de bonheur.
Les citadins s'enivreront des paroles échangées
Et leurs mains rencontreront d'autres mains.
Ils prendront modèle sur l'indolence du chat et son espièglerie.
La violence s'estompera ne laissant que la fougue des mots.
Un jour, la ville célébrera les noces de l'herbe et de l'acier,
De la brique et du lierre, de l'intelligence et de l'émotion.
Les saisons y ricocheront comme dans la campagne,
Un jour, les bonnes volontés se cristalliseront.
Un jour, l'utopie libérera les réalités
Et l'espoir s'enroulera autour des hommes.
Micheline Boland
Carine-Laure Desguin nous propose le poème 25 du recueil : Le vieux de la zéro/vingt-trois
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25
monsieur monsieur
comment déjà
la voici je vous la ramène
votre prothèse dentaire
elle était coincée
dans la manche droite de votre
pyjama
celui qui a perdu ses lignes
demande le vieux de la zéro/vingt-trois
ah ah ah vous alors
quel humour malgré tout ca
le vieux de la zéro/vingt-trois
à pleines dents
prothèse supérieure
prothèse inférieure
vous avez vos deux prothèses
comme c’est étrange
monsieur monsieur
comment déjà
ceci n’est pas mon pyjama
et par conséquent
ce n’est pas ma prothèse
Carine-Laure Desguin
In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois